[VERSION FRANÇAISE]
Stray From The Path est de retour, pour la dernière fois. Le 30 mai 2025, le groupe de punk hardcore lâche sans prévenir *Clockworked* , un onzième album “semi-surprise” qui marque aussi la fin de l’histoire. Trois ans de silence, et puis cette claque. Un album d’adieu sorti chez SharpTone Records, comme un dernier uppercut dans le chaos ambiant, un cri lucide et furieux lancé en guise de révérence.
Douze morceaux rageurs, tendus comme des nerfs à vif, qui synthétisent plus de vingt ans de carrière à cogner contre le système, les faux-semblants, et l’apathie générale. Un vrai chant du cygne, amer et viscéral, où la hargne rime avec lucidité, où la fin n’est ni glorieuse ni dramatique, juste nécessaire.
Un choc pour les fans, évidemment. Mais pas un goût amer : *Clockworked* est tout sauf un album bâclé ou opportuniste. C’est une sortie en force, une dernière cartouche tirée droit dans le cœur de ce monde en vrille. Une œuvre finale qui dit tout, une dernière salve brûlante pour dire merci… et adieu.
Kubrick Stare
L’album s’ouvre avec violence sur *Kubrick Stare* , guitare abrasive en tête et batterie martelée. Le groupe y décrit un monde englué dans la violence systémique et l’indifférence. Les traumatismes deviennent banals, l’empathie s’évapore, et l’humanité s’épuise dans un climat de cynisme généralisé. La plume est acérée, presque clinique, pour dresser le constat d’une société à bout de souffle, comme si plus rien ne choquait.
Fuck Them All To Hell
Stray From The Path lâche ici une salve de colère contre l’élite corrompue, les médias manipulateurs, la glorification de la violence et la polarisation extrême. Le morceau *Fuck Them All To Hell* est une rafale, musicalement comme dans son propos, un appel frontal à ne plus accepter l’absurde comme norme. Rien n’est voilé : c’est un refus absolu de la compromission.
Shot Caller
Avec une touche rétro qui rappelle les années 2000, *Shot Caller* s’attaque à l’impunité des puissants. Pas de nuance ici : la vengeance prend la place d’une justice qui n’existe plus. Le narrateur, désabusé, veut frapper là où ça fait mal. Derrière les apparences se cachent les pires monstres, protégés par des structures complices.
Can’t Help Myself
Virage émotionnel fort : *Can’t Help Myself* raconte la spirale de l’addiction et le refus de toute aide, même aimante. Le narrateur veut partir, conscient qu’il ne peut plus lutter, ni guérir. On alterne entre calme apparent et chaos intérieur, comme un dernier adieu murmuré entre deux tempêtes.
Clockworked
Avec Florent Salfati (Landmvrks), le titre *Clockworked* dénonce l’aliénation moderne et l’obéissance aveugle. L’appel à la désobéissance est brutal, revendiqué, presque révolutionnaire. Le flow rageur de Salfati ajoute une dimension incisive, comme un doigt d’honneur à la machine sociale qui broie l’individu.
Shocker
*Shocker* est un pavé jeté contre l’ensemble des pouvoirs : politique, police, religion, santé. C’est sans doute l’un de mes morceaux favoris, autant pour sa rythmique percutante que pour l’énergie “street” qui évoque directement un groupe comme Deez Nuts L’ambiance est crasseuse, la lucidité glaçante : plus rien ne choque, tout est normalisé, même l’inhumain. Le ton est frontal, presque désespéré, comme si hurler était la seule manière de survivre.
Bodies in the Dark
Ce duo avec Jeff Moreira (Poison the Well) offre une accalmie chargée de mélancolie. L’humanité y est représentée sur son lit de mort, consumée par la cupidité et la perte de mémoire collective. *Bodies in the Dark* est presque une pause émotionnelle dans l’album, mais pas un répit : c’est un adieu lucide.
Can I Have Your Autograph
L’opus continue avec *Can I Have Your Autograph* . Ce morceau s’en prend aux figures de pouvoir qui sèment la destruction en toute impunité. Le “maniac” est le symbole de cette élite déconnectée, cynique, qui manipule sans jamais répondre de rien. Le ton est glacial, presque clinique, comme une sentence qu’on ne pourra plus éviter.
You’re Not That Guy
Avec une énergie punk hardcore pure, *You’re Not That Guy* démonte l’archétype américain aveuglé par le nationalisme, le consumérisme et l’extrémisme. Les refrains martèlent l’idée d’un monde figé, où les mentalités ne bougent pas malgré les catastrophes. C’est une satire rageuse, au vitriol.
A Life In Four Chapters
Dernier morceau, dernier cri. *A Life In Four Chapters* expose la fracture entre ce qu’on est et ce qu’on attend de nous. Le funambule vacille entre identité réelle et rôles imposés. C’est une lettre d’adieu brutale, sans espoir de réconciliation, mais pleine de lucidité. La boucle est bouclée.
Ce n’est pas juste un au revoir : c’est une dernière prise de parole, instinctive et lucide, qui vient clore un chapitre de plus de vingt ans sans jamais trahir l’essence du groupe. *Clockworked* résonne comme un cri final, à l’image d’un groupe qui n’a jamais eu peur de mettre les mots, les riffs et les poings là où ça dérange. Jusqu’au bout, Stray From The Path aura su parler vrai, taper juste, et s’adresser autant au ventre qu’au cœur et à la conscience.
