Entretien – Jack (chant & guitare) – Knuckle Head

Pour évoquer la sortie de leur album Holsters And Rituals, Victor a pu s’entretenir avec Jack, chanteur et guitariste du duo Knuckle Head.

Victor: Bonjour, tout d’abord comment se passe cette journée promo?

Jack: Bonjour, écoute très bien, on enchaine mais c’est cool.

Victor: Est ce que tu peux commencer par me présenter le projet Knuckle Head?

Jack: Oui, alors Knuckle Head c’est un projet qui s’est crée il y a sept ans, par pur hasard. Ça s’est crée lorsque Jock, le batteur et moi on s’est rencontré. On s’est rencontré dans un bar chez nous en Alsace. Il y avait des guitares au mur, et Jock en a pris une et a commencé à jouer. Et je me suis dit : c’est fou ce mec fait la rythmique au doigt! C’était la première fois que je voyais ça, en plus il est autodidacte. Moi, j’ai pris des cours de guitare depuis que j’ai 7 ans, c’était majoritairement des cours d’impro où on faisait tout à l’oreille. Et du coup j’ai pu improviser sur ce qu’il faisait en quelques secondes et il s’est passé une osmose directe que j’avais jamais eu avec d’autres musiciens auparavant. On ne se connaissait pas mais niveau musique c’est comme si on se connaissait depuis 30 ans. Du coup on a continué à jouer pour le plaisir, et en quelques semaines on avait de plus en plus de gens qui venaient du coup on s’est dit qu’on allait monter un groupe. Ça a débuté avec deux guitares acoustiques, et a peu près un an plus tard Jock m’a dit qu’il aimerait qu’il y ait un peu plus de peps dans ce qu’on faisait. Il m’a dit qu’il avait envie de faire de la batterie, il n’en avait jamais fait. On a acheté une batterie enfant à la con qui était pratique pour jouer dans les bars, bon elle a tenue trois concerts parce qu’on l’a défoncée. Et du coup le groupe a évolué vers ce qu’il est aujourd’hui, avec une guitare et la batterie. Du coup j’ai du recomposer les morceaux pour pouvoir les jouer tout seul à la guitare. De fil en aiguille, j’ai beaucoup travaillé mon son pour avoir ce lui que j’ai actuellement avec trois amplis sur scène.

Victor: Peux tu me parler de la période qui a suivi la sortie de votre album précédent, II, et de ce qu’il vous a apporté en tant que groupe?

Jack: Cet album là, il était très éclectique dans les styles, chaque morceau était très différent. Il nous a permis de tester plein de choses et de savoir vers où on veut aller. Il nous a apporté beaucoup de concerts, de gros festivals. On a joué à Musilac, c’était énorme il y avait plus de 10000 personnes. On a touché de plus en plus de grosses têtes dans le milieu, et c’est cool sachant qu’on part de zéro. On a rencontré notre équipe technique pour les clips, ils nous ont fait celui de « Gazoline » pour cet album là. C’est devenu des potes et on continue de travailler avec eux sur nos  nouveaux clips. On était sur une grosse pente ascendante en 2019 avec cet album et malheureusement le Covid a tout balayé. Ça nous a quand même permis de préparer un gros album , de faire les choses bien et de prendre le temps. C’est quasiment deux ans de travail, un mois de studio et voilà. L’album précédent nous a vraiment permis de trouver la direction vers laquelle on veut aller avec le groupe et l’univers visuel et musical.

Victor: Comment cet album a été crée, comment avez vous trouvé l’univers?

Jack: On a pas vraiment de recette. On l’a composé comme on avait composé le précédent mais on avait plus de temps et plus de moyens. On se force jamais, on se cale jamais un nombre de jours de composition. Faut que ça vienne naturellement, parfois il n’y a rien qui sort de certaines répets qu’on fait. Et parfois dans la soirée, j’ai une idée du coup je la note directe pour travailler dessus après. Comme j’ai dit c’est deux ans de travail, à réfléchir vers où on voulait aller. On essaie de faire des riffs, et quand on commence à avoir un truc qui nous plaît on essaie de trouver une structure de musique et fait tourner ça pendant quelques répets. Puis on fait des pré prods à l’ordi, on ajoute ou on coupe des bouts et une fois qu’on a une pré prod écoutable qui nous plaît on va l’écouter pendant des semaines dans notre coin. On laisse maturer ça dans notre tête et du coup une fois qu’on est content de la prod, c’est là que des images me viennent en tête et j’écris les paroles. J’écris jamais les paroles avant la musique. Parfois on fait même le visuel avant la musique. En poésie ça se fait, tu composes le chant comme un instrument. Et du coup notre pré prod est devenu une démo et ensuite on va en studio. Et là le mec qui mixe et enregistre, il fait le taff de producteur. Il a une vision externe qui est très importante, il rajoute les 10% à ta musique qui font que tu as un truc qui marche mieux. C’est un peu ça notre cheminement pour écrire des titres, et on en jette énormément sur nos phases de composition. Là on a quelques musiques en stock qu’on sortira surement en single mais on en jette énormément et on prend que le meilleur.

