Entretien avec Matrass

Le 15 avril 2023, j’ai eu le plaisir de rencontrer et de voir jouer Matrass, un groupe émergent de la scène bordelaise. Ce groupe, formé en 2017, a vu sa formation changer à l’arrivée de Clémentine, une screameuse et saxophoniste de premier plan qui a donné une tout autre dynamique au groupe.!

Sur scène ce soir-là, ils nous présentaient leur nouveau format de concert. Scénographie, jeu de lumière, une nouvelle ambiance pour une peau neuve qui a fait son effet ! Clémentine, accompagnée de Victor (guitariste), Baptiste (batterie), Simon (guitare) et enfin Corentin (basse), a enflammé la salle du Salem (Le Haillan, 33) en présentant leurs morceaux de l’EP Inner Wars, sorti en février 2022, ainsi que d’autres compositions. Accompagnés par les Toulousains de NEAT et les Bordelais d’AlberCave, la soirée fut riche en jeux de lumière et en son bien violent !

Setlist

Rain
Appetite
Blessing
Silence
Cathedrals
The Tide
Prison

J’ai eu l’occasion de les rencontrer avant le concert et d’avoir une entrevue me permettant d’en apprendre plus sur le groupe. Je vous laisse savourer ces lignes !

Est-ce que vous pouvez présenter le groupe et qui vous êtes ?

Victor (guitare) – Nous sommes Matrass, moi, je suis Victor, guitariste. Matrass, c’est un groupe de Post fusion puisque c’est comme ça qu’on se définit pour le moment, je pense qu’on va tirer un peu dans le post metal. On est de Bordeaux (mais pas que), on joue depuis 2017. Ça fait 6 ans qu’on joue aux alentours de Bordeaux et de plus en plus en France grâce à Marie, notre manageuse bookeuse adorée. On fait de la musique tantôt planante, tantôt violente. Ouais, c’est bienveillant et c’est violent. Mais bienveillant surtout, on en redemande.

La question suivante, pourquoi avoir choisi le nom « Matrass » ?

Baptiste (batterie) – Expliquer un nom de groupe, c’est comme raconter une blague !

Simon (guitare)C’est pas vraiment une blague. En gros, on a trouvé ça dans le dictionnaire avec le premier bassiste à la base. C’est une Matras. Donc avec un seul « s », on a ajouté l’autre « s ». À la base, c’est comme un carreau d’arbalète, mais à la place d’avoir une pointe, c’est une masse au bout. Ils utilisaient ça au Moyen-âge afin de tuer le gibier sans abîmer la peau ou casser les os à travers les armures.

Vous avez un EP qui est sorti en février l’année dernière, « Inner Wars », comment s’est passé l’enregistrement ? Qu’est-ce qui vous a inspiré ?

Victor (guitare) – Je vais parler de quelques titres de cette EP. On a sorti un premier EP il y a longtemps et on avait créé d’autres morceaux. Et ces morceaux, ça faisait longtemps qu’on jouait, mais qu’ils n’étaient pas enregistrés. Je parle de « Parasites » par exemple et aussi de « Berzerker », et de « Soldier ». En gros, ce sont des morceaux, qu’il fallait qu’on enregistre parce qu’on sentait qu’on prenait une autre direction artistique. Il fallait qu’on les enregistre pour les figer, puis pour se dire, on passe à autre chose. Et du coup, l’arrivée de Clémentine a orienté pas mal artistiquement le style qu’on a fait puisqu’on a enregistré un peu moins d’un an après son arrivée. Il y avait des morceaux qu’on a dû reprendre puisqu’avant, c’était un chanteur, ça change. Elle n’a pas la même vision des choses, elle n’a pas la même sensibilité dans ce qu’elle voulait faire en termes de style. Il y a certains morceaux qui étaient le tout début de Matrass qu’on voulait poser et des morceaux de transition entre l’ancien et le nouveau Matrass.

C’est vrai qu’on a enfin tous ensemble, retrouvé un peu une espèce de fil rouge entre les 5 morceaux de l’EP. Et puis des thématiques communes. C’est de là qu’est venu le nom « Inner Wars », c’est un peu une thématique qui se retrouve dans tous les morceaux, malgré la diversité de style.

Pourquoi avoir fait le choix de chanter en anglais ?

Clémentine (chant) – C’est une question qu’on se pose souvent.

Victor (guitare) – Pas moi !

