16 novembre 2025. La date a été bloquée dans bon nombre de calendrier comme l’un des événements musicaux de l’année à Paris. Et pour cause, Turnstile, véritable phénomène musical, symbolisé par cinq nominations aux prochains Grammy Awards, était de passage dans la capitale, pour la seule date française de sa tournée. Le groupe ne cesse de croitre et après avoir rempli l’Elysée Montmarte et l’Olympia, Turnstile s’attaquait cette fois au Zénith afin de présenter son tout nouvel album, Never Enough. Dans le cadre de cette tournée, les américains ont invité The Garden et High Vis.
La soirée commence donc avec High Vis et ce sont des visages familiers puisque les anglais ont, depuis leur formation, un lien assez privilégié avec Paris. Le groupe s’était d’ailleurs produit à deux pas du Zénith, au Trabendo, en début d’année pour défendre son dernier album. Aucun doute qu’une partie du public présent au Trabendo est là ce soir étant donné le nombre assez important de personnes chantant et régissant positivement à la musique de High Vis. Graham Sayle fait en tout cas tout pour emmener le public avec lui, en transmettant son énergie et sa prestance imposante, typique d’un frontman d’un groupe de hardcore. Pourtant, le groupe sait bien mêler à la fois ces influences hardcore à des sonorités plus post-punk et indie, mais ce n’est pas forcément ces éléments qui ressortent du live du soir, le groupe cherchant à surtout mettre en avant ses sonorités agressives. Le set se termine sur le toujours très touchant Trauma Bonds et conclue un show de 30 minutes qui aurait pu être plus long.
On retrouve The Garden pour la suite et l’ambiance va rapidement changer. Le duo arrive sur une scène très sombre et propose sa musique qui n’est pas non plus lumineuse. Le style du groupe est assez difficile à décrire et on sent bien que le public ne saisit pas totalement là où veulent en venir The Garden. D’autant plus que le groupe change de style au sein même du set et passe d’une sorte de post-punk avec guitare et batterie à un double chant sans instrument sur fond de musique électronique. L’incompréhension atteint même son paroxysme lorsque l’un des membres réalisera plusieurs pirouettes sur scène. Bref, l’idée n’est pas de dire que la performance du groupe était mauvaise, mais plutôt que le style proposé par The Garden était peut être un peu trop spécial pour être apprécié par un public néophyte.
L’attente se fait ressentir dans la salle avant l’arrivée du désormais plus célèbre groupe de hardcore. Turnstile arrive sur scène avec NEVER ENOUGH et l’ambiance sur le morceau veut déjà tout dire du spectacle auquel on va assister : les premières paroles sont scandées par la quasi totalité de l’audience et une fois la rythmique du morceau lancé, un énorme mouvement de foule s’en suit, emportant immédiatement la fosse dans une hystérie collective. Pourtant, ce premier morceau, qui ouvre également l’album du même nom, est loin d’être le plus énergique du répertoire du groupe. Cela traduit finalement le niveau d’excitation considérable du public pour ce groupe. Le groupe n’est donc pas vraiment là pour essayer de convaincre mais plutôt pour faire en sorte de transformer cet engouement en gigantesque fête inoubliable. Aucun problème pour les originaire de Baltimore qui sont appliqués et proposent des interprétations parfaites de leurs morceaux.
Côté scénographie, le groupe a troqué sa simple bannière multicolore au profit d’un écran qui permet de projeter plusieurs éléments, dont le fameux fond multicolore qu’on retrouvera plusieurs fois. A cet écran s’ajoute également plusieurs caméras qui retransmettent leurs captations sur le même écran. Une première caméra aérienne permet d’avoir des images assez impressionnantes de l’ambiance de la fosse vu du dessus. Et pour une vue plus immersive, des caméramans sont directement envoyés dans le pit pour filmer l’ambiance au plus proche. Ce choix parait moins judicieux puisque la majorité des captations sont finalement des personnes qui posent devant la caméra pour passer devant les écrans plutôt qu’une immersion dans l’ambiance de la fosse. Rien n’enlève cependant la magie de cette soirée, caractérisée par l’éclairage d’une boule à facettes lors du morceau SEEIN’ STARS. Avec cette disco-ball, le groupe assume pleinement ses influences pop et sa musique plus dansante. Et ça tombe bien car c’est justement cette alchimie que le groupe a su créer en mélangeant des styles a priori opposés et différents, qui fait de Turnstile un groupe incontournable et innovant aujourd’hui.
Ce sont principalement les morceaux issus de Glow On (2021) et de NEVER ENOUGH (2025) qui se succèdent et on sent que le public est d’ailleurs plus réceptif sur ces morceaux que sur les quelques morceaux plus anciens que le groupe a tout de même incorporé à son set. Alors que le set principal touche à sa fin et qu’on en a déjà pris plein les oreilles, le groupe a gardé trois morceaux pour son rappel, et pas des moindres: MYSTERY et BLACKOUT, deux des morceaux les plus iconiques de Glow On suivis de BIRDS, sûrement le morceau le plus marquant de NEVER ENOUGH. Dernières scènes d’extase dans le public, des dizaines de fans invités sur scène et un show qui se termine sur une très belle note.
