RIIPFest #9 – journal de bord – Jour 1 : Hardcore, mosh et passion collective

Les 4 et 5 juillet, l’Espace Oésia de Notre-Dame-d’Oé a vibré pour la neuvième édition du RiipFest. Organisé par l’asso Riipost, ce festival 100 % DIY s’impose une fois encore comme un rendez-vous incontournable de la scène hardcore hexagonale. Loin de s’enfermer dans un seul style, il mêle punk, metal lourd, groupes émergents et têtes d’affiche internationales, offrant un véritable panorama musical.

Pour cette édition 2025 du RiipFest, le village proposait un mix sympa : Pizza Turone et Terroirs Véganes pour se régaler, Disquaire Frozen Records pour les vinyles, la marque Opahk côté fringues, et l’illustratrice Cap’s Mary côté art. On retrouvait aussi le Château Huneau, la French Chanvre & CBD, et l’association Hardcore Cares France. Les tatoueurs Elmer, Brice et Krull de la Street Art Family étaient là avec des flash bien cool. Un bel équilibre entre bonne bouffe, culture et engagement.

VENDREDI 4 JUILLET
Black Mantra (France, Reggae Punk Hardcore)

Le festival débute sur les chapeaux de roue avec Black Mantra, originaire de Bressuire, ils balancent un cocktail unique mêlant hardcore, punk et reggae. Leur énergie et leur intensité donnent un spectacle hors du commun et très agréable à écouter. Sur scène, ils enchaînent riffs et moments plus groovy, créant une atmosphère à la fois dense et pleine de reliefs. Pas de blabla inutile, juste une présence magnétique qui embarque direct le public. Une ouverture qui annonce une édition solide et pleine de surprises.

Alma (France, screamo/post-hardcore)

Place à l’émotion crue avec les vedettes de Tours, Alma. Leur musique, qui mêle un screamo intense à un hardcore plus nuancé, frappe direct là où ça fait mouche. Sur scène, la chanteuse, lunettes de soleil vissées, dégageait une vibe détendue, même si la musique restait tendue. Chaque morceau installe une ambiance suspendue, où les silences entre deux tempêtes renforcent l’impact. Leur final, tout en douceur et en nuances, surprend par sa sincérité et reste longtemps gravé dans la tête.

Worst Doubt (France, beatdown hardcore)

Groupe très attendu, Worst Doubt m’a mis une vraie claque. Leur hardcore beatdown bien vénère, bien métallique, cogne là où ça fait mal. Les breakdowns sont lourds à souhait, ça pulse sec, et chaque riff semble taillé pour déclencher le chaos dans le pit. Sur scène, c’est propre, précis, sans jamais perdre en intensité. Ambiance baston immédiate dans la fosse, entre moulinets rageux et genoux qui partent dans tous les sens. Franchement, c’était vraiment très cool, et à la hauteur de toutes les attentes.

Brat (USA, Bimboviolence)

Franchement, Brat c’était un de mes moments préféré du week-end. Voir débarquer sur scène une sorte de Britney Spears version Barbie grindcore, ça pose direct l’ambiance. La chanteuse déborde d’énergie : entre les levés de jambe improbables, les headbangs possédés et les grimaces à gogo, difficile de décrocher les yeux. C’est théâtral, habité, complètement barré ! Même si le style musical ne me parle pas trop à la base, j’ai passé un vrai bon moment. Leur fusion entre hardcore punk, grind et second degré fonctionne à fond, avec un show ultra-expressif qui envoie tout valser.

All Out War (USA, metal hardcore)

Pas là pour faire dans la dentelle, All Out War balance une vraie leçon de violence contrôlée. Leur crossover thrash-metal hardcore tourne comme une machine de guerre bien rôdée : attaques de guitare acérées, tempo qui tabasse, chant caverneux qui prend à la gorge. Sur scène, c’est tendu, précis, implacable. Même avec les années au compteur, le groupe en impose grave – une vraie démonstration de puissance qui rappelle pourquoi ils ont ce statut de pilier.

Napalm Death (UK, grindcore légendaire)

Tête d’affiche du vendredi, Napalm Death impose direct le respect. Groupe culte s’il en est, les Anglais prouvent qu’ils n’ont rien perdu de leur tranchant ni de leur conviction. Barney Greenway, toujours aussi intenable, occupe l’espace comme un lion en cage : il tourne en rond, grimace, déborde d’énergie, harangue la foule entre deux morceaux comme s’il jouait sa vie. Le discours est clair, toujours politique, toujours humain. Le groupe enchaîne les titres sans jamais perdre en intensité. Plus qu’un concert, c’est une expérience, où la violence du son se mêle à une sincérité désarmante. Un final de journée puissant, porté par une légende bien vivante !

Pour cette première journée, le RiipFest a clairement posé les bases : une prog audacieuse, des groupes aux identités fortes et une ambiance déjà bien survoltée. Entre l’énergie hybride de Black Mantra, l’émotion viscérale d’Alma, la castagne bien sentie de Worst Doubt, le show barré et théâtral de Brat, la puissance d’All Out War et la claque de Napalm Death, il y avait de quoi repartir lessivée, mais le sourire aux lèvres. Et comme si ça ne suffisait pas, la soirée s’est terminée sur un karaoké bien fun, animé par Emile, chanteur de Beyond the Styx, mais aussi figure centrale de l’asso Riipost et moteur principal derrière le festival. Une clôture détendue et fédératrice, pile dans l’esprit DIY et bienveillant du RiipFest. Et ce n’était que le premier jour !

Marion Tapia
Marion Tapia
31 ans. Chercheuse de talent 🫶 Passionnée par la propulsion des scènes émergente et de la collaboration avec les label et asso locale!

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