Après 6 ans d’absence sur le territoire français, Limp Bizkit étaient enfin de retour sur notre sol en tête d’affiche de la plus grosse salle dans laquelle le groupe ait jamais joué à Paris : l’Accor Arena. Le défi était de taille mais la bande à Fred Durst n’a pas voulu la jouer de manière classique et nous propose une soirée intitulé « Loserville » en amenant 4 (!) premières parties, un special guest et un animateur / chauffeur de salle.
La soirée commence donc très tôt et Karen Dió arrive sur scène à 18h45. La jeune artiste brésilienne est encore jeune dans le milieu (c’est sa première date en France) mais montre une certaine insouciance et une bonne détermination, malgré que ses prises de parole résonnent un peu dans l’Accor Arena très peu garnie. Sa musique, entre le punk rock et le bubblegum pop, qui peut rappeler Amyl and the Sniffers, est vraiment efficace et accrocheuse. N’ayant sorti pour l’instant qu’un EP, intitulé My World (2024), Karen Dió nous joue principalement ces morceaux là, qui sont plein de personnalité, à son image. Une très bonne découverte et une artiste qui sera à retrouver sur pas mal de gros festivals cet été (Download, Jera, Xtreme Fest…). Je ne le savais pas encore à ce moment là mais ce premier show des quatres premières parties était le meilleur et la qualité des prestations allaient au fur et à mesure devenir plus… questionnables.
On enchaine avec N8NOFACE, un artiste solo qui arrive sur scène avec juste son micro et sa station de contrôle. Autant dire qu’on est déjà sur quelque chose d’assez inhabituel pour une première partie d’un concert de rock / metal. L’artiste propose tout de même une musique au mélange punk / synthwave / hip-hop dans laquelle on peut s’y retrouver, malgré le côté un peu insolite du format de cette première partie. Utiliser des instrus, des samples et des effets via un live laptop doit pouvoir permettre de transmettre des ambiances dans lesquelles s’imprégner et c’est plutôt réussi. Le choix de cette première partie reste assez osé et on peut comprendre que ça n’ait pas plu à toute l’audience.
La suite arrive avec Ecca Vandal, qui ressemble un peu à un mix des deux précédents groupes : des importantes touches electro emmenée par une frontwoman qui propose une musique orientée punk rock avec quelques touches hip-hop. Malgré ça, je n’accroche pas du tout avec la formule du groupe, qui n’est pas non plus aidé par un son vraiment médiocre et qui donne presque mal aux oreilles tant il manque de profondeur. 30 minutes de show (toutes les premières parties avait ce même timing) qui me laisse un peu indifférent.
Les différents concerts sont entrecoupés des interventions de Jon Carnage, l’animateur de cette soirée Loserville qui joue son rôle de présentateur narcissique et égocentrique et qui récolte une belle quantité de gobelets jetés sur lui avec plus ou moins de précision. Un humour bien débile et du comique de répétition qui fait quand même rire le public.
La dernière des premières parties arrive avec le rappeur BONES. Je suis clairement pas le meilleur spécialiste de rap et peut être que cet artiste est très doué et reconnu dans le milieu mais sa prestation m’a semblé non seulement redondante et inintéressante mais également un peu cliché. Je saisis pas bien le sens de sa musique et j’ai la sensation qu’on s’éloigne pas mal de l’univers de Limp Bizkit, même si le rappeur a eu l’idée gênante d’incorporer l’intro de Blind de Korn dans un de ses morceaux pour essayer d’embarquer le public avec lui. Une chance que le set ne durait que 30 minutes. La seule chose stylée de son concert reste peut être le crâne géant et fumant qui trône au milieu de la scène.
