TSS, anciennement The Sunday Sadness, revient avec *End of Time* , un quatrième album sorti le 27 juin 2025 via Fearless Records. Porté par Kirby (chant), John (guitare/voix) et Hugo (batterie) renforcé par la présence de Tom à la guitare sur scène, ce disque mixe émotion et sonorité innovante, dans un cocktail explosif de metalcore, emo, synthwave, phonk et nu‑metal. Produit avec un sens aigu du contraste et de la dramaturgie, l’album témoigne de leur évolution artistique : un équilibre entre violence maîtrisée et introspection, où chaque piste s’affirme comme un fragment d’âme à fleur de peau.
End Of Time
La pièce d’ouverture est comme un souffle maintenu. On entre dans l’album sans mot, soutenu par des nappes qui flottent, qui prennent le temps de s’installer. Il y a cette sensation sourde d’un silence qui vibre encore. Ce n’est pas un morceau, c’est une porte qui s’ouvre, un frisson avant le plongeon : on se tient prêt à tomber.
Notes In The Dark
Dès les premières notes, la voix de Kirby annonce la couleur. On a ce contraste curieux : la morsure du riff face à une voix tenue, presque aérienne. Le texte parle de revenir de la nuit, de marcher vers un petit éclat. Il y a une énergie que je ne connaissais pas chez TSS. C’est à la fois fragile et tenace, comme trouver une lumière dans le creux des ombres.
Would You Be My Therapy?
Ce morceau m’a étonnamment embarquée. Il y a quelque chose de très juste dans la façon dont il aborde la dépendance affective, sans jamais tomber dans l’excès. Kirby interroge, ses mots sont posés avec hésitation : “tu serais ma thérapie ?” On le sent, ça vacille entre l’espoir de se poser et la peur de crever. La voix reste posée, le rythme en retrait, et ça fonctionne parfaitement.
Something In The Way
Le morceau est dense, compact, il respire à peine. Il y a une épaisseur dans les guitares, un poids dans la basse, une voix qui se débat. Ce mélange entre musique électronique et metal crée une vraie dualité. On entend cette barrière invisible entre deux êtres, et l’impuissance à la franchir. Le mix français‑anglais amplifie le décalage, comme deux mondes qui ne se croisent plus.
Killing Me
Un refrain qui colle, un couplet qui cogne. La chanson parle d’un amour toxique, d’un lien trop lourd, d’un soi qui se perd. “My soul is yours till the end of time” résonne comme une offrande quand elle devrait être un cri. Il y a de la tension, du sacrifice maladif, et ça rend l’écoute un peu brûlante. C’est également un morceau qui m’a beaucoup parlé.
In The Haze We Hide
Ce morceau apporte une respiration plus légère, avec une rythmique qui invite à bouger sans jamais forcer. La voix, douce et posée, se mêle à une mélodie au clavier assez pop-rock, donnant au titre une chaleur inattendue avant de balancer plus de voix et d’énergie sur la fin du morceau. Il crée cette bulle intime, un refuge où l’on peut respirer. Et juste avant la fin, la tension monte légèrement, une petite montée d’intensité qui fait vibrer le morceau sans casser son équilibre fragile.
Particles
En un peu plus d’une minute, tout est dit. Ce court morceau capture l’émotion sans la raconter, il suspend le temps. Comme un battement de cœur qui résonne au‑delà du réel, il offre un instant suspendu, frais et intense, entre deux mondes.
DEAD!
Ça explose subitement. CVLTE s’invite, balance un flow sec, nerveux, la guitare tranche, l’ambiance se fait frontale. Le morceau parle de déjà‑rupture, de croyance éclatée, de refus de continuer dans la même peau. Il y a ce cri primal : je n’existe plus comme avant, et j’en paie le prix fort.
Breaking Bones
Le morceau va à l’essentiel, sans fioritures. La voix est d’abord grave et modifiée, en français, puis une autre voix plus claire répond, aussi en français. Le refrain arrive en anglais, apportant un nouveau souffle. Dans les paroles, c’est la tension entre douleur et résilience qui domine : se confronter à ses blessures, accepter la douleur comme une façon de rester vivant, de se prouver qu’on existe vraiment. Cette lutte intérieure, traverse tout le morceau et lui donne son poids émotionnel.
Fantasize
Le morceau débute avec un rap où la voix est modulée, sombre et rythmée, posant un cadre intime et intense. Très vite, le chant s’allège, devient plus aérien, presque fragile, porté par une mélodie qui invite à s’évader. Les paroles évoquent cette fuite mentale, cette construction d’un monde imaginaire pour alléger le poids du réel. Il y a dans ce titre cette résonance douce et nostalgique d’une adolescence où l’échappée par la pensée est une nécessité, une bouffée d’air face aux difficultés.
Ending Scene
Le morceau final est une montée vertigineuse. Ça commence dans le chaos, ça hurle, ça tape, puis ça se calme jusqu’à presque disparaître. On y trouve le dernier souffle, le lâcher‑prise. C’est puissant et zen à la fois, comme une bataille gagnée au bout du silence. TSS vient ici nous dévoiler toute sa palette d’influence.
So Long My Friend
On referme l’album avec délicatesse. La guitare est claire, la voix émue, la construction retenue. C’est une lettre d’adieu, un geste tendre et sincère. Ce morceau conclut tout : il y a de la gratitude, un geste d’amour tranquille, sans larmes mais avec du sens.
*End of Time* n’a pas l’ambition de bouleverser le monde, mais il défonce les murs intérieurs. TSS propose un regard franc sur des thèmes lourds comme la douleur, la dépendance, la rupture, la fuite ou la résilience. Les morceaux alternent entre passages intenses et moments plus calmes, toujours construits avec soin pour rester au plus près des émotions. L’album mêle des sons électroniques et des guitares puissantes, parfois posés, parfois directs, sans chercher à compliquer le propos. Chaque chanson apporte sa nuance, sa tension ou son apaisement, donnant un ensemble cohérent et sincère. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement, mais plusieurs morceaux m’ont vraiment touchée par leur profondeur, la justesse des mots et l’authenticité qu’ils dégagent. Je le recommande, car il réserve de belles surprises.
TRACKLIST
End Of Time
Notes In The Dark
Would You Be My Therapy?
Something In The Way
Killing Me
In The Haze We Hide
Particles
DEAD!** (feat. CVLTE)
Breaking Bones
Fantasize
Ending Scene
So Long
My Friend