Atreyu + Jinjer + Bullet For My Valentine @ L’Olympia – Paris (31/01/2023)

La salle de l’Olympia vibrait d’une énergie sauvage et indomptable le soir du 31 janvier 2023. Les fans de Bullet for My Valentine étaient venus en masse pour assister à ce spectacle tout droit sorti de notre adolescence.

L’obscurité est dispersée par les premiers faisceaux de lumière provenant du plafond. Nous ouvrons les yeux. Notre premier souvenir est rattaché au groupe américain Atreyu et leur dépotante « Becoming The Bull », faisant suite à leur intro « Strange Powers of Prophecy ». Nous retrouvons l’énergie de notre jeunesse, sautant au rythme des titres qu’ils interprètent avec une passion communicative. « Ex’s and Oh’s » fonctionne comme une madeleine de Proust. L’Olympia prend feu, et reprend en chœur les paroles de notre jeunesse, notamment sur la fédératrice « Save Us ». Seul petit changement : l’ancien frontman étant parti, c’est Brandon Saller (ex-batteur) qui a pris la relève au chant. Ainsi, certains titres donnent dans un lointain souvenir : ils ne sont pas exactement comme nous nous en rappelions. Malgré tout, le vocaliste agit avec le public comme un vieil ami, et ne cesse de nous solliciter. Malgré un set assez court, l’énergie déborde grâce à setlist bien construite, dont la boutonneuse (parce qu’électro) « Battle Drums » sera un point culminant. Malheureusement, cette histoire n’est pas sans fin, et les garçons quittent la scène, laissant derrière eux un public requinqué.

Les lumières tamisées créent une ambiance mystique et envoûtante dans la salle. C’est alors qu’apparaît Tatiana Shmayluk de Jinjer, vêtue d’une tenue aux détails fluo, nous rappelant les heures sombres de nos garde-robes adolescentes, où le fluo était à l’honneur, que ce soit du côté des emos ou des aficionados de la tecktonik. Heureusement, ici il n’en est rien. Le costume est bien plus sobre et élégant, en plus de faire son petit effet. Pour autant, la performance musicale reste plus fade que la promesse auditive. En effet, les morceaux s’enchaînent et se ressemblent, tandis que la vocaliste peine à tenir certaines notes, ce qui est dommage. Il convient cependant de féliciter l’énergie qu’ils déploient en déplacements, et pour chauffer la salle, ainsi que l’important message qu’ils font passer au sujet de l’Ukraine, pays dont ils sont originaires. Dans une vie d’adolescent, il y a toujours des périodes un peu moins stimulantes, ici, nous pourrons dire que Jinjer aura été la petite crise d’adolescence, cette période un peu à vide, de la soirée. Sans doute qu’en passant avant Atreyu, les choses se seraient passées différemment.

L’enthousiasme reprend peu à peu dans la salle, stimulée à coups de titres faits pour nous rendre nostalgiques. La tension monte à l’approche du début du concert, et explose à l’arrivée des musiciens sur scène, et les premières notes de « Knives ». Le public hurle de plaisir, sentant la promesse d’un concert mémorable. L’Olympia bondit, comme des enfants dans une cour de récréation, conduits par Matt Tuck, qui ne cesse d’inciter à plus de bazar dans la salle de jeu. D’ailleurs, tout y est mélangé, y compris les époques musicales, mais surtout, il y a tous jeux préférés, précieusement réunis. La formation les présente de façon presque nostalgique, comme les fiertés de leur vie, ces trophées régulièrement polis afin de toujours briller. Ainsi, après avoir fait un sondage auprès des fans pour choisir leurs titres préférés. L’incroyable « You Want a Battle (Here’s War) », suivie de l’insoutenablement belle « Hearts Burst Into Fire » (qui fera jaillir quelques larmes ici et là) sont des piliers de cette soirée pantheonesque. Mais c’est sans compter sur « All These Things I Hate (Revolve Around Me) » et « Scream Aim Fire ». Le public est en transe, se laissant emporter par la musique comme par une tempête furieuse. Les refrains sont scandés en chœur, comme des hymnes. Les solos de guitare sont porteurs d’une puissance incroyable. Les titres s’enchaînent, et nos âmes sont portées par des mélodies épiques et des rythmes frénétiques de ce groupe emblématique. La voix de Matt, à la fois douce et puissante, emportant les fans dans un tourbillon d’émotions fortes. Les riffs de guitare sont tranchants comme des épées, semblent faire jaillir des étincelles dans l’air, et mettre des paillettes dans notre soirée.

Le rappel nous remémore nos plus grandes peines de cœur fictives, avec « Your Betrayal » et surtout « Tears Don’t Fall », qui nous ramènent péniblement à la fois où Julie n’a pas répondu à notre mot en cours d’anglais de 6ème, et celle où Kevin a ignoré nos wizz sur msn toute une soirée. Oui, BFMV nous a accompagné dans notre vie sentimentale, qu’elle soit amicale ou amoureuse. Nous laissons partir nos vieilles rancœurs et nos vieux démons grâce à « Waking The Demon « , avant de malheusement devoir revenir à notre réalité de trentenaires. 

La fin du concert est arrivée, laissant un goût d’éternité dans la bouche des fans. Les musiciens ont quitté la scène, abandonnant une foule en extase. Les fans ont vu leur vie (musicale) défiler devant leurs yeux. Le concert de Bullet for My Valentine à l’Olympia le 31 janvier 2023 restera gravé dans les mémoires comme une nuit de légende. Une nuit où la musique a transcendé les limites de la réalité pour offrir un spectacle délicieux. Une nuit où les musiciens ont livré un combat contre le temps avec leur musique, laissant derrière eux un public comblé et épuisé… et surtout revenue en enfance.

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