[VERSION FRANÇAISE]
Les américains de I Prevail dévoile son quatrième album, Violent Nature, disponible depuis le 19 septembre 2025 chez Fearless Records. Un projet qui marque un virage décisif pour le groupe, désormais porté uniquement par Eric Vanlerberghe au chant principal. Quelques mois plus tôt, le single éponyme, sorti le 23 mai 2025, a rencontré un succès retentissant, confirmant l’attente immense autour de ce nouveau chapitre. Produit par leur bassiste et producteur Jon Eberhard, l’album divise déjà : si certains saluent son efficacité et sa cohérence, d’autres reprochent à Violent Nature de se contenter des codes familiers du metalcore, sans véritable prise de risque. Aux côtés d’Eric et Jon, on retrouve Steve Menoian à la guitare lead, Dylan Bowman à la guitare rythmique et aux chœurs, ainsi que Gabe Helguera à la batterie. Entre engouement et critiques plus mesurées, I Prevail continue malgré tout d’imposer sa présence au premier plan de la scène metalcore.
Synthetic Soul
Une ouverture glaciale, portée par une atmosphère lourde et mélancolique qui installe d’emblée une tension. On plonge dans un univers fissuré, où l’âme et l’identité paraissent altérées. Un choix audacieux qui pose le décor d’un album traversé par ce jeu de contrastes entre la chaleur du chant du refrain et la froideur des couplets.
NWO
Ici, la colère domine sans détour. Les riffs frappent dès les premières secondes, soutenus par une batterie quasi martiale qui renforce ce sentiment d’oppression. On y perçoit une critique du monde actuel et de ce qui nous est imposé, traduite par un ras-le-bol explosif qui ne laisse aucun répit. Le morceau reste agréable à écouter, mais ne se démarque pas vraiment.
Pray
Un titre plus mélodique, porté par une vulnérabilité assumée. On ressent l’imploration mais aussi le rejet : ne pas vouloir de prières ou de compassion forcée quand la douleur vient de là même où elle ne devrait pas. Entre fragilité et colère rentrée.
Annihilate Me
On ressent à la fois la lourdeur et l’urgence. Le morceau aborde l’autodestruction, ou ce besoin d’effacer ce qui fait mal. Il alterne passages énergiques et refrains accrocheurs, comme le reflet d’une lutte intérieure entre abandon et résistance. Sa construction, lente et émotionnelle avant de déboucher sur un refrain plus explosif, divise les auditeurs, mais pour ma part, je l’adore.
Violent Nature
Le titre éponyme incarne la rage à l’état pur. Une intensité frontale, sans compromis, où I Prevail met en lumière le concept central de l’album : assumer cette part sombre et sauvage que chacun porte en soi. C’est sans doute le morceau le plus radical, mais aussi, à mes yeux, le plus réussi. J’aime énormément les accords de guitare qui surgissent lors du refrain, apportant une puissance supplémentaire à l’ensemble. Peut-être que le groupe gagnerait justement à creuser davantage cette voie.
Rain
Un contraste évident s’impose ici. Plus émotionnel, plus vulnérable, le morceau explore la trahison, l’abandon et ces blessures invisibles qui laissent des traces profondes. Le chant clair domine, créant un équilibre fragile entre mélancolie et décharges cathartiques. J’apprécie particulièrement les accords de guitare qui soutiennent le refrain et lui donnent une intensité touchante. Reste que le titre, aussi agréable soit-il, ne surprend pas vraiment.
Into Hell
Le texte plonge clairement dans l’idée d’un enfer intérieur, d’une lutte contre ses propres démons. Pourtant, l’habillage sonore surprend : là où on s’attend à des sonorités sombres, l’ambiance se fait presque lumineuse, apaisée par moments. Ce contraste entre des paroles lourdes et une musicalité plus sereine crée un effet déroutant mais pas désagréable.
Crimson & Clover
Un moment suspendu, plus doux et presque fragile, qui s’impose comme une respiration au milieu de la fureur. Les sonorités acoustiques et l’atmosphère mélancolique évoquent souvenirs, regrets et une introspection sincère. L’ajout d’un titre porté par la guitare acoustique est une idée intéressante, mais ici, il brise une dynamique rythmique qui avait déjà du mal à réellement s’installer.
God
De retour à la brutalité pure. Ici, la colère se teinte de questionnements spirituels ou existentiels. Le morceau évoque l’injustice, le poids des croyances, et crache une rage quasi divine. Un des titres les plus abrasifs du disque.
Stay Away
L’album se referme sur un équilibre entre intensité et mélodie. Le refrain, plus accessible, traduit un besoin de distance, de protection et l’envie de poser des limites. On ressort de l’écoute avec un mélange d’épuisement et de catharsis. Pourtant, là où l’on pouvait attendre un véritable feu d’artifice final, ce morceau, bien que musicalement intéressant, laisse planer le doute quant à sa capacité à vraiment marquer les esprits.
Violent Nature s’annonçait prometteur, mais il ne s’avère finalement pas révolutionnaire. L’impression qui ressort est celle d’un disque qui souffle le chaud et le froid, comme une tentative d’expérimentation liée au départ de Brian. Il y a bien quelques passages marquants, des instants de rage ou de vulnérabilité qui touchent juste, et certains refrains s’impriment facilement en mémoire. Mais l’ensemble souffre de redondances, avec des titres qui peinent à se démarquer et laissent un arrière-goût de déjà-vu dans un metalcore qui a besoin de renouveau. Cela ne veut pas dire que l’album est raté : il reste cohérent, solide sur le plan de la production, mais il manque cette étincelle qui ferait passer l’expérience de “sympa” à “incontournable”.
