Interview Jennifer Gervais (chant) – Dust in Mind

Les français de Dust In Mind ont sorti il y a peu leur 4ème album, intitulé « CTRL » (disponible via Darktunes music) . Victor a pu rencontrer Jennifer Gervais, chanteuse de la formation, pour évoquer ce nouveau disque.

 

Victor: Bonjour Jennifer comment vas-tu?

Jennifer: Bonjour! Très bien merci!

Victor: Est-ce-que tu pourrais commencer par présenter Dust In Mind, pour les lecteurs qui ne vous connaîtraient pas? 

Jennifer: On est un groupe depuis 2013, et on se qualifierait de métal moderne avec des teintes industrielles avec des samples électro, mais surtout une base groovy. On pourrait plaire à des fans de Korn, de nu-métal, ce genre de choses.

Victor: Vous avez déjà sorti 3 albums, on va repartir un peu en arrière à l’ère du dernier album en date (2018). Quels souvenirs avez vous de cette période là ? Que vous a-t-il apporté en tant que groupe?

Jennifer: Alors, je pense que le clip « This Is The End », qui est celui qui a le plus de vues et d’écoutes, nous a permis de faire un petit buzz. On l’avait d’ailleurs tourné dans une décharge sauvage. C’était les prémices de quelque chose, d’une nouvelle étape dans la vie du groupe. Et après quand l’album « From Ashes To Flames » est sorti, on a commencé tout de suite à travailler sur ce qui allait devenir « CTRL ». On était totalement en phase de création, mais on a su aussi développer de nouvelles stratégies et aussi à focaliser notre énergie là où elle devait être.Avant on voulait tout faire, là on cible un peu plus, on est un peu plus contenus et donc ça file un peu plus droit.

Victor: Qu’est ce que cet album vous a apporté comme opportunités de tournées?

Jennifer: Dès que l’album est sorti, on est parti en tournée avec Infected Rain, une tournée de 1 mois. Et c’est vrai que c’est une tournée avec laquelle la fan base s’est construite. Les fans étaient très réactifs lors de cette tournée. On a vraiment réussi à construire quelque chose, à trouver des nouveaux fans. Et il y a eu aussi juste après le support de la tournée de Arch Enemy, qui est un gros groupe en tout cas à notre échelle. Ces deux tournées nous ont permis d’asseoir une petite crédibilité, on nous faisait confiance pour faire le support de deux groupes importants de la scène. On était très fiers et heureux que des choses se passent. Ces deux tournées ont validé cette évolution qu’on a entamé avec l’album « From Ashes To Flames »;

Victor: Tu disais que vous avez commencé à travailler sur le nouvel album « CTRL » dès la sortie du précédent, que peux tu me dire sur sa création?

Jennifer: Damien (guitariste et chanteur, ndlr) a tout le temps besoin d’écrire et d’extérioriser, et c’est ce qu’il a fait mais par la suite avec la pandémie, on a su que l’album allait être décalé, donc on a pris beaucoup plus notre temps pour peaufiner les détails. De mon côté j’ai beaucoup travaillé, parce que Damien avait réussi à construire l’album et moi je chante au fur et à mesure sur les titres qui m’inspirent. Mais ça m’a pris beaucoup de temps d’écrire, car j’ai eu le syndrome de la page blanche. J’en avais entendu parler mais je l’avais jamais expérimenté et ça a été très difficile. C’est comme si j’avais 20000 choses qui voulaient sortir de mon cerveau mais que j’arrivais pas à mettre sur papier. Les morceaux auraient pu sortir plus vite mais à cause de moi ça a pris plus de temps. Après je ne dis pas à cause dans le sens négatif, au final on pense que c’est comme ça que ça devait se passer pour donner l’album qu’on a là. Il fallait qu’on prenne le temps. Puis, vu que la sortie était décalée à cause de la pandémie, on a décidé de sortir des singles petit à petit pour donner au fans des nouveautés.

Victor: De ce que je comprends l’enregistrement de l’album s’est fait pendant la pandémie?

Jennifer: Tout à fait, mais après il n’y a pas eu qu’une session, comme je l’ai dit tout se faisait petit à petit dès qu’un titre était fini. Par exemple « No Way out », le premier titre qu’on a sorti a été rendu disponible bien avant que d’autres titres comme « Synapses » soient écrits. Dès que quelque chose était prêt, on le sortait.

Victor: Vous avez travaillé avec Freaky Hoody sur la pochette de cet album, que peux tu m’en dire et pourquoi vous êtes vous tourné vers lui?

Jennifer: Alors à la base la pochette de l’album devait seulement représenter la touche de clavier CTRL. Mais on a trouvé que ça manquait de quelque chose. On a tourné un clip avec Freaky Hoody, celui de « Take Me Away ». Et il nous a raconté son histoire et en particulier le problème avec les parents d’élèves qui s’étaient pleins de son style. On parlait du contrôle de l’image et du fait de lâcher prise et on s’est dit que les deux histoires (la sienne et celle de l’album) collaient très bien ensemble et on lui a donc proposé d’être sur la pochette et il a accepté.