Dans un Zénith plein et dans une ambiance comme on en voit rarement, Turnstile a assuré un concert à la hauteur de l’effervescence que le groupe connait depuis la sortie de NEVER ENOUGH. L’engouement autour du groupe est bien sûr lié à sa musique, mais la réputation du groupe tient aussi de ses concerts exceptionnels, et ce soir, Turnstile n’a pas dérogé à cette réputation en emmenant le public dans une fête inoubliable.
November 16, 2025. The date had been marked in many calendars as one of the musical events of the year in Paris. And with good reason: Turnstile, a true musical phenomenon symbolized by five nominations at the upcoming Grammy Awards, was stopping by the capital for the only French date of its tour. The band keeps growing, and after selling out the Élysée Montmartre and the Olympia, Turnstile was now taking on the Zénith to present its brand-new album, Never Enough. For this tour, the Americans invited The Garden and High Vis.
The evening therefore began with High Vis, and these are familiar faces, as the English band has had a rather special bond with Paris since its formation. They had actually performed just steps away from the Zénith, at the Trabendo, earlier this year to defend their latest album. There’s no doubt that some of the audience from the Trabendo were present tonight, given the large number of people singing along and reacting enthusiastically to High Vis’s music. In any case, Graham Sayle does everything he can to bring the crowd along, projecting his energy and impressive stage presence—typical of a hardcore frontman. And yet, the band skillfully blends those hardcore influences with more post-punk and indie elements, although these aspects are not necessarily what stood out in tonight’s live performance, the band appearing intent on emphasizing its more aggressive sounds. The set ends with the always emotional Trauma Bonds, concluding a 30-minute show that could easily have lasted longer.
We move on to The Garden next, and the atmosphere quickly shifts. The duo arrives on a very dimly lit stage and offers up music that is anything but bright. The band’s style is fairly hard to define, and it’s clear that the audience doesn’t entirely grasp where The Garden is trying to go. All the more so given that the band switches styles within the set itself, moving from a kind of post-punk with guitar and drums to a dual-vocals-only performance over an electronic backing track. The confusion even reaches its peak when one of the members performs several acrobatic flips on stage. In short, the point isn’t to say that the band’s performance was bad, but rather that the style The Garden puts forward may simply have been too niche to be appreciated by a newcomer audience.
The anticipation in the venue is palpable as everyone awaits the arrival of the now highly acclaimed hardcore band. Turnstile hits the stage with NEVER ENOUGH, and the crowd’s reaction during the song says it all about the show we’re about to witness: the opening lines are shouted by nearly the entire audience, and once the rhythm kicks in, a massive surge of movement ignites a wave of collective hysteria through the pit. And yet, this first track—which also opens the album of the same name—is far from the most energetic in the band’s catalog. This only reflects the audience’s extraordinary level of excitement for this group. Turnstile isn’t here to win anyone over; they’re here to transform that excitement into a giant, unforgettable celebration. No problem for the Baltimore natives, who are disciplined and deliver flawless performances of their songs.
On the staging front, the band has traded its simple multicolored banner for a screen that projects various visuals, including the signature multicolored background that appears repeatedly. Added to this are several cameras whose footage is retransmitted onto the same screen. One overhead camera offers impressive top-down shots of the pit’s energy. For a more immersive view, cameramen are sent directly into the pit to film up close. That choice seems somewhat less successful, as most of the footage ends up being fans posing for the camera to get themselves on the big screen rather than capturing the raw energy of the pit. Nevertheless, nothing detracts from the magic of the evening, highlighted by the lighting of a disco ball during SEEIN’ STARS. With this mirror ball, the band fully embraces its pop influences and its more danceable sound. And this is precisely the alchemy the group has mastered—blending styles that are seemingly opposed and distinct—making Turnstile both essential and innovative today.
The set is mostly made up of tracks from Glow On (2021) and NEVER ENOUGH (2025), and it’s clear the audience is more responsive to these songs than to the few earlier tracks that the band still included. As the main set draws to a close and our ears have already been thoroughly treated, the band keeps three songs in reserve for the encore, and not just any: MYSTERY and BLACKOUT, two of the most iconic tracks from Glow On, followed by BIRDS, surely the standout track from NEVER ENOUGH. One last wave of euphoria sweeps the crowd, dozens of fans are invited on stage, and the show ends on a beautiful high note.
In a packed Zénith and an atmosphere rarely seen, Turnstile delivered a concert worthy of the frenzy surrounding the band since the release of NEVER ENOUGH. The enthusiasm around the group is of course tied to their music, but their reputation also stems from their exceptional live performances — and tonight, Turnstile lived up to that reputation, immersing the audience in an unforgettable celebration.
