Amenra a sorti son nouvel album De Doorn via le label Relapse Records il y’a quelques temps déjà. Et cet album est un véritable bijou! Pour les novices, le groupe Flamand officie dans un style Sludge/Post-Metal mélancolique à souhait. Chacun de leurs albums est considéré comme un rituel et De Doorn (L’Epine) ne déroge pas à la règle puisqu’il a été réalisé dans le cadre d’une performance au Musée d’Art Contemporain de Gand en Belgique.
Ce nouvel opus clôt la saga des Mass (I à VI) pour en démarrer une toute nouvelle qui est également riche de changements pour le groupe (nouveau line-up, nouveau label) et petite nouveauté également pour le contenu lyrique de l’album : celui-ci est intégralement interprété en flamand et c’est une première pour le groupe en vingt-deux ans de carrière.
Le morceau d’ouverture Ogentroost est une longue introduction avec quelques paroles en flamand avant une explosion de riffs et de cris effectués par le frontman Colin H. Van Eeckhout très vite rejoint par la voix presque fantomatique de Caro Tanghe du groupe Oathbreaker (membre de la Church Of Ra, un collectif d’artistes flamands crée par Amenra avec entre autre Wiegedood) qui est ici créditée comme membre de Amenra. Le morceau repose presque uniquement sur les quelques accords de guitare d’abord très minimalistes du début de la composition, puis qui deviennent saturés mais cette ligne de guitare me ferait presque penser à une pulsation cardiaque avant cette explosion qui retourne les tripes et cette voix hyper torturée. Du grand Amenra le tout placé en 10 minutes (oubliez ici les morceaux courts!).Le morceau ralentit dans les dernières minutes pour retourner sur un style plus Doom pour un résultat opressant à souhait!
De Dood In Bloei est un morceau très aérien où les voix de la chanteuse et de Colin se répondent parfaitement sur un fond de nappe de claviers qui mettent en valeur la langue flamande. Le troisième titre De Evenmens est très similaire au premier dans sa construction tout en gardant un côté très ambient qui permettent de déployer des ambiances plus empruntes de souffrance, la large palette des deux vocalistes est ici encore largement exploitée notamment le côté psalmodié utilisé par le vocaliste est ici très bien mis en valeur mais également les cris de la chanteuse à son paroxysme sur le final de ce titre. Het Gloren, l’avant-dernier titre met encore une fois à l’honneur les cris parfaitement superposés des deux vocalistes qui subliment réellement l’oeuvre avant de clore ce nouvel album par Voor Immer qui se compose de deux parties bien distinctes, la première qui ressemblerait presque à une confession du frontman sur fond de guitare acoustique mélancolique à souhait et quand à la deuxième partie…c’est l’explosion finale où on a l’impression que Colin libère toute sa souffrance dans ses cris une dernière fois sur des riffs très lourds. Voor Immer pourrait presque être vu comme le calme après la tempête de toutes ses compositions déchaînées, ce titre est plus doux, Amenra semble avoir apaisé sa souffrance mais reste profondément ancré dans la tristesse.
Chaque album d’Amenra est une expérience à part entière mais également un vrai voyage dans les abîmes de la souffrance. De Doorn n’échappe pas à la règle, ce septième album est une nouvelle oeuvre d’art dans la discographie des Flamands maintenant accompagnés d’une nouvelle voix qui apporte encore plus d’émotions à leurs titres. Une belle nouvelle ère torturée à suivre et à retrouver en live prochainement!
Tracklist :
01. Ogentroost
02. De Dood In Bloei
03. De Evenmens
04. Het Gloren
05. Voor Immer
