Il y a quelques temps, Victor a pu s’entretenir avec les français de Sleazyz pour évoquer leur premier album « March Of The Dead ».
Victor – Hello, pour commencer, pouvez vous vous présenter et présenter votre projet?
Speed – Nous sommes Sleezyz, un groupe de horror punk métal, nous venons de la ville de Troyes, il y a David, guitariste soliste, Fred, bassiste chanteur et de mon côté je m’occupe de la guitare technique et percussions/batterie.
Victor – Très bien, j’ai vu que vous avez changé de line up depuis le début du groupe, comment s’est passé cette évolution?
Fred – Au début, c’était une idée de projet, plutôt familial, avec ma cousine qui chantait et mon cousin à la guitare et un pote qui faisait de la boîte à rythmes et de fil en aiguille, on est devenus de plus en plus pros entre guillemets, de mon côté, je voulais quelque chose de sérieux. Après, les gens, ça va ça vient… De cette formation, je n’ai gardé que la partie rythmique, donc la basse et mon pote sur la boîte à rythme/percussions et par la suite j’ai trouvé d’autres musiciens, un batteur, un guitariste, un autre guitariste soliste.
Vu que c’était un mec qui avait en home studio, c’est à ce moment là que nous avons fait nos deux premières démos, c’est venu de là, puis nous avons fait des petits concerts sur Paris, mais ce n’était pas aussi professionnel que maintenant, on va dire. Pour moi, la naissance du groupe c’est faite en 2018, avec ce line up qui est vraiment solide, avec des vrais professionnels et des gens qui veulent vraiment porter ce projet en fait. Notre renaissance s’est faite donc en 2018, même si les compos, à savoir que je suis le compositeur principal, ont été bien meilleures car je me suis aussi entouré de gens très professionnels.
Victor – Et quelle a été l’évolution du groupe, plus musicalement parlant, par rapport a vos premières démos qui sont sorties?
Fred – Contrairement à avant, les membres du groupe aujourd’hui ont un cursus, une épaisseur, une assise musicale si tu veux, donc chacun à emmené son influence.
Speed – Nous venons tous de groupes différents, et on avait vraiment adoré son projet mélange de film d’horreur et musique, c’était un projet original qui nous a tous très motivé. Depuis 2018, on a tous déjà commencé à travailler sur de nouveaux morceaux, puis retravailler des anciens titres que Fred avait fait auparavant, on était tous à font là dessus, de façon plus professionnelle. Nous avons tourné sur pas mal de dates pour pouvoir par la suite, financer l’album.
Victor – Du coup, que pouvez vous dire sur l’élaboration de votre premier vrai album « March Of The Dead »?
Fred – Concernant l’aspect créatif de ce dernier, c’est assez vaste, venant du fait que je suis avant tout fan de metal avant d’être musicien, mais aussi de films d’horreur, ayant grandi en feuilletant les mad moovie, écran fantastiques, après par la suite metaluna, distorsion, je fait partie de toute cette génération à avoir vu tous ces films d’horreur émerger à la télé, l’émergence des cassettes VHS, évidemment en parallèle avec le metal, j’ai vraiment grandi dans cette ambiance là…
Speed – Dans la composition, pour cet album là, il ya eu 6 titres nouveaux, que nous avons travaillé ensembles, et nous avons retravaillé 4 titres que Fred avait déjà composé, donc on a retravaillé, arrangé, changé des choses. Donc pour les nouveaux titres nous les avons travaillé ensembles.
Victor – Et concernant toute la partie enregistrement, vous avez vraiment pu travailler ensembles ou vous avez du gérer un peu à distance?
Speed – Pour tout te dire, c’était assez intense, car on avait que 5 jours pour tout faire, d’ailleurs aujourd’hui, ça va faire un an tout pile que nous avons tout enregistré, sous la direction de Marc Pignon, ingénieur du son ayant travaillé avec No One Is Innocent et Lofofora, il nous a vraiment bien aidé à organiser notre temps, car parfois nous avions des journées de 12 heures (rires) pendant 5 jours. Quand nous avons enregistré, nous voulions garder un son un peu saturé, un peu comme en live tu sais, assez brut. Par exemple, sur les guitares, nous n’avons travaillé sur aucunes pédales, mais directement à la tête d’ampli, à l’ancienne, Fred pareil. On a du doubler la prise de son à chaque fois, on a fait la cession rythmique ensembles, donc batterie, basse, guitare avec les arrangements que Fred a fait. David a également pu faire ses solos, mais c’est vrai que ce fut une organisation incroyable, c’est personnellement ma première expérience en studio et ce fut plutôt intense.
