Un groupe légendaire laisse la place à un autre et
Birmingham Smiles, qui ouvre le set, nous permet de nous rappeler d’où nous viennent
GBH. Groupe phare de la deuxième vague punk rock britannique du début des années 80, on ne peut être qu’admiratif devant la longévité des anglais. D’autant plus que le groupe n’a connu que très peu de changements de line-up dans son histoire, contrairement aux deux groupes auxquels on associe très régulièrement GBH, à savoir Discharge et The Exploited.
Malgré l’importance équivalente des 4 membres du groupe, mes yeux ont du mal à se détacher de Colin Abrahall, le chanteur. Sa prestance est incroyable et son style unique : perfecto en cuir, le micro légèrement surélevé, cheveux peroxydés en pétard, il s’accroche à son micro comme si il tentait tant bien que mal de suivre le rythme que lui imposent ses 3 camarades. Il aurait mérité d’ailleurs un son un peu plus puissant pour qu’on puisse mieux profiter de sa voix rauque et des paroles qu’il déverse dans le style typique de GBH : saccadé, agressif et direct.
Le groupe ayant fêté le 40ème anniversaire de son album
City Baby Attacked By Rats (1982) l’année dernière, on retrouve beaucoup de morceaux de cet opus (9) dans la setlist : des morceaux assez rarement joués comme
Bellend Bop,
Heavy Discipline ou
The Prayer of a Realist viennent accompagner les plus classiques
Time Bomb ou l’éponyme
City Baby Attacked By Rats. Cet album reste un classique mais a le défaut selon moi d’être à mi chemin entre la brutalité et le chaos qui se dégage de
Leather, Bristles, Studs and Acne (1981) et le côté plus travaillé et mélodique du fabuleux
City Baby’s Revenge (1983). Par substitution, on doit donc se priver de
Race Against Time et de
Diplomatic Immunity, deux classiques du groupe issus de ces deux albums.
Le public ne leur en tient pas du tout rigueur et l’ambiance reste chaude du début à la fin du show : les pogos ne s’arrêtent pas et il faut dire que la musique du groupe ne se prête pas vraiment à rester les mains dans les poches. Les morceaux s’enchainent comme des salves d’un Spitfire et seules certaines chansons issues du dernier album du groupe Momentum (2017) comme Fifty What?, au tempo plus lent, nous permettent de souffler un peu. En parlant de souffler, une bonne partie du public ferait bien de même avant de reprendre le volant… Mais j’imagine que cela signifie que la soirée a été bonne pour tout le monde! On peut remercier le Black Lab de nous avoir programmé cette soirée qu’on oubliera probablement pas de si tôt. Merci également à Louise pour les accréditations presse et photo!