Gideon – MORE POWER MORE PAIN

Décrire la carrière musicale de Gideon est comme réaliser un gâteau : on y mélange du mélodique chrétien, avec leurs premiers albums « Costs » et « Milestone ». Puis on ajoute des touches de metalcore avec « Calloused » ou « Cold ». Enfin, pour faire gratiner la discographie, les musiciens sortent « No Love/No One » en 2019, la même année que « Out Of Control », offrant une saveur plus nu-metalcore à leurs créations. Que manque-t-il à leur recette ? More Power. More Pain. Avec cette nouvelle création, Gideon réaffirme sa puissance, dans un album qui perpétue cette nouvelle direction musicale.

L’album est ponctué d’un dialogue entre un homme du Sud des États Unis et une femme, qui semble l’interviewer à propos de son parcours en tant qu’artiste, sur le fait d’avoir suivi les traces de son père, sur la mort et ce qu’elle engendre chez nous. Si nous ne voyons pas exactement le lien entre cette discussion et le contenu du reste de l’album (sinon que le protagoniste parle du fait de faire la musique que lii souhaite faire), cela permet malgré tout de créer une ambiance documentaire intéressante, qui ajoute de l’humanité à un opus qui semble réaffirmer la vie et la puissance de cette dernière. Pour autant, ces enregistrements ont quelque chose d’inquiétant, parasités par des bruits, et les fadings distordus de ces derniers qui font penser à un film d’horreur vintage. Le premier titre, « Locked Our of Heaven » donne le ton, avec un morceau agressif et détonnant tant instrumentalement que dans le chant de McWhorter, tout en restant équilibré grâce au chant clair du guitariste Tyler Riley, et une fin plus atmosphérique. Et cet équilibre va se retrouver tout au long de l’effort. En effet, si la première partie du disque est chargé de violence, de force, la seconde partie va être plus aérée. Mais ce qui est certain, c’est que « MORE POWER. MORE PAIN » est un cri d’encouragement, à surmonter ses difficultés et ceux qui pourraient nous mettre plus bas que terre, comme nous le préconise le chanteur dans « Push It Back » : « Break them before they break You ». Les trois titres suivants, parfaitement taillés pour semer le chaos dans le moshpit, sont pourtant assez homogènes musicalement, bien que la chanson titre offre un aspect plus métallique intéressant dans ses riffs et un break magistral, et que Take Off possède quelques scratchs qui ne laisseront pas indifférents les fans de nu-metal.

Nous entrons dans la seconde partie de cette sortie avec « If You Love Me, Let Me Go » qui, avec « I Will Carry You » et ses envolées de notes plus tard dans la tracklist, marquent un tournant hardcore mélodique, chargé en émotions. Le pont très aérien, avec davantage d’emphase de « Midnight Blue » sera également un souffle d’air frais. Le chanteur fait mention de sa lutte pour la santé mentale dans « Off The Rails », ce qui semble nous éclairer sur la composition de l’album : une lutte violente au début, qui se décante à mesure que nous guérissons, et nous nous sentons plus léger. MPMP est un album honnête, dans lequel le groupe parle, tout comme le personnage des enregistrements, de son parcours musical à travers différents morceaux variés, dans différents styles, à l’instar d’un discutable essai de beats hip-hop sur « Let ’Er Fly » qui clôture cette découverte.

MORE POWER MORE PAIN est une sortie musclée, efficace qui, a l’image de son illustration, est à la fois incroyablement sombre et colorée. C’est l’aboutissement d’une longue recherche d’identité musicale, osant prendre des risques et affirmer leurs envies, leur vie face aux choix mortifères pour leur créativité qui pourraient leur être imposés dans l’industrie musicale.

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