Entretien – Mehdi Birouk Thépegnier (batterie) et Julien Chanut (guitare) – Hangman’s Chair

Dans le cadre de la sortie de leur dernier album en date, A Loner (disponible chez Nuclear Blast), Victor a pu s’entretenir avec Mehdi Birouk Thépegnier (batterie) et Julien Chanut (guitare) du groupe Hangman’s Chair.

 

Victor: Bonjour à tous les deux!

Mehdi: Salut!

Julien: Salut!

Victor: Est ce que vous pouvez commencer par nous parler de la période entre la sortie de Banlieue Triste et la sortie de ce nouvel album?

Mehdi: Alors Banlieue Triste est sorti il y a déjà quatre ans. Depuis il s’est passé beaucoup de choses, d’ailleurs il s’en passe toujours beaucoup. On a pas mal tourné, c’est peu être l’album qu’on a le plus défendu. On a passé un beau palier avec cet album, on a commencé à travailler avec un nouveau tourneur, on a eu de belles opportunités.On a fait un peu plus de 100 dates pour cet album. A l’époque on était chez Music For Satan et entre temps on a eu un contact avec un label anglais, Spinefam Records. Avec eux on a signé un contrat, mais ça ne s’est pas très bien passé, en tout cas pas comme on le voulait. On a réussi à casser ce contrat, et on a eu le contact et l’opportunité de signer chez Nuclear Blast. On a commencé à travailler sur cet album il y a un an de ça. Non, pardon un peu plus, je suis un peu perdu avec ce temps de Covid (rires).

Julien: C’était en discussion au début du confinement.

Mehdi: Oui c’est vrai, et du coup par la suite on a commencé à travailler sur cet album là, notre sixième.

Victor: Comment s’est passé le travail avec votre nouveau label?

Mehdi: On avait déjà été approché par le bureau allemand du label, il y a déjà quelques années de ça. On de nouveau été en contact avec eux après cette mésaventure avec le label précédent, et ça s’est fait plutôt naturellement. On voit qu’on a à faire à de professionnels, c’est quand même un label assez prestigieux.

Julien: Ils avaient déjà quelques groupes français et ils voulaient vraiment travailler avec nous.

Mehdi: Quand c’est un label comme ça qui montre de l’envie, on a pas réfléchi très longtemps. Nous à notre niveau, signer sur une grosse machine comme ça c’est un peu partagé. Tu peux avoir peu d’être englouti, entouré de groupes énormes. Mais ils ont bien vendu leur bifteck en disant qu’il y avait une restructuration interne pour faciliter le développement de groupes de notre statut, pour nous faire connaître à l’étranger. Et pour nous c’est ça qui est important. Tu peux pas refuser une plateforme comme ça, et jusqu’ici la communication est top.

Julien: C’est fou comment ils travaillent, par exemple sur tout ce qui est digital, par rapport à d’autres labels. C’était aussi un de leurs arguments de mettre en avant un groupe en développement comme nous. De faire un travail de fond en sortant par exemple trois singles avant l’album. Ils arrivent avec une idée, c’est des choses qui nous dépassent un peu nous musiciens de l’ancienne école. Mais il faut faire confiance et à tous ces outils conventionnels.

Victor: Et en plus maintenant ils ont des bureaux à Paris, ce qui facilite le contact.

Mehdi: Tout à fait! Ça a été un argument également, ça nous soulage beaucoup vu qu’avec le précédent label la communication était très faible vu que c’était des bureaux à l’étranger. La ça nous a beaucoup rassurés.

Victor: Vous m’avez dit que vous avez commencé à travailler sur l’album début 2020, comment s’est passé la phase de création?

Mehdi: Même un peu avant. Si tu veux avec Julien on compose beaucoup et tout le temps. On une banque de sons, on travaille beaucoup en amont. Et en plus avec le confinement on avait du temps.

Julien: On avait déjà une petite dizaine de morceaux morceaux chacun. Et c’est là qu’on a écrémé la chose pour voir dans quelle direction va l’album. On a commencé à choisir les morceaux pendant le premier confinement. On s’envoyait des sons…

Mehdi: Il a fallu s’adapter. D’habitude on répète beaucoup avec Julien, mais là notre local a été fermé pendant plus d’un an. On avait jamais travaillé de cette manière la. On a du travailler avec de nouveaux logiciels, s’envoyer des maquettes, ce qu’on ne fait jamais normalement. Après avec le peu de recul qu’on a, ça a été assez salvateur pour le groupe. On a eu énormément de temps pour se consacrer à l’écriture, ce qu’on a pas forcément d’habitude avec nos vies personnelles et professionnelles. On a bien affiné et on a jamais été aussi prêt pour enregistrer un album en studio.

Victor: Comment voyez-vous l’évolution de votre son sur cet album?

Mehdi: Ça s’est fait naturellement. Je pense que quand on suis un peu nos albums, il y a toujours une ligne directrice. Depuis le troisième album on a réussi à s’approprier une identité musicale. Pour cet album on a essayé de faire la même chose, de respecter une ligne de conduite, une atmosphère, une ambiance. Là, je pense que c’est plus sur la couleur, la texture de l’album qu’on avait envie de sortir un peu de ce que l’on fait d’habitude. On avait envie d’aller à l’essentiel, plus vers un format de chanson. Quand on avait envie de faire des arpèges par exemple ou des choses plus agressives, on essayait d’y aller à fond. C’est là que la différence se fait. On en est satisfaits. Sur l’ambiance je pense qu’on fera toujours de la chanson triste, assez mélancolique. Sur l’atmosphère générale, je pense qu’on avait envie de quelque chose d’un peu plus ouvert, et un peu plus lumineux.

