The T.A.W.S : Interview avec Elodie pendant le Hellfest

Durant le Hellfest 2022, nous avons pu interviewer Elodie, chanteuse du groupe The T.A.W.S, qui nous parle de leur nouvel album et de la scène musicale française.

Salut Elodie ! On est là aujourd’hui pour parler de ton groupe, The T.A.W.S. Est-ce que tu peux nous présenter un peu plus ton groupe pour ceux qui ne connaissent pas du tout ?
Oui bien sûr ! C’est un groupe Niortais, créé en 2011. C’est du rock alternatif, avec des touches punk et metal, personnellement j’ai ajouté le coté pop rock. Ben est à la guitare, Victor nous a rejoint à la 2ème guitare, Charley est à la basse, Romain à la batterie et moi au chant.

Vous sortez votre 2e album le 8 juillet. Est-ce que tu peux nous parler un peu de cet album ?
Il s’appelle From Ashes. Aujourd’hui, il ne reste que Ben et moi du groupe initial. On a changé de batteur en fin d’année dernière et on renait un peu de nos cendres, d’où le nom. Dans le groupe, c’est moi qui écris les textes et mes lignes de voix. J’ai co-écrit Mindgame avec Ben, qui est notre premier single que l’on vient de sortir, qui a un message fort. Sinon, de manière générale, les chansons tournent autour du thème de l’espoir, car j’aime être emplie d’espoir. On a un peu délaissé le côté punk, il y a juste quelques touches qui restent, mais on a surtout fait ressortir le côté sombre de la musique.

Est-ce que tu penses que le son du groupe a évolué en fonction des changements de membres, en passant un peu du metalcore à un son plus rock au fil des années ?
Non, pas spécialement. On a toujours eu ce côté punk et ce côté metal, moi je me situe un peu entre les deux et on compose toujours en suivant ce style.

Comment s’est passée la création de cet album ?
C’était différent par rapport à notre EP qui est sorti en 2012, et notre premier album en 2017. A l’époque, Ben, qui est à la guitare et qui crée vraiment le style particulier du groupe, proposait les riffs et nous on brodait autour. Pour ce second album, on s’est dit que les garçons allaient d’abord se poser tous ensemble devant un ordinateur pour tabler la musique et qu’on allait essayer de tout jouer en répète pour voir ce qui collait ou pas. A la fin, j’ai ajouté mes lignes de voix puis j’ai écrit les textes par-dessus.

Quels sont les thèmes abordés dans l’album ?
Je me suis un peu plus livrée dans cet album que dans les précédents, ça parle de sujets qui me sont personnels. Je traite beaucoup le côté humain, l’espoir, les limites à ne pas franchir pour ne pas se perdre et réussir à remonter. J’aimerais aussi faire passer le message que nous ne sommes pas seuls et que parfois il faut écouter notre conscience qui nous parle.

As-tu un titre préféré sur cet album ?
The Roller-Coaster, le 2eme single que l’on a sorti. Je pense que beaucoup de monde peut se retrouver dans ce morceau, c’est sur les montagnes russes de la vie. La vie n’est pas linéaire et pleine d’obstacles, avec des hauts et des bas. Il faut réussir à garder le cap, à gagner son combat intérieur pour pouvoir remonter.

Pourquoi avez-vous choisi ces titres pour en faire des singles ?
Pour Mindgame, on s’est dit qu’il représentait bien l’évolution de the T.A.W.S. au niveau musical. Y’a le côté calme, la montée en pression et l’explosion, avec ce fort message qui est la lettre de suicide, dont la fin est assez triste car malheureusement il y a des gens qui vont jusqu’au bout ; il ne faut pas les oublier. Ca nous tenait à cœur de transmettre ce message en premier. Ensuite, The Roller-Coaster est mon titre préféré, et il est bien énergique donc ça passait bien.

