Ce qui fait l’âme du RiipFest, c’est avant tout son ambiance : un mélange parfait entre proximité scénique et convivialité sincère. Ici, pas de gros effets tape-à-l’œil, pas de crash barrière pour les photographe, juste des groupes qui envoient du lourd, un public qui donne tout dans une ambiance à taille humaine où la passion et l’entraide règnent, mais aussi et surtout, des bénévoles et une organisation efficace et accueillante. Deux jours de sueur, d’énergie, et surtout de partage, qui confirment que le RiipFest est bien plus qu’un festival, c’est une vraie famille.
SAMEDI 5 JUILLET
Le samedi s’annonce tout aussi intense et chargé en vitalité au RiipFest. Après une première journée bien marquée, place à une nouvelle dose de groupes prêts à faire vibrer Notre-Dame-d’Oé. On retrouve une programmation variée qui promet de beaux moments sur scène et dans le village.
Another Bloodshed (France, hardcore beatdown)
Le samedi débute direct avec Another Bloodshed, un groupe local bien connu des Nantais. Leur hardcore beatdown, brut et tendu, réveille doucement les premiers festivaliers. Même à cette heure-là, le public est déjà présent, prêt à s’agiter dans le pit.
Insurgent (France, metalcore crossover)
Insurgent a clairement mis le feu. Leur metalcore nerveux et précis a tout de suite capté l’attention, avec une énergie qui a vite embarqué le public. Sur scène, c’est carré, sans artifices : breaks qui claquent, riffs accrocheurs et un chant direct qui va droit au but. On sent une vraie complicité entre les musiciens, ce qui donne un set fluide et intense, sans aucun temps mort. Franchement, c’était super efficace et vraiment cool à vivre.
Heavy // Hitter (USA, heavy hardcore)
Le nom dit tout : Heavy // Hitter balance des coups lourds sans relâche. Leur hardcore, rugueux et percutant, est porté par un groove métallique très typé US. Sur scène, ils maintiennent une tension constante tout en créant une connexion avec le public. C’est carré, maîtrisé, et surtout hyper plaisant à vivre dans la fosse. Un set qui rappelle à quel point la scène heavy hardcore américaine reste une valeur sûre.
No Turning Back (Pays-Bas, hardcore old school)
J’attendais avec impatience de revoir No Turning Back ! je les avais interviewés en 2019, et leur énergie m’avait vraiment manqué depuis. Fidèles aux fondamentaux du hardcore, ils balancent rapidité, honnêteté et une belle énergie collective. Leur set généreux met à l’honneur leurs hymnes fédérateurs, et le public répond en chantant, sautant, partageant un moment presque familial. Ce sont des groupes comme ça qui te rappellent pourquoi tu es tombée amoureuse de cette scène : pas pour la violence, mais pour cette vraie sensation d’unité. Une bulle sincère, chargée d’énergie pure.
Desolated (UK, hardcore)
Je n’avais encore jamais vu Desolated en live, et franchement, ça m’a retournée. Leur hardcore métallique, ultra-plombé, tape juste là où il faut : c’est brutal, tendu, sans fioritures. Chaque morceau s’abat comme une masse, avec un sens du timing redoutable — les pauses, les relances, les breaks… tout est pensé pour faire exploser la fosse. Le frontman tente plusieurs fois d’interagir avec le public, mais son accent hyper prononcé semble plonger la fosse dans l’incompréhension. On le sent un peu perdu, presque désemparé face à l’absence de réponse. Heureusement, la musique reprend vite le dessus : un chaos millimétré, et un vrai moment de puissance pure.
Xibalba (USA, apocalyptico death hardcore)
L’ovni du week-end, c’est clairement Xibalba. Leur fusion entre hardcore, death et doom crée un mur sonore à la fois oppressant et envoûtant. Sur scène, ils imposent un rythme lent, presque cérémonial, avec des nappes ultra-graves et des growls venus du fond des temps. L’ambiance devient pesante, hypnotique, comme une marche funèbre qui t’aspire lentement. Une parenthèse dans la prog, aussi lourde que bienvenue, qui casse le tempo global avec une élégance brute. Un moment à part, quasiment spirituel.
Stick To Your Guns (USA, punk hardcore)
Le bouquet final est confié à Stick To Your Guns, et pour moi, c’était l’un des moments les plus attendus du week-end. Dès les premières secondes, la connexion est immédiate : la foule explose, les circle pits s’enchaînent, et les voix s’élèvent en chœur. Le groupe déroule une setlist ultra-efficace (We Still Believe, Against Them All, Nobody, Amber…), portée par un Jesse Barnett toujours aussi habité, sincère et engagé. Chaque prise de parole touche juste avec cette intensité humaniste qui fait toute la différence. Pas de pose, pas de surjeu, uniquement un besoin viscéral de partager quelque chose de vrai. La fosse tangue entre hurlements, larmes et accolades. Une vraie communion, intense et lumineuse. Un final à la hauteur du reste : poignant, fédérateur, et terriblement vivant.
Le vendredi avait posé les bases, mais c’est clairement le samedi qui a scellé l’âme de cette édition du RiipFest. Une journée dense et pleine de vie, où les groupes se sont enchaînés avec force, où les rencontres dans le village ont pris tout leur sens, et où l’ambiance propre au fest a battu son plein. Pour finir, la soirée s’est conclue sur un moment de danse et de joie, porté par Emile, fidèle à lui-même, infatigable, qui a rassemblé tout le monde dans une dernière vibe collective.
Un grand merci à Emile pour son énergie sans faille, et à toute l’organisation pour l’accréditation et le boulot incroyable en coulisses. Bravo et félicitations à chaque membre de l’équipe, de la sécurité aux bénévoles, aux bars ou à l’accueil, et à tous ceux qui ont assuré à chaque poste possible pour que le festival tourne parfaitement. Merci aussi aux pros qui ont géré tout l’aspect scénique — installation, son, lumière — et bien sûr, aux artistes pour leurs performances qui ont rendu cette édition mémorable.
Une clôture sincère, chargée d’énergie et de partage, qui donnait déjà une furieuse envie de revenir l’année prochaine pour revivre ces instants si uniques.