Et oui, Callejon sort déjà un album ! Alors que le très bon Hartgeld im Club n’est paru que l’année dernière. Avec Metropolis, le groupe nous plonge totalement dans cette ville sombre et dystopique où l’homme tente en vain d’échapper à sa nature et à son penchant pour la destruction. Un sujet bien développé et qui va se ressentir tout au long de notre écoute. Ce neuvième album est disponible depuis le 28 août chez Warner Music Germany.
Le nouvel album des allemands ouvre sur le titre éponyme. Une très bonne introduction qui nous promet de très bon choses pour la suite et surtout une grosse gifle comme ils savent très bien le faire. On commence par un son étrange, qui fait monter la tension petit à petit et surtout nous désoriente totalement. L’impression d’entendre des sirènes digne de police ou tout autre véhicule du style viennent donner le sentiment de se trouver dans une ville, qui n’est pas sans rappeler le titre de l’album. Puis cela explose, tout en restant gentil avec un riff qui est reconnaissable entre tous, tellement il sonne Callejon. Une bonne mise en bouche, qui donne envie de découvrir vite le reste ! On enchaîne sur Gottficker qui rentre déjà plus dans le lard et qui à un instrumental qui m’a marqué, entraînant à souhait. Niveau voix, on ne s’éloigne pas tellement de ce qui a déjà été fait avant, notamment avec des parties qui seront facilement reprise par le public et qui donne ce sentiment d’avoir une foule derrière nous. Petits passages qui restent en tête à vitesse grand V et même durant la première écoute, on s’étonne à les fredonner. Blut se démarquera par son introduction digne d’un film d’horreur et qui nous plonge totalement dans un autre monde, sorte de spirale vers l’inconnu. Le rythme est très rapide se qui est en opposition avec la voix qui reste calme et bien compréhensible (à partir du moment où on comprend l’allemand !) mais on sent toute cette rage, cette violence toute fois contrôlée. Le refrain est surprenant de par son calme et permet de faire une petite pause dans un morceau qui ne le laissait pas présager du tout.
Die Krahe mit dem Schadelbauch enchaîne et malgré un nom barbare, il cache des moments calmes et appréciables, qui change totalement de ce qu’on à l’habitude d’entendre et d’attendre de Callejon. On peut y voir comme une sorte de clarté, de note d’espoir dans l’esprit de cette ville. On ressent que Basti à des choses à dire et que ça lui tient à cœur ici. Gros gros coup de foudre pour la dernière minute de ce titre, véritable apothéose. Furchtet euch ! nous laissez prévoir du bon vieux metalcore (comme ils savaient si bien le faire !) et surprise : ce n’est pas du tout le cas. Mais il y a beaucoup de choses bien malgré tout. Certains riffs ressortent vraiment, alors que la voix reste assez monotone et ne prend pas beaucoup de risques. Une certaine ambiance malsaine, froide et dangereuse est présente et casse totalement le rythme en plein milieu de ce morceau, pour mieux repartir par derrière et je pense que cela fera du plus bel effet en live ! Le début de Die Fabrik n’a rien à envier à une publicité pour une quelconque marque de voiture et j’ai même cru qu’il s’agissait de cela au début… Surprenant à souhait dans les premières secondes, on repart sur le schéma classique d’un titre des allemands et cela devient presque lassant. On sent que Basti veut se lâcher, qu’il veut tout donner et cela commence a sortir mais on attend bien mieux de lui, surtout qu’on sait qu’il est capable de plus. Ce titre sera reconnaissable à ces petites touches électro, (que j’aurai plutôt laissé à leur copain d’Eskimo Callboy qui le gère bien mieux) mélangé aux chœurs qui ne sont pas assez exploités à mes yeux. Entraînant, rythmée mais peut mieux faire pourtant !
Der Wald est menaçant, obscur et mélancolique. Le début m’a convaincue dès la première écoute, faisant vaguement penser à ce que Manson pourrait nous proposer. L’opposition des couplets avec cette voix claire qui se brise totalement au moment du refrain, pour passer à des cris donne du cachet et renforce cette ambiance horrifique. Il s’agit certainement de mon titre préféré. Positionner Der Wald au milieu de l’album est un très bon choix, car il nous laisse douter, se poser des questions sur le fait de sortir ou non de ce chemin horrible que l’on a décidé de prendre. Herr der Fliegen nous sort radicalement de cette ambiance calme et presque apaisant. Il est violent à souhait et c’est cela que j’attendais depuis le début ! La voix de Basti prend de l’ampleur et on ressent sa joie de pouvoir se lâcher et de nous proposer quelque chose qui va faire bouger les fosses à coup de pogo et de wall of death. L’instrumental n’est pas de tout repos et s’éloigne un peu de ce qu’ils nous proposaient sur les albums précédents. On se laisse entraîner et on en redemande ! Avec Misraim, Callejon nous transporte totalement ailleurs. D’environ une minute, on découvre quelque chose d’autres, de nouveaux et presque d’oriental. Le titre prend suite dans Katakomben, qui a quelques petites influences black metal, notamment avec ce jeu lent, lourd et à nouveau inquiétant. L’ambiance et la bonne humeur retombe directement et on ne peut que tendre un peu plus l’oreille.
Dies Irae joue totalement avec l’électro et donne l’impression de regarder le générique de Stranger Things. On approche de la fin et c’est le moment de donner un maximum et c’est ce que font Callejon. Un riff entraînant et simple ponctue les plus de trois minutes d’écoute, donnant une impression de temps qui s’écoule, de vitesse. Gestade der Vergessenheit vient clôturer cet album. L’impression de vitesse, de rapidité mis dans ce morceau rend super bien, même si j’aurai préféré voir plus de morceaux de ce style et surtout plus tôt ! Mais c’est une très bonne façon de finir ce dernier opus, dans la bonne humeur et surtout fort, durant toute les six minutes que cela dur. Le moment plus calme est une bonne surprise et permet de s’octroyer une dernière petite pause.
Callejon nous livre un neuvième album dans la continuité des autres. Je n’ai pas été très surprise en écoutant les morceaux proposés. Ils font ce qu’ils savent faire et qu’ils font très bien surtout. J’ai très très hâte de découvrir ce petit nouveau en tournée mais pour cela il faudra attendre début 2022 car la tournée vient d’être repoussée d’un an !
Tracklist :
Metropolis
Gottficker
Blut
Die Krahe mit dem Schadelbauch
Furchtet euch !
Die Fabrik
Der Wald
Herr der Fliegen
Misraim
Katakomben
Dies Irae
Gestade der Vergessenheit