Poppy retourne Toronto @ Danforth Music Hall – 28.03.2025 [FR/EN]

À moins de vivre dans un igloo, il est impossible d’être passé à côté du phénomène Poppy. Malgré une carrière déjà bien remplie depuis quelques années, celle-ci a explosé courant 2024, notamment grâce à son featuring avec Bad Omens sur la chanson V.A.N.. Son nouvel album Negative Spaces est disponible depuis décembre, et la tournure naturelle des choses a fait qu’une tournée a suivi. C’est ainsi que, depuis début mars, la tournée THEY’RE ALL AROUND US parcourt les quatre coins de l’Amérique du Nord et, sans grande surprise, elle était de passage le 28 mars dernier à Toronto. Évidemment, ChairYourSound n’allait absolument pas louper l’occasion, et c’est ainsi que nous étions présents pour vous offrir une review détaillée du concert.

Avant de commencer, j’aimerais évidemment remercier Lily Sanders de The Oriel pour m’avoir permis d’accéder au concert, ainsi que Alana Lopez pour mettre à disposition ses photos et nous permettre de les utiliser!

Le 28 mars, au Danforth Music Hall, j’arrive aux alentours de 18 h 45 pour récupérer mon ticket. Après qu’une fan m’a donné un friendship bracelet et qu’on a passé toute la fouille pour accéder à la salle, je m’avance jusqu’à la scène, redécouvrant une salle qui reste l’une de mes préférées de la ville. Troisième rang, comme d’ordinaire : un bon placement offrant ainsi une vue relativement dégagée sur la scène, dont le design permet une première immersion dans l’univers de la chanteuse. Les minutes passent, la foule arrive et, à 20 h exactement, la première partie débute : KUMO 99. Et si je m’attendais à voir un groupe, comme dans 99 % des concerts où je me rends, quelle surprise de découvrir un simple DJ accompagné d’une demoiselle au micro ! Si c’était relativement inédit, elle a su chauffer la salle de la meilleure des manières. On a tendance à oublier que la musique électronique fait partie du spectre alternatif, et pendant toute la durée du set, j’ai été captivée par l’énergie offerte par le duo. Si je ne m’attendais pas à une telle première partie, je dois admettre qu’après réflexion, cela s’inscrit totalement dans l’univers de Poppy.

Après avoir retourné la salle de la meilleure des manières, elle cède sa place, et très vite, la magie opère. On libère la scène de son matériel pour faire place à la scénographie de la divine Poppy. Les minutes s’écoulent et on approche peu à peu du moment fatidique. 20 h 40 apparaît sur mon téléphone, et l’écran affiche une serrure avec l’œil de la chanteuse visible. Un visuel qui s’inscrit totalement dans la lignée du dernier album de la demoiselle. Finalement, un compte à rebours débute, annonçant les cinq dernières minutes. La tension monte, la salle est en ébullition : l’heure fatidique est là. Alors que le compteur atteint zéro, la magie opère. Les musiciens de la chanteuse apparaissent et, très vite, elle fait son entrée sur have you had enough?, un choix logique puisque c’est l’ouverture de son album.

Si l’énergie offerte par le quatuor sur scène est évidemment suffisante pour nous plonger dans l’ambiance, le son, lui, n’est pas au rendez-vous. Problème de micro ou balance mal effectuée, très vite, on se perd dans la chanson, ne sachant plus trop où on en est. Le micro est de toute évidence trop bas, et c’est grâce au public qu’on arrive à suivre. Même problème lorsque BLOODMONEY débute. Étant l’une de mes chansons préférées, elle se retrouve vite gâchée par ce manque de son. Encore une fois, le public porte la chanson, et si je suis extrêmement ravie d’être là, j’ose espérer que le son du micro sera corrigé – et d’après les discussions autour de moi, je ne suis pas la seule à le penser. Par chance, les techniciens repèrent eux-mêmes le souci, et dès la troisième chanson, le son est parfaitement rétabli. La jolie voix de la chanteuse se démarque enfin par-dessus les instruments, et on peut pleinement se plonger dans la performance. Très vite, ça s’emballe, et je dois admettre être surprise par la réactivité du public canadien : d’ordinaire, il est relativement mou. Là, on a un public au rendez-vous, qui saute, danse, mosh et crée des circle pits. À tel point que peu à peu, je perds ma place au deuxième rang, bousculée par les mouvements de foule que j’essaie d’éviter. Si Sit / Stay met la foule en délire, ce n’est rien comparé au quatrième morceau, probablement attendu – ou surprenant – pour toute la salle.

