C’est lors d’une journée promotionnelle que nous avons eu la chance de rencontrer Jiro afin de leurs poser quelques question. Le groupe de Metal Alternatif parisien s’est fait un plaisir de nous répondre. Son premier EP intitulé Elevate Spirit sort ce 8 novembre. Merci à Anaïs Montigny pour l’organisation de cette rencontre ainsi qu’à Florian, Jonathan et Romain pour leur présence et leur bonne humeur !
Alors, pour commencer, comment présenteriez vous Jiro et comment est né le projet ?
Jonathan : Jiro c’est un groupe qu’on qualifierait de Metalcore ou Metal moderne. C’est né des cendres de projets qu’on a tous eu. Nous, avec Flo, on joue ensemble depuis un moment et en fait, avec l’arrivée de Romain on s’est dit que c’était le moment de faire table rase du passé et repartir sur un nouveau projet. On a donc composé de nouveaux titres, réarrangé des anciens. Voilà, le groupe est donc né de cette nouvelle dynamique et fait suite à l’ossature d’un vieux projet. Tout ça est né en début d’année 2023.
Pour aider les gens à vous découvrir quelles sont vos références majeures par exemple ? Avez vous tous les mêmes au sein du groupe ?
Jonathan : On se rejoint sur certains, il y’a donc une espèce de cohésion qui se crée là dedans. Il y a un peu de tout.
Florian : C’est vrai en tout cas que la base c’est vraiment le metalcore, la scène anglaise avec des influences comme While She Sleeps, Bleed from within, Architects évidemment. Sylosis aussi, même si c’est pas vraiment du Metalcore. Mais il y aussi la scène australienne avec Parkway Drive ou encore Polaris. C’est vraiment ce qui nous inspire. On a un peu du Metal Progressif effectivement voir d’autres influences comme Bring me the Horizon surtout au niveau des arrangements ou même au niveau de certains effets.
Romain : Personnellement je viens plutôt de la scène Nu Metal des années 2000 avec du Linkin Park, Korn, Slipknot tout ça. Après en évoluant je suis parti du côté de Bring me the Horizon dans lequel il y’a toujours plein d’idées et choses à tester, notamment au niveau des deux derniers albums. Donc effectivement je pioche dedans mais je les rejoins (en parlant de Florian et Jonathan) sur Parkway Drive ou même Polaris.
Jonathan : Et moi de mon côté je viens plutôt d’un côté plus brut, avec beaucoup moins d’artifices. J’ai été beaucoup influencé par Black Label Society ou encore Lamb Of God. Si on va un peu plus loin il y aussi Rage Against the Machine. Donc j’aime vraiment le riff pur, efficace, qui se suffit à lui même. Je viens plutôt du rock ou du blues et j’ai évolué vers un son plus saturé. Alors mettre du Lamb of God et du blues dans le même panier c’est un peu bizarre comme raccourci, mais c’est un peu ça au final. Donc si on résume on pourrait dire que nos influences majeures sont Polaris, While She Sleeps, Parkway Drive, Bleed from Within, I Prevail aussi.
Votre premier EP doit sortir prochainement. Comment vous sentez vous à l’approche de cette date ?
Florian : En vrai on le prend avec sérénité, on n’a pas d’attente particulières, de « oh il faut que ça marche et tout ». Ça fait quand même plusieurs années qu’on joue, on a eu différents projets, on sait à peu près comment tout cela fonctionne donc on garde les pieds sur terre. On est juste contents de pouvoir présenter le travail qu’on a accompli sur un an/ un an et demi. On espère quand même que ça va plaire aux gens et puis, de notre côté on fait ça pour le kiff avant tout. On a envie de toujours créer de la musique, d’être en concert le plus possible. On fait de la musique pour jouer en live, parce qu’on aime ça.
Jonathan : Puis on a pas envie de forcer le verrou. On a pris le temps de comprendre comment ça marche dans le monde dans lequel on est. Il y a beaucoup de super groupes, peu de place pour jouer. Ce qui est bien en revanche c’est qu’il y a toujours de la place auprès des auditeurs. Donc comme le dit Flo on prend tout ça avec beaucoup de sérénité. On a compris que c’est un process qui prend du temps de créer de la musique, faire grandir un groupe et le professionnaliser. On est en paix avec tout ça. C’est beaucoup de réflexion quotidienne sur quelle part on laisse au groupe par rapport aux ambitions qu’on a et on est tous solidaires dans cette démarche donc ça se passe très bien.
