All Time Low : So Wrong, it’s not right anymore. (22.02.2023)

Le 22 Février 2023 se tenait à la Cigale de Paris, le concert du groupe de pop punk originaire de Baltimore, MD, USA, All Time Low. Premier passage depuis que la crise sanitaire s’est plus ou moins terminée – leur dernier concert remontant à 2017 – et surtout, premier passage depuis la sortie de l’album Wake Up, Sunshine. Inutile de dire que ChairYourSound était présent pour vous donner son avis sur le grand retour d’Alex et sa bande. Que valait donc ce concert ? Le groupe est-il toujours capable d’assurer ? Et les premières parties dans tout ça ? Retour sur un concert attendu de la part de toute la communauté pop punk française.

Ouverture des portes dix huit heures trente, on pénètre dans la Cigale où les trois premiers rangs sont déjà occupés par les VIP, chose qui, jusqu’à présent est loin d’être anormale. Après un rapide coup d’oeil à la table de merchandising, j’ai été agréablement surprise de voir un pull et un tote bag à l’effigie de Weightless qui n’est pas pour me rappeller mes années de fan inconditionnelle d’All Time Low. Entrant déjà avec un certaine a priori, je trouve un petit spot pas trop mal pour pouvoir observer le show et me faire mon avis. Armé de mon éternelle pancarte et de mon telephone pour prendre des notes, j’attend, en compagnie de quelques anciennes hustlers (ancien nom des VIP) que j’ai eu l’occasion de cotoyer à l’époque.

Games we Play entre sur scène, et que dire ? Une claque ! Trois gamins qui, dés les premières notes savent exactement comment mettre l’ambiance. Je suis tout de suite prise au jeu par ce trio un peu déluré originaire des USA. Les morceaux s’enchaînent et on retrouve ici le pop punk dans sa forme la plus pure. All Time Low a pendant longtemps été considéré comme les petits successeurs de Blink, aujourd’hui je peux aisément affirmer que Games We Play récupère le flambeau avec succés. Ils sont jeune, ça se voit, cependant, leur jeune âge ne leur enlève ni le talent, ni la présence scénique. Ils savent ce qu’ils font et on dirait qu’ils font ça depuis toujours. Grosse félicitation au guitariste qui possède d’ailleurs un doigté très propres et qui m’a, personnellement, impressionné. Cependant, beaucoup ne connaissent pas le groupe, ce qui fait que les premières parties ne sont pas toujours le moment où le public est le plus réactif. Et pourtant, la reprise de Mr. Brightside (NDLR : chanson originalement écrite par The Killers) a su entraîner la foule et réjouir tout les éternels emo kids de la salle. Le groupe enchaîne aussi les petites blagues, ce n’est ni lourd, ni bizarre, c’est des bonnes blagues comme on a l’habitude d’en entendre aux concerts d’ATL par un autre groupe et ça passe, parfaitement. Bref. Je vais définitivement suivre l’évolution de ce jeune trio qui mérite toute l’attention du monde.

Games We Play Setlist La Cigale, Paris, France 2023

S’ensuit ensuite Lauran Hibberd, quatuor originaire, lui d’Angleterre. Une chanteuse au look extravagant arrive sur scène mais le groupe fait bonne impression. C’est mignon, c’est entraînant, mais je n’ai honnêtement pas grand chose à dire outre le fait que je pense que le groupe Lauran Hibberd aurait été mieux avant Games We Play. Pourtant, je me dois de féliciter la chanteuse pour avoir été en mesure de pouvoir assurer un show malgré un coup de froid l’ayant empêché de trop parler pendant qa prestation – pour justement, l’économiser le plus possible.

