[VERSION FRANÇAISE]
Le 26 septembre marque un tournant pour From Fall To Spring : avec Entry Wounds, sorti chez Arising Empire, le sextet allemand franchit une étape décisive dans sa trajectoire. Après une série de singles percutants, le groupe livre un album pensé comme une traversée intérieure, entre cicatrices émotionnelles, quête de résilience et confrontation avec nos propres démons. Leur signature hybride s’y affirme pleinement : un mélange de metalcore, d’alternatif et d’influences modernes teintées d’électro et de hip-hop, porté par une atmosphère plus sombre et plus mature. Composé de Philip Wilhelm (chant), Lukas Wilhelm (guitare/chant), Sebastian Monzel (guitare), León Arend (basse), Simon Triem (clavier) et Benedikt Veith (batterie), le groupe a tous les atouts pour séduire les amateurs de sonorités hybrides et puissantes.
Loin de se contenter d’un alignement de morceaux, le groupe imagine une véritable progression narrative. Chaque titre agit comme une pièce d’un puzzle émotionnel, où douleur, rébellion et renaissance s’enchaînent. Entry Wounds ne raconte pas seulement une histoire : il plonge l’auditeur dans un système où les failles deviennent des forces, et où l’humain tente de garder le contrôle face à la machine.
Init
Init ouvre l’album comme une porte d’entrée inquiétante, presque cinématographique. Cette introduction installe une tension sourde, portée par des nappes électroniques et une montée progressive, annonçant clairement que l’on entre dans un univers conceptuel où rien ne sera laissé au hasard.
Chasing The High
Avec Chasing The High, les choses sérieuses commencent. C’est l’un des morceaux les plus immédiats du disque, combinant un refrain massif et une alternance entre puissance et fragilité. Le texte évoque cette quête insatiable d’un état euphorique, presque une addiction émotionnelle. Derrière cette énergie contagieuse se cache une réflexion sur la fuite en avant et le besoin de combler un vide intérieur.
Cast Away
Cast Away joue davantage sur la mélancolie et l’idée d’isolement. La guitare acoustique lance la mélodie avant de laisser place à la puissance de l’amplification. Un dialogue lourd s’installe avec des passages plus aériens, traduisant l’impression d’être rejeté ou de s’éloigner volontairement d’un monde trop oppressant. La dualité vocale de Philip et Lukas accentue cette lutte entre colère et désespoir.
Blood
Le ton se durcit avec Blood, un titre viscéral qui met en avant le côté le plus brutal du groupe. Ici, le sang devient métaphore d’un sacrifice, d’un trop-plein que l’on ne peut plus contenir. Musicalement, on oscille entre des couplets tranchants et un refrain cathartique qui prend toute sa dimension sur scène.
Control
Control poursuit ce fil en s’attaquant à la difficulté de garder la maîtrise de soi dans un monde qui semble constamment vouloir nous happer. Le jeu rythmique appuyé et les effets électroniques renforcent cette impression de perte de repères, jusqu’à un refrain libérateur où la voix s’élève comme une arme de résistance. C’est un titre que j’apprécie particulièrement pour sa vibe et ses parties rappées.
Pieces
Avec Pieces, l’album se fait plus introspectif. Le texte parle des morceaux de soi qu’on tente de recoller après des épreuves, et la musique reflète cette fragilité par des passages suspendus, plus doux, qui contrastent avec des relances instrumentales puissantes. Là encore ça rap et ça fonctionne parfaitement avec le morceau. C’est l’un des titres les plus émotionnels et nuancés de l’album.
Come Alive
Come Alive marque un retour à une énergie plus lumineuse dans ces textes, mais plus sombre dans son ambiance. Le morceau évoque le fait de se relever, de retrouver un souffle vital après la traversée des ténèbres. C’est un titre pensé pour galvaniser, avec un refrain fédérateur et des arrangements plus expansifs qui lui donnent un côté hymne.
Take The Pain Away
Le virage dramatique revient avec Take The Pain Away, morceau à la fois plein de rage et de vulnérabilité. Les paroles évoquent ce besoin presque désespéré de voir disparaître la douleur, qu’elle soit physique ou mentale. Les guitares saturées et les voix alternées traduisent parfaitement cette tension entre le cri et la prière.
I Won’t Back Down
I Won’t Back Down se présente comme l’hymne de résilience de l’album. Plus direct, plus accrocheur, il affirme la volonté de ne pas céder, même quand tout semble s’écrouler. Le refrain taillé pour les concerts en fait un futur incontournable de leur setlist, tant l’énergie déployée donne envie de lever le poing.
Simulation.exe
Enfin, Simulation.exe conclut l’album en revenant au concept initial : l’humain face au système, la frontière entre réel et virtuel. Les textures électroniques, associées à un dernier éclat instrumental, ferment la boucle en laissant une impression d’inachevé volontaire, comme si l’histoire devait se poursuivre au-delà du disque.