Victor: Il y a quelques temps, vous avez repris le chemin de la scène, et vous avez joué avec Ad Infinitum, comment s’est passé ce retour sur scène?

Jennifer: C’était assez fou! C’est con mais je pensais qu’il y aurait peu de monde, je ne sais pas pourquoi. Je me suis dit, « est ce que les gens sont prêts à revenir en concert? ». Et on a installé notre matos et l’ouverture des portes s’est faite peu de temps après et là j’ai vu pleins de gens entrer dans la salle et j’ai réalisé qu’un truc était en train de se passer. Et du coup j’ai senti une pression monter, j’avais pas ressenti ça comme ça depuis des années, une pression handicapante parce que tétanisante. J’ai dit aux garçons que j’étais en train de paniquer, et pourtant j’étais si heureuse d’être là. Et en montant sur scène je vois les gens qui connaissent les paroles par cœur, ça m’a fait un bien fou. Après un ou deux titres je me suis arrêté pour parler parce que j’avais la main qui tremblait. C’était juste trop d’émotions d’un coup. En plus on avait les nouveaux titres à jouer ce qui ajoutait au stress, mais au final c’était que du bonheur. C’était une très très belle reprise avec un public très réactif.

Victor: Vous allez jouer en tête d’affiche à Strasbourg, votre ville d’origine, à La Laiterie. Qu’est ce que ça vous fait de jouer à domicile en tant que tête d’affiche?

Jennifer: C’est assez incroyable, et ça fait très bizarre. C’est pas nous qui avons toqué aux portes pour savoir si on pouvait jouer, c’est notre booker qui a validé cette date. Pour la première fois notre nom a tournée sans que ça vienne de nous. Pour nous c’est un réel aboutissement. Mais en plus même si c’est le premier concert annoncé, on a notre première tournée headline de prévue. On va faire une tournée européenne, ça sera la première en headline de notre vie, et en plus de jouer à la maison ça c’est vraiment un aboutissement.Il y a quelques années j’y aurais pas cru.

Victor: Quels sont les autres projets que vous avez pour promouvoir cet album?

Jennifer: On a encore un clip de prévu, et on espère qu’il fera patienter jusqu’au dates de mars.

Victor: Vous avez tourné un clip sur la Tour Eiffel, que peux tu me dire de cette expérience?

Jennifer: C’était incroyable! Quand on a fait ce morceau, on voulait montrer la french touch du groupe, chose qu’on a jamais fait avant. Et on s’est dit qu’on allait demander à la Tour Eiffel, même si on se disait qu’il y avait un gros risque qu’on se fasse jeter. Alors j’ai préparé un gros mail, en parlant du projet, du groupe et de comment on voulait exporter le groupe. Et je me suis dit que soit on me répondrait pas, soit on me demanderait genre 100000€ pour le faire. Et quelques heures après j’ai eu un appel où on m’a dit OK vous venez la semaine prochaine. On m’a aussi demandé si on avait un budget, j’ai dit que non vu qu’on est une association. Et là on me dit c’est bon vous inquiétez pas, venez! Vous aurez un créneau de 1h. Et là on a tout de suite dit: on y va! Par contre le créneau c’était une heure pour monter le matos au premier étage tout mettre en place, tourner et démonter et descendre. Du coup au final on avait environ 15 minutes pour tourner, mais on l’a fait! Ce qu’on voit dans le clip c’est quasiment tout ce qu’on a tourné! C’est tellement allé vite, que j’en ai presque pas de souvenir, on était juste nous plus un ami qui filmait. Je suis contente d’avoir pris ce risque, d’avoir tenté!

Victor: Est ce que tu vois une différence dans la réception du public entre la France et les autres pays pour ce style musical?

Jennifer: Oui, pour nous le public français a un peu plus tendance à attendre que les groupes soient validés à l’étranger pour les soutenir en France. Et, je pense que ça prend un peu plus d’effort pour être totalement soutenu par le public français. Et c’est peu être de notre faute, car vu qu’on est signés sur un label allemand évidemment on nous programme plus facilement là bas par exemple. On a pas tellement communiqué en France, et c’est ce qu’on essaie de faire aujourd’hui avec cette journée promo.

Victor: Pour terminer, comment présenterais-tu l’album à des gens qui ne vous connaissent pas du tout?

Jennifer: Très bonne question, je dirais énergique, personnel, équilibré et libérateur. Il peut générer des tas d’émotions différentes en fonction des gens.

Victor: Merci à toi pour tes réponses, à très vite!

Jennifer: Merci à toi et à très bientôt!

 

 

Merci à Jennifer pour son accueil et sa disponibilité et à Roger et Replica Promotion pour cette opportunité.

 

 

 

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