Romain : Pour revenir sur la sortie de l’EP c’est beaucoup d’humilité au final, c’est même pas du stress. Personnellement j’ai envie de savoir si les gens aiment ou pas encore. Ce qu’il en est, comment est perçu notre travail. Que ce soit chanson par chanson ou l’EP en intégralité. C’est plutôt tout ça plutôt que de la crainte ou de la peur, avoir du feedback sur ce que l’on fait.
Jonathan : Puis des fois t’as envie de miser sur une chanson et en fait une autre marcherait peut-être mieux, les gens ne vont pas forcément préférer les mêmes choses que nous !
Comment s’est passé l’écriture de l’EP ? Quels sujets étaient importants pour vous, quelles idées vouliez vous partager dans cette première sortie ?
Jonathan : Quelque chose d’assez thématique et humble par rapport à qui on est. On est pas parti sur des thèmes qui nous concernent pas ou des sujets de société qui nous échappent. La thématique de l’album c’est plutôt quelque chose de très instrospectif, une image de l’individu face au monde. On vise un message porteur d’espoir même si ça aborde quelque fois des sujets plus durs : des traumatismes/douleurs liées à l’enfance ou plein de choses qui peuvent t’affecter en tant qu’adulte. L’idée c’est donc de prendre de la hauteur sur notre place, comment faire du bien en soi et autour de soi. Au niveau des morceaux c’est vraiment des compositions sur lesquelles on a pris le temps de travailler, des riffs qu’on avait en tête depuis un moment et auxquels on a ajouté des choses qui passaient par là et pour lesquelles on s’est dit « ah tiens ça c’est bien je le garde ! » Il n’y avait pas de consigne, pas de cahier des charges. C’est plutôt un mix de choses instinctives, entre des choses montées de toutes pièces pour lesquelles il n’y avait plus qu’à et d’autres où on s’est cassé la tête pour arriver au résultat escompté. Quelque chose d’assez décousu dans lequel on a réussi à mettre de côté cinq titres qu’on a bloqués et où on s’est dit « ok ça on garde ! » Pour ce qui viendra en plus, on est dans le même procédé, on a de côté des choses qu’on a faites en phase de production et il n’y a pas de question de quelque chose qui remplacerait autre chose, on ne réfléchi pas comme ça.
Vous avez sorti un premier single en septembre dernier « Last to remain ». Pourquoi avoir choisi de mettre ce morceau en avant ? Que signifie t-il pour vous ?
Jonathan : Bonne question ! En tout cas dans celui là c’est celui qui avait tout les ingrédients de la musique qu’on aime : le gros riff, le son saturé, le chant clair, un passage aéré, le solo de guitare, un breakdown, il y avait tout quoi ! Alors que dans d’autres musiques de l’EP il n’y a pas forcément de solo ou de breakdown. Donc vraiment il y avait tout, tout ce qu’on sait faire.
Romain : Et puis aussi, on avait déjà sorti un titre en début d’année 2024 qui s’appelle « Time to end it ». C’était une de nos premières compo, on se cherchait encore, je venais d’arriver au chant. Et puis sur les cinq morceaux de l’EP on avait celui là et on s’est dit « tiens, au lieu de frapper à la porte on lance celui là en mode Salut c’est nous! » Il y a un peu cet aspect là du « Salut c’est nous, nous oublies pas, on reviens demain! » avec un son brut, bête et méchant qu’on aimait bien.
Florian : Effectivement il y avait un truc comme ça. À la fois c’était logique de part l’aspect musical comme le disait Jon’ avec ce truc « bête et méchant » qui partait. Il n’y aura pas que « ça » comme on peut le voir avec l’autre single qui est sorti hier. Et les gens vont le découvrir eux même, mais oui il y avait ce côté énergique avec un breakdown on va dire.
Plus récemment, hier même, votre titre « The Dread I felt » a été révélé. Ce morceau parle des violence subies pendant l’enfance qu’elles soient psychologiques ou physique. Est ce le genre de thème qui va revenir dans vos chansons ?
Romain : Comme c’est moi qui gère le chant et donc les textes, j’ai quand même pas mal de place là dedans même si je leur envoie (en parlant des autres membres du groupe) et qu’ils me disent ce qu’ils en pensent. Mais dans mon processus de travail et de ce que j’écris ça va dépendre de ce que je vis « au jour le jour ». Donc ça va dépendre de ce que je perçois intérieurement ou de ce que je perçois chez les autres que ce soit les gars du groupe, la famille et les amis ect. Donc il peut y avoir des choses qui reviennent si elles m’arrivent directement ou si j’en parle avec des proches mais au niveau des thématiques il n’y a pas vraiment besoin de partir là dessus tout le temps. C’est juste que de fin 2022 à maintenant, sur cette temporalité là, c’est le fruit de ce qu’on avait dans nos têtes. Il faut évidemment que ça parle à tout le monde dans le groupe. Donc ce truc là il fallait qu’on en parle, c’est très introspectif comme on le disait tout à l’heure, j’arrive effectivement à écrire des choses plus fortes quand c’est des choses qui me parlent.
Jonathan : En effet le Metal c’est une musique très cathartique et qui trouve son sens dans le fait de pouvoir extérioriser de manière très agressive des thèmes qui nous font mal, qu’on a enfouis en nous donc ouais, même si on se disait qu’on a pas envie de parler de thème qui nous font mal ou autre c’est quelque chose qui pourrait revenir parce que c’est la définition de cette musique aussi.
Florian : C’est vraiment le genre de thème qu’on recherche à explorer et à exprimer parce que dans le Metal t’as d’autres sujets. On se voir pas trop parler de donjon et dragons…
Jonathan : même si on est de grands grands fans ! (rires)
Florian : On a certains groupes qu’on aime bien et qui parle de choses un peu plus fantastiques. Il y en a un que j’adore qui s’appelle Revocation qui parle plus d’horreur par exemple. Mais comme on a cette volonté d’être proche et de transmettre ce qu’on ressent, forcément les thématiques et les sujets abordés sont plus proches de choses qu’on a vécu et ça rentre en effet en résonnance avec la personne qui va l’écouter et qui va s’y identifier. Donc c’est plus facile, aussi, de rentrer dans une chanson quand tu t’y identifie même si le sujet est différent de ce qu’on apporte nous factuellement, une personne peut dire ça me fais penser à « ça » dans son propre parcours de vie. Et c’est ça qui est intéressant pour nous. Je sais que toutes les chansons que j’écoute, c’est pour ça que j’aime bien Sylosis parce que ça parle que de choses qui sont palpables et que tu peux potentiellement vivre dans ta vie à un moment donné, c’est ça que j’aime dans le Metal. C’est ça qui me plaît dans les textes de Romain, c’est pour ça qu’ils me touchent particulièrement et ils m’inspirent parce qu’ils parlent de sujet qui sont concrets. Non pas que je n’aime pas les sujets abstraits mais c’est tout simplement de la musique qui nous parle plus de manière générale comme While She Sleeps, Polaris..
Le metalcore actuel en fait…
Jonathan : oui c’est ça, le metalcore actuel, on ne fait pas exception à la règle si ce n’est peut-être dans l’approche un peu plus introspective et porteuse d’espoir. On essaye de ne pas avoir un truc de « la vie est dure, la vie est triste » mais plutôt avoir une résolution positive, mais oui, nous sommes complètement dans ces codes là.
Votre EP sort début novembre. Quel est le planning pour la fin de l’année ? Avez-vous de dates de prévues ? Aura t-on l’occasion de vous voir en région parisienne ?
Jonathan : Nous avons effectivement des dates de prévues : une petite d’automne qui commence le jour de la sortie de l’EP avec une date au Backstage. C’est pas vraiment notre realease party parce que la date était calée avant qu’on connaisse celle de la sortie de notre EP. On a été invités par des copains qui eux, font leur release party ce jour là. C’est un groupe de rock prog qui s’appelle Far Away. Et donc les choses ont fait que ça tombait également sur le 8 novembre pour nous. Ça reste avant tout la leur mais cela fera comme une double release party du coup. Une semaine après nous jouerons au Food Rock Festival dans le 78 avec un très belle affiche avec notamment Lofofora. On joue ensuite début décembre on enchaine les 5,6 et 7 à Chambéry, Lyon et ensuite à Issy-les-Moulineaux au Réacteur. Et enfin il y aura une date le 21 décembre pour les Charitable Métal Fest au Petit Bain avec Solar Éruption en faveur de la recherche contre la paralysie cérébrale.
Et pour finir, que peut-on vous souhaiter pour 2025 ?
Jonathan : Que l’EP soit bien reçu, bien défendu aussi ! Que l’on puisse réussir à intégrer quelques festivals de Metal, en tout cas c’est notre souhait ! Bien sûr il y aura des dates de concert, on est en pleine réflexion sur la suite aussi parce qu’on a pas envie de mettre trop de temps avant de sortir de nouvelles choses, on sait qu’on a quelques bonnes idées de compo en réserve. On en est assez fiers et on a envie de leur donner vie. On a très envie de pouvoir se connecter à notre public, c’est la plus belle chose qui puisse nous arriver. On a pas envie d’aller trop vite, on a très envie de défendre cet EP !