From Fall To Spring signe avec Entry Wounds un album à la fois puissant et sincère, où chaque morceau trouve sa place dans une construction globale. Le groupe réussit à conjuguer mélodies accrocheuses, lourdeur instrumentale et thématiques universelles autour de la douleur, du contrôle et de la résilience. Si certains y verront une production très calibrée, il est difficile de nier la force émotionnelle et la cohérence du projet. Plus qu’un simple disque, Entry Wounds s’impose comme une étape charnière dans la carrière du groupe, et confirme qu’il faudra désormais compter sur eux dans la scène alternative moderne.
Tracklist
Init
Chasing The High
Cast Away
Blood
Control
Pieces
Come Alive
Take The Pain Away
I Won’t Back Down
Simulation.exe
[ENGLISH VERSION]
September 26th marks a turning point for From Fall To Spring: with Entry Wounds, released via Arising Empire, the German sextet takes a decisive step in their trajectory. After a string of hard-hitting singles, the band delivers an album conceived as an inner journey, exploring emotional scars, the search for resilience, and the confrontation with our own demons. Their hybrid signature sound fully comes into its own here: a blend of metalcore, alternative rock, and modern influences infused with electro and hip-hop, carried by a darker and more mature atmosphere. Featuring Philip Wilhelm (vocals), Lukas Wilhelm (guitar/vocals), Sebastian Monzel (guitar), León Arend (bass), Simon Triem (keys) and Benedikt Veith (drums), the band has all the ingredients to win over fans of hybrid and powerful sounds.
Far from being just a collection of tracks, the album unfolds as a true narrative progression. Each song feels like a piece of an emotional puzzle, where pain, rebellion, and rebirth follow one another. Entry Wounds doesn’t just tell a story: it immerses the listener in a system where flaws become strengths, and where humanity struggles to maintain control against the machine.
Init
Init opens the record like an ominous gateway, almost cinematic in scope. Layers of electronics and a slow build set the tone, making it clear that we’re entering a conceptual universe where nothing is left to chance.
Chasing The High
With Chasing The High, the album really kicks off. It’s one of the most immediate tracks, built on a massive chorus and an interplay between raw power and fragility. The lyrics explore an insatiable chase for euphoria, almost like an emotional addiction. Beneath the contagious energy lies a reflection on escapism and the need to fill an inner void.
Cast Away
Cast Away leans more into melancholy and isolation. An acoustic guitar sets the melody before making way for amplified force. Heavy riffs clash with airy passages, mirroring the sense of rejection or deliberate withdrawal from an overwhelming world. The dual vocals of Philip and Lukas heighten the struggle between anger and despair.
Blood
The tone hardens with Blood, one of the record’s most visceral cuts. Here, blood becomes a metaphor for sacrifice, for an overflow that can no longer be contained. Musically, it shifts between sharp verses and a cathartic chorus, a song that fully comes alive on stage.
Control
Control follows the same thread, tackling the difficulty of keeping hold of oneself in a world constantly trying to pull you under. Pounding rhythms and electronic effects amplify the feeling of disorientation, leading to a liberating chorus where the voice rises as a weapon of resistance. It’s a track I particularly enjoy for its vibe and its rap-inspired sections.
Pieces
With Pieces, the record turns more introspective. The lyrics speak of trying to put oneself back together after hardship, while the music mirrors this fragility with suspended passages contrasted by powerful instrumental surges. The rap elements fit naturally here, making it one of the album’s most emotional and nuanced tracks.
Come Alive
Come Alive brings back a sense of brightness in the lyrics, though it’s paired with a darker sonic palette. The track is about rising up, reclaiming life after walking through the shadows. Built as an anthem, it thrives on a unifying chorus and expansive arrangements that give it stadium-ready power.
Take The Pain Away
The dramatic turn continues with Take The Pain Away, a song full of both rage and vulnerability. The lyrics voice a near-desperate need to make the pain disappear, whether physical or mental. Saturated guitars and alternating vocal tones perfectly capture the tension between a scream and a prayer.
I Won’t Back Down
I Won’t Back Down stands as the album’s anthem of resilience. More straightforward and gripping, it asserts the will to never surrender, even when everything seems to collapse. With its live-ready chorus, this track is destined to become a future staple of their setlist, its energy begging for fists in the air.
Simulation.exe
Finally, Simulation.exe closes the record by circling back to the initial concept: humanity facing the system, the thin line between reality and virtuality. Electronic textures, paired with one last instrumental surge, bring the loop to a close while leaving a deliberate sense of incompleteness—almost as if the story were meant to continue beyond the album.
With Entry Wounds, From Fall To Spring deliver an album that is both powerful and heartfelt, where each track finds its place within a larger construction. The band succeeds in balancing catchy melodies, instrumental heaviness, and universal themes of pain, control, and resilience. While some may see the production as overly polished, it’s hard to deny the emotional weight and coherence of the project. More than just a record, Entry Wounds stands as a pivotal moment in the band’s career, confirming that they are now a force to be reckoned with in the modern alternative scene.