Lauran Hibberd Setlist La Cigale, Paris, France 2023

Les lumières se rallument et les techniciens s’empressent de faire le changement de scène. L’atmosphère monte encore d’un cran tandis que le quatuor de Baltimore s’apprête à faire son entrée sur scène. Puis le moment fatidique arrive, Après une introduction sur Party in the USA de Miley Cyrus, le groupe entre enfin en scène avec la chanson PMA (qui est à l’origine un duo avec Pale Waves). Excellente chanson à mes yeux, probablement une de mes préférées des dernières sorties, donc je ne pouvais qu’approuver un tel choix. Immédiatement, l’atmosphère est à son comble, le public chante en parfaite synchronisation avec le chanteur, connaissant absolument toute les paroles et mon petit cœur fragile d’emo fond en revoyant ce quatuor qui a bercé toute mon adolescence (celui-ci étant mon septième concert du groupe, le dernier que j’avais fait ayant été à Montpellier en 2015)

Ca commence bien, je suis conquise, j’adore. On retrouve tout de suite la même énergie, Jack saute partout, Zack fait les éternels back up vocaux, Rian donne tout sur sa batterie et Alex comme à son habitude assure son rôle de frontman dans son costume identique à celui qu’il porte dans le clip de Modern Love.

Je ne vais pas mentir, j’avais déjà jeté un coup d’oeil à la setlist avant de venir, histoire de savoir à quoi m’en tenir. Mais entendre Let It Roll m’a évidemment rendue joviale puisque celle-ci est sur l’album So Wrong, it’s Right ! Et ça me rend vraiment toute chose, parce que ça me ramène à l’époque où j’enchaînais les concerts sans contrainte de l’éternelle vie d’adulte mais surtout c’est ça le All Time Low que j’attends. 

Après trois chansons, petite pause et le groupe discute, blague sur scène et sans grande surprise, Jack ramène tout au sexe. Peut-être que ça pourrait agresser les plus sensibles, mais quand on connait All Time Low et son humour, notamment celui du guitariste, on s’étonne pas : au contraire. Je l’ai toujours dis : payer un show pour n’avoir qu’un échange de blague entre Alex et Jack ne me dérangerait pas. Il aura cependant pas été plus loin dans la compréhension de celle que j’ai personnellement tenté de faire, mais ça, c’est un autre débat et qui peut s’avérer compréhensible pour diverses raisons que je n’exposerais pas ici, puisque ce n’est pas le point.

Arrive quelques morceaux de l’album à venir. Tell me I’m Alive et Modern Love et je me retrouve pour la première fois devant une situation inédite me concernant : je ne connais pas les paroles. Si les morceaux sont bien, je ne les ai pas assez écouté pour pouvoir les chanter à m’en briser les cordes vocales mais ça ne m’empêche pas de me laisser entraîner par le groupe et leur musique. La hype revient presque immédiatement quand après Modern Love on peut entendre un petit extrait de Stella qui me rend fait chanter à plein poumons. Inutile de dire que la déception fut grande quand j’ai réalisé qu’il ne s’agissait que d’une entracte à Modern Love qui a reprit de plus belle. La cover de Forever Young, du groupe Alphaville raisonne et l’atmosphère est toujours à son comble. Pour l’instant, c’est très bien.

Et c’est encore mieux quand les premiers accords de Lost In Stereo retentissent, mon éternelle chanson préférée du groupe et surtout, chanson icônique. Jack avouait d’ailleurs qu’elle n’était pas sur la setlist à l’origine et qu’il aurait insister pour l’ajouter mais honnêtement : c’est normal. Un show d’All Time Low sans Lost in Stereo n’est pas un bon show, et ça, je peux l’assurer.

Le problème de ce concert, c’est que l’effet soufflé s’est présenté à moi. Après Lost In Stereo, le groupe n’a définitivement pas perdu en énergie et le public s’amusait tout autant. Autant dire que c’était vraiment bien, mais c’était juste bien. Je suis pas ressortie du concert les étoiles dans les yeux, au contraire, j’ai même été un peu déçue. C’était bien. Juste bien.

Et je vais expliquer pourquoi.

Comme je l’expliquais dans ma review de Wake Up, Sunshine, j’ai totalement décroché du groupe à partir de Future Hearts, et ce, jusqu’à Last Young Renegades. Ces deux albums ne sont absolument pas représentatif de ce qu’est All Time Low à mes yeux et c’est parce que l’on retrouvait cette excellente atmosphère dans WUS que je l’avais adoré. Un éternel rappel de ce qu’était All Time Low avant, et ça m’avait rendu nostalgique, je m’étais ainsi faite la promesse de revenir voir cet album live la prochaine fois qu’ils passeraient en France.