Clémentine (Chant) – Je m’interroge régulièrement, j’avais quand même un peu la volonté qu’on soit compris à l’international. Par contre, c’est vrai que comme ce n’est pas notre langue maternelle, je trouve qu’on n’est jamais aussi précis pour transmettre des émotions que quand on parle dans sa langue maternelle, donc c’est pour ça que ça m’a toujours un peu interrogé. Je commence à amener l’idée, peut-être, à réfléchir. Mais c’est vrai qu’en termes de groove, d’impact et de rythme, l’anglais, c’est vraiment une langue qui est plus facile à manier. Je trouve que pour le scream aussi les consonnes, les voyelles sont hyper importantes. Enfin, peut-être qu’il y a plus de voyelles ouvertes en anglais qui permettent d’avoir un joli scream. Et puis aussi bah dans le style, c’est un peu référencé quand même. La façon de chanter dans ce style, forcément, elle s’est aussi construite autour de l’anglais. Moi, je n’y suis pas fermée, mais il va falloir convaincre 4 autres personnes !

Victor (guitare)  – Ouais, je suis complètement fermé parce que j’ai toujours cette espèce de truc où j’ai l’impression qu’à chaque fois que l’on chanter du Rock ou du métal en français, que c’est un peu du Noir Désir. Je ne suis pourtant pas insensible à leur musique. Après l’anglais reste, je trouve plus musical.

Clémentine (chant) – Et après, il y a des groupes comme Point mort. Ça marche, ça ne m’étonnerait pas qu’il y ait un courant qui revienne. Enfin, il y a déjà un courant de retour du Français dans la musique de ce style.

Est-ce qu’il y a des projets en préparation suite à cela ? Peut-être vous avez des clips, des EP, des choses sympas en cours ?

Victor (guitare) – ça, c’est du timing, une question assez incroyable. Tu nous espionnes la semaine ? On a résidé cette semaine à sortie 13 (Pessac, 33) justement pour améliorer notre prestance scénique et technique. On cherche à faire plus qu’un concert, ce n’est pas péjoratif, mais qui peut faire amateur actuellement. ? On essaye de caler avec quelque chose de qui t’embarque un peu du début à la fin, de bosser avec des liens avec des séquences, des samples. On a aussi tourné 2 clips live.

La pandémie a-t-elle eu un gros impact sur votre groupe ?

Victor (guitare) – C’était difficile de pas faire de concert du tout. On a fait 2 concerts à la maison, streamer, mais c’était pas pareil. Après ça nous a rendu service pour l’EP en tout cas, c’est sûr.

Clémentine (chant) – Puis du coup, on s’est tous mis un peu aux maquettes, aux pré prod chez nous. Je pense que l’on s’est tous familiarisé aussi un peu avec ça.

Victor (guitare) – On fait tous de la MAO (Musique Assitée par Ordinateur). Moi, j’ai acheté mon premier matos en 2020, et ça m’a permis vraiment de pouvoir travailler différemment.

Clémentine (chant) – finalement, à part pendant le premier confinement, on a rapidement eu aussi des dérogations pour pouvoir répéter. 

Victor (guitare)On la chance d’avoir des potes qui, à l’époque, avaient des salles et des caves. On a pu quand même continuer à se voir, on pas était totalement à l’arrêt. Parce que le bon, c’est sur les ordis, c’est bien, mais c’est mieux d’être tous ensemble.

Un petit mot pour la fin ?

Victor (guitare) – Merci à tous ceux qui nous entourent, de près ou de loin, mais grâce à qui on a l’opportunité d’aller jouer dans des villes comme Nantes, Paris, Angers, Dax, Lille, on commence à bien bouger, on va à Toulouse la semaine prochaine aussi, donc merci à tous ces gens-là, à notre équipe technique et tous les gens qui entourent ce projet qui le rend. Plus beau chaque jour, merci.

Vous pouvez retrouver Matrass sur Deezer et Spotify

 

Ainsi qu’en Live durant l’été :

La Parenthèse Festival (Vielle-Soubiran- 40)
QueyRock Festival (Ginestet – 24)
 Festival  666 (Cercoux – 17)

Et moi je vous quitte avec le clip de The Tide, bisous!

 

Marion Tapia
Marion Tapia
30 ans. Chercheuse de talent 🫶 Passionnée par la propulsion des scènes émergente et de la collaboration avec les label et asso locale!

Latest articles

Related articles

Leave a reply

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici