C’est fin mars, qu’In This Moment dévoile au monde leur septième album, Mother. Ce dernier a été enregistré à Las Vegas avec aux commandes Kevin Churko. Le groupe avait déjà commencé la promotion de cet album, en jouant Legacy durant leurs derniers concerts. Cet opus est également vu comme une sorte d’extension de celui précédent, Ritual, qui date déjà de 2017. Le titre est vu comme une référence au surnom que donne les fans à la chanteuse, Maria Brink, maman, mais il ne s’agit pas de la seule raison d’après les membres. L’album est déjà disponible chez Roadrunner.
L’introduction monte progressivement. La batterie donne l’impression que l’on se prépare à partir au combat, alors que cet album est étrangement calme. Le groupe a réussit a poser le ton de l’album en quelques minutes. Fly An Eagle porte bien son nom, car on a un sentiment de légèreté, d’envol, qui prône aussi la liberté : « Let my spirit carry me, I want to fly like an eagle. ‘Til I’m free. » Arrive le deuxième interlude de cet album, qui ne dure que quarante cinq secondes. Composé de chœurs, ainsi que de la voix de Maria, on a le sentiment de se sentir dans une église, ce qui colle assez à la pochette et fait échos aux paroles du titre d’introduction, mais ce sentiment de malaise est toujours bien présent. Thème toujours présent dans In Between, qui parle de la dualité entre l’enfer et le ciel. On peut facilement y voir une référence à nos propres choix et à comment ceux-ci influence nos vies. Lorsque l’on se penche sur les paroles on voit que ce titre traite aussi du regards des autres et des conséquences qui en découlent. Nous sommes à la recherche permanente d’un certain équilibre. Il a fait partit des morceaux proposés lors de la promotion de l’album et semble avoir fait son effet au près des fans.
« I was told that I was nothing. I was told that I was pure and I was told that I was dirty.
Yeah, I was told I was the cure and I ask myself : am I God or shit ? Am I the high, the low ?
I’m fucking worth it and I ask myself : am I love or hate ? »
Legacy est la séquence émotion de cet album. Les vétérans de guerres américains y sont au centre. La dualité présente avant est oublié ici et même si la voix de Maria est ce qui marque le plus durant les premières écoutes, on finit par apercevoir un instrumental doux et qui s’efface à plusieurs moments. On laisse nos émotions de côtés ou presque, avec le prochain titre qui est une reprise du fameux We Will Rock You de Queen et autant dire que In This Moment ne font pas les choses à moitié car c’est bien un featuring avec Lzzy Hale (Halestorm) et Taylor Momsen (The Pretty Reckless) qui s’y cache. Autant le dire tout de suite, cette reprise est un petit bijou, chacune à ses parties et le mix des trois donne des frissons ! On enchaîne avec le titre éponyme, qui va reprendre ce jeu de dualité. On ne peut qu’aimer ce titre car il montre ce qu’In This Moment sait faire de mieux, Maria joue sur tout les timbres de sa voix, les autres membres l’accompagnant parfaitement.
As Above, So Below aurait sa place dans un film d’horreur. Véritable OVNI de cet opus, on y retrouve un petit côté électro et une énergie nouvelle, certainement le titre le plus vivant, qui change et j’en suis très contente. Mais derrière ce côté plus joyeux, plus dynamique ce cache un thème bien connu des américains : le pacte avec le Diable. Une manière de rappeler qu’il ne faut pas laisser nos démons prendre le pouvoir. « Just sign on the dotted line, he whispers softly. They’re crawling inside my mind. » La musique suivante, Born in Flames nous fait rapidement penser à un renouveau, le côté électro toujours présent, on peut se demander si ce n’est pas un message caché ? In This Moment vont-ils rajouter plus souvent cet élément ? Le rythme est doux, comme une balade, on nous accompagne pour laisser derrière nous notre passé, nos démons, pour renaître. God is She, mets Maria à la place de Dieu : « I am the righteousness, the church and the holy », ce qui nous rapproche du titre de l’album par la même occasion.
En entendant les premières notes de Holy Man, on ne peut que très peu se tromper sur quel groupe le joue. Sorte de retour aux racines pour eux, ce qui est loin de me déplaire, mais elle devient vite plus calme et moins profonde musicalement qu’avant, alors que les paroles portent toujours sur la dualité, ici de l’homme et de la femme. Avec Hunting Grounds, s’ouvre le dernier featuring de Mother. On y retrouve Joe Cotela, ce qui apporte quelque chose de très différent car la chanteuse va laisser de la place à une voix masculine. On peut y voir l’image d’un combat, entre cette nouvelle dualité, où chacun va donner de soi pour sortir victorieux de ce combat, qui nous laisse un titre épique et très bien mené. La fin de l’écoute est proche, In This Moment commence avec un instrumental très lent et presque pas présent. Le titre monte petit à petit, accompagné d’un chœur d’hommes qui rend très bien ici et fait un parallèle avec l’idée de combat déjà évoqué plus tôt. Ce titre aurait clairement eu sa place sur un album précédent du groupe et on les retrouve dans une grande forme ! Mais ces derniers ont préférés nous laisser partir, de clôturer ce nouveau chapitre avec une balade. Douce, moelleuse, le piano rend merveilleuse bien et nous apaise surtout.
Avec Rituals, In This Moment avait déjà laissé sous entendre qu’ils voulaient s’ouvrir. Avec Mother, ils ont parfaitement réussit leur pari. L’album est doux, calme, on est loin des titres phares des albums précédents. L’instrumental est malheureusement pas assez mis en avant à mon goût mais avec Maria Brinks au chant, on ne peut que vouloir la mettre en avant, de part sa voix mais aussi de ce personnage incroyable. Je ne me remets toujours pas de leur prestation live de 2018 et c’est donc avec grande hâte que je souhaite voir Mother en concert !
Tracklist :
The Beginning
Fly Like an Eagle
The Red Crusade
The In-Between
Legacy
We Will Rock You
Mother
As Above, So Below
Born in Flames
God is She
Holy Man
Hunting Grounds
Lay Me Down
Into Dust