Victor – C’est clair qu’en seulement 5 jours, c’est rapide!
Speed – Oh oui, c’était rapide et il fallait que tout soit bien et tout…
Fred – A vrai dire, on aurai eu plus d’argent, on aurait bien fait 12 ou 14 titres, mais vu le budget serré et avec un temps hyper limité, 10 titres effectivement c’était bien.
Victor – Vous aviez fait avec ce que vous aviez du coup…
Fred & Speed – Ah oui oui, c’est exactement ça!
Victor – Sur cet album, quels sont les thèmes de prédilections abordés, ce que vous venez mettre le plus en avant dans vos chansons? Tu parlais de films d’horreur tout à l’heure…
Fred – Ca dépend pas mal en fait…
Speed – Oui, il y a de tout, du mort vivant… (rires), des sorcières… en fait il y a toute cette iconographie basée sur les films d’horreur anciens mélangés avec des choses plus actuelles, on a essayé de toucher à tout, c’est pas mal varié en fait…
Fred – On a essayé de faire un espèce d’hommage à toutes ces formes de metal que peu de gens apprécient au final, le glam, le sleaze, tout ça tu vois, et ce n’est qu’une strat de l’influence des Sleazyz, c’est un vrai hommage à ces groupes aussi comme Alice Cooper dont je suis fan absolu, le shock rock évidemment, c’est un gros clin d’œil à tout ce qu’on aime…
Speed – Ce n’est pas qu’un hommage, c’est avant tout un choix de mettre en avant tout ce qu’on aime, Fred aime beaucoup Alice Cooper, moi je préfère NOFX par exemple…
Fred – Et David lui, c’est plus le heavy…
Victor – Oui du coup c’est ça, plusieurs influences qui se mélangent, mais qui vous rejoint sur quelque chose, sur votre son…
Fred – Oui, c’est ça, chacun apporte sa touche personnelle qui fait que ça donne quelque chose d’unique et qu’on aime.
Victor – Après l’enregistrement, comment avez vous pris en compte le fait que 2020 et 2021 ne sont pas des années top pour sortir un album, vu la conjoncture?
Speed – Alors oui, pour ça on a pas eu de chance, parce que c’est vrai que nous avons programmé le planning d’enregistrement et de la sortie d’album en 2019, il était prévu que nous lancions l’enregistrement de l’album en Janvier 2020, donc tout été planifié avant la pandémie et tout le reste. La release party devait se faire en Novembre, on était confinés, c’était compliqué, car pas mal de dates ont été prévues et tout a été annulé ou reporté, c’est assez horrible, mais nous avons réussi à faire durant toute cette période là deux vidéo clips et de la captation live le 1er Octobre, mais normalement ça aurai du être un concert avec un vrai public devant nous, donc c’était pas la même chose, super froid et tout…
Victor – C’est vrai que c’est particulier de sortir un album en ce moment, et ce que beaucoup de groupes à petite échelle me disent, les gros groupes il n’y a pas tellement de problème, ça ne change pas grand chose, l’album sort avec la promo derrière, mais là, vous, vous devez réinventer la façon de faire la promo.
Speed – Ah oui là c’est clair, c’est vrai que pour nous c’est super chaud parce que, on a investi en organisant des tonnes de concerts, mis des sous de côté, fait des prêts, certes on a des subventions, mais on a dépensé bien plus que ce qu’ils nous ont donné, et là il se trouve que tout est annulé, qu’on ne peut pas faire de concerts. On a pas mal investi dans la promo car c’est un coût aussi, les video clips… Ce n’est pas évident.
