Qui ne connaît pas All Time Low ? C’est une question que l’on peut facilement se poser, principalement car après plus de quinze ans de carrière, ce groupe s’est clairement inscrit parmi les incontournables de la scène pop-punk. ChairYourSound vous avez fait un petit teasing de l’album avec ses trois premiers singles plutôt prometteurs (ndlr: some kind of disaster, sleeping in & getaway green). L’album tient-il donc toute ses promesses ? L’heure du verdict a sonné.
C’est donc avec le premier single du groupe que l’album s’ouvre, « Some Kind of Disaster ». Voila un petit moment que nous pouvons entendre celui-ci à répétition sur nos plateformes musicales et il faut dire que la promesse d’un retour aux sources est déjà bien respectée avec ce morceaux. Les paroles ainsi que le clip pourraient clairement nous faire penser à une remise en question effectuée et l’acceptation de chaque part de soi, qu’il s’agisse des qualités mais principalements des défauts. Le clip démontre d’ailleurs une séance de thérapie, petit clin d’oeil à « Thepary » datant de l’époque Nothing Personal ou juste un pur hasard ? Dans tous les cas, ils mettent la barre déjà très haute.
S’en suit le second single, « Sleeping In » sorti quelques semaines avant la sortie officielle de l’album. C’est une chanson entrainante, clairement le genre que l’on pourrait mettre volume à fond tout en chantant et dansant tout seul dans son salon. Ou pourquoi pas avec quelqu’un, un partenaire en vue des paroles de celle-ci qui décrivent des choses lambdas d’un couple. “If I said I want you body, would you hold it against me ? Seven in the morning, wanna listen to Britney ? Anything you want babe, that’s okay with me now.” Ce qui est d’ailleurs en parfaite contradiction avec le clip de celle-ci, puisque celui-ci montre des relations se terminant. Là où on retrouve particulièrement le groupe, c’est la manière qu’ils ont de gérer la situation dans cette vidéo, puisqu’ils décident d’adopter chacun un animal. All Time Low est connu pour ne pas avoir peur de faire des choses légères et avec humour. C’est comme ca que Alex, Jack, Zack et Rian se retrouvent alors à adopter chacun un animal, en partant du chat, au chien, tout en passant par le poisson rouge et surtout le poney, ils semblent trouver tout autant de bonheur – si ce n’est plus – avec leurs nouveaux compagnons plutôt qu’avec leurs anciennes petites amies. Sans oublier la mention “Adopt, don’t shop.” à la fin de cette vidéo. Un moyen subtil de défendre la cause animal à leur manière.
Nous pouvons ensuite entendre la troisième chanson de l’album, qui est, sans grande surprise, le troisième single; « Getaway Green ». Donc encore une chanson qui était déjà connue pour les fans. Encore une fois, le groupe tient ses promesses et nous offres un son digne de l’All Time Low d’antan, celui dont les plus fans de la première heure se souviennent D’ailleurs, il s’agit ici d’un clip ayant été tourné durant les divers showcase intime pour la promotion de cet album.
Le groupe nous offre donc une ouverture en beauté avec les trois premiers singles qui semblaient déjà particulièrement prometteur. À ce stade, les plus nostalgiques du groupe (dont je fais personnellement partie) pourront retrouver quelque chose de familier, un petit je ne sais quoi qui rappelle les anciens albums. Quelque chose qui pourrait rappeler l’ère Don’t Panic en beaucoup plus mature. Sans oublier le clip qui réchauffe le coeur et nous rappelle les nombreux fou-rire derrière les anciennes vidéos du groupe.
« Melancholy Kaleidoscope » débute et c’est toujours avec étonnement que l’on peut découvrir une chanson pleine de groove. Là est d’ailleurs toute l’ironie puisque Alex Gaskarth à avoue avoir écrit cette chanson dans ce qu’il décrirait de “dépression saisonale”, traversant une période ou il ne voulait rien écrire de jovial. C’est ainsi qu’est née « Melancholy Kaleidoscope » qui permet simplement de mettre des mots sur cette sensation que l’on peut tous un peu ressentir dans certaines étapes de notre vie.
C’est avec « Trouble Is » que l’album continue, et autant dire que encore une fois, c’est une promesse tenue. Un son typique d’un All Time Low d’antan bien que plus mature, parlant encore et toujours d’amour et cette fois-ci, de la difficulté qu’une personne peut ressentir lorsqu’il tente d’aller de l’avant et d’oublier une personne avec qui beaucoup a été partagé.
La chanson éponyme à l’album débute, »Wake Up, Sunshine » qui ne peut apporter du baume au coeur. Elle parle d’estime de soi-même et notamment du fait qu’au final, chaque personne est unique et qu’il y aura toujours quelqu’un pour nous aimer tel que nous sommes. Inutile de porter des artifices et surtout, ne pas être envieux de ce que nous n’avons pas. Le bridge est d’ailleurs le moment le plus puissant de cette chanson, non pas mélodiquement parlant mais bien au niveau des paroles. “everyone wants to be somebody else, just want you to see how good you are. you don’t need to lean on the crutch of a day dream to see that you shine like a star.”
C’est ensuite « Monsters » que nous pouvons avoir le luxe d’entendre et il s’agit, inévitablement, de celle que j’ai personnellement préférée. Ce qui est d’ailleurs amusant car il s’agissait de celle que je redoutais le plus : cette chanson ayant été teasé comme étant en featuring avec blackbear, autrement dit quelqu’un qui n’a rien à voir avec l’univers du groupe à l’origine. Plus dans le type RnB et Hip Hop, c’est clairement ce que l’on pourrait entendre dans une boite de nuit Londonnienne. Mais après tout, pourquoi pas ? C’est pas la première fois qu’une telle collaboration a eu lieue. Magnifique surprise que d’entendre le petit chef d’oeuvre musical qu’est ce morceau. Les paroles sont d’une puissance sans nom, principalement car c’est sans aucun doute une relation forte évoquée, passionnée qui se termine mal mais qui, malgré toute la douleur qu’autrui nous inflige, on ne peut pas s’empêcher de l’aimer. Si il y a des fans de blackbear qui lisent ces lignes et qui ont eu le luxe d’entendre cette chanson, ils auront eu l’agréable surprise de pouvoir entendre des lignes particulièrement familières. “Tell me pretty lies, look me in the face, tell me that you love me, even if it’s fake.” qui n’est d’autre que l’introduction de sa chanson « idfc ». Un mélange de genre divinement réussie qui n’enlève en rien l’identité musicale de chaque artiste, All Time Low d’un côté et blackbear de l’autre.
La toute première balade de l’album débute ensuite. C’est d’ailleurs qualifié d’Interlude puisque celle-ci s’appelle « Pretty Venom (Interlude) ». Qu’on se le dise : All Time Low maîtrise l’art des balades à la perfection. Que celui n’ayant jamais versé une larme sur « Therapy » (Nothing Personal), « Remembering Sunday » (So wrong! it’s right!), « Oh! Calamity » (Don’t Panic!) ou « Missing You » (Future Hearts) se dévoile. Encore une fois, pari réussis tandis que celle-ci est douce aux paroles qui évoquent un amour passé, douloureux, dont il est difficile de se redresser. Mais l’interlude musicale est divine et autant dire que j’ai qu’une seule hâte : entendre celle-ci en live – avec les mouchoirs, évidemment.
Une interlude, est une interlude, alors à peine le morceau terminé qu’on peut entendre « Favorite Place », seconde chanson en featuring, cette fois-ci avec The Band CAMINO. C’est quelque chose de beaucoup plus musical, beaucoup plus pop d’ailleurs. On retrouve un All Time Low plus récent, parce que c’est typiquement le genre que l’on pourrait entendre sur Future Hearts ou Last Young Renegade.
« Safe » démarre et c’est un peu dans le même esprit que la précédente. Du All Time Low tout craché mais qui aurait plus sa place sur les albums plus récent que sur les anciens. Quelque chose d’un peu plus pop, mais tout autant entraînant.
C’est au tour « January Gloom (seasons pt. 1) » On retrouve encore cet état de “dépression saisonale” dont Alex parlait sur « Melancholy Kaleidoscope ». Deux chansons similaires en tout point, pourtant différente. « January Gloom » représente, sur un point de vue musicale tout ce que All Time Low peut représenter. On retrouve cette ambiance agréable des derniers albums, ces sons doux et délicats et ces sons de guitare saturés qui rappellent justement plus les premiers albums. L’apogée de l’album, simplement.
Et encore une fois, on a qu’une seule envie, c’est de mettre « Clumsy » à fond nos oreilles pour danser dessus. Probablement une chanson qui permettra aux nouveaux fans et aux anciens de s’accorder, du All Time Low pure. « Clumsy », elle pourrait avoir sa place sur la réédition de Nothing Personal (ndlr : sortie en 2019 pour les dix ans de l’album).
C’est une chanson toute en douceur qui résonne, « Glitter & Crimson » qui parle encore et toujours d’amour. Alex expliquait d’ailleurs qu’il voulait simplement parler pour les personnes qui se retrouvent à ne pas pouvoir exprimer leurs amours comme ils le veulent principalement à cause des diktats de la société. Qu’il s’agisse de l’identité sexuelle, de la religion, de la famille il voulait écrire pour qu’ils aient eux même quelque chose à quoi s’accrocher, qui permettrait d’exprimer leur sentiment. Défi réussi puisque cette chanson pourrait très bien avoir sa place dans une version moderne de Romeo & Juliette.
Quoi de mieux que « Summer Daze (seasons pt. 2) » pour nous redonner le sourire, surtout en ces temps assez sombre dans le monde. On tend à oublier que l’été arrive et ainsi le soleil. « Summer Daze » est donc ici pour nous le rappeler et reprend le thème des saisons exploré dans « January Gloom ». Cette chanson parle des amours de vacances qui malheureusement, ne dure jamais mais qui offre ces sensations de bonheur le temps que ceux-ci durent.
Qu’on se le dise : ne pas avoir de frissons sur « Basement Noise » est impossible. Cette chanson est probablement la plus belle manière de clôturer ce huitième album qui parle simplement de tout le chemin parcouru jusqu’à présent. Ils sont partis de rien et deux décennies plus tard, ils font partis des groupes de pop punk les plus influant de leur génération.
Ainsi, la réponse est : oui. Wake Up, Sunshine tient absolument toute ses promesses. Pas uniquement sur le point de vue musical, mais aussi sur le point de vue sentimental. On retrouve cet All Time Low d’une époque révolue mais beaucoup plus mature, un mélange parfait entre les origines et les musiques plus récentes, un retour aux sources réussi. Ceux qui me connaissent le savent : je n’ai pas été très tendre avec les deux derniers albums du groupe ayant pourtant bercé mon adolescence. Des bonnes chansons, mais j’étais dans une optique plutôt mitigée et j’étais la première à m’attendre à quelque chose de similaire à Future Hearts et Last Young Renegade. Mais non. J’ai retrouvé ce qui avait fait d’eux mon groupe préféré pendant dix ans et comme cette gamine de douze ans qui découvrait « Dear Maria, Count me In », je suis retombée en amour pour eux. Et je n’ai qu’une seule chose à dire : J’ai terriblement hâte d’entendre cet album en live.
Tracklist :
01. Some Kind of Disaster
02. Sleeping In
03. Getaway Green
04. Melancholy Kaleidoscope
05. Trouble Is
06. Wake Up, Sunshine
07. Monsters feat. blackbear
08. Pretty Venom (Interlude)
09. Favorite Place feat. The Band CAMINO
10. Safe
11. January Gloom (Seasons pt. 1)
12. Clumsy
13. Glitter & Crimson
14. Summer Daze (Seasons pt. 2)
15. Basement Noise