Quand on apprend à connaître Ana, on comprend rapidement qu’elle est le cœur battant de Dragon Punch. Ce groupe de rock alternatif, riche en influences allant du pop-punk au nu-metal en passant par le grunge, propose une musique variée et sans compromis. Nous nous sommes donc retrouvées pour discuter de ce projet et de leur premier album, *Headaches*, sorti en septembre 2024. Ce moment d’échange et de partage de passions, je vous l’ai retranscrit afin de vous plonger dans l’univers singulier de Dragon Punch.
Bonjour ! Est-ce que tu peux te présenter et présenter le projet ?
Oui, moi c’est Ana et je suis la chanteuse-guitariste de Dragon Punch qui est un groupe de rock alternatif qui est né en 2022. Très bien, merci.
Pourquoi avoir choisi le nom Dragon Punch ?
Je suis vraiment nulle pour choisir des noms de groupe, ahah ! Je pense que c’est le pire truc en termes d’inspiration, j’ai littéralement zéro idée. Au tout début, quand on formait le groupe, les gars jouaient dans le jardin et se bagarraient pour rigoler. À un moment, l’un d’eux a lancé : « Dragon Punch. »
Alors j’ai dit : « Bon, si on n’a rien de mieux, ce sera le nom du groupe, parce que moi, je n’ai pas envie de chercher pendant des mois. » En plus, je trouvais que ça sonnait bien et que ça correspondait plutôt bien à l’énergie du groupe. Et voilà, c’est comme ça que Dragon Punch est né.
Quelles sont les influences ?
J’ai pas mal d’influences pop-punk, rock alternatif, un peu plus metal moderne en ce moment. Donc, c’est vraiment un mélange ; c’est pas un projet qui suit des codes à la lettre d’un certain style bien défini mais ça va être un peu pioché à droite à gauche. Donc il y a quand même une bonne base rock alternatif avec un peu de grunge, un peu d’ambiance comme ça. Et puis parfois on va retrouver quelques rythmiques de punk et quelques petites touches de codes metal parce que c’est quand même bien.
L’album est sorti le 13 septembre dernier, *Headaches*. Est-ce que tu peux en parler ? Comment il a été accueilli dans le public ?
Oui, le premier album est sorti le 13 septembre 2022, et on l’attendait depuis longtemps parce qu’on avait bossé dessus pendant un bon moment. Entre le travail sur l’enregistrement et tout le processus pour le sortir, ça a pris pas mal de temps. Du coup, on l’a beaucoup teasé et il était vraiment attendu. On a sorti cinq singles tout au long de 2024 pour faire patienter un peu, et finalement, l’album a été super bien accueilli. Le public a vraiment répondu présent, et on a organisé une Release Party le jour de sa sortie.
Le soir du concert, les gens ont pu découvrir les morceaux de l’album en live, donc c’était vraiment cool. On s’est rendu compte qu’en plus des singles, il y avait pas mal de morceaux de l’album qui n’étaient pas sortis en single et qui ont vraiment marqué certaines personnes. Ça fait super plaisir de voir que l’ensemble de l’album est écouté et que l’histoire dans sa globalité est comprise. Par exemple, il y a des petits éléments à la fin qui font écho au début, et on a vu que les gens avaient pris le temps d’écouter et, parfois, s’étaient attachés à des morceaux qui ne sont pas des singles. Ça, c’est hyper gratifiant.
Quels sont les thèmes et les messages que tu abordes dans ta musique ?
Alors les thèmes abordés, c’est assez instinctif en fait. En général, j’aime bien composer en partant d’un état d’esprit, d’un mood ou d’un style. C’est un truc qui tourne, des pensées qui ruminent et souvent ça génère des morceaux. Je n’ai pas forcément une ligne directrice qui va dire « OK, cet album, il va parler de tel problème, tel sujet. » C’est pas mal de ruminations, des petites boules de rage qui restent coincées qu’on n’arrive pas à sortir. Moi, ça a souvent du mal à sortir naturellement.
Mais avec la musique, ça passe bien. Ce sont des thématiques liées à mes émotions du moment : le stress, des interactions pas très agréables avec certaines personnes, ce genre de choses. J’ai beaucoup de mal avec les gens qui essaient de m’embrouiller ou de me mentir, et ça ressort pas mal dans mes textes.
Comment tu perçois la scène bordelaise ?
La scène bordelaise est vraiment active, surtout du côté metal. J’y vais pas mal en tant que public. Mon groupe, lui, n’est pas vraiment intégré à cette scène, mais je ne sais pas pourquoi, je me retrouve toujours à ouvrir des concerts ou à partager des scènes avec des groupes de metal, et ça fonctionne toujours très bien. Ce sont des gens qui sont assez ouverts. Le public est toujours au rendez-vous. Il y a quatre salles sur Bordeaux où il y a toujours du monde, toujours des concerts, et toujours des gens qui viennent. Ça, c’est chouette. Les groupes sont adorables, tout le monde peut discuter ensemble. Il y a vraiment une communauté de musiciens, et même avec le public, qui se crée.