Les 4 premières parties sont désormais derrière nous et on s’apprête à accueillir Limp Bizkit, mais nous avions presque oublié la présence, annoncé en special guest, de Riff Raff! Le rappeur nous propose deux petits morceaux plutôt humoristiques, dont un nommé I Want a Ferrari, avant de laisser enfin la place à nos héros du nu-metal. L’Accor Arena peine à se remplir : le deuxième anneau des gradins est fermé et le premier anneau n’est même pas plein à moitié. La fosse est quand même bien garnie et accueille Fred Durst qui débarque avec une coupe à la Louis XIV. Wes Borland nous propose, comme à son habitude, un déguisement et un maquillage plein de personnalité et d’excentricité. On peut admirer les détails de ce travail d’orfèvre sur nos clichés. Le show s’ouvre sur Break Stuff et on peut dire qu’entendre ce riff ravageur fait quand même un bien fou aux oreilles après qu’elles aient été quelque peu perturbées lors des premières parties. La fosse s’embrase et le public exulte sur ce premier morceau et n’aura pas vraiment de moment de répit sur cette première moitié de concert tellement les morceaux cultes du groupe s’enchaine : My Generation, Take a Look Around, Rollin’ (Air Raid Vehicle). Ils sont tout de même entrecoupés de quelques sample balancés par DJ Lethal et quelques riffs célèbres proposés par Wes. Je trouve habituellement que ces éléments cassent les rythmes des concerts, et c’est très souvent le cas pour Limp Bizkit, mais ces écarts ont été assez peu nombreux et placés assez judicieusement. J’avais parfois était très déçu par certains concerts de Limp Bizkit où les reprises (comme Smells Like Teen Spirit ou Killing in the Name) prenaient beaucoup trop de place comparé au répertoire du groupe.
Mise à part une reprise partielle et inutile de Heart-Shaped Box de Nirvana, le groupe s’est globalement concentré sur son répertoire (ou sur des reprises originales et enregistrées par le groupe comme Faith). Ma déception vient plutôt du choix de ce répertoire : on a globalement que des morceaux issus de Chocolate Starfish and the Hot Dog Flavored Water (2000) et Significant Other (1999), et seul deux morceaux de la setlist ont été enregistré après 2000. On ne retrouve aucun morceau du dernier album du groupe Still Sucks (2021) qui est pourtant remplis de super morceaux et dont on a jamais pu découvrir en France. Le groupe a préféré nous sortir un set en mode Greatest Hits sans prendre de risque. On se régale tout de même bien entendu tant ces morceaux ont marqué une époque sans prendre trop de ride et se prête tellement bien à l’énergie du live. On ne boude pas notre plaisir également de retrouver le groupe dans sa formation classique, ce qui n’est pas toujours été le cas sur les dernières années, DJ Lethal ayant quitté le groupe pendant quelques années et Sam Rivers ayant eu pas mal de problèmes de santé. Les 5 originaires de Jacksonville sont en pleine forme et Fred reste maître dans le second degré et l’autodérision (il suffit de regarder son look).
Comme le groupe n’aime jamais faire les choses comme tout le monde (et l’intégralité de cette soirée Loserville ne nous contredira pas), LB nous réinterprète Break Stuff (avec les lumières allumées cette fois) pour laisser la fosse exulter une dernière fois et clôturer cette soirée plus que festive. Sans rappel et avec une quinzaine de morceaux, on ne contredira pas ceux qui restent sur leur faim mais les morceaux proposés par le groupe sont tellement impactants et pleins de personnalité qu’on peut leur pardonner. La fosse semble en tout cas bien épuisée par cette soirée… The bizkit’s limp when the night is over !
Limp Bizkit ne fait jamais rien comme les autres et ce fut encore le cas ce soir. Après 4 premières parties (et un special guest) pour le moins surprenantes, le groupe nous a proposé un concert quasi exclusivement constitués de morceaux issus de leur période 1999-2000. Un show en mode Greatest Hits qui a forcément fait son effet sur un public déchainé mais peu nombreux pour l’occasion.
Merci à Live Nation pour l’accréditation, à l’Accor Arena pour son accueil et merci à Justine pour ces supers clichés!
After six years of absence from French soil, Limp Bizkit finally returned to headline the largest venue the band has ever played in Paris: the Accor Arena. It was a big challenge, but Fred Durst and his crew decided not to go the traditional route, offering us a night called « Loserville » with no less than four (!) opening acts, a special guest, and a hype man/MC.
The evening kicked off early, with Karen Dió taking the stage at 6:45 PM. The young Brazilian artist is still new to the scene (this was her first show in France), but she displayed a carefree attitude and solid determination, even though her stage banter echoed awkwardly through the mostly empty Accor Arena. Her music, somewhere between punk rock and bubblegum pop—reminiscent of Amyl and the Sniffers—is catchy and effective. Having only released one EP so far, titled My World (2024), Karen Dió mostly performed songs from it, full of personality, much like herself. A great discovery, and an artist to look out for on several major festivals this summer (Download, Jera, Xtreme Fest…). I didn’t know it yet at the time, but this first of the four opening acts would turn out to be the best one—because from here on out, the quality of the performances gradually became more… questionable.
