Slaughter To Prevail – Kostolom

Voilà quatre ans que les russes de Slaughter to Prevail nous ont laissé avec leur premier album Misery Sermon (2017). La bande du célèbre Alex Terrible sont de retour cet été avec un nouvel album, et non plus quelques titres éparses comme Agony (2019). Kostolom est attendu pour le 13 août chez Summerian Records.

Bonebreaker est surprennant car il reprend des influences à la Rammstein mais aussi à la Slipknot (notamment dans la période All Hope Is Gone). Un titre pas si brutal et qui semble ne pas vraiment trouver sa place ou encore moins à celle d’ouverture. Passez la surprise, on découvre un titre assez banal et qui manque de profondeur, malgré une mélodie finale intéressante. Demolisher est lourd et rapide. On y retrouve quelques touches black metal, notamment dans le chant, qui ont parfaitement leur place ici. Un refrain qui est envoutant par un chant compréhensible et un changement de rythme pour quelque chose qui se veut plus lent (dans la mesure du possible), sans annoncer une violence dans les secondes précédentes. Ce titre a beau être dévastateur, on sens une retenu dans le chant quand on connaît les capacités d’Alex Terrible. On joue avec nous, tout s’arrête pour libérer une voix digne du meilleur démon nous parlant de l’Enfer. La violence finale, cette lenteur pleine d’appréhension, cache la véritable beauté du morceau. Baba Yaga est le titre qui a lancé la promotion de l’album. Ce personnage est tiré tout droit des contes russes. Une figurine féminine âgée et surnaturelle comparable à une sorcière vivant au fond d’une forêt, loin de tout et surtout dans une maison aux pattes de poulet, se déplaçant et poussant des cris stridents. Le morceau mets dans le bain dès les premières secondes. Seule la voix, qui est plus parlé que chanté ici, nous susurre de doux mots, avant l’arrivée de l’instrumental. Baba Yaga nous propose du chant en russe, renforçant le côté culturel mis en avant. A la première écoute, le refrain m’a totalement pris de cours. Je ne m’attendais pas à trouver du chant clair a cet endroit et cela s’intègre parfaitement. Comme précédemment, un moment de calme nous sépare du point culminant, où la violence est présente de tout les côtés. Puis s’y cache un instrumental totalement envoûtant qui hisse ce titre au premier rang de Kostolom.

« Blood we drunk, flesh we ate. That was a core of the innocent hate.
Blood we drunk, flesh we ate. Love through the pain, nothing but fate »

Sortez votre gilet par balle, vous en aurez besoin pour Made In Russia. Un titre qui commence en mettant en avant du russe avant de vite reprendre sur divers scream et choses étranges sortant de la gorge du chanteur (qui rappelons le n’est pas en train de vomir). On repassera pour la partie en chant clair, comme pour d’autres titres par la suite, pour se concentrer sur l’ambiance du morceau qui semble crier à l’urgence alors que l’instrumental n’est pas tant rapide que cela. L’influence Slipknot ressort beaucoup ici avant d’osciller vers des harmoniques digne du meilleur groupe de slam. Agony est un des titres déjà connu du groupe car il dispose d’un clip depuis septembre 2019. La batterie est prête à détruire tout sur son passage et cela donne une complémentarité bien sympathique avec le chant mais n’oublions pas les riffs de guitare qui sauront convaincre les septiques.

Your Only ne prend pas de pincette et commence avec un scream comme on les aimes. C’est rapide, c’est tout ce qu’on aime et on découvre du chant clair qui vient illuminer le morceau. Je ne saurais expliquer pourquoi mais j’ai été totalement convaincu par ce chant (après dès qu’il y a du chant clair, j’aime donc bon). Loin de la violence en bloc dont on a l’habitude, les russes tentent et cela fonctionne parfaitement pour moi. I Killed A Man se différencie avec son chant clair qui m’a totalement retourné à la première écoute. Je ne m’attendais pas à trouver cette voix, à ce moment là. Ici, on se tourne vers quelque chose qui n’est pas sans rappeler le black metal et créant presque un côté malsain. Beaucoup de choses différentes et intéressantes dans ce titre et qui s’éloigne légèrement de ce dont Slaughter To Prevail nous propose habituellement. On notera les capacités du batteur mis en avant ici. Bratva saura convaincre les derniers septiques sur les capacités vocales d’Alex Terrible mais peut être au détriment de l’instrumental, qui malgré sa lourdeur et rapidité, reste assez linaire. Les instruments ne semblent qu’accompagner et malgré des riffs entraînants et qui m’ont attirés dès la première écoute, ils n’ont pas véritablement leur moment de gloire.

Ouroboros et Head On A Plate semblent assez similaire. Perturbant par certains éléments comme l’introduction de la première piquée à Enter Shikari. On se laisse captiver par ces deux morceaux et je m’attendais à quelque chose qui me cloue à mon siège pour cette dernière partie d’album. Slaughter font ce qu’ils savent faire de mieux et qu’ils ont fait tout au long des titres précédents. Je m’attendais à un niveau au dessus de violence. Et on termine avec Father et ses sonorités très Extermination Dismemberment et compagnie. On reste sur un titre qui m’a donné l’impression d’être en grande partie plat malgré des riffs qui fonctionnent mais tout est répétitif, ressemblant à ce que l’on vient d’écouter. Ce dernier morceau ne me donne pas forcément envie d’y revenir et confirme encore moins mon avis sur cet album.

Un album qui fait penser à ce que Slipknot nous a offert il y a quelques années mais avec cette agressivité et cette touche russe. Un album qui se laisse écouter mais dont les véritables atouts se cachent dans les titres promotionnels ce qui reste assez dommage. Pas mon album de l’année mais je reviendrai dessus et j’espère voir ce que cela donne en live.

 

Tracklist : 

Bonebreaker
Demolisher
Baba Yaga
Made In Russia
Agony
Your Only
I Killed A Man
Bratva
Ouroboros
Head On A Plate
Father

Gloomy
Gloomy
Passionnée par le poulet curry, la pizza et de temps en temps la musique.

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