Et ça, c’est chouette parce que ça bouge vraiment pas mal. Il y a des projets, surtout dans le metal, qui sont super bien ficelés. Il y a vraiment des groupes incroyables. Tout est bien fait : c’est bien écrit, bien joué sur scène, et les projets sont super bien présentés, avec de beaux albums et de beaux EP. Ça ne fait pas du tout amateur. Au final, cette scène locale est hyper agréable à suivre. C’est génial de pouvoir aller les voir et partager ces moments avec eux. Il y a une vraie bonne dynamique.
Les concerts ne se passent jamais comme prévu. Est-ce que tu as une anecdote, une histoire drôle à raconter là-dessus ?
Même si on essaie de tout prévoir, que ce soit au niveau technique ou du déroulé du concert, il y a toujours un imprévu ! Par exemple, lors de la release party, j’ai éteint le Quad Cortex sans le vouloir, parce que, je ne sais pas pourquoi, j’ai marché avec mes gros pieds sur un bouton. Ça a coupé le son de mon guitariste. On avait lancé un nouveau morceau et, comme on est en in-ear, je n’avais pas entendu qu’il était coupé, car je mets le son moins fort. J’écoute plutôt la basse, la batterie, ma voix et le click !
J’avais pas réalisé que c’était moi qui avais coupé le son, je pensais que le problème venait de lui. Ensuite, sur scène, il y a aussi eu des petits soucis avec les tremplins, ces sortes de marches qu’on met devant. Une fois, mon bassiste a couru pour faire un saut et est tombé dessus, mais le truc a glissé et il a failli finir dans le public. C’était au festival Jall House Rock, donc sur une scène en hauteur. Heureusement, on a frôlé la catastrophe, mais ça n’a pas été loin. Il y a toujours des trucs comme ça. La fois suivante, tu verrouilles ton Quad Cortex et tu mets du scotch sur scène !
A contrario, les plus beaux souvenirs que tu as eu sur scène ? en enregistrement, ou en tournage ?
Ce qui m’a le plus marqué, ce sont les concerts. Il y a un truc qui est ouf. C’est quand tu commences à avoir des gens dans le public qui connaissent tes paroles. Et là, là, il se passe un truc différent. Parce qu’autant, quand personne ne te connaît ou quoi, et que les gens regardent avec les bras croisés sans bouger, ce n’est pas dingue, même si, moi aussi, je fais ça quand je suis dans le public et que je ne connais pas le groupe. Et je sais que ce n’est pas cool.
Alors des fois, je fais des petits sourires aux musiciens pour dire : « Je ne suis pas en train de te juger. » Personnellement, je ne danse pas trop. Mais quand tu vois les gens qui sont en train de chanter avec toi, tes paroles… Ça, c’est le top du top. Franchement, quand tu as passé cette petite marche, là, c’est très, très cool. Ça, ça fait plaisir.
Question facile, si tu devais décrire le groupe avec un émoji, ça serait lequel ?
Ah, un émoji. Un seul ? Alors, il faut que je choisisse entre le dragon et le coup de poing. Bah, je vais dire le dragon, alors. En plus, je suis née l’année du dragon! Je pense que tout était lié!
Quel est le groupe international ou français, francophone, avec lequel tu rêves de partager la scène ?
Je vais essayer de dire des trucs pas trop irréalistes. Mais franchement, je pense que Dragon Punch et Nova Twins, ça pourrait être cool. Ça pourrait marcher. Maintenant, elles sont déjà bien grandies. Donc, je ne sais pas si c’est accessible. C’est pas évident. Il y a trop de choix. En plus, je suis à la croisée de plusieurs styles. Donc, si on va piocher un peu plus dans le metal, un peu plus dans le punk, ça va être des trucs différents.
Mais oui, je reste sur Nova Twins, c’est pas mal. C’est deux Anglaises qui ont des riffs un peu vénérables. Elles ont fait le Hellfest deux fois. C’est pas hyper « metal », mais il y a un truc assez original qui est très cool.
Et quels sont les projets pour 2025 ? Est-ce que tu as des choses qui arrivent ?
Oui, on va commencer par sortir une cover. À la base, je n’étais pas du tout fan de l’idée. Puis, un jour, je suis sortie dans un bar avec un copain, et j’entends passer une chanson des années 90-2000, une de celles qui ont marqué beaucoup de gens de notre âge. Je me suis dit, tiens, celle-là, elle doit bien le faire. Elle doit bien passer avec des guitares un peu plus vénères et une batterie qui envoie un peu plus. Du coup, on va essayer de sortir ça cet hiver. Et ensuite, on attaque l’album numéro 2 avec quelques singles. J’espère pouvoir en sortir un ou deux en 2025.
Merci à Ana de m’avoir accueillie si chaleureusement dans un lieu magnifique et je vous invite à suivre son projet Dragon Punch sur les réseaux !