Machine Head – Of Kingdom and Crown

Machine Head est de retour avec leur dixième album, Of Kingdom and Crown, qui fait suite à Catharsis (2018). Ici, le groupe raconte l’histoire d’Ares et d’Eros, réunit par la perte d’un être cher. L’album a été en grande partie enregistré aux Sharkbite Studios en Californie, par Zach Ohren. Disponible dès le 26 août via Nuclear Blast.

Pour contextualiser, cet album se déroule dans un terrain vague, futuriste et décimé. Le ciel est teinté de rouge cramoisi. On y rencontre deux personnages qui seront au cœur de l’ensemble. Le premier est Ares, qui a perdu Amethyst, l’amour de sa vie. Suite à cette perte, il se déchaîne contre l’infâme secte qui est responsable du meurtre de sa bien aimée. Le second est Eros, qui lui a perdu sa mère suite à une overdose. Il se radicalise et va perdre les pédales, en tuant à tout va. Dans Of Kingdom and Crown, le groupe détaille comment la vie de nos deux personnages s’entremêlent.

On entre dans le jeu avec Slaughter The Martyr. Une introduction courte et très étrange, avec notamment du chant. On ressent rapidement l’influence mythologique et on comprend où l’on se rend. C’est sans aucunes transitions que se lance Choke On The Ashes Of Your Hate. Un morceau très (très) rapide, qui nous envoie la technique du groupe en pleine face. On a peu de temps pour comprendre car on est totalement emporté par ce qui se passe, entre le refrain encore plus agressif, les diverses variations au niveau des guitares. On s’enfonce toujours plus et je suis persuadée que ce titre va faire bouger les fosses comme jamais. Become The Firestorm nous offre quelques petites touches de black metal qui s’insère facilement dans le tout. Le rythme est un cran moins rapide, où en tout cas, dans un premier temps. Entre ce changement de rythme et la présence d’une voix en chant clair, on a quelques secondes pour se remettre de ce début brutal. On y découvre aussi quelques passages beaucoup plus lent mais qui auront comme rôle d’aider à gagner en lourdeur. Les guitares hurlent, la batterie est digne d’un tremblement de terre et les quelques mélodies renforcent le côté mythologique.

« Misery, cover me in waves. The heartache is slowly
Withering, I become her slave succumb to the darkness
Suffocating like I’m drowning in sand. Depression’s got me by her cold dead hands
Treachery, the choices you made, cut my heart open with this golden blade »

Petite pause avec Overdose. D’une durée de moins d’une minute, on assiste à la mort d’une personne. Après l’arrêt des bip des moniteurs, on entend quelques voix puis des cris digne d’un démon. Une expérience étrange et qui brise la dynamique. Arrive ensuite My Hands Are Empty, certainement mon titre préféré de l’album. Ce morceau m’a clairement mis sur les fesses. On débute avec une bonne minute de chants religieux, renforçant toujours ce côté mythologique. On découvre alors une alternance avec des passages metal, qui vont évoluer et taper toujours plus fort. Il y a une vraie profondeur et recherche qui ressort de ce morceau, notamment grâce aux passages plus « religieux » qui renforce la brutalité de l’ensemble. Unhallowed nous mène en bateau avec une introduction beaucoup plus calme, mais l’instrumentalité ravageur n’est pas bien loin. On prend pourtant notre temps, on apprécie les solo de guitare, on est captivé par le chant et on se laisse bercer. On évolue vers quelque chose de toujours plus rapide, ponctué d’un riff récurent magique et de quelques intonations non sans rappeler Ghost. D’une durée de 6 min 30, ce titre montre la large palette d Machine Head.

On repart sur une petite interlude étrange et angoissante avec Assimilate. Kill Thy Enemies met en avant, dans un premier temps, la batterie. Les autres instruments s’ajoutent et c’est reparti pour un tour. Toujours aussi lourd mais un peu trop linéaire, jusqu’à l’arrivée d’un solo, à la guitare, qui propulse l’ensemble. On nous surprend en cassant le tout, avec quelques accords à la guitare toujours et du chant clair. Mais durant la dernière minute, l’identité du groupe reprend ses droits et nous propose une fin de morceau comme on aime. Il y a beaucoup de chose ici, c’est très complet et surtout intéressant. C’est la guitare, seule, qui va ouvrir No Gods, No Masters, créant un moment émouvant. Mais on se doute que cela va être de courte durée et on sent que cela va exploser. Un riff de dingue va venir confirmer nos soupçons et c’est reparti. On alterne avec des moments plus calmes, renforçant à nouveau le tout. Même si le titre fonctionne très bien, il me manque un petit quelque chose pour être totalement conquise.

« Choke on the ashes of your hate
And it’s far too late
Look around and see the great hypocrisy
Glittering inside its rotting cage »

On attaque la dernière partie de l’album avec Bloodshot. C’est lourd, c’est rapide, ça rentre dedans et c’est bon, la machine est lancée et elle nous tire tout du long. L’ensemble est ponctuée de sonorité rappelant des alarmes et cela colle parfaitement ici. On joue avec les hauteurs, la profondeur, un petit solo vient nous titiller également, avant de clairement faire hurler les guitares. Totalement efficace. On fait monter la pression avec Rotten et on est clairement pas déçu. C’est lourd, gras, grave et on ressent beaucoup de haine dans ce morceau. Comme dit dans les paroles « This is a war » sonnant la fin de la fosse mais aussi de nous, car le groupe nous propose une fin de morceau technique et à déboîter des mâchoires. Terminus vient calmer le jeu, une nouvelle et dernière interlude pour Of Kingdom and Crown. Toujours aussi énigmatique, avec des voix lointaines, une horloge et des bruits tout droit tiré de l’Enfer. On arrive à la fin de notre périple avec Arrows In Words From The Sky. Une chanson qui nous touche avec un début comprenant quelques notes de guitare et un chant relativement calme. On est transporté dans une sorte de noirceur qui colle bien à l’idée derrière l’album. C’est, un nouveau, solo de guitare qui va venir éclaircir l’ensemble et nous redonner un peu d’espoir. Le titre reste relativement doux, malgré la présence de quelques bon gros scream. On conclut sur un chant clair et une instrumentalité qui s’essouffle doucement.

Avec Of Kingdom and Crown, Machine Head nous transporte dans un conte mythologie, plein de haine, de vengeance et surtout de violence et cela se ressent dans les morceaux. On découvre des passages techniques, joués très rapidement et qui déroute à la première écoute. Une nouvelle fois, le groupe de Californie nous livre un album complet et qui montre l’ampleur de leur maîtrise.

Tracklist :

Slaughter The Martyr
Choke On The Ashes Of Your Hate
Become The Firestorm
Overdose
My Hands Are Empty
Unhallowed
Assimilate
Kill Thy Enemies
No Gods, No Masters
Bloodshot
Rotten
Terminus
Arrows In Words From The Sky

Gloomy
Gloomy
Passionnée par le poulet curry, la pizza et de temps en temps la musique.

Latest articles

Related articles

Leave a reply

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici