Déjà trois ans que l’album éponyme est sorti et voilà que Rammstein reviennent avec leur huitième album. Celui-ci traitera de la folie des gens mais aussi, comme son nom l’indique, du temps. La pochette est une photo prise par Bryan Adams où on voit les allemands descendrent les marches de la tour Trudelturm qui est située dans le Parc Berlin-Adlershof. Enregistré aux studios La Fabrique à Saint-Rémy-de-Provence, en France, par le producteur berlinois Olsen Involtini, il est disponible depuis le 29 avril.
C’est Armee der Tristen qui à la lourde tâche d’ouvrir ce nouvel album et c’est par le clavier que cela commence ! On retrouve ce mélange entre mélodie et folle énergie, comme dans Zick Zack (titre sorti avant l’album). Assez déroutant et planant mais surtout surprenant, ce premier titre va marquer ! Zeit est le premier morceau partagé par le groupe pour la promotion de l’album. Il laisse planer le doute sur la réflexion des allemands sur leur carrière (30 ans quand même !). A nouveau le clip résume parfaitement cette idée avec la mort dans le rôle principal et un retour en arrière des différents membres. Un morceau poétique, captivant et qui apporte une certaine réflexion sur la vie. C’est Schwarz qui prend la suite et mets en avant le clavier de Flake comme jamais ! On notera également la grandeur dans le chant de Till et l’ajour de passages intéressants et bien sympathiques au piano.
“Komm zu uns und reih dich ein, Wir woll’n zusammen traurig sein”
Giftig n’est pas sans rappeler Sehnsucht (1997), ce mélange de notes orientales et la présence de duo clavier / guitare qui donne un très bon rythme. Un titre qui se laisse écouter et qui fait très bien le boulot. Les allemands reviennent avec un titre et un clip qui va faire parler de lui : Zick Zack. J’ai beaucoup de mal avec cette chanson, malgré un refrain bonne ambiance et qui va faire son petit effet en live. Le clip est par contre dingue, les détails, les transformations, etc . Cela montre une nouvelle fois le talent du groupe et habille un titre un peu trop simple à mon goût. On enchaîne avec OK. Un titre qui m’a intriguée et notamment par son nom (puis, j’ai appris ce que cela voulait dire et tout à fait sens). Une nouvelle fois le groupe joue avec nous et fait passer des sujets de société. Les chœurs composés de voix féminines ainsi que masculines prennent tout de suite un autre sens. Un morceau intéressant mais pas plus marquant que cela.
Avec Meine Tränen, on traite du lien complexe entre l’enfant et la mère, ce qui n’est pas sans rappeler un ancien titre mais aussi album du groupe, Mutter (2001). Pour ceux qui en doutait encore un peu, ce morceau va véritablement mettre en avant le talent du chanteur, Till mais aussi du grandiose que nous propose Rammstein. On continue avec Angst, qui a son tour fera penser à un ancien titre. Ici, on va moins loin et on retourne sur l’album précédent (Rammstein ; 2019) avec la chanson Puppe. On retrouve cette ambiance étrange et presque malsaine, renforcée par le jeu scénique. Les excès de colère sont matérialisé par des riff provoquants et lourds. Certaines sonorités pourront facilement être reprises par le public, donnant une chanson live intéressante et communicatif, malgré un sujet assez lourd. Ici, on traite du racisme et notamment de la peur de l’étranger. Changement radical d’ambiance avec Dicke Titten qui est le digne héritier de Pussy (Liebe Ist Fur Alle Da ; 2009). Un autre titre humoristique (suffit de traduire le titre pour comprendre rapidement l’idée) avec un côté Oktoberfest mais également de l’univers du cirque. Un mélange et un univers qui colle très bien avec l’image des allemands.
« Ich leb’ alleine schon viele Jahre. Das Leben stumpf, der Alltag grau.
Verlier’ Geduld, Verstand und Haare, Ich hätte gerne eine Frau.
Und die Hoffnung will mir schwinden
Eine Partnerin zu finden, die mir ebenbürtig ist »
Lügen n’a rien a voir avec le titre précédent, on s’éloigne totalement de cette ambiance simple et festive, pour partir sur un mélange de mélancolie mais surtout de rage. Le tout donne un titre assez fort et sa position, avant dernier titre, renforce l’album et donne un petit peu plus de profondeur. Le dernier titre de Zeit, Adieu, nous offre un refrain original et compliqué à retenir « Adieu, Goodbye, auf Wiederseh’n » de quoi rappeler Ramm4. Un titre qui trouve parfaitement sa place en dernier et qui pose surtout la question de l’avenir du groupe, de quoi bien faire cogiter les fans.
Zeit est un album avec lequel j’ai du mal. Il est globalement très froid, mélancolique et j’ai eu beaucoup de mal à prendre le temps de l’écouter en entier. Comme l’impression que tout se ressemble et aucuns titres ne semblent aussi grandioses, explosifs, éclatants que d’autres titres phares ou encore de Deutschland de l’album précédent, malgré de nombreuses références à d’anciens titres. Comme le Rosenrot, a mes yeux, il ne fera pas parti de mes albums mémorables du groupe.
Tracklist :
Armee der Tristen
Zeit
Schwarz
Giftig
Zick Zack
OK
Meine Tränen
Angst
Dicke Titten
Lügen
Adieu
