Caliban – Dystopia

Quand les portes du monde se sont refermées en 2020, Caliban a concentré son énergie en studio. Après Zeitgeister, en 2021, où ils reprennaient certains de leur titres en allemagne, ils reviennent avec Dystopia. L’écriture étant chamboulée car les membres ne pouvaient pas se rencontrer, tout s’est déroulé via Internet. Caliban revient avec une vision furieuse sur les sombres jours passés. Disponible dès le 22 avril via Century Media.

« Welcome Dystopia. Come show me who you are ! » est une très belle et bonne façon de débuter l’écoute de ce nouvel album. Ici, on va parler du monde qui est faux, du fait que l’on peut être n’importe qui à l’heure du numérique. Une belle entrée en la matière pour un titre qui tabasse et qui tire même vers du deathcore. C’est le refrain, toujours très lumineux, qui va changer la donne. On note la forte présence de la batterie qui s’arrête très rarement de cogner. On continue avec Ascent of the Blessed et son ambiance tout autre. On a un côté assez mystérieux qui est renforcé par le chant murmuré mais c’est de courte durée, car on retrouve rapidement de bon gros scream et la brutalité bien connue du groupe. Cette ambiance est maintenue avec un son électronique qui revient plusieurs fois et qui s’intègre parfaitement au chant. Le morceau prend une tout autre tournure vers la moitié, déviant vers quelque chose de plus lent et lourd, cassant le rythme pour un temps assez court. Beaucoup de nouvelles choses apparaissent ici et cela donne un ensemble très complet. VIrUS est l’un des titres qui m’a le plus marqué. En plus de traiter de l’actualité, les paroles sont fortes et percutantes « The virus will kill us all » ou « They wanna make us believe in everything that they preach. Manipulate our trust to feed the virus in us« . S’y cache également un featuring avec Marcus Bischoff de Heaven Shall Burn. Loin d’être la première fois, on se rappelle de The Split Programm (2000), le chant de Marcus se marie très bien à celui d’Andy, renforçant la violence et l’importance de ce titre. On ressent rapidement la haine et la rage du groupe vis à vis des dernières années et ils extériorisent le tout ici.

« Making peace with my demons, now that I see them
I’m finding my freedom, as I stop breathing
I’m sinking deeper, can’t beat the reaper
All men are mortal, he will be there
I’m looking back, full of regret
Not ready yet, I’m cheating death »

Phantom Pain et ses petits accents djent débute et on sent qu’elle va se démarquer du début de l’album. Avec un rythme très rapide, elle est pourtant plus légère et lumineuse. On est pris dans un tourbillon et quand on peut enfin reprendre son souffle, on se retrouve dans un moment riche en émotion. De courte durée, on repart dans un débordement d’énergie, de breakdown et de ce fameux refrain qui reste rapidement en tête. Avaec Alien, on retrouve des sonorités bien connues chez Caliban et le titre aurait clairement sa place dans l’un des albums précédents : Gravity (2016) ou bien Elements (2018). Un refrain marquant, une dynamique sombre et brutale et un refrain qui marque. Un schéma qui a déjà fait ses preuves et qui fonctionne toujours aussi bien. On reprend le schéma des autres titres avec sWords, qui tabasse dès le début et ne s’arrêtera que vers la dernière minute, laissant place à un moment calme et profond. On retrouve quelques rapides ralentissements avant mais c’est pour appuyer la dynamique de ce titre. En live, cela risque de faire très mal.

Darkness I Became s’ouvre sur un scream digne des premiers albums. C’est toujours plus lourd et brutal. Le refrain et sa petite touche électro en soutien change la donne et donne une sonorité franchement cool et nouvelle. On reprend la même chose pour habiller les rares moments calmes. On remarque les scream poussés et digne des Enfers que nous pousse Andy, preuve que le groupe n’oublie pas ses premiers titres. Technique, brutal et rapide, on est sur quelque chose de très bon. On reste sur la même lignée avec Dragon. Nouveau featuring avec Jonny Davy, de Job for a Cowboy, ici. Une ambiance qui fait très jeux vidéos fantasy nous plonge dans un titre sombre, étrange et explosif. On est sur quelque chose de beaucoup plus lourd, de plus rapide et qui ne s’arrête pas, même pendant le refrain. Des sonorités nouvelles qui crée une qualité assurée et la preuve que le featuring fonctionne. Changement radical avec Hibernate, qui nous propose quelque chose de plus doux et calme. Le chant clair est vraiment mis en avant, proposant un peu de lumière après toute cette noirceur. Un refrain qui captive et qui claque, des voix qui se marient toujours aussi bien entre elle et on a la pause parfaite pour attaquer la fin de Dystopia.

« Media is like a mirror and I don’t like what I see
I change, I shift „Generation ME“
I lose myself, ’cause the truth is elsewhere
I’m caught inside this dystopian nightmare »

Avec mOther, on retourne sur des sonorités plus brutales et rapides mais le tout semble se contenir et semble un peu fade après l’enchaînement de Darkness I Became et de Dragon. Il nous réserve pourtant son lot de surprises, entre riff ravageur, un rythme alletant, des sonorités électroniques beaucoup plus poussées et une fin marquante par sa brutalité. Dans The World Breaks Everyone, c’est l’instrumental qui va être mis en avant. On part sur un rythme assez sacadé avec, notamment, l’arrivée du chant et c’est le refrain qui vient une nouvelle fois le briser. Le chant clair est d’ailleurs assez masqué ici. Même si la dynamique est moins violente, on comprend que ce morceau est taillé pour le live et pour nos plus beaux circle pit. On termine notre écoute avec D I V I D E. Un morceau à l’introduction étrange et presque angoissante. Le chant reste dans cette veine et on a du mal à reconnaître Caliban dans cet ensemble. La surprise est grande quand arrive des parties presque rappées mais qui trouvent finalement leur place. Un titre déroutant à la première écoute car on est loin des codes et du schéma habituel du groupe. Une bonne façon de finir cet album avec une note énigmatique.

Dystopia est un très bon album. Les allemands de Caliban nous prouve une nouvelle fois qu’ils maîtrisent parfaitement le genre et que l’ajout de nouveautés est une vraie force. Des morceaux taillés pour le live, d’autres qui vont nous toucher en plein coeur. Un album qui saura se faire une place sur la durée et marquer les esprits.

Tracklist :

Dystopia
Ascent of the Blessed
Virus
Phantom Pain
Alien
sWords
Darkness I Became
Dragon
Hibernate
mOther
The World Breaks Everyone
D I V I D E

Gloomy
Gloomy
Passionnée par le poulet curry, la pizza et de temps en temps la musique.

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