Sauf que c’était tout sauf ce à quoi je m’attendais. Parce que les chansons principalement jouées étaient des deux albums qui ne m’ont pas transporté, les titres les plus icôniques du groupe sont manquant. Je me rappelle avoir vider toute mes larmes sur le duo acoustique Therapy/Remembering Sunday, porté par Alex, seul sur sa guitare. Claper des mains sur Damned if I do Ya, danser sur Poppin’ Champagne ou Coffee Shop Soundtrack. Je m’en rends compte : non seulement je ne connais plus les paroles mais je suis surtout entouré de fan de la nouvelle ère, de ce nouvel All Time Low et mon mythe s’est doucement brisé. Si j’avais été déçue musicalement, maintenant, je suis aussi déçue sur leur prestation scénique.

 

All Time Low Setlist La Cigale, Paris, France 2023

Parce que c’est plus simple. C’est plus quelque chose sans prise de tête. Les blagues fusaient toute les vingt secondes et là, les morceaux s’enchaînent sans interruption à quelques exceptions prêt.

Si certains qui lisent ces lignes étaient présent au concert, ils ont probablement levé les yeux en m’entendant sortir l’éternelle phrase : c’était bien mais c’était mieux avant.

Parce que c’était mieux avant.

Voilà c’est dit.

Oui, All Time Low c’était mieux avant. Quand les VIP n’étaient qu’à 5 euros et qu’on pouvait les croiser à la fin du concert pour vraiment leur parler, quand les blagues douteuses s’enchaînaient, quand leur musique se résumait à l’essence même du pop punk et n’était pas alterné par un nombre incalculable d’effet.

Le groupe de mon adolescence n’est plus et c’est quelque chose qu’il est difficile d’accepter. Parce que soir là, le mythe s’est effondré devant mes yeux. Le groupe n’est plus proche de leur public, le groupe est là pour donner un show. Ils sont heureux dans c’qu’ils font, et je suis sincèrement heureuse pour eux, cependant, je pense que mon épopée All Time Low se terminera ici.

Après le concert de Montpellier, je m’étais dis que je n’irais plus les voir car la boucle avait été bouclée. VIP extraordinaire, j’étais montée sur scène et j’ai quelques photos mémorables de ce concert prise par leur photographe de l’époque. J’aurais dû en rester là. J’aurais dû tenir ma promesse et faire confiance en cet instinct qui m’assurait que le groupe n’était plus le même, j’aurais dû rester sur cette touche positive. Parce que si maintenant je ne veux plus aller à leur concert, c’est parce que je suis juste triste de cette tournure. C’est pas contre eux spécifiquement, cependant, comme toute relation, celle que j’entretenais avec All Time Low semble arriver à son terme. Nous prenons des chemins différents et c’est juste comme ça.

Cependant, malgré toute l’amertume que j’ai pour divers évènements arrivés au niveau du concert, je leur suis excessivement reconnaissante pour les années de bonheur qu’ils m’ont apporté. Grâce à eux, j’ai rencontré des personnes extraordinaires et j’ai des souvenirs indélébiles de situations diverses. J’étais là, il y a dix ans quand Alex écourtait le concert au Bataclan à cause d’un coup de froid fatal pour sa voix, j’étais là quand ils passaient à Lyon, j’ai même fêtée mes dix huit ans à leur concert, avec Mary Has a Gun en première partie.

Je leur dois beaucoup, mais hélàs, leur évolution ne me correspond plus. Alors sur un point de vue objectif et professionnel, je dirais que le show était effectivement très bon, une prestation scénique irréprochable, et le son est largement mieux en live que sur les albums, ils mettent la barre haute, très haute, ce qui fait qu’il sera sans doute difficile de les détrôner un jour. All Time Low est, comme Blink, un groupe qui est fait pour perdurer dans le temps, cependant, à contrario de leur prédécesseurs, ils ne semblent pas combler leur ancien public et semblent mettre la priorité sur leurs nouveaux fans : et on ne peut vraiment leur en vouloir. En ce qui concerne mon avis personnel, je pense que j’ai été assez claire de manière générale. 

Merci à Marie-Laure de Opus Live et Valentin de Warner Music pour les accréditations mais aussi à Marie-Laure pour son accueil à La Cigale.

Masha
Masha
Ma mère m'a dit que je pouvais être c'que je voulais quand je serais grande. J'ai décidé d'être une emo kid.

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