Le septième album de Pensées Nocturnes, Douce Fange, sortira le 21 janvier via Les Acteurs De L’Ombre. Douce Fange développe la traversée d’une vieille France aux Halles insalubres, aux ruelles coupe-gorge, aux bobinards malfamés et aux bistrots dépravés. Entre exécutions sur place publique, chants révolutionnaires, bals musettes enjoués, dégustations de mets culinaires rustiques et chansons paillardes alcoolisées mais avec la touche Pensées Nocturnes bien sûr.
Viens Tâter d’Mon Carrousel commence fort avec un sample de documentaire animalier ayant pour sujet le coq accompagné de quelques percussions et cuivres puis l’orchestre putride se met en marche avant d’accueillir le chant parant l’ensemble d’une touche encore plus inquiétante. Le chant ajoute d’ailleurs un côté également plus agressif (se rapprochant du Black Metal déglingué cher au groupe) avant d’enchaîner sur Quel Sale Bourreau qui garde cette agressivité relativement crade, l’instrumental en parfait contraste avec cette voix paraît presque « joyeux » avant cette pause sinistre sur laquelle vient se greffer un saxophone pour une touche de mélancolie toujours plus sale. Les cris sont ici très prenants mais Léon Harcore sembler jongler habilement entre toute cette haine et un chant clair à la limite du lyrique. PN Mais Costaud s’articule autour d’un blast furieux qui apporte une énergie complètement dingue à cette folie. Les instruments plus Folk viennent casser cette dynamique en apportant un côté étrange à la composition même si l’agressivité reprend vite le dessus. Saignant Et A Poings continue sur une lignée plus « douce » mais sinistre à souhait, l’introduction plongeant presque l’auditeur dans une bande-son de film d’épouvante. Le bal musette est ici inquiétant et hurle à plein poumons avec un chant très caractéristique du Black Metal avec toujours ce contraste saisisant entre douceur macabre et violence brute. Cet album est pour l’instant un sans-faute, le concept est bien emmené et les morceaux sont de vraies réussites. Charmant Charnier est une petite pause bienvenue et plutôt appréciable avant Le Tango Du Vieuloniste.
Avec ce final et cette voix qui colle littéralement des frissons, ce Tango reste malsain à souhait malgré les influences classiques évidentes. Fin Défunt commence avec un sample d’une voix que les amateurs d’émission culinaires reconnaîtront entre milles, cette bonne vieille Maïté ! Le groupe renoue avec le Black Metal Old-School sur ce morceau qui prend des air de concerto au fur et à mesure de la composition. La Semaine Sanglante évoque bien évidemment la fameuse semaine du dimanche 21 au dimanche 28 mai 1871 au cours de laquelle l’insurrection est renversée et les membres de la Commune de Paris sont exécutés en masse. Le morceau reste assez technique tout en gardant un côté très agressif et en ayant toujours ce contraste d’éléments très opposés mais qui ensemble forment un tout très harmonieux (si on peut oser ce terme en parlant de Pensées Nocturnes). Le dernier titre n’est autre qu’un des titres promotionnels à savoir Gnole, Torgnoles et Roubignoles qui reprend les sonorités de la célèbre Mon Amant De Saint-Jean. Même si le titre du morceau laisse présager un moment très délicat (Spoiler Alert : c’est FAUX), on assiste ici à un ensemble très mélodique avec une partie vocale qui évoque une chorale qui semble assez bordélique pendant que la partie rythmique s’évertue à ne pas nous lâcher de si tôt malheureusement il faut bien une fin à tout ça…
Douce Fange est littéralement un bijou dans la discographie relativement fournie de Pensées Nocturnes, les amateurs de sonorités plus anciennes tout comme ceux de Black Metal peuvent y trouver leur compte facilement. Pour ma part, j’en redemande et ce nouvel album atterri directement dans mes coups de cœur de ce début d’année!
Tracklist :
01. Viens tâter d’mon Carrousel
02. Quel sale Bourreau
03. PN mais Costaud !
04. Saignant et à Poings
05. Charmant Charnier
06. Le Tango du Vieuloniste
07. Fin Défunt
08. La Semaine Sanglante
09. Gnole, Torgnoles et Roubignoles
Groupe découvert hier et coup de foudre immédiat pour cet album!