Archgoat + Whoredom Rife + Theotoxin @ Le Petit Bain, Paris (07.12.2022)

Paris, 07 décembre 2022. La salle de Petit Bain fut le théâtre d’un spectacle macabre, orchestré par Archgoat, en compagnie de Whoredom Rife et Theotoxin. Cette soirée froide ne pouvait qu’obscurité, avec une affiche telle que celle-ci.Sur une intro au piano de Sergeï Rachmaninov, Theotoxin fait son entrée dans le petit bain. Fardés de corpse paints, dans la pénombre d’une salle éclairée par une lune rouge et bleue, les viennois ne sont pas là pour plaisanter. Le quintette adepte des sujets religieux et infernaux nous conduit sur l’autel sacrificiel en nous séduisant par leur musique saturée et malsaine. Cette dernière a quelque chose de familier qui nous attire, sans malheureusement avoir une grande originalité, mais cela suffit à nous duper et croire en ce mirage suffisamment longtemps pour nous retrouver pris au piège. Les échos de Gorgoroth, Belphegor, Thorns ou encore Ved Buens Ende auront causé notre perte. Nous sommes leurs proies, leurs sacrifices, et nous voilà face à eux, visages levés vers le ciel, les regardant dans les yeux comme nous implorer grâce. La rapidité de leur musique ne nous laisse pas de répit. C’est trop tard. Nous ne sommes plus que des fragments, à l’image de leur setlist centrée autour des deux derniers albums Fragment : Totenruhe et Fragment Erhabenheit.

 

Whoredom Rife nous accueille dans un entre deux : nous ne sommes pas tirés d’affaire mais ne sommes pas tranquille nous plus. Ils ont prévu de faire subir à nos âmes un traînement bien particulier : celui du purgatoire. Nos vies musicales de fans de black scandinave défilent à travers nos oreilles. Leur musique est plus traditionnelle, avec des influences évidentes de Mayhem, et autres groupes nordiques des années 90. Les sons métalliques nous préparent lentement à notre sort, à la torture et la supplication que nous impose ce passage mortuaire. L’atmosphère est sombre, lourde, et nous sommes lacérés de toutes parts par des riffs aiguisés et des cris de goules. Mais à mesure que le temps passe, nous finissons par nous accoutumer, nous apprivoisons cette transition inconfortable. Le purgatoire n’est pas signe de joie, mais plutôt de répétition et de monotonie… qui malheureusement qualifieront bien le set de Whorefom Rife, quelques peu répétitif, qui ne permettra pas de tenir la longueur… L’énergie ne prend pas dans le public, malgré tous les efforts de la formation. Ils nous relâchent. Nous en sommes nous sortis ?

La salle est plongée dans un sinistre rouge. Nous pouvons entendre des samples de sacrifices d’agneaux… cela ne fait aucun doute, nous sommes en enfer. Archgoat a prévu de nous faire retourner poussière, avec cette ambiance incandescence, pleine de fumée. L’ambiance étouffante créée par leur esthétique, conjointe à leur musique oppressante, nous conduit dans les plus obscures ténèbres : ceux de notre esprit. Nous n’avons plus que le son pour nous guider tant nous n’y voyons rien. Nous risquons ne nous perdre dans ce labyrinthe sonore sans en trouver la sorte. Est-ce la prison de notre esprit ? C’est écrasant, angoissant. Heureusement, nous trouvons quelques repères dans les sonorités old school de certains de leurs morceaux. Un sentiment de déjà vu : se retrouver à Petit Bain face à Archgoat ? Est-ce notre enfer personnel ? Devons nous le revivre ou l’apprécier autrement ? Nous sommes chahutés par ces pensées, portées par  les 12 titres joués de soir, allant de Angelcunt (Tales of Desecration) à Worship the Eternal Darkness. Un tourbillon qui ne nous laisse aucun répit… jusqu’à se terminer brutalement. Grande lumière. Pas de rappel. Retour sur la Terre ferme. Comme une ultime mise en garde. Ce n’est pas ce soir que All Christianity Ends (puisqu’ils ne l’auront pas joué, même partiellement), mais cela ne saurait tarder.

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