En l’espace de quelques années, Ashen s’est imposé comme l’un des nouveaux visages les plus prometteurs de la scène metal française. Originaire de Paris, le groupe a bâti sa réputation grâce à une énergie live contagieuse et une identité sonore marquée par un équilibre subtil entre violence frontale et moments de vulnérabilité. Leur premier album, Chimera, paraît le 12 septembre 2025 via Out Of Line Music et marque un tournant : Ashen passe du statut de jeune espoir à celui de formation majeure qui entend inscrire sa marque durablement.
Ashen s’attaque à des thématiques introspectives et sombres : trauma, anxiété, conflits intérieurs et quête identitaire. En douze titres, le groupe explore la dualité entre la force brute et la fragilité, entre rage et apaisement, tout en soignant ses textures et ses transitions. Résultat : un album à la fois viscéral et immersif, qui s’écoute comme une traversée émotionnelle complète.
You Were Always Here
You Were Always Here ouvre l’album dans une atmosphère contemplative. Ce titre d’introduction joue le rôle de portail, comme une confession intime qui installe l’ambiance avant la tempête. Il aborde la persistance des souvenirs et le poids de la mémoire.
Meet Again
Avec Meet Again, la tension monte. On sent Ashen jouer avec l’attente : les guitares grimpent, la voix se fait plus appuyée, le morceau dessine un premier crescendo qui annonce que Chimera n’aura rien de linéaire. Les paroles parlent de retrouvailles avec soi-même, parfois douloureuses.
Chimera
Chimera, le titre éponyme, cristallise le concept central de l’album : un soi fragmenté, multiple, en perpétuel conflit. Musicalement, c’est l’un des sommets du disque, où la lourdeur des riffs et la dynamique vocale se mettent au service d’une intensité dramatique palpable. Ashen y affirme sa vision. Le texte évoque la lutte contre ses propres démons intérieurs.
Crystal Tears
Crystal Tears, déjà dévoilé en single, alterne passages mélodiques et sections plus dures. C’est un titre accessible et poignant, porté par une ligne vocale qui accroche immédiatement. L’équilibre entre émotion et puissance y est particulièrement réussi. Il traite de la douleur émotionnelle et de la fragilité derrière les apparences.
Oblivion
Oblivion plonge plus loin dans la noirceur. Les guitares s’épaississent, la rythmique se fait écrasante. On y retrouve un Ashen plus brutal, qui joue la carte de la densité et de l’impact sonore. Le morceau parle de l’oubli comme échappatoire et de la peur du néant.
Chimera’s Theme
Avec Chimera’s Theme, on respire. Cet interlude instrumental a quelque chose de cinématographique. Il permet de souffler tout en consolidant l’identité conceptuelle de l’album. On devine que chaque respiration est calculée pour renforcer la narration. On y perçoit une réflexion sur la multiplicité de l’être.
Cover Me Red
Cover Me Red relance la machine. Probablement l’un des morceaux les plus percutants du disque, il marie refrains clairs et growls puissants. Le contraste est saisissant, et l’effet cathartique indéniable. Ce morceau évoque la rage qui envahit et la nécessité de s’y confronter.
Altering
Altering poursuit ce jeu des contrastes. Entre riffs tendus et passages plus aérés, le morceau semble incarner le processus de mutation évoqué dans son titre. C’est une transition efficace qui maintient l’attention sans rupture brutale. Il explore la transformation de soi, douloureuse mais inévitable.
Desire
Desire, autre single, se distingue par son côté accrocheur, envoutant. Plus immédiat, porté par un refrain fort, il s’ouvre à un public plus large sans sacrifier l’identité d’Ashen. C’est un morceau classique de leur setlist. Le texte aborde la soif de vivre, entre passion et frustration.
Sacrifice
Avec Sacrifice, le groupe s’autorise une envolée plus lyrique. La charge émotionnelle y est forte, presque théâtrale. C’est un morceau qui divise : certains le trouveront grandiloquent, d’autres apprécieront son intensité dramatique. Il questionne ce qu’on est prêt à abandonner pour survivre ou avancer.
Clone of a Clone
Clone of a Clone explore l’idée de perte d’identité et de répétition. Musicalement, il s’agit d’un des morceaux les plus introspectifs, où la lourdeur instrumentale se fait le miroir de la thématique. Le texte interroge la notion d’authenticité dans un monde qui copie sans cesse.
Living in Reverse
Enfin, Living in Reverse conclut l’album sur une note plus réfléchie. Après les tempêtes précédentes, ce dernier titre fonctionne comme une réconciliation fragile. On y sent une volonté d’apaisement, voire une lueur d’espoir. Les paroles évoquent l’idée de réécrire sa trajectoire malgré les blessures.
Avec Chimera, Ashen réussit le pari d’un premier album ambitieux et cohérent. La production claire et ample laisse respirer les guitares, la voix et les interludes cinématiques. L’équilibre entre rage et mélodie, tension et relâchement fonctionne avec efficacité.
J’ai une petite pensée pour toutes ces personnes qui ne croyaient pas en Ashen hier et qui le portent soudain au cœur depuis que les projecteurs médiatiques se sont braqués sur eux en 2024. Comme quoi, il suffit souvent que ça brille pour que tout devienne “intéressant”. Vous êtes des boss, et ça depuis le début !
Chimera s’impose donc comme un premier jet puissant, qui positionne Ashen parmi les groupes français à suivre de très près.
Tracklist:
You were always here
Meet Again
Chimera
Crystal Tears
Oblivion
Chimera’s Theme
Cover Me Red
Altering
Desire
Sacrifice
Clone of a Clone
Living in Reverse
Retrouvez Ashen en concert en France :
19 Septembre – Le Molotov, Marseille
20 Septembre – Rock n’Eat, Lyon
24 Septembre – Le Rex, Toulouse
25 Septembre – Sortie 13, Pessac
26 Septembre – Le Ferrailleur, Nantes
9 Octobre – La Bulle Café, Lille
10 Octobre – La Maroquinerie, Paris
18 Octobre – Le Chaudron, Le Mée-sur-Seine
29 Novembre – Rock en Tête, Montendre
