Pour évoquer la sortie de leur nouvel album Playful Winds, Victor a pu s’entretenir avec Pierre, guitariste de Jack And The Bearded Fishermen.
Victor: Bonjour Pierre, peux tu commencer par présenter le groupe et nous faire un petit historique de la formation?
Pierre : On a commencé en 2005. Donc ça fait quelques temps… et il y a eu pas mal de périodes différentes depuis. Pour le dire vite, après une période de début – où on faisait un truc plus stoner/garage -, la formule s’est stabilisée dans la forme actuelle en 2007 (tant au niveau des membres du groupe que de l’orientation musicale plus noise et heavy. On a pas mal joué ensuite entre 2008 et 2015. Et on a sorti trois albums entre-temps où on a approfondi la formule. Puis on a eu envie de faire autre choses. Puis on a eu envie de se revoir. Et donc ce nouvel album.
Victor: Ce nouvel album “Playful Winds” sort 8 ans après le précédent, quels ont été vos projets entre ces deux albums?
Pierre: On est plutôt éclectiques dans nos goûts musicaux et on est allé voir un peu ailleurs – du côté de l’indus (Horskh), du punk-rock 90’s (Red Gloves) ou de l’indie (Go Spleen, Mercury Hill). Ça a été bien salvateur!
Victor: Quel impact ont eu vos projets à chacun sur ce qu’est aujourd’hui Jack And The Bearded Fishermen?
Pierre: C’est clair que ça a aussi nourrit l’écriture de Playfull Winds. Dans les deux sens en fait. C’est à dire que, comme on a pu explorer d’autres choses avec les autres projets, on avait très envie de revenir à ce qui faisait le cœur de notre musique – la lourdeur, l’enchevêtrement des lignes de guitares, la mélancolie des mélodies. Mais aussi, je crois que les différentes aventures musicales qu’on a eu entre temps nous ont aussi poussé à questionner certains automatismes, à aller plus droit au but notamment.
Victor: A quel moment avez vous décidé de relancer le projet et comment avez-vous repris la composition de ces nouveaux morceaux.
Pierre: On a recommencé à jouer un an avant le début de la pandémie, en pensant juste refaire des concerts pour nous retrouver un peu. Puis ce qui est arrivé nous a poussé à revoir nos plans, tu imagines. Donc on est parti sur la composition d’un nouvel album. Et tout est allé assez vite à partir de là.
Victor: Vous avez enregistré cet album entre mai 2021 et janvier 2022, quel impact cette longue période a eu sur ce qu’est votre album?
Pierre: Ça nous a permis d’avoir un peu de recul – ce qui est un luxe malheureusement. D’habitude, l’enregistrement est minuté pour tenir en deux semaines. Puis on enchaîne directement sur le mixage et le mastering. Et il faut faire vite car le planning est serré, qu’il faut planifier les concerts pour la sortie etc… Pour le dernier album, du fait de la situation sanitaire, on a eu beaucoup moins de pression et on a pris notre temps.
Victor: On sent tout plein d’influences dans votre musique, quelles sont les principales qui vous portent?
Pierre: C’est difficile de répondre à cette question, car on écoute des choses très différentes chacun. Disons qu’on a une base commune rock à guitares des années 1990 (grunge, post-hardcore). Et puis à partir de ça, on construit en y ajoutant des paillettes de métal, des distorsions noisy, une sensibilité indie ou une froideur un peu coldwave.
Victor: Quel a été la réaction de votre public lorsque vous avez annoncé que le groupe faisait son retour?
Pierre: Ça a été très chaleureux et généreux. Au delà de nos ami.es proches, on croisait régulièrement des gens qui nous demandaient des nouvelles du groupe. Et, c’est sûr que de voir ce type d’attente nous a aussi motivé pour rempiler – tout en nous mettant la pression pour le faire bien.
Victor: Après des années d’existence, pourquoi décider de rester en autoproduction, que vous permet ce statut?
Pierre: L’autoproduction c’est à la fois un choix et le fruit de contraintes. Depuis le début on fonctionne comme cela, car ça nous permet une très grande liberté et une certaine fraîcheur. On a envie de faire quelque-chose, on le fait quoi. On a pas à attendre qu’on vienne nous chercher, on essaie de se donner les moyens d’y arriver. Après, c’est aussi limitant dans l’ampleur que peut prendre ton travail, surtout dans un secteur qui se « professionnalise » de plus en plus. Il y a des réseaux de salle ou de programmation qui sont difficilement accessibles sans être accompagné d’un tourneur, d’un attaché de presse, d’un label etc…
Victor: Vous avez joué à Besançon il y a quelques temps, comment s’est passé le retour sur scène, et quel a été la réaction de votre public face aux nouveaux titres?
Pierre: Ça a été un moment incroyable. Beaucoup de gens qu’on avait pas vu depuis plusieurs mois/années de part notre pause ou à cause de la pandémie. Les nouveaux titres semblent plaire et fonctionner en live, donc on est très contents.
Victor: Quels sont vos projets pour la suite?
Pierre: Pour l’instant, notre principal objectif c’est de tourner un peu pour défendre l’album. Pour la suite, on verra. L’incertitude est encore à l’ordre du jour pour nous comme pour le monde qui nous entoure.
Victor: Pour terminer, pouvez vous décrire cet album en quelques mots, pour donner envie à nos lecteurs d’aller vous découvrir.
Pierre: C’est donc notre 4e album, dans lequel on continue de creuser un sillon personnel, aux influences diverses (Rock, Indie, Hardcore, Noise) et dans lequel on a essayé d’allier mélodie, puissance et mélancolie.
Victor: Merci à toi pour tes réponses, à très vite!
Pierre: Merci à toi !
Leur album Playful Winds est déjà disponible:
Tracklist « Playful Winds » par Jack And The Bearded Fishermen – sortie le 23 mars 2022
1: Beware Of Birds
2: Fingers Crossed
3: From Above
4: Atlantide
5: Periscope
6: Lips As Martyr
7: Season
8: Playful Winds
9: Silent Films
10: Circles And Dots
Merci à Romain et à l’Agence Singularités pour cette opportunité et à Nico de Membrane pour ses réponses et sa disponibilité.
