Xtreme Fest – Interview: The Casualties

Interview réalisé le samedi 3 août 2019, à l’Xtreme Fest. On a rencontré les Casualties au complet après leur set et leur signing session.

Hello les gars ! Merci pour ce set c’était génial ! On attaque direct les questions avec une carte politique: vous êtes très politisés dans vos chansons, vous pensez que le punk a toujours un impact sur les décisions politiques ? 

Rick: On espère bien! 

David: Je pense que ça a un impact plus important maintenant qu’avant. On joue dans des villes différentes chaque soir et on s’exprime de la même façon, même si tout le monde ne comprends pas la situation aux Etats-Unis au moins tout le monde comprend que Trump est une merde. Il y a des gens qui ne disent rien, d’autres qui le font, nous ce soir on est en France et on le scande, ça permet de..

Rick: … d’ouvrir les yeux sur ça !

David: Oui c’est ça ! Et la situation des réfugiés par exemple concerne tout le monde autour du globe, donc on essaye d’unifier les gens pour mettre les petits problèmes de côtés et se battre contre les vrais problèmes. 

Justement, Trump a dit la semaine dernière qu’il était la personne la moins raciste sur terre, un petit commentaire là dessus ? 

David: Trump a dit qu’il était la personne la moins raciste de la terre ?! (rires) Il dit un bon paquet de conneries ! Qu’est ce qu’on peut répondre à ça.. 

Mark: Il ne parle que de ses chiffres, ses faits et les gens le croient car « notre président l’a dit » mais certaines personnes vérifient ces faits, ces chiffres et le décrédibilisent, heureusement. Juste parce que Trump dit telle ou telle chose ne veut pas dire qu’elles sont vraies. 

David: vous avez déjà remarqué que les personnes les plus racistes disent ce genre de phrases ? 

Rick: Ils disent « Je suis pas raciste mais… » (rires) 

Jake: C’est un gosse de riche, il ne fait pas parti des travailleurs et il n’en a jamais fait parti, il évite ce sujet, et pour moi aucune de ces choses ne représentent l’Amérique.. Je ne déteste pas d’où je viens, c’est comme en France ou dans les autres pays où nous sommes allés, les gens gardent quand même cette unité contre lui, et en voyageant on a rencontré plein de gens qui partageaient notre point de vue. 

Rick: Ce que Jake essaye de dire c’est « comment quelqu’un qui n’a jamais travaillé de sa vie pourrait dire aux travailleurs quoi faire ? », il ne sait pas, il ne se met pas au niveau des gens qui travaillent. 

Totalement, je pense que le message est bien passé ici à l’Xtreme Fest  ! Calmons nos ardeurs avec des questions plus musicales: Pensez-vous qu’il y ait encore ce petit conflit entre les scènes hardcore de l’ouest (Los Angeles, San Francisco) et de l’Est (New York, Washington, Boston) aux Etats-Unis ? 

Mark: C’est vrai que dans le temps il y avait un peu ce conflit « Est VS Ouest », mais pour des groupes comme le nôtre pas du tout ! On croit en l’unité, et la dernière chose que l’on voudrait faire c’est créer une compétition. On préfère encourager tous les groupes à jouer partout ! 

Rick: Je suis un traître, je vis à New York mais je viens de Los Angeles ! (rires) Les groupes sont cools, les gens m’ont bien accueilli, il n’y a plus de « fuck la côte ouest » ou « fuck la côte est », c’est pour le mauvais rap ça ! On est tous connectés, on se contacte pour booker des concerts, etc..

Mark: On parle de l’unité et pas de la division dans nos chansons. 

Jake: On a fait les chansons « For the Punx » ou « Punx Unite » ou même « Written in Blood », rien a changé on prône toujours l’unité ! 

David: Et moi je viens du Texas, pile au milieu, je prends le meilleur des deux scènes (rires) 

Ahah mais parfois être au milieu peut être embêtant, on est un peu éloigné des grosses scènes..

David (aux autres membres du groupe):  vous l’avez payée pour dire ça ?!Ok question suivante ! (rires) 

Du coup David, tu es le « pas si nouveau » chanteur du groupe, c’était difficile de rejoindre les Casualties, qui avait déjà une image et une bonne fanbase ? 