Victor: C’est donc pour ça que votre album fait 9 titres, c’est que vous avez pris ceux qui vous paraissaient les meilleurs?

Jack: Oui mais pas que. C’est aussi pour des questions techniques. On voulait privilégier le vinyle, vu qu’on les collectionne, et l’album comme on l’avait composé serait sorti sur trois faces. Tu es obligé de presser deux vinyles dont un avec une face vide, et niveau financement c’était pas cohérent, on aurait perdu de l’argent. On a enlevé un titre pour en garder 9 et les faire rentrer sur un vinyle avec une bonne qualité sonore. Tu peux bourrer mais la qualité baisse. Je trouve que le fait qu’il y ait 9 titres c’est bien. J’aime bien les albums longs, mais j’aime aussi ceux à ce format là. Ca permet d’avoir le meilleur condensé de ce qu’on a pu créer. Personne nous a jamais dit que nos albums sont trop courts. Je sais que certains groupes ne font même plus d’albums, uniquement des singles, nous on voulait faire un vrai album à l’ancienne en enregistrant sur bandes.

Victor: Est ce que tu peux me parler du morceau que vous avez enregistré avec Albert Bouchard?

Jack: Alors, Jock est méga fan de Blue Öyster Cult et il collectionne tous les vinyles de ce groupe là. Et en discutant avec notre tourneur, il nous a dit qu’il avait travaillé 15 ans avec eux et qu’il les connaissait bien. Et Jock a demandé si c’était possible d’envisager un featuring avec un des membres. Et du coup, notre tourneur nous a dit que Albert était un de ses super potes, et qu’il était sûr qu’il serait ravi. On a choisi une chanson qui collait bien à l’univers de BLue Öyster Cult pour qu’il soit dans son élément et on lui a envoyé la pré prod qui était même pas mixée. Et il a dit qu’il adorait et il a très vite placé une voix en intro et il a doublé mes voix dans les refrains. On l’a pas vu en vrai, ça s’est fait par internet. Il a envoyé la piste et on l’a mixé dans notre album puis onn lui a envoyé le résultat. Il est super content, et quand un mec comme ça te dit que ton album est dingue et que le show live est abusé et qu’il est hyper fière d’être sur notre album, c’est une récompense énorme. Je pense qu’un jour on le verra en vrai et ce qui serait énorme c’est qu’un jour il soit sur scène avec nous pour ce titre.

Victor: Votre tournée a démarré il y a quelques temps, comment se sont passé les premiers concerts?

Jack: Le premier concert était dans le nord, à Wattrelos. La salle est petite mais super belle, mais il n’y avait pas beaucoup de monde. Mais c’était très bien de nous avoir calé cette date car ça nous a permis de nous décrasser à mort par rapport au live. On a beaucoup de stress, par rapport aux nouvelles compos, ça demande beaucoup de travail. On avait fait des résidences avant pour caler le show lumière et le son. Du coup cette date nous a bien aidé et après c’est allé tout seul sur les suivantes en région parisienne. Et le retour du public sur les trois concerts était très très bon. Donc ça nous a motivés encore plus et on est trop heureux de pouvoir revivre et faire du live.

Victor: Votre album sort en indépendant, comment vous voyez le fait de travailler de votre côté, sans l’aide de label?

Jack: Déjà, mon métier de base c’est le dévoloppement informatique, ce qui fait que j’ai des compétences en interne pour faire des sites web, des applications mobiles. Si une prod veux une application elle va demander à une agence et ça coute 40000€, donc c’est énorme d’avoir des compétences comme ça dan un groupe. Et je sais que si on était allés dans un petit label, il n’aurait jamais pu nous faire une plateforme de financement participatif comme j’ai codé moi-même. Il serait forcément dépendant de plateformes comme Ulule par exemple. J’aime bien avoir le contrôle sur le côté musical et visuel de l’album. J’ai peur de rentrer dans une prod qui va dire on a l’argent mais vous faite les choses comme ça. En plus aujourd’hui si tu as les compétences en interne c’est plus facile de gérer tout seul. Je dis pas qu’on va rester indépendant toute notre vie, il faut bien déléguer à un moment, par exemple au niveau des dates on se devait de prendre un tourneur. Quand on l’a cherché on a dit qu’on était indépendants, qu’on avait notre matos, notre camionnette et qu’il suffisait de caler des dates, on peut partir quand on veux. Déjà pour le tourneur c’est cool parce qu’il a pas besoin de faire du management avec des artistes un peu compliqué. Et après niveau prod on verra vers où ça nous guide, en plus on a de plus en plus de moyens grâce aux fans,  on a quand même levé 12000€ sans avoir proposé une nouvelle chanson, ça prouve bien qu’il y a une fan base qui a confiance en nous. Et on les remercie vraiment grâce aux lives et aux produits qu’on a créer. On continue comme ça pour l’instant on verra les opportunités qui arrivent, tant que ça va dans le sens du groupe ça nous va.

Victor: Merci à toi pour ton temps et tes réponses!

Jack: Merci à toi !

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