Journal de bord de l’Xtreme Fest – Jour 4

Jour 4 (ressenti 94) 

On se lève difficilement, on écarte les fringues en bordel et les cadavres de bières en sortant de la tente, on essaye d’ouvrir les yeux, de tendre les jambes, on découvre des bleus dans des endroits insoupçonnés, on se félicite de ne toujours pas avoir de torticolis, on se demande si on mange du sucré ou du salé ou du café, on se dit qu’on dormira quand on sera mort, on puise dans nos dernières réserves d’énergie pour se préparer pour Jodie Faster et Krav Boca au camping. 

La rumeur montait depuis la veille, partout on entendait « apparemment Krav Boca ils vont détruire la X-cage avec une meuleuse », « tu le crois toi ?! Une meuleuse, une vraie, qui fait des étincelles » , « mec ça va être le zbeul tu peux pas louper ça !». 

La foule s’est donc pressée autour de la cage métallique qui parait tout à coup bien petite. Un agent de la sécurité à même été dépêché pour l’occasion. La tension est palpable. 

Jodie Faster ouvre le bal avec leur hardcore vitesse 100 totalement adéquat à un réveil en douceur. Deuxième claque pour moi, j’ai adoré leur énergie, leur attitude, j’achète (comme on dit dans Danse Avec Les Stars) ! 

Puis arrivent les tant attendus justiciers masqués de la ville rose, accompagnés de leur hybride homme-fétiche-animal-pyromane-plaque d’acier à ses heures perdues (il s’est littéralement scié le ventre à la meuleuse électrique pendant le set donc +20 points pour le show). Ils enchaînent leurs raps bilingues franco-grec, rameutant de plus en plus de monde venu voir la chute de la dame de fer (je m’emballe là non ?). Un plaque tombe, une porte s’ouvre, puis deux, puis trois, il ne reste bientôt plus que les poteaux de la x-cage, une belle métaphore pour Krav Boca qui fait tomber toutes les frontières. On finit cette matinée aux fumigènes et à l’extincteur, sur une reprise de « Salut à toi » en franco-grec, c’est beau, c’est bien, c’est zguen. 

Soleil, 60° qui te tape sur le crâne, 12 litres de bière que t’accumule depuis 3 jours et demi, sans compter qu’étant donné qu’il fait chaud, t’as pas faim mais par contre t’as soif. Bon autant vous dire que la photographe a tourné de l’œil au bout de 15 min de show et a dû aller se mettre les pieds en l’air dans la tente (fun l’hypoglycémie). Heureusement, j’avais des miel pops ! (Non sponsorisé par la marque). Du coup j’ai loupé la meuleuse et la boucherie. Bref tout ce que j’aime.

On termine notre nuit sous les tonnelles de la plage, on parfait notre bronzage, on se fend la poire devant le spectacle motocycliste clownesque des Demi-frères Grumaux qui ont bien failli détruire la vitrine du resto de la plage, on profite des derniers instant du festival. On serait même un peu triste en faisant la queue pour la dernière fois aux douches. 

L’après-midi s’embellit quand on nous annonce l’interview de Moscow Death Brigade (ici) et on sort à temps pour aller voir Birds In Row. On m’a vanté les louanges de ce groupe pendant tout le festival et je ne suis pas déçue. Leur plan de scène avec la batterie devant au milieu me tape dans l’oeil et je me fait bercer par leur mélodie punk. Et puis ça fait du bien de trouver un public dont le but n’est pas de tourner en rond en se poussant mais plutôt d’apprécier le set d’un groupe de A à Z avec une oreille attentive.

 

Petite anecdote, que Léa n’a pas mentionnée, c’est que l’interview de Moscow normalement annoncée pour la soirée a été avancée d’environ… 4h. Panique à bord.

Mise en contexte : Il est 16h, Léa est déjà rentrée se préparer et prendre une douche, je me prélasse sur la plage jusqu’au moment ou ça me pète à la tête, j’en ai marre je rentre. Je prends tranquillement le télésiège pour remonter et là. Je reçois un message de Vincent (chargé de Presse pour Pollux Asso) « 16h35: L’interview de Moscow à lieu plus tôt, d’ici 30min ». « D’accord, merci Vincent ». Et là. Tu te décompose. T’es en maillot, en tongs, les fesses trempées, les cheveux pleins de sable, bien entendu t’as pas de fringue sur toi hein juste ta serviette et ton sac à dos. HEUREUSEMENT j’avais l’appareil photo. « Allo Léa, t’as vu le message? oui c’est la m*%§# bon va y prends moi ça et ça ,on se retrouve à l’espace Presse ». Un dimanche reposant on a dit ?  Bon malgré tout ça c’est super bien passé, Léa a géré le coup en expliquant la situation. Love Love!

On se sustente d’un super burger en admirant Guerilla Poubelle sur la scène extérieure. Guerilla que je voudrais remercier de faire passer des messages de positivité, d’acceptation, de tolérance sur un festival comme l’Xtreme, car oui en 2019 c’est toujours important (coeur avec les doigts).  