Next up was N8NOFACE, a solo artist who took the stage armed with just a mic and a control station. Needless to say, it was already an unusual setup for an opening act at a rock/metal show. Still, his music—a blend of punk, synthwave, and hip-hop—managed to find its place, even if the format felt a bit unconventional for this kind of event. Using instrumentals, samples, and effects through a live laptop setup, he was able to create immersive atmospheres, and it actually worked pretty well. It was a bold choice for an opener, and it’s easy to see how it might not have been everyone’s cup of tea.
Up next was Ecca Vandal, who came across as a kind of mix between the two previous acts: strong electronic elements led by a frontwoman delivering punk rock with a few hip-hop touches. That said, I didn’t really connect with the band’s formula at all. The sound didn’t help either—it was genuinely poor, almost painful to the ears at times due to its complete lack of depth. Thirty minutes on stage (all the opening acts had the same slot) that left me pretty indifferent.
The different sets were interspersed with appearances by Jon Carnage, the host of the Loserville evening, playing the role of a narcissistic and self-absorbed presenter—earning himself a solid amount of plastic cups thrown his way, with varying degrees of accuracy. It was dumb humor and repetitive gags, but it did manage to get the crowd laughing.
The last of the opening acts was rapper BONES. I’m clearly not the best rap expert, and maybe he’s a talented and respected figure in the scene, but to me, his performance felt not only repetitive and dull, but also kind of cliché. I couldn’t really grasp the point of his music, and it felt pretty far removed from the world of Limp Bizkit—despite a cringeworthy attempt to win the crowd over by sampling the intro of Blind by Korn in one of his tracks. Luckily, the set only lasted 30 minutes. The only cool thing about his show might’ve been the giant smoking skull sitting center stage.
The first four acts are now behind us and we’re getting ready to welcome Limp Bizkit, but we had almost forgotten the announced special guest: Riff Raff! The rapper performs two short, rather humorous tracks, including one called I Want a Ferrari, before finally making way for our nu-metal heroes. The Accor Arena struggles to fill up: the second tier of the stands is closed, and the first one isn’t even half full. The pit, however, is packed and welcomes Fred Durst, who appears sporting a Louis XIV-style haircut. As usual, Wes Borland comes out with a costume and makeup full of personality and eccentricity. You can admire the intricate detail of this craftsmanship in our photos.
The show kicks off with Break Stuff, and hearing that devastating riff truly feels amazing after our ears had been a little battered by the opening acts. The pit goes wild and the crowd erupts with this first song, with barely a moment to breathe during the first half of the concert as hit after hit is unleashed: My Generation, Take a Look Around, Rollin’ (Air Raid Vehicle). These are interspersed with some samples dropped by DJ Lethal and a few famous riffs played by Wes. I usually find that these moments disrupt the flow of a show—and that’s often the case with Limp Bizkit—but this time, they were fewer and well-placed.
I’ve sometimes been very disappointed by Limp Bizkit shows where the covers (like Smells Like Teen Spirit or Killing in the Name) took up way too much space compared to the band’s own material. Aside from a partial and unnecessary cover of Nirvana’s Heart-Shaped Box, the band mostly focused on their own catalog—or on covers they’ve made their own and recorded, like Faith. My disappointment lies more in the choice of that catalog: the setlist was almost entirely made up of songs from Chocolate Starfish and the Hot Dog Flavored Water (2000) and Significant Other (1999), with only two tracks recorded after 2000. Not a single song from the band’s latest album Still Sucks (2021) made it into the set, even though it’s full of great tracks and has never been showcased live in France.
The band opted for a risk-free greatest hits set. That said, it’s still a blast—those songs defined an era, have aged surprisingly well, and work perfectly in a live setting. We’re also happy to see the band back in its classic lineup, which hasn’t always been the case in recent years, with DJ Lethal having left the band for a while and Sam Rivers dealing with significant health issues. The five Jacksonville natives are in top form, and Fred remains the master of irony and self-deprecation (just take a look at his outfit).
Since the band never likes to do things like everyone else (and this whole Loserville evening proves it), LB plays Break Stuff one more time—with the lights on this time—so the pit can let loose one last time and end the night on a high note. With no encore and only around fifteen tracks, some fans may have left wanting more, but the songs they played were so impactful and full of personality that it’s easy to forgive them. The pit, in any case, seems totally worn out by the end of the night… The Bizkit’s limp when the night is over!
Limp Bizkit never does things like everyone else, and tonight was no exception. After four opening acts (plus a rather unexpected special guest), the band delivered a set made almost entirely of tracks from their 1999–2000 era. A full-on Greatest Hits show that definitely hit the mark with a fired-up—though surprisingly small—crowd.