Live-report Nasty – Le Glazart plongé dans le chaos [FR/EN]

[VERSION FRANÇAISE]

Le 10 octobre dernier, le Glazart à Paris accueillait une affiche qui sentait la poudre : Nasty, Dagger Threat, Missing Link et Dogbite réunis sous la bannière Rage Tour. Initialement, la tournée devait compter God’s Hate, mais leur retrait a ouvert la porte à Dogbite, fraîchement arrivé sur la route, et quel bon choix ! Le line-up a conservé toute sa puissance, offrant à Paris une soirée aussi violente que fédératrice.

Dogbite

Les Anglais de Dogbite ouvrent la soirée, et dès leur entrée en scène, le ton est donné. Une frontwoman charismatique déboule micro en main, pleine d’énergie, et accroche immédiatement le public. Entre deux rugissements, elle lâche quelques mots en français, accent délicieux inclus, qui déclenchent des rires et des cris d’encouragement dans la fosse.

Sur scène, le groupe respire la complicité : ça joue, ça rit, ça se charrie. Mention spéciale à ce moment surréaliste où le bassiste dérègle volontairement la guitare de son collègue pendant qu’il accorde, avant que tout le monde éclate de rire. L’ambiance est bon enfant mais le son, lui, est massif. Le bassiste s’amuse à faire trembler la salle en réclamant sans cesse plus de basses, et le public suit le mouvement avec enthousiasme.

Une ouverture parfaite, pleine d’énergie et de bonne humeur la salle est déjà conquise.

Dagger Threat 

Place ensuite à Dagger Threat, venus d’Allemagne et fraîchement portés par la sortie de leur single 404. Leur son ? Tranchant, lourd, précis. Les musiciens sont heureux d’être là et lâchent des grands sourires, c’est communicatif, ça plaît.

Sur scène, les musiciens déroulent une démonstration de force : riffs massifs, voix abrasives, transitions chirurgicales. Le public entre instantanément dans la danse, et la fosse commence à bouillir.

Ce qui frappe surtout, c’est leur présence scénique impeccable et leur attitude ultra accessible : des gars simples, gentils, et toujours partants pour échanger hors scène. Ce mélange de rigueur et de chaleur humaine en fait une des prestations les plus marquantes de la soirée.

Missing Link

Avec Missing Link, l’ambiance monte encore d’un cran. Dès les premières notes, le Glazart se transforme en champ de bataille. Les riffs claquent, la batterie martèle, et la fosse se déchaîne. On sent une énergie, presque animale, qui traverse la salle et pousse chacun à se défouler sans retenue.

Il devient vite risqué de rester trop près de la scène : entre les moshs, les slams et les corps projetés dans tous les sens, chaque espace libre disparaît en quelques secondes. L’adrénaline prend le dessus, la sueur coule, et la tension est palpable.

La prestation est sauvage, intense et fédératrice, à l’image du hardcore le plus sincère : celui qui se vit au contact des autres, dans le chaos, les cris et la solidarité implicite d’un public qui partage la même rage.

Nasty

Quand Nasty monte sur scène, plus personne ne tient en place. Les Belges, vétérans de la scène beatdown européenne, confirment qu’ils n’ont rien perdu de leur force. Dès les premières notes, le Glazart explose littéralement.

Le groupe joue dans une semi-obscurité presque totale, au point que le chanteur finit par lancer : « Mettez un peu de lumière, on n’y voit que dalle ! ». Et il faut bien l’admettre : le son est impeccable, massif sans être brouillon, parfaitement équilibré, mais les lumières sont catastrophiques. Heureusement, une fois un peu de clarté retrouvée, la tension grimpe encore d’un cran.

La fosse devient un maelström : slams, crowd surf, mosh, cris, rires, le chaos à son plus beau. Après les avoir vus sur une grande scène à l’Impericon Festival 2024, les retrouver dans une salle plus intime fait tout son sens : on retrouve la proximité, la sueur, et cette intensité viscérale qui manque parfois aux gros festivals pour le milieu du hardcore.

Le set, un peu court, laisse un goût de trop peu, mais la claque est bien là.

Malgré des lumières ratées du début à la fin, le reste de la soirée frôle la perfection. Le son était propre, chaque groupe a livré une performance authentique et sans filtre, et le public a répondu présent jusqu’au dernier riff.