Maintenant on arrête de déconner et on commence à s’étirer. On chauffe nos quadriceps, on flex, on s’hydrate, on s’apprête, on fait ses lacets (et on sait compter deux par deux), bref on attends Moscow Death Brigade de pied ferme. A peine arrivés et déjà acclamés les crocos de Moscou on prit nos derniers kilojoules d’énergie, nos dernier millilitres de sueur, nos derniers bleus. Ce set à été un peu flou pour ma part car j’ai du dire adieu à mes lunettes dans le pit. Mais mon audition en revanche se souvient très bien des raps scandés par la foule, et des bases posées par le groupe: « No racism, No sexism, No homophobia, No oppression », j’ai le droit de re-dire qu’on est bien à l’Xtreme fest ? 

Bon là, je rigole plus. Mes biens aimés Moscow Death Brigade, ceux pour qui j’étais présente à ce festival (malgré tout mon amour pour les autres groupes présents à cette édition). Lettre d’amour ouverte. Votre show était mille fois au dessus de mes espérances, je vous ai bombardé de photo tout en sautant et chantant comme si ma vie en dépendait. J’étais la seule nana et la plus petite derrière les crashs barrières mais je vous assure que j’étais aussi la plus présente ! Vous êtes en cohésion avec le public, merci aux régisseurs son et lumière. Merci à vous 3, à votre lutte pour la tolérance. Vous avez mit le Zguen en feu. On se revoit très vite !

Shame n°3 de cette épopée musicale: j’ai loupé Not On Tour. Il fallait que je répare mes binocles avec du scotch d’électricien version mauvais remake d’Harry Potter. Oui, le seum est palpable. 

Pour ma part, j’étais simplement épuisée et déshydratée et mon estomac m’engueulait car trop d’énergie dépensée en peu de temps après la déferlante Moscovite. Un repos bien mérité avant la suite qui promettait de bien envoyer.

Et là c’est le drame. On débarque sur Lionheart dans la Family Stage qui selon les dires de Marcdu64 sur Facebook avait un son pourri. Je vous ai déjà parlé de mon oreille musicale donc pour le jugement dernier de l’ingé son je passerais mon tour. J’ai trouvé ce set plutôt sympa, le groupe à l’air de prendre son pied et je crois qu’on a tous bien compris qu’ils venaient de Californie. Le message est passé c’est l’important non ? 

Trop concentrée sur les photos, le son ne m’a absolument pas choquée mais de nombreux fans ont été effectivement déçu.es. C’est pas de leur faute mais ce que j’ai vu c’est que le show, lui, était de qualité. Comme dit Léa ils ont pris plaisir sur scène (ou alors ils font super bien semblant!), le batteur a laissé une partie de sa vie sur les fûts, on a kiffé, c’est l’essentiel.

Pour que vous puissiez me lyncher correctement en commentaire je vous donne donc un shame n°4: non je n’ai pas vu Propagandhi et Madball pour cause de débriefing/brainstorming/mot compliqué en anglais pour essayer de vous perdre mais surtout pour cause de dodo parce que c’est Bibi qui conduisait le bolide pour rentrer à l’aube. 

Bon pour ma part j’ai pas vu grand chose de Propaghandi, au bout d’une intro et deux chansons nous avons dû quitter le devant de la scène, où normalement pour certains groupes nous pouvons rester le temps du set ou de trois chansons. (Depuis quand l’intro compte comme une chanson?!). C’est la question qu’on s’est tous posés entre reporters. Du peu que j’ai vu, j’ai vraiment profité, je ne connaissais pas ce groupe, mais j’ai adoré l’énergie de leur musique et ce qu’ils dégagent sur scène, le jeu de lumière était vraiment cool.

On arrive à la Family Stage en avance pour le set de Madball, tous aigris, à faire des vannes pour deviner au bout de combien de temps on va se faire mettre dehors cette fois. Le show commence la foule se déchaine, les espagnols savent mettre l’ambiance. Mais bon, a peine le temps de chauffer mes phalanges qu’ effectivement, « trois chansons » plus tard, me voilà à dire aurevoir et à l’année prochaine à la crash zone. Je rentre me coucher, c’est pas le tout mais demain matin il faut rentrer!

C’est donc le cœur lourd que je suis allée me coucher, la tête remplie de beaux souvenirs, en pensant aux copaings qui étaient là, à ceux et celles croisé.es entre deux shows, à ceux et celles qui manquaient cruellement à l’appel, aux nouvelles têtes rencontrées ici, avec un seul mot à mettre sur tout ça: MERCI <3 

Je vais faire un peu écho à ce que dit Léa, mais pour cette première édition et en tant que « presse » en plus, ce fut une expérience incroyable. Du Jeudi 15h au Lundi matin 8h, il ne s’est pas passé un moment avec un nuage à l’horizon. A l’image du soleil qui m’a tapé sur le crâne tout au long du festival, tout était rayonnant. Le site était magnifique, l’organisation et les organisateurs et organisatrices fantastiques, les bénévoles disponibles et bienveillant.es, les groupes ont tous été géniaux, et surtout, les festivalier.es ont été au top. Car ce qui fait un bon festival, ce sont des festivalier.es, heureux.ses, qui partagent la même passion et qui se respectent les un.es et les autres. J’ai également fait des rencontres que je garderais auprès de moi, Big Up !

(Ça va être compliqué de faire un campement de 15 tentes et 2 camions l’an prochain…)

Merci Pollux Asso, l’orga, les bénévoles (big up à la team de la communication),les groupes, sans qui tout ça n’existerait pas. Merci les copaings, le public, Cap Découverte, le soleil, nos parents, la prof de français de CM2 de Léa, bref merci vous, merci nous, c’était beau, c’était bien, c’était zguen.

Léa et Marion 

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