13 novembre 2025. Une journée spéciale pour tous et l’ambiance tout au long de la journée et des jours précédents était plus au recueillement qu’à la joie et à la fête. Pourtant, le chemin de beaucoup de parisiens nous a mené en concert. Et finalement, quel meilleur hommage aux victimes des attentats et notamment à celles du Bataclan, que de se retrouver à profiter d’une belle soirée à danser et chanter au rythme de la musique qu’on aime? La capitale nous réservait d’ailleurs plusieurs concerts intéressants en ce jeudi soir, et notre chemin nous a mené au concert des Britanniques de Skinny Lister, accompagnés de Vandoliers et des Cloverhearts. La soirée était donc placée sous le signe des sonorités folk-punk et celtic-punk et promettait une ambiance plus joyeuse que celle de la journée.
Les concerts de folk-punk promettent toujours une large panoplie d’instruments plus ou moins inhabituels en concert plus « classique » et surtout, chaque groupe du style a un peu ses instruments de prédilection. Pour Vandoliers, c’est un violon qui accompagne la guitare, la basse et la batterie, avec également des touches de clavier, de trompette et d’harmonica. Le style du groupe est plus orienté folk-rock voire country-rock, fidèles à leurs origines américaines. Vandoliers renvoie une très bonne énergie et propose une musique très facilement appréciable même sans avoir écouté le groupe sur album au préalable. L’ambiance en résultant est festive et le public se prend au jeu, et une partie est même connaisseuse et reprend en chœur le refrain du beau morceau Cigarettes in the Rain, pour le plus grand plaisir du groupe. Un set de 30 minutes très agréable et qui aurait même pu durer un peu plus longtemps sans problème.
Les australiens de The Cloverhearts prennent la suite avec au menu des instruments plus celtiques : cornemuse et tin whistle. A l’image de ces instruments, le groupe propose une musique plus celtic-punk avec des touches de ska. En résulte une ambiance plus festive, que le groupe cherche d’ailleurs particulièrement à mettre en place. Le groupe souhaite faire participer le public mais peut être un peu trop : le refrain de Oktoberfest (Beer is Good) a du par exemple être repris bien une vingtaine de fois pendant la performance du morceau. Et on peut pas dire que celui-ci soit très subtil. On ajoute à ça quelques blagues un peu salace et pas forcément très fines, et on est bien sur un concert à l’esprit très orienté pub. Ca fait bien évidemment partie de l’univers du style celtic-punk (même si ça serait une erreur de le résumer à ça) mais les Cloverhearts ont peut-être un peu trop surjoué ce côté. Il n’y avait pourtant pas forcément besoin puisque la musique du groupe, entrainante et pleine d’énergie se suffisait à elle même pour donner au show un côté festif. Les 45 minutes du groupe demeurent tout de même tout à fait agréable.
Certains se passionnent pour la famille royale anglaise, ici, on préfère la famille Skinny Lister : les mari et femme Dan et Lorna au chant, accompagné du frère de Lorna, Max, à l’accordéon. Et c’est toujours un plaisir d’être invité à l’une de leurs réunions de famille comme ce soir, pour la première date de leur tournée. Le groupe est désormais habitué des concerts à Paris, eux qui avaient joué pour la première fois ici en première partie des Dropkick Murphys en 2017. Pour cette date, les britanniques ne sont pas venus les mains vides et peuvent nous présenter leur dernier album, Songs From The Yonder, sorti il y a quelques mois. Le groupe démarre comme souvent avec Wanted, et dès les premières notes, on sent un mélange de détermination et de sympathie émaner des 5 musiciens. Chaque membre joue aussi son rôle : Dan est la voix principale du groupe qui donne le la au reste du groupe, Lorna amène sympathie, danse et sourire à l’ambiance pendant que Max harangue et chauffe le public quasi constamment. La partie rythmique, plus discrète joue tout de même son rôle : la contrebasse de Scott amène à la fois l’effet visuel de cet instrument imposant mais également des sonorités toujours singulières, pendant que Tim à la batterie maintient le rythme soutenu du show. Le tout donne une vraie alchimie et une complémentarité remarquable sur scène.
Côté musique, avec désormais 7 albums (en seulement 13 ans!) dans leur besace, Skinny Lister peut piocher dans un répertoire fourni et très homogène. En résulte une setlist sans temps mort, dans lequel on retrouve des morceaux du dernier album, avec notamment le très sympathique Drinking Song ou le plein d’espoir Plough On. Le groupe s’appuie aussi sur ce qu’on peut appeler des « traditions » lors de ses concerts : le fameux flagon circule au sein du public afin que chacun puisse se « désaltérer », Lorna descend dans le public faire des bras de fer pendant Arm Wrestling in Dresden, et le morceau John Kanaka est toujours l’occasion d’un beau singalong avec le public. Tous ces éléments renforcent l’identité du groupe et donne également une sensation de familiarité et de proximité avec le groupe, facilitée également par la disposition intimiste du Backstage. Un rappel rapide sur Six Whiskies et le show d’1h10 touche à sa fin. On aura pas vu le temps passer et on regrette peut être simplement l’absence de Hamburg Drunk, que le groupe a sûrement du retirer du rappel pour respecter le couvre feu de la salle.