Victor: Quelques titres sont déjà disponibles, quels retours avez vous eu sur ces premières sorties?

Mehdi: Pour le moment on a que des retours positifs. Il y a bien sûr le statut de Nuclear Blast qui nous amène beaucoup plus de retours de l’étranger. Beaucoup nous ont découverts aussi. Il y a beaucoup de positif qui arrivent mais on n’a pas encore assez de recul. Après ceux qui ont l’habitude de nous écouter n’ont pas trouvé qu’il y avait une grosse différence. Alors que pour nous c’est le cas. On attends que les gens puissent avoir l’album en entier. C’est là que la magie va opérer.

Victor: Depuis quelques années la musique est consommée différemment, via des plateformes et des morceaux assez courts. Comment mettre en avant des titres de plus de 10 minutes à un public qui n’est plus tellement habitué à ces durées?

Medhi: La plupart des morceaux vont 4, 5 minutes mais effectivement certains sont beaucoup plus long. C’est aussi à ça que sert le travail avec les personnes plus habituées au contenu digital et aux modes de consommation de la musique.

Victor: Et même la durée de 1h10 de l’album peut être un frein…

Medhi: Les gens qui ont l’habitude d’approfondir les choses vont s’y retrouver. On compose les albums comme on aime les écouter. J’adore les albums qui racontent une histoire. On est plus dans l’optique de sortir l’album et que les gens l’écoutent en entier, au casque avec l’artwork, plutôt que de balancer des singles régulièrement comme ça se fait par exemple dans le rap. On s’adapte aux nouveaux marchés, on essaie de faire des formats plus courts tout en gardant des structures plus longues.

Julien: Après ce qui est important aussi, c’est un thème pour ton morceau. Un des mecs de Nuclear Blast aux US nous a dit que si on voulait passer en radio il fallait un refrain à tel moment du morceau. Nous on a pas forcément envie de ça on préfère les choses un peu plus alambiquées où il y a un peu de recherche. Faut que l’auditeur fasse aussi l’effort d’écouter.

Medhi: Puis en général les groupes où tu as un peu pris de temps à apprécier sont ceux que tu vas écouter toute ta vie. Pareil pour les albums.

Julien: Maintenant les chansons c’est beaucoup tu l’écoutes 10 fois et tu passes à autre chose, nous c’est pas ce qu’on veux. On essaie de parler aux gens qui ont envie de prendre le temps.

Victor: On va parler de concerts, vous avez travaillé avec Regarde Les Hommes Tomber dans le cadre d’un évènement, et cette collaboration va bientôt être relancée. Comment s’est passée cet échange avec le groupe, et pourquoi avoir décidé de relancer le projet?

Medhi: C’était Regarde Les Hommes Tomber qui avaient eu cette proposition via Fortifem pour le concert spécial au Trianon. Ils cherchaient à faire pour ce concert des collaborations entre des groupes. Regarde nous avaient contacté, et on a trouvé le challenge intéressant. On a fait pas mal de répétitions et on a vie senti que quelque chose se passait. Aussi bien humainement avec le groupe, que musicalement. Le concert au Trianon s’est tellement bien passé qu’il y a eu de la demande pour refaire cette création. Pour nous c’était un one-shot mais on est ravi de le refaire.

Julien: Les premiers à avoir demandé si une nouvelle collaboration était possible, c’était le Roadburn Festival. C’est le genre d’évènements spéciaux qu’ils aiment bien. On peut pas refuser. Puis le Hellfest nous a demandé aussi et on a dit oui. Avec le confinement ça a été repoussé mais ça aura bien lieu. On va aller à Nantes pour travailler ensemble et ils vont aussi venir pour faire une résidence et on va caler un set de 1h, sachant que le premier était de 45 minutes. C’était un joli challenge et ça va se refaire.

Victor: Pour avoir été présent au concert, je peux vous dire que de notre côté on a été bluffé par ce qu’on voyait et on entendait.

Medhi: Ben super parce que nous sur scène on a eu la même sensation. On a senti que ça fonctionnait super bien. Il s’est clairement passé quelque chose. On voulait travailler quelque chose à part, pas juste faire des covers des morceaux de chaque groupe.

Julien: On a mélangé nos titres avec les leurs, puis avec la vidéo derrière ça créait vraiment quelque chose de spécial. On est sorti de scène et on a fait « Waouh! ». On a rencontré des super copains grâce à cette collab.

Victor: Qu’attendez vous du retour des concerts?

Medhi: On a envie de faire vivre ces nouveaux morceaux. On a déjà une première partie de tournée de 45 dates de programmée. On a envie de partir sur les routes, rencontrer des nouvelles personnes. Il y a encore des concerts qui s’annulent mais on a hâte de remonter sur scène. On compose les morceaux pour les joue sur scène. On a besoin de la magie de la scène.

Julien: On veut montrer ces passages un peu plus ambiants en live. On travaille beaucoup pour proposer cette facette de notre musique en live.

Medhi: Les annulations restent frustrantes mais ça va ve repartir et on a hâte!

Victor: Merci à vous pour vos réponses et à très vite dans une salle de concert!

Medhi; Merci à toi !

Julien : Merci beaucoup à toi !

 

Tracklist A Loner par Hangman’s Chair (Nuclear Blast)

1. An Ode To Breakdown (6:41)
2. Cold & Distant (5:09)
3. Who Wants to Die Old (6:06)
4. Storm Resounds (5:15)
5. Supreme (7:00)
6. Pariah and The Plague (4:00)
7. Loner (4:31)
8. Second Wind (4:04)
9. A Thousand Miles Away (9:16)

 

 

Merci à Roger et Replica Promotion pour l’opportunité et à Julien et Medhi pour leur disponibilité.

 

 

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