Avez-vous des plans de concerts cette année ?
Pour l’instant, on a prévu que la release party, le 9 juillet à l’OX Taverne à Niort. L’album sort le 8 juillet donc on va prendre le temps de répéter avant. Pour après, on commence à chercher d’autres dates plus tard. Ce qui nous manque aujourd’hui, c’est d’être accompagnés côté booking, donc j’espère qu’on va réussir un moment à être en contact avec des bookers pour défendre l’album. Il ne faut pas oublier que c’est tout un travail. Tous les groupes indépendants comme nous qui se financent par eux-mêmes, ça veut dire qu’on travaille tous à côté. Être booker est un vrai métier et c’est compliqué quand on est pas dedans, c’est beaucoup de réseautage qu’on a pas forcément nous-mêmes.

Côté promotion, tu as créé ta propre structure de promotion d’artistes. Comment ça s’est fait ?
Ca allait faire 10 ans que j’étais dans une boite indépendante. J’ai ancré ce métier en moi et comme je fais de la musique, ça fait partie de moi. Je n’avais pas pour but de monter ma propre structure un jour, mais les conditions ont fait que je vais tenter l’aventure, ce métier me manquait. J’ai eu de bons retours donc ça s’annonce bien.

Pour l’instant, vous n’avez que deux groupes en dehors du tien ?
Effectivement, pour l’instant il y a The T.A.W.S. évidemment, mais aussi Infinityum, du Pagan Metal de Nantes, ainsi que Demago, un groupe parisien de Rock français du style de Saez et Noir Désir avec leur propre touche personelle. Ils vont bientôt sortir un 3eme album en octobre d’ailleurs.

As-tu prévu d’autres groupes ?
Oui, un groupe davantage Metal va nous rejoindre en Septembre. Après, il faut que je me fasse connaitre car j’ai commencé en Avril donc ça ne fait pas longtemps. L’avantage, c’est que les médias me connaissent déjà, et il y a beaucoup de bouche-à-oreille donc c’est déjà comme ça que j’ai pu signer Demago pour commencer. J’espère que ça va se développer assez vite !

Pour une question un peu plus fun, à quel plat ou nourriture tu comparerais ta musique ?
C’est compliqué ! Je dirais des pâtes carbonaras. T’as le fond, les pâtes, et chacun rajoute ensuite sa petite touche personnelle comme les oignons, etc…

Quels groupes ou artistes tu écoutes le plus souvent actuellement ?
Je reste souvent dans le même style. Mon groupe préféré c’est les Red Hot Chili Peppers. Je suis un peu nostalgique donc j’adore aussi écouter Chris Cornell, je reviens souvent sur ses musiques. Il y a également In Flames, mais ils changent tout le temps de style donc il y a un album que j’apprécie davantage même si ça surprend souvent les autres car ça dénote avec le reste de ma playlist. Le dernier album d’Architects est cool aussi. Et puis après, il y a beaucoup d’autres groupes comme Papa Roach et des trucs comme ça ! Je reste toujours sur mes classiques mais j’aime bien découvrir ; par exemple, Jinjer n’est pas du tout mon genre mais j’ai été curieuse de les voir en live et ça gère bien.

La situation actuelle dans le milieu de la musique en France, avec tous les scandales récents, n’est pas idéale. Comment tu vis la situation, en étant une femme et en voyant ce milieu de l’intérieur ?
C’est vrai que c’est compliqué. On voit qu’il n’y a pas beaucoup de femmes dans le milieu de la musique, et c’est aussi parce que les groupes se forment toujours entre copains et les femmes ne sont pas forcément invitées. C’est difficile de se faire une place, on nous regarde toujours un peu du coin de l’œil juste parce qu’on est une femme, mais on peut aussi se défendre et défendre des causes. Ce n’est pas que pour les musiciennes, mais aussi en tant qu’attachée de presse, on nous prend pas toujours au sérieux. Il faut qu’on se batte pour prouver qu’on vaut autant qu’eux et qu’on sait très bien faire notre travail.

On en a terminé avec les questions, si tu veux ajouter quelque chose pour terminer, tu as le dernier mot !
J’espère à très vite sur scène pour vous faire découvrir l’album en live, et j’espère que les musiques vous plairont ! Voilà, à bientôt !