Lors d’une journée principalement marquée par les hommages liées aux 10 ans des attentats de Paris, certains ont décidé de rendre hommage peut-être de la plus belle des manières en célébrant la vie et la musique avec Skinny Lister. La soirée avait un côté cathartique mais fut particulièrement agréable, grâce à la qualité musicale des britanniques, leur sympathie et leur dévouement à toute épreuve.
Merci à Rage Tour pour l’accréditation, au Backstage pour son accueil, et merci à Estelle pour ses photos!
November 13, 2025. A special day for everyone, and the atmosphere throughout the day — as well as in the days leading up to it — was one of reflection rather than joy and celebration. Yet, many Parisians found themselves heading to a concert. And in the end, what better tribute to the victims of the attacks — especially those of the Bataclan — than gathering to enjoy a beautiful evening dancing and singing to the music we love? The capital, in fact, offered several interesting concerts this Thursday night, and our path led us to see the British band Skinny Lister, supported by Vandoliers and The Cloverhearts. The evening promised folk-punk and Celtic-punk sounds, with the prospect of a far more cheerful atmosphere than that of the rest of the day.
Folk-punk concerts always promise a wide range of instruments, some more unusual in more “classic” shows, and each band in the genre tends to have its own favorites. For Vandoliers, it’s a violin that joins guitar, bass, and drums, with touches of keyboards, trumpet, and harmonica. Their style leans more towards folk-rock or even country-rock, true to their American origins. Vandoliers radiate great energy and offer music that’s very easy to enjoy even without knowing their albums beforehand. The resulting atmosphere is festive, the crowd gets into it, and part of it is even knowledgeable enough to sing along to the chorus of the beautiful track Cigarettes in the Rain, much to the band’s delight. A very pleasant 30-minute set that could easily have lasted longer.
The Australians of The Cloverhearts followed, bringing more Celtic-flavored instruments: bagpipes and tin whistle. True to these instruments, their music leans more towards Celtic-punk with touches of ska. The result is an even more festive atmosphere, which the band actively encourages. They try to get the crowd involved — perhaps a bit too much: the chorus of Oktoberfest (Beer is Good) was repeated something like twenty times during the performance. And it can’t be said that the song is particularly subtle. Add to that a few somewhat risqué jokes, not always the most refined, and you’ve got a show with a very pub-oriented vibe. This is, of course, part of the Celtic-punk universe (even if it would be wrong to reduce the genre to that), but The Cloverhearts may have leaned into it a bit too heavily. It wasn’t really necessary, since their music — lively and full of energy — was more than enough on its own to give the show a festive feel. Still, their 45-minute set was entirely enjoyable.
Some people are passionate about the British royal family; here, we prefer the Skinny Lister family: husband and wife Dan and Lorna on vocals, joined by Lorna’s brother Max on accordion. And it’s always a pleasure to be invited to one of their family gatherings, like tonight, for the first date of their tour. The band is now accustomed to playing in Paris — their first show here was opening for Dropkick Murphys in 2017. For this date, the Brits did not come empty-handed and were able to present their latest album, Songs From The Yonder, released a few months ago. They began, as they often do, with Wanted, and from the very first notes, you could feel a mix of determination and warmth emanating from the five musicians. Each member plays their part: Dan is the band’s main voice, setting the tone; Lorna brings charm, dancing, and smiles to the atmosphere; Max constantly rallies and fires up the crowd. The rhythm section, though more discreet, still plays a crucial role: Scott’s double bass provides both the visual impact of the imposing instrument and its unmistakably singular sound, while Tim on drums maintains the show’s lively pace. Altogether, it makes for true onstage alchemy and remarkable complementarity.
Musically, with 7 albums now (in just 13 years!), Skinny Lister can draw from a broad and very consistent repertoire. The result is a setlist with no downtime, featuring tracks from the latest album — including the very enjoyable Drinking Song and the hopeful Plough On. The band also leans on what could be called their live “traditions”: the famous flagon passed through the crowd so everyone can “refresh” themselves; Lorna stepping into the audience for arm-wrestling during Arm Wrestling in Dresden; and John Kanaka, always an opportunity for a beautiful singalong with the crowd. All these elements reinforce the band’s identity and create a sense of familiarity and closeness, helped by the intimate layout of the Backstage venue. A quick encore with Six Whiskies, and the 1h10 show came to an end. Time flew by, and the only regret may be the absence of Hamburg Drunk, which the band likely had to cut from the encore to respect the venue’s curfew.
On a day largely marked by commemorations of the 10th anniversary of the Paris attacks, some chose to pay tribute in perhaps the most beautiful way: by celebrating life and music with Skinny Lister. The evening had a cathartic feel but was above all immensely enjoyable, thanks to the British band’s musical quality, kindness, and unwavering dedication.