David: Je suis content que tu me demandes ça ! (rires) J’ai souvent cette question c’est vrai, mais quand on connait notre histoire.. on a été amis pendant..18ans. Les Casualties ont été le premier groupe à emmener Krum Bums, mon groupe, en tournée en Europe. Quand notre groupe à commencé on les invitait tout le temps chez nous, ça a fini par devenir le spot d’Austin, on est amis depuis super longtemps. Je pense que la meilleure chose dans tout ça c’est qu’il n’y a plus de gêne, tu sais ce moment au début d’une amitié où tu ne dis pas tout ce que tu penses, maintenant c’est fini on est juste *cri de folie* (rires) 

Et le truc le plus cool c’est qu’on en a jamais vraiment discuté, ça s’est juste fait tout seul, c’est organique ! 

J’ai joué un set avec eux et on est partis directement en Europe pendant 3 mois de tournée non stop, et j’avais peur parce que ma voix est différente, ma façon de chanter et d’écrire aussi, j’avais peur de ne pas satisfaire les attentes du public et j’en ai parlé aux gars qui m’ont dit « on ne veut pas que tu sois comme ceci ou comme cela, on veut juste que tu sois toi et qu’ensemble on soit les Casualties ». C’est énorme pour moi de faire partie de ce groupe, parce qu’ils sont super ouverts, et ils font énormément de choses en dehors de la scène qui ne sont pas connues de tous. Ils nous ont pris en tournée quand personne ne voulait nous donner notre chance, ils ont fait venir des groupes du japon, en les payant quasiment de leur propre poche.. Et encore une fois on peut partager cette unité du punk rock et cette ouverture d’esprit ensemble, donc je leur dit encore merci pour m’avoir intégré au groupe, c’est une belle opportunité de faire ce en quoi je crois. 

Jake: « Les amis avant le groupe ! »  (ndlr: « friends first, band second » en anglais) 

C’est une bien belle déclaration ! Ensemble vous avez sorti la chanson « Border » le mois dernier, on peut espérer un nouvel album bientôt ?

Rick: Bientôt ? En fait.. Je n’ai rien contre le fait de faire un nouvel album, je ne sais pas quand, mais donnez nous un peu de repos avant (rires) 

Mark: On a quelque chose qui arrive ! 

David: Oui *clin d’oeil* ! On parle souvent des chansons, on écrit des petites notes, on a déjà quelques paroles.. 

Rick: Les derniers album que l’on a fait on se disait « ça doit être les derniers, ça devient difficile » mais on continue à travailler, le résultat nous rend fiers. Quand on a fait le dernier album avec David on s’est dit « c’est probablement le dernier ». Et puis récemment mon cerveau à dit « Non ! Il m’en reste encore là dedans ! » et je sais que les gars pensaient la même chose, mais il n’y a pas d’approche négative, on ne fait pas un album parce que quelqu’un nous a dit de le faire. Quand tu as envie de faire quelque chose il n’y a pas de fin, donc on s’est dit « continuons ! » .

Mark: On est quatre gars déjantés sur la route, on dort pas tant que ça, donc nos têtes tournent toujours un peu en arrière plan ! (rires)

On reste à l’affût de ce nouvel album ! Les circles pits semblent être votre activité préférée lors de vos sets, celui de ce soir était-il satisfaisant ? 

Mark: Plutôt pas mal ! 

David: C’était génial ! Je m’emballe peut être un peu en disant que c’est un des plus énergiques qu’on ait vu sur cette tournée ! (Rick acquiesce derrière) 

Marc: C’est une part importante de l’histoire du hardcore américain, on a grandit en les voyant et en étant dedans, on veut le faire perdurer ! 

David: Y a une unité géniale quand quelqu’un tombe et que tout le monde le relève, quand j’étais jeune j’attendais ça avec impatience ! 

(Malheureusement le groupe n’a pas pu voir le Circle Pit Aquatique, mais Rick a tenu à remercier toute l’équipe qui les a aidés sur scène et qui était géniale ! ) 

Merci les gars pour ces nouvelles des USA et pour cet interview, bonne tournée, on se revoit au Motocultor ! 

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