Victor – Es-ce que vous avez du faire des projets pour la promo du futur album malgré que les concerts ne puissent pas se faire, avez vous entrepris d’autres projets? Vous avez parlé de la captation live tout à l’heure…
Speed – Franchement là, non, on va attendre que les concerts puissent reprendre avec un public, normalement le 06 février, on va aller chez notre disquaire à Troyes, car nous n’avons pas encore de distributeurs, on y restera toute une après midi pour défendre et vendre notre album, à savoir qu’il est sorti aujourd’hui sur toutes les plate formes de streaming. On devrait avoir un concert le 03 Avril avec le groupe High School Motherfucker mais vu les circonstances… on ne sait pas si tout cela sera maintenu.
Victor – C’est vrai que tout est en suspend… mais bon, vous allez quand même faire une rencontre avec un live chez votre disquaire, donc une première rencontre possible…
Speed – S’il n’y a pas reconfinement oui (rires). On a même essayé de faire une rencontre sur Paris mais ce n’était pas possible…
Fred – Yes, on devait faire le Black Dog, après ça a été repoussé au Hard Rock café, après on nous a annoncé que c’était mort…
Victor – Nous c’était pareil, on devait faire les interviews, se déplacer et finalement, tout a été reprogrammé via Skype… C’est sympa, oui, ça nous permet de discuter, mais ce n’est pas la même chose, même pour nous, journalistes, on préfère vous avoir en face de nous en chair et en os… Mais on doit faire avec…
Speed – C’est sur, ce n’est pas évident, heureusement qu’il y a Skype quand même (rires). C’est déjà pas mal.
Victor – Que peuvent attendre les gens en terme de visuels quand ils viendront vous voir en live, quand ce sera possible, sachant de vous parlez beaucoup de films d’horreur, de choses comme ça?
Fred – Ce qui va être sympa, vu qu’on adore les films, c’est que sur scène on a des belles lumières, de la rétroprojection, comme on t’a expliqué, c’est comme sur album en fait, tu vois, chaque chansons sont des petites histoires, donc on a sélectionné dans l’extra large des extraits de films fantastiques et d’horreur des années 50 à 90, et on fait des petites histoires, des montages vidéo qui se rapportent à la chanson. Il y a un rétroprojecteur derrière nous, on utilise des samples aussi, on est maquillé etc.
Victor – Oui, c’est toujours dans cette influence du shock rock etc.
Fred – Et du fan aussi, car voilà, ça joue beaucoup…
Speed – Pour passer un bon moment surtout…
Fred – On est rock metal punk irrévérencieux et en même temps fun, ce qui s’est un peu perdu en ce moment, voilà.
Victor – Très bien, j’ai une petite dernière question pour vous, étant donné que vous êtes fans de films d’horreur et que vous en parlez dans vos chansons, notamment de films assez anciens, quels films vous pourriez conseiller aux gens qui lieront cette interview?
Speed – Moi je dirais, des films réalisés par Lucio Fulci qui s’appellent « L’au delà » et « La Maison Près Du Cimetière ».
David – Moi ce serait « Possessions »
Fred – Et moi ce serait, vu que j’adore ses films, « Le Retour Des Morts Vivants », il est incroyable, c’est quand même Dan O’Bannon qui a fait le scénario, donc voilà, c’est un super film avec de la super zic’ dessus (rires).
Victor – C’est super! Merci beaucoup à vous en tout cas, l’interview sera en ligne bientôt, je parlerai de l’album aussi.
Fred – J’espère te voir à un de nos concerts!
Victor – Et bien j’espère aussi, reste à attendre et voir quand ce sera possible.
Speed – On a parlé avec le dirigeant du Klub à Paris pour faire une scène là bas, on va voir, on croise les doigts.
Victor – On a tous envie de retrouver nos salles de concerts dans tous les cas…
Fred – Ah ça c’est sur, tout le monde je pense, avec le public, les gens, les journalistes, les « normaux », ils veulent tous se donner un peu…
Victor – C’est sur que de l’on veux tous revoir de la musique en live, c’est le truc le plus sympa quoi…
Fred – C’est clair, on est tous d’accord là dessus, le public nous manque énormément!
Victor – On se dit à très bientôt, et surtout merci d’avoir accordé un peu de votre temps.
Merci au groupe pour leurs réponses, merci à Roger et Replica promotion pour cette opportunité et un grand merci à Chacha pour son aide pour la retranscription de cette interview.