Spirit Box, c’est le couple canadien de Courtney La Plante et de Michael Stringer, qui a été rejoint par Bill Crook à la base. Courant l’automne 2020, ils ont signés avec Rise Records et nous offre aujourd’hui leur premier album : Eternal Blue. Suite à la pandémie, le trio a prit du temps à enregistrer cet opus. Cette attente est vue comme un atout par la chanteuse, qui considère que cela rend les chansons plus fortes. A découvrir dès le 17 septembre.
Eternal Blue s’ouvre sur Sun Killer qui commence doucement avec un chant assez évasif. On peut s’attendre à quelque chose de plus marqué et de violent au vu de l’instrumental. Une douce entrée en matière où le chant est mis en avant. Il faut attendre la deuxième partie du morceau, après une coupure brutale, pour entendre ce qu’on attend vraiment : une ambiance radicalement différente, des instruments qui se lâchent et des scream. Hurt You est ma chanson coup de cœur et cela depuis sa sortie quelque temps avant l’arrivée de l’album. On a un instrumental qui fonctionne et qui s’impose et le chant suis totalement. Loin de la douceur du morceau précédent, ici on hurle ce qu’on pense et ce n’est pas très joyeux, notamment au moment du refrain qui est totalement envoutant et captivant. Même si on reste à un niveau de violence modéré, c’est l’énergie qui ressort qui fait tout le charme et qui le rend unique. Un schéma qui se veut assez répétitif dans un premier temps, il faudra attendre une nouvelle fois la seconde partie pour voir un côté sombre et lourd. Spiritbox nous propose un featuring sur cet album et c’est Yellowjacket qui va accueillir Sam Carter (Architects). On trouve de l’électro au moment de l’introduction, qui donne un début assez étrange et qui n’a rien a voir avec le titre précédent. La violence est toujours la même mais on ne retrouve pas le chant de Courtney, ce qui est assez dommage. D’autant plus que c’est vraiment Sam Carter qui va avoir la place d’honneur, en l’éclipsant totalement, comme l’impression d’entendre du Architect, mixé d’une autre façon, que du Spiritbox.
« I hope you find what you’re fighting for
I am happier when I hurt you
Your medicine is the coldest war »
On enchaîne avec The Summit et Secret Garden. Deux titres qui se ressemblent énormément et que je n’aurais pas mis à la suite. On part sur quelque chose de beaucoup plus calme et de presque reposant, notamment pour le premier. Cela n’a strictement rien a voir avec le début de l’album et ressemble plutôt à du Evanescence ou du Within Temptation avec un instrumental plus marqué et rapide pour certains passages. Le tout reste assez plat, répétitif et sans réelle émotion. Contrairement à Silk in the Strings où l’instrumental reste discret pour laisser place au chant énervé de Courtney. L’ambiance est assez étrange et changeant mais comme avant, passé la première minute, cela change, tout s’emboîte et cela va parfaitement fonctionner pour faire bouger la fosse.
Avec son début électro, Holy Roller, nous laisse sous entendre à une explosion de violence et j’ai été déçu sur ce point, car cela reste trop gentil, même avec les différents scream. A nouveau, les coupures sont beaucoup trop nettes, donnant un rendu trop brut alors que l’on peut avoir quelque chose de plus travaillé comme on a pu l’entendre avant. Clairement le morceau qui m’a le plus déçu de l’album. On enchaîne avec le titre éponyme, Eternal Blue qui part dans quelque chose de doux et de plus profond que précédemment. On y retrouve toujours les influences de groupe comme Within Temptation. Assez répétitif et l’instrumental prend souvent le pas sur le chant, il faut a nouveau attendre la fin du morceau pour avoir quelque chose de qualité, avec des instruments travaillés et intéressants, qui se passe facilement de chant. We Live in a Strange World ne me convint pas non plus. Il a toute les caractéristiques d’un titre pop qui pourrait passer à la radio et n’apporte pas grand chose à l’album et à la découverte de l’univers du groupe. On dirait simplement un cover, un peu plus violent, d’un de leur titres précédents.
Halcyon a une introduction entrainante, rapide mais le chant va venir calmer la chose. On retrouve quelque chose de plat et de tout doux. L’instrumental m’a totalement conquise et accompagne très bien le chant, mais on sent qu’il pourrait se déchaîner plus et prendre une place plus importante. Comme pour la plupart des titres, c’est la fin qui est vraiment intéressant et c’est ce que je pensais retrouver plus souvent dans cet album. Des prouesses vocales, quelque chose qui claque et qui te met une baffe mais il va falloir se contenter d’échantillon. Circle With Me est le premier morceau que j’ai écouté du groupe et qui m’a donné envie d’en savoir et d’en écouter plus. On est sur quelque chose d’agressif dès le début, puis on passe à du chant clair captivant et bien placé. Un très bon titre pour voir l’étendu du chant de Courtney. Eternal Blue se termine avec Constance. A nouveau un morceau doux mais qui m’a convaincu. Plein d’émotions, de petits détails qui font toute la différente pour l’instrumental. Un titre marquant et qui permet de quitter cet album doucement.
Eternal Blue n’est pas l’album que je vais écouter en boucle pendant des semaines. Il y a des titres très bon et que j’ai adoré dès la première écoute, comme Hurt You, mais plus de la moitié ne m’a pas convaincu. Cela manque d’un petit quelque chose qui va faire la différence et il y a de grands écarts entre ce que le groupe propose ici. Les deux plus grands effets, à mes yeux, sont les coupures beaucoup trop nettes que ce soit à l’intérieur ou à la fin des morceaux et de devoir attendre la moitié pour avoir quelque chose d’intéressant et de différent.
Tracklist :
Sun Killer
Hurt You
Yellowjacket (feat. Sam Carter)
The Summit
Secret Garden
Silk In The Strings
Holy Roller
Eternal Blue
We Live In A Strange World
Halcyon
Circle With Me
Constance