En tant que fan de la première heure de I Prevail, j’attendais davantage. Dans l’ensemble, cet album m’a surprise, mais pas dans le bon sens : il n’est clairement pas à la hauteur de ce que le groupe a déjà prouvé savoir faire. On continue de croire en eux, mais Violent Nature n’est pas représentatif de leur talent.
Tracklist
Synthetic Soul
NWO
Pray
Annihilate Me
Violent Nature
Rain
Into Hell
Crimson & Clover
God
Stay Away
[ENGLISH VERSION]
I Prevail unveils their fourth album, Violent Nature, available since September 19, 2025, via Fearless Records. A project that marks a decisive turning point for the band, now carried solely by Eric Vanlerberghe on lead vocals. A few months earlier, the self-titled single, released on May 23, 2025, met with resounding success, confirming the immense anticipation surrounding this new chapter. Produced by their bassist and producer Jon Eberhard, the album is already dividing opinions: while some praise its efficiency and coherence, others criticize Violent Nature for sticking too closely to familiar metalcore formulas without taking real risks. Alongside Eric and Jon, the lineup includes Steve Menoian on lead guitar, Dylan Bowman on rhythm guitar and backing vocals, and Gabe Helguera on drums. Between excitement and more measured criticism, I Prevail nevertheless continues to impose its presence at the forefront of the metalcore scene.
Synthetic Soul
A glacial opening, carried by a heavy, melancholic atmosphere that immediately builds tension. We dive into a fractured universe where soul and identity appear corrupted. An audacious choice that sets the tone for an album defined by contrasts between the warmth of the chorus and the coldness of the verses.
NWO
Here, anger takes over without hesitation. The riffs hit from the very first seconds, supported by a near-martial drum pattern that amplifies the feeling of oppression. It reads as a critique of the modern world and everything imposed upon us, expressed through explosive frustration that never lets up. Enjoyable to listen to, though it doesn’t truly stand out.
Pray
A more melodic track, marked by vulnerability. There’s both an imploring tone and a rejection: a refusal of prayers or forced compassion when pain comes from where it never should. A balance between fragility and restrained anger.
Annihilate Me
A blend of heaviness and urgency. The track tackles self-destruction, or the need to erase what hurts. It alternates between energetic passages and catchy choruses, reflecting an inner struggle between surrender and resistance. Its structure—slow and emotional before breaking into a more explosive chorus—divides listeners, but personally, I love it.
Violent Nature
The title track embodies rage in its purest form. A raw, uncompromising intensity where I Prevail highlights the album’s central concept: embracing the dark, untamed side we all carry within. It’s arguably the most radical track, and to me, the most successful. I especially love the guitar chords in the chorus, which add an extra surge of power. Perhaps this is the direction the band should fully explore.
Rain
The contrast is clear. More emotional and vulnerable, the song explores betrayal, abandonment, and invisible wounds that leave lasting scars. Clean vocals dominate, creating a delicate balance between melancholy and cathartic outbursts. I particularly appreciate the guitar chords under the chorus, giving it a poignant intensity. Still, while pleasant, the track doesn’t really surprise.
Into Hell
The lyrics clearly plunge into the idea of an inner hell, of fighting one’s demons. Yet the soundscape is surprising: instead of dark tones, the atmosphere feels almost luminous, serene at times. This contrast between heavy lyrics and calmer instrumentation is disorienting, though not unpleasant.
Crimson & Clover
A suspended moment—softer, almost fragile—that acts as a pause amidst the chaos. The acoustic tones and melancholic atmosphere evoke memories, regrets, and sincere introspection. Adding an acoustic guitar track is an interesting idea, but here it breaks a rhythmic flow that was already struggling to fully take hold.
God
Back to sheer brutality. Anger here is tinged with spiritual or existential questioning. The song evokes injustice, the weight of beliefs, and spits out a near-divine rage. One of the most abrasive cuts on the record.
Stay Away
The album closes on a balance of intensity and melody. The more accessible chorus conveys a need for distance, protection, and boundaries. The overall feeling is a mix of exhaustion and catharsis. Still, where one might have expected a true final fireworks display, the track—while musically interesting—raises doubts about whether it will leave a lasting mark.
Violent Nature seemed promising but ultimately doesn’t feel revolutionary. It comes across as an album blowing hot and cold, almost experimental, perhaps influenced by Brian’s departure. There are striking moments, flashes of rage or vulnerability that work well, and some choruses linger long after listening. Yet the whole suffers from redundancy, with several tracks struggling to stand out, leaving a sense of déjà vu within a metalcore scene that craves renewal. That doesn’t mean the album is a failure—it’s cohesive and solid in production—but it lacks the spark to elevate it from “decent” to “unmissable.”
As a longtime fan of I Prevail, I expected more. Overall, this album left me surprised, though not in the best way: it simply doesn’t measure up to what the band has already proven they can deliver. I still believe in them, but Violent Nature isn’t the record that will win the world over.