Motocultor 2025 – Journal de bord – Jour 4

Le dernier jour du Motocultor 2025 s’ouvre sur un soleil de plomb et une fatigue bien installée, mais la motivation reste intacte.

La poussière flotte encore dans l’air, témoin des batailles sonores des jours précédents. Les visages sont marqués, les corps