Ayant déjà vu Poppy en première partie de Thirty Seconds To Mars, je n’ai pas été surprise de l’entendre jouer V.A.N., mais cette chanson ayant été l’une de mes préférées de 2024, je dois admettre que l’entendre une nouvelle fois en live était un pur plaisir. J’adore ce que fait Poppy, j’étais déjà complètement captivée par le concert, mais entendre V.A.N m’a juste fait sauter partout et chanter à m’en briser les cordes vocales – je m’excuse auprès de la personne à mes côtés, d’ailleurs. J’essaie d’être respectueuse envers ceux qui filment, mais pour le coup, impossible de retenir mon excitation.

On est déjà à la quatrième chanson du concert, et sans grande surprise, tout s’enchaîne dans un sans-faute absolu. Poppy reste fidèle à elle-même : elle danse, tourne, sautille et encourage le public à faire de même. Le concert se poursuit, et on ne voit pas le temps passer ; au contraire, ça file trop vite. Mais le mieux, c’est qu’il y en a pour tous les goûts. Peu importe l’époque à laquelle les fans de Poppy l’ont découverte, elle explore son répertoire en long, en large et en travers. De la légèreté de Crystallized aux morceaux plus heavy comme The Center’s Falling Out, en passant par des titres comme I Disagree ou Scary Mask (ndlr : à l’origine en featuring avec FEVER333), tout le monde y trouve son compte, et le public le rend bien aux musiciens. Personnellement, je suis ravie de la setlist, puisque presque toutes mes chansons préférées y figurent, et elle a tout de même exploré son dernier album sans délaisser ses anciennes eras.

Alors que les notes de New Way Out résonnent, le concert touche à sa fin, les lumières se rallument et nous voilà prêts à partir. Je pourrais terminer cette review ici, mais je tiens tout de même à faire un petit aparté.

Si le concert en lui-même est extraordinaire d’un point de vue musical, il l’est tout autant sur l’aspect théâtral. Ce qui fait le succès de Poppy, c’est son originalité et la manière dont elle s’est imposée dans un milieu dominé par les hommes en y apportant sa touche unique. Une des raisons pour lesquelles je l’aime autant, c’est ce comportement presque détaché qui contraste avec sa musique. Poppy, c’est une réussite parce qu’elle représente la féminité dans sa forme la plus brute, avec un univers un peu farfelu qui contraste avec des sonorités bien plus heavy. Et c’est justement ce contraste qui fait tout son charme et rend ses performances d’autant plus captivantes. La voir tournoyer sur elle-même pendant que les guitares rugissent ou secouer ses cheveux d’une manière à la fois puissante et gracieuse : c’est un mélange parfait et inédit. Une légèreté qui donne envie d’enfiler nos robes les plus mignonnes, d’ajouter des nœuds dans nos cheveux et de se laisser porter d’une démarche aérienne, tout en écoutant les morceaux tantôt pop, tantôt heavy de l’artiste.

Poppy fait partie de ces artistes qu’il faut suivre de près, car du haut de ses trente ans, elle donne un coup de pied dans la fourmilière et brise tous les codes établis.

Et si vous souhaitez plonger davantage dans son univers, sachez qu’elle fera la tournée des festivals européens et qu’elle ouvrira pour la tournée européenne de Babymetal ! Et croyez-moi, vous ne voulez absolument pas manquer ça !

ENGLISH VERSION – 

Unless you’ve been living in an igloo, it’s impossible to have missed the Poppy phenomenon. Despite an already well-established career over the past few years, she truly exploded in 2024, notably thanks to her feature with Bad Omens on the song V.A.N.. Her new album, Negative Spaces, has been available since December, and naturally, a tour followed. Since early March, the THEY’RE ALL AROUND US tour has been traveling across North America, and, unsurprisingly, she made a stop in Toronto on March 28. Of course, ChairYourSound couldn’t possibly miss the opportunity, so we were there to bring you a detailed review of the concert.

Before we begin, I’d like to thank Lily Sanders from The Oriel for allowing me access to the concert, as well as Alana Lopez for making her pictures available and allowing us to use it!

On March 28, at the Danforth Music Hall, I arrived around 6:45 PM to pick up my ticket. After a fan gave me a friendship bracelet and we made it through security, I moved towards the stage, rediscovering a venue that remains one of my favorites in the city. Third row, as usual—an excellent spot with a relatively clear view of the stage, whose design offered a first glimpse into the singer’s world. Minutes passed, the crowd filled in, and exactly at 8 PM, the opening act began: KUMO 99. If I expected to see a band, as is the case at 99% of the concerts I attend, I was surprised to see just a DJ and a singer at the mic. While unusual, she managed to warm up the crowd in the best possible way. We tend to forget that electronic music is part of the alternative spectrum, and throughout the set, I was captivated by the duo’s energy. If I didn’t expect such an opening act, I must admit that, in hindsight, it made total sense and fit seamlessly into Poppy’s universe.

After setting the tone for the night, she left the stage, and soon, the magic began. The stage was cleared of equipment to make way for the divine Poppy’s setup. The minutes ticked by, bringing us closer to the long-awaited moment. At 8:40 PM, I glanced at my phone just as a visual of a keyhole with the singer’s eye appeared on the screen—a perfect reflection of her latest album’s aesthetic. Finally, a countdown began, marking the last five minutes before the show. The tension rose, the venue buzzed with anticipation, and as the timer hit zero, the moment arrived. Poppy’s musicians took the stage, and shortly after, she appeared, opening with have you had enough?—an obvious choice since it kicks off her album.

While the band’s energy was more than enough to immerse us in the atmosphere, the sound itself was lacking. Whether due to a microphone issue or poor mixing, it was difficult to follow the song, and we quickly lost track of where we were. The mic was clearly too low, and it was only thanks to the crowd that we could keep up. The same issue persisted when BLOODMONEY started. As one of my favorite tracks, it was frustrating to hear it ruined by poor audio balance. Once again, the crowd carried the song, and while I was thrilled to be there, I sincerely hoped they would fix the mic volume—judging by the conversations around me, I wasn’t the only one thinking that. Thankfully, the tech crew noticed the issue, and by the third song, the sound was perfectly adjusted. Poppy’s delicate yet powerful voice finally stood out above the instruments, allowing us to fully dive into the performance. Things quickly escalated, and I was surprised by how energetic the Canadian audience was—usually, they’re quite reserved. But here, they were all in, jumping, dancing, moshing, and forming circle pits. So much so that, little by little, I lost my second-row spot, getting pushed around by the crowd’s chaotic movement. If Sit / Stay sent the venue into a frenzy, it was nothing compared to the fourth song, either highly anticipated or a complete surprise.

Having seen Poppy open for Thirty Seconds To Mars, I wasn’t shocked to hear her perform V.A.N., but since it was one of my favorite songs of 2024, hearing it live again was pure joy. I love everything Poppy does, and I was already completely absorbed in the show, but V.A.N. had me jumping and screaming at the top of my lungs—apologies to the person next to me. I usually try to be considerate of those filming, but this time, there was no holding back my excitement.

Four songs in, and unsurprisingly, the show flowed seamlessly, an absolute success. Poppy remained true to herself—dancing, twirling, bouncing, and urging the crowd to do the same. Time flew by, and before I knew it, the concert was slipping away too quickly. But the best part? There was something for everyone. No matter when fans discovered Poppy, she explored her entire discography. From the lighthearted Crystallized to the heavy-hitting The Center’s Falling Out, with stops at I Disagree and Scary Mask (originally featuring FEVER333), everyone found something to enjoy, and the crowd gave back just as much energy as they received. Personally, I was beyond satisfied with the setlist—nearly all my favorite songs made the cut, and she balanced her latest album with her older eras.

As the final notes of New Way Out echoed, the concert came to an end, the lights came up, and it was time to leave. I could wrap up this review here, but I want to add one final thought.

If the concert was outstanding musically, it was just as extraordinary in terms of theatricality. What makes Poppy so successful is her originality and the way she has carved out a place for herself in a male-dominated industry while bringing her own unique essence. One of the reasons I love her so much is her almost detached demeanor, which contrasts beautifully with her music. Poppy is a phenomenon because she embodies femininity in its rawest form, crafting a whimsical yet powerful world. And that contrast is precisely what makes her so compelling. Watching her spin around as the guitars roared or whip her hair with a mix of grace and intensity—it was the perfect, never-before-seen combination. A sense of lightness that makes you want to put on your cutest dress, tie bows in your hair, and stroll gracefully while listening to her songs that oscillate between heavy and pop.

Poppy is one of those artists you need to keep an eye on because, at just 30 years old, she’s shaking up the industry and breaking all the rules.

And if you want to dive deeper into her world beyond her albums, know that she’s touring European festivals and will be opening for Babymetal’s European tour! Trust me—you don’t want to miss this!

Masha
Masha
Ma mère m'a dit que je pouvais être c'que je voulais quand je serais grande. J'ai décidé d'être une emo kid.

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