Cette date au Glazart restera comme une belle démonstration de ce que la scène hardcore européenne sait faire de mieux : des shows sincères, des artistes proches de leur public et une énergie collective qui te colle des frissons.

Entre la bonne humeur communicative de Dogbite, la puissance rigoureuse de Dagger Threat, la folie contagieuse de Missing Link et la déferlante Nasty, c’était tout simplement une soirée à vivre, pas juste à écouter.

[ENGLISH VERSION]

Last October 10th, Glazart hosted a lineup that promised pure fire: Nasty, Dagger Threat, Missing Link, and Dogbite, all under the Rage Tour banner. Initially, the tour was supposed to include God’s Hate, but their withdrawal made room for Dogbite — and what a great addition that turned out to be. The lineup kept all its power, offering Paris a night that was both brutal and unifying

Dogbite

The English band Dogbite kicked off the night, and from the moment they hit the stage, the tone was set. Their charismatic frontwoman stormed in, mic in hand, radiating energy and instantly captivating the crowd. Between two growls, she threw in a few words in French — charming accent included — which sparked laughter and cheers from the pit.

On stage, the chemistry was obvious: they played, joked, and teased each other constantly. One surreal highlight was when the bassist deliberately messed with the guitarist’s tuning mid-set, leading to a burst of laughter from everyone. The vibe was lighthearted, but the sound was anything but — thick, heavy, and full-bodied. The bassist kept asking for more low end, and the crowd gladly obliged.

A perfect opener: full of energy, good humor, and pure connection with the audience.

Dagger Threat

Next up was Dagger Threat from Germany, freshly backed by the release of their single 404. Their sound? Sharp, heavy, and surgical. The band members were clearly stoked to be there — all smiles, all heart — and that enthusiasm spread instantly through the venue.

On stage, it was a full-on show of strength: massive riffs, abrasive vocals, and flawless transitions. The pit came alive right away, and the energy started to boil.

What really stood out was their stage presence — intense yet approachable. They’re the kind of band that’ll crush it live and still hang out with fans afterward. That mix of discipline and warmth made their set one of the most memorable of the night.

Missing Link

Then came Missing Link, and the atmosphere went completely off the rails. From the very first notes, Glazart turned into a war zone. Riffs hit like punches, drums pounded mercilessly, and the crowd went feral. You could feel an almost animal energy flooding the room, pushing everyone to let go completely.

Standing too close to the stage quickly became risky — between moshing, stage dives, and bodies flying everywhere, any free space disappeared in seconds. Adrenaline took over, sweat poured, and the tension was electric.

Their performance was raw, intense, and communal — everything hardcore should be: lived in chaos, screams, and the unspoken bond of a crowd united by shared rage.

Nasty

When Nasty hit the stage, it was pure madness. The Belgian veterans of the European beatdown scene proved once again they’ve lost none of their power. From the very first notes, Glazart literally exploded.

The band played in near-total darkness, to the point where the singer had to shout, “Put some light on, we can’t see a damn thing!” And he wasn’t wrong — the lighting was a disaster. Luckily, the sound made up for it: massive yet crystal-clear, perfectly balanced. Once the lights were fixed a bit, the tension ramped up even higher.

The pit turned into a maelstrom — slams, crowd surfing, moshing, screaming, laughing — beautiful chaos in motion. Having seen them back on the huge stage of Impericon Festival 2024, seeing them in a smaller, sweat-soaked venue made perfect sense. It brought back that raw, visceral energy and closeness that big festivals sometimes lack in the hardcore world.

The set felt a little short, but the impact was undeniable — it hit hard and left everyone wanting more.

Despite the lighting mishaps, the rest of the night was nearly flawless. The sound was clean, each band delivered a raw and honest performance, and the crowd stayed wild until the final note.

This Glazart show will be remembered as a perfect showcase of what European hardcore does best: authentic performances, real connection, and a collective energy that gives you goosebumps.

Between Dogbite’s contagious positivity, Dagger Threat’s disciplined power, Missing Link’s unhinged fury, and Nasty’s reigning chaos — it wasn’t just a show to hear, it was one to live.

Marion Tapia
Marion Tapia
31 ans. Chercheuse de talent 🫶 Passionnée par la propulsion des scènes émergente et de la collaboration avec les label et asso locale!

Latest articles

Related articles

Leave a reply

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici