Orelsan – La fuite en avant

Une semaine après la sortie de son film Yoroï, Orelsan nous propose son cinquième album : La fuite en avant. Ce dernier s’inspire du film et a été réalisé et coécrit par David Tomaszewski. L’album est disponible depuis le 7 novembre, via Sony Music.

L’album débute avec Le pacte et ses différents chants, donnant quelque chose d’étrange et semblable à des pensées toxiques. Tout s’efface pour laisser place à un chant unique qui va, sans surprise, être fort mais aussi très percutant. On note la forte répétition de “tu l’as voulu, tu l’as eu” et le rappeur ne loupe personne et on se questionne sur l’ensemble de notre vie dès ce premier morceau. Plus rien débute avec une ambiance assez dynamique mais aussi répétitif. Tout s’arrête avec l’arrivée du chant, accompagné de quelques touches au piano. Il faut un petit temps pour que les sonorités repartent, tout en douceur. Le featuring avec Lilas arrive rapidement et elle nous propose un chant en japonais qui apporte douceur et lumière à l’ensemble. On découvre aussi quelques paroles en anglais et ces trois langues font la véritable force de ce titre. Les paroles d’Ailleurs restent en tête dès les premières secondes. L’ambiance est assez aérienne et colle parfaitement avec l’idée générale malgré des paroles assez fortes, qui nous font se remettre en question et qui évoque l’acceptation de soi “en fait, j’vais juste devenir c’que je suis”. Le refrain est captivant et bien mis en avant, avec des sonorités qui s’effacent quelque peu. En véritable contradiction avec les couplets plus dynamiques. 

« Plus j’imaginais l’avenir et plus j’avais l’impression d’voir le passé
Quand on peut que subir, des fois, faut juste s’en aller »

Dans Boss, on va parler du couple, des différentes difficultés qu’on peut rencontrer et de la place de la femme. Les répétitions du mot “Boss” donne un bon rythme, jusqu’à la seconde partie qui change quelque peu, étant plus lent et calme. Une belle conclusion vient clôturer ce titre. Deux et demi est la suite logique car on va venir parler de la grossesse et surtout du point de vue masculin. On apprécie cette façon de voir les choses, évoquant les différents changements mais aussi un côté nostalgique, plein de douceur et d’amour. C’est une véritable lettre d’amour, une lettre ouverte où Orelsan se dévoile et se met en faiblesse “J’vois qu’elle flippe même pas. Ok, compte sur moi, je vais flipper pour trois”. Osaka est notre ticket de départ pour le Japon et se démarque par son ambiance beaucoup plus dynamique, il est aussi plus rentre dedans et piquant “t’écoutes mon album à minuit quand il sort, comme les chômeurs”. Le chant est de plus en plus rapide, ponctué de références diverses mais tournent beaucoup autour de l’univers geek. Une dernière partie, notamment instrumentale, vient terminer le morceau avec force et lourdeur.

Encore une fois débute sur une courte discussion avant de partir sur quelque chose de dynamique et qui n’est pas sans rappeler d’anciens titres, notamment le thème des soirées et surtout le thème des addictions. Ici, on s’éloigne de tout cela et on voit comment on vit l’après. On découvre une petite voix qui vient nous tenter et qui est en featuring avec Yamê. Une façon originale et qui colle parfaitement ici. Internet est un titre court et très rapide. Le chant est mis en avant et on a l’impression qu’on vient nous murmurer à l’oreille les choses. Les paroles semblent être des recherches internet mises bout à bout et cela est percutant avec une petite pointe d’humour. Dans quelques mois est un titre très ouvert où on partage les doutes et les questionnements “un artiste torturé, ça fabrique des chefs d’oeuvres. un papa torturé, ça gâche une vie”. L’ensemble est accompagné de sonorités douces accompagnant cette réflexion qui va vraiment loin.

« Et j’les entends déjà dire que j’suis parti sans prévenir, j’les ai lâchés
Dès qu’ils trouveront quelqu’un d’autre, un sur qui rejeter la faute, ça va passer
En vrai, j’les ai attendu toute ma vie, mais jamais rien n’a changé
Plus j’voyais c’qu’ils devenaient, moins j’voulais leur ressembler »

Oulalalala à un début très dynamique et il enchaîne rapidement sur le featuring avec FIFTY FIFTY et son chant féminin en anglais. On découvre beaucoup de répétitions dans les sonorités et les passages d’Orelsan sont assez courts mais percutants, apportant une ambiance différente et moins festive. La toute fin apporte une belle touche d’humour inattendu ! Tellement d’amis à une introduction mi-étrange et mi- intrigante mais elle pose surtout les bonnes questions. Le chant d’abord murmuré prend de plus en plus d’ampleur et nous fait une rétrospective de nos contacts. On passe de la nostalgie à la réalité et aux changements dans nos relations qui se font fatalement, privilégiant la qualité à la quantité.  La petite voix propose un chant différent, celui-ci va venir réveiller nos démons, nos pensées sombres et va surtout nous rabaisser tout du long, alternant avec quelques passages satirique. On comprend rapidement le choix de ce titre et qu’il cache un sujet profond. Un titre qui se démarque par son originalité et sa noirceur.

SAMA  un format particulier. On débute avec plusieurs personnes scandant “SAMA” jusqu’à l’arrivée d’Orelsan qui va entamer une discussion avec eux, acceptant tout ce qu’il dit. Le message est fort, mélangeant des sujets tels que le travail, le burn out, etc. Tout le monde à droit à son questionnement, ainsi qu’une belle place pour les haters. On retrouve ici une vibe qui n’est pas sans rappeler le premier album de l’artiste. Soleil levant débute avec des sonorités japonaises qui colle parfaitement. Par la suite, l’ensemble est plus violent, appuyant certaines remarques bien choisies, donnant quelque chose de rythmé. Le featuring avec SDM se démarque, avec un chant plus grave, plus appuyé et une ambiance beaucoup plus sombre qui se déploie. Cet aspect vient contraster avec le chant d’Orelsan qui reste plus lumineux. Les monstres ont des sonorités assez différentes et on a, dans un premier temps, du mal à comprendre le véritable sujet. On se prend rapidement au jeu, aidé par un rythme dynamique et un chant qui nous captive toujours autant.

« Tu peux survivre et monter
Tu peux décrocher les étoiles
En vrai, l’monde, c’est c’que t’en fais
Mais faut try hard »

Epiphanie débute avec une phrase en anglais avant d’enchaîner directement sur le chant d’Orelsan. Les sonorités restent assez discrètes en fond, créant une sorte de flottement et de légèreté qui vient en contradiction avec les paroles fortes. On découvre des références à d’anciens albums et le retour du sujet de la paternité. Yoroï vient clôturer ce nouvel opus et il est en featuring avec Thomas Bangalter. Après une introduction assez dynamique et des changements fréquents, on découvre quelque chose couplé à des chants assez étranges. L’instrumentalité va venir appuyer plusieurs fois certains passages, évoquant nos différents rêves et les épaules qu’il faut avoir. Les choses évoluent et la guitare est de plus en plus présente, rythmant l’ensemble comme il faut.

La fuite en avant est un album qui se démarque. Orelsan a évolué, il est devenu père et cela se ressent. Il s’appuie sur ses faiblesses, sur ses peurs, pour grandir, pour nous dévoiler les choses. Un album personnel et percutant.

Tracklist : 

Le pacte
Plus rien
Ailleurs
Boss
Deux et demi
Osaka
Encore une fois
Internet
Dans quelques mois
Oulalalala
Tellement d’amis
La petite voix
SAMA
Soleil levant
Les monstres
Epiphanie
Yoroï

Gloomy
Gloomy
Passionnée par le poulet curry, la pizza et de temps en temps la musique.

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