Electric Callboy + Our Hollow Our Home + One Morning Left @Trabendo (16/04/2022)

Anciennement connus sous le nom d’Eskimo Callboy, les allemands d’Electric Callboy ont fait leur grand retour récemment dans un nouveau style totalement décalé, entre metalcore et cours d’aérobic. Pour cette tournée, le groupe s’est entouré des finlandais de One Morning Left, ainsi que des Britanniques de Our Hollow Our Home. Un cocktail éclectique, qui présage de la musique de qualité, mais aussi des rires.

Creatvres

One Morning Left se présente ce soir comme la grosse interrogation de la soirée. Avec Electic Callboy, nous nous attendons bien évidemment à de la parodie et de la dérision ce soir. Cependant, si ce n’est la prestation en elle-même, rien ne nous garantie que One Morning Left ne se prend pas au sérieux. Nous l’espérons cependant. Pour autant, nous aurions espéré, comme avec notre tête d’affiche de la qualité avec. Or ici, le set semble partir dans tous les sens, et être bien moins carré qu’en studio. Ici, aucune note juste venant du frontman (le chant est sauvé par le screamer qui relève le niveau), des samples aléatoires, une performance scénique à la limite du burlesque lors de laquelle le chanteur passe plus de temps à montrer ses biceps et tirer la langue que fédérer la salle… C’est dommage, car ils ont du potentiel. Nous pouvons au moins reconnaitre qu’ils auront fait rire. L’ambiance est, somme toute, bon enfant, et la reprise de Beat It par Michael Jackson, aura le mérite de faire chanter l’audience. Pour autant, cela ne suffira pas à convaincre l’audience que le groupe vaut le détour, sinon qu’il aura permis de détendre l’atmosphère… peut-être à leurs dépens ?

Better Daze

Franchement annoncés sur la tournée, Our Hollow Our Home est l’ingrédient de qualité musicale de la soirée. L’ambiance est bien moins légère que pour One Morning Left. Loin des rires, les garçons proposent des morceaux profonds et inspirés. La formation offre un set carré, des morceaux fédérateurs qui seront chantés par les aficionados, tels que Better Daze, ou encore Loneshark avec ses envolées enivrantes. Tobias Young, au chant se met à nu, nous partage ses émotions crues, brutes. Ses paroles questionnent dur les tourments intérieurs, sur la colère, sur la perte des êtres chers, le temps qui passe… Ce sont des montagnes russes émotionnelles, passant des émotions fortes des textes à la légèreté de l’instrumental on-ne-peut plus mélodique, passant du chant clair aux growls : Hartsick ou Karmadillo en sont les exemples parfaits. La musique de ces britanniques porte une forme d’élégance, à la limite de l’intellectuel : elle ne s’écoute pas seulement, elle se lit, et se vit. Leurs morceaux a une visée éminemment cathartique, et que l’on soit réceptif ou non au message profond, il est évident que c’est un set dont on ne peut sortir indifférent.
Burn In The Flood fait office d’au revoir, pour laisser place au plat de résistance de la soirée, et nous laisser digérer ces dix morceaux qui peuvent avoir retourné certains estomacs.

Let’s Get The Party Started

Electric Callboy vient comme l’harmonie, le liant, entre ces deux ingrédients de début de soirée qui semblent n’avoir aucun point commun. En mélangeant l’humour de One Morning Left, et la performance musicale de Our Hollow Our Home, obtenons ce mélange savoureux qu’est notre tête d’affiche. Ces derniers font leur entrée dans leurs costumes désormais incontournables : tenues sorties tout droit des années 80 et perruques mulets et bandeaux. La fête s’ouvre sans attendre sur Pump It, saupoudrée d’une pluie de confettis : la couleur est annoncée, ce soir, nous sommes là pour vivre le cours de gym le plus musclé de notre vie. Les titres s’enchainent, entre danse et mosh pits, ponctués de wall of death. Cette soirée pourrait sembler n’avoir aucun sens, mais est bel et bien millimétrée. Les musiciens jouent chaque morceau avec une précision exemplaire. On y retrouve d’anciens morceaux, issus de l’époque Eskimo, tels que My Own Summer ou Best Day par exemple, qui s’inscrivent parfaitement entre les nouveaux morceaux qu’ils défendent. De cette manière, Nico Sallach, nouveau chanteur du groupe prouvera ainsi qu’il est plus qu’à la hauteur dans son nouveau rôle. En effet, aucun titre ne sonnera comme un anachronisme, bien au contraire. Le choix des morceaux semble logique, et rien n’est en trop, y compris Prism en acoustique, à tel point que nous arrivons sans nous en rendre compte, sur la fin de la soirée, avec Dancing Like a Ninja. qui continue d’enflammer la salle. Le groupe s’absente pour se changer pour revenir jouer We Got The Moves, et Mc Thunder.  Mais alors que nous pensons la fête terminée, il semble tout de même manquer Hypa Hypa à l’appel. La formation revient alors, vêtue comme dans le clip, afin de reprendre son titre iconique avec l’audience qui s’essaiera même à exécuter la chorégraphie, avec le peu d’énergie qui lui reste. Les lumières se rallument, laissant un public transpirant et épuisé. On nous avait prévenu que ce cours d’aérobic serait le plus intense de notre vie !

Electric Callboy est définitivement un OVNI, qui réconcilie différents univers. Ils nous ont enlevés le temps d’une soirée pour nous faire découvrir leur univers décalé, loufoque, avant de nous redéposer sur la terre ferme, après une heure de set.

 

Setlist :

Pump It
My Own Summer
Hate/Love
The Scene
Castrop x Spandau
Supernova
Best Day
Back In The Bizz
Crystals
Prism (acoustique)
Spaceman
Rehab
MC Thunder 2 (Dancing Like a Ninja)

Encore :
We Got The Moves
Mc Thunder

Encore 2 :
Hypa Hypa

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