Alors oui, l’adrénaline redescend, mais le respect reste immense. Merci pour la sincérité, le feu et cette capacité rare à faire du chaos un exutoire collectif. On vous souhaite le meilleur pour la suite : des projets à la hauteur de votre intégrité, de votre créativité, et de ce que vous avez transmis pendant toutes ces années.
Tracklist
Kubrick Stare
Fuck Them All To Hell
Shot Caller
Can’t Help Myself
Clockworked (feat. Florent Salfati)
Shocker
Bodies in the Dark (feat. Jeff Moreira)
Can I Have Your Autograph
You’re Not That Guy
A Life In Four Chapters
[ENGLISH VERSION]
Stray From The Path are back, one last time. On May 30, 2025, the hardcore punk band unexpectedly dropped *Clockworked*, a “semi-surprise” eleventh album that also marks the end of the road. Three years of silence, then this punch to the face. A farewell record released via SharpTone Records, one final uppercut thrown into the surrounding chaos, a lucid, furious scream offered as a bow.
Twelve blistering tracks, tense like frayed nerves, distilling over twenty years of raging against the system, pretense, and collective apathy. A true swan song — bitter, visceral, where anger meets clarity, and the end isn’t glorious or tragic, just necessary.
A shock for the fans, of course. But not a bitter one: *Clockworked* is anything but rushed or opportunistic. It’s a full-force exit, one last bullet fired straight into the heart of a spinning world. A final work that says it all, a burning goodbye that’s both thank you… and farewell.
Kubrick Stare
The album opens violently with *Kubrick Stare* , led by abrasive guitar and relentless drums. The band paints a portrait of a world mired in systemic violence and numbness. Trauma becomes normal, empathy evaporates, and humanity is drained in a climate of widespread cynicism. The writing is sharp, almost clinical, dissecting a society out of breath — as if nothing shocks anymore.
Fuck Them All To Hell
Here, Stray From The Path unleash pure rage against corrupt elites, manipulative media, glorified violence, and extreme polarization. *Fuck Them All To Hell* is a barrage — musically and lyrically — a blunt call to stop accepting the absurd as normal. Nothing is sugar-coated: this is an absolute rejection of compromise.
Shot Caller
With a throwback touch to the 2000s, *Shot Caller* takes aim at the impunity of the powerful. No subtlety here: vengeance replaces justice that no longer exists. The narrator, disillusioned, wants to strike where it hurts. Behind the facade lie monsters protected by complicit structures.
Can’t Help Myself
A strong emotional shift: *Can’t Help Myself* tells the story of addiction and the refusal of even loving help. The narrator wants to leave, fully aware they can no longer fight or heal. It’s a back-and-forth between surface calm and inner chaos — a whispered farewell between storms.
Clockworked
Featuring Florent Salfati (Landmvrks), the title track *Clockworked* denounces modern alienation and blind obedience. The call to disobedience is brutal, unapologetic, almost revolutionary. Salfati’s fierce delivery adds a sharp edge, a middle finger to the social machine that crushes the individual.
Shocker
*Shocker* throws a brick at all forms of authority, politics, police, religion, healthcare. One of the album’s standout tracks, both for its punchy rhythm and its “street” energy reminiscent of Deez Nuts. The vibe is grimy, the clarity chilling: nothing shocks anymore, even the inhumane is normalized. The tone is blunt, nearly hopeless, screaming feels like the only way to stay alive.
Bodies in the Dark
This duet with Jeff Moreira (Poison the Well) is a melancholy-laced breather. Humanity is depicted on its deathbed, consumed by greed and the loss of collective memory. *Bodies in the Dark* is an emotional pause in the album, but not a respite: it’s a clear-eyed goodbye.
Can I Have Your Autograph
The record continues with *Can I Have Your Autograph* , a scathing attack on power figures who spread destruction without consequences. The “maniac” symbolizes the disconnected, cynical elite who manipulate without ever being held accountable. The tone is icy, almost surgical, like a sentence you can’t escape.
You’re Not That Guy
With raw punk hardcore energy, *You’re Not That Guy* dismantles the archetype of the blind American nationalist, consumerist, extremist. The choruses hammer home the idea of a stagnant world, where mindsets don’t evolve despite disaster. It’s furious satire, pure vitriol.
A Life in Four Chapters
Final track, final cry. *A Life in Four Chapters* lays bare the fracture between who we are and what’s expected of us. The tightrope walker teeters between real identity and imposed roles. A brutal goodbye letter, no hope of reconciliation, just clarity. Full circle.
This isn’t just a goodbye: it’s a last, instinctive, clear-eyed statement that closes a 20+ year chapter without ever betraying the soul of the band. *Clockworked* rings out as a final scream, true to a band that never shied away from putting words, riffs, and fists where they hit hardest. Until the end, Stray From The Path spoke the truth, hit the mark, and reached deep, gut, heart, and mind.
So yes, the adrenaline fades, but the respect remains immense. Thank you for the honesty, the fire, and that rare ability to turn chaos into a shared outlet. We wish you the best for what’s next, projects worthy of your integrity, creativity, and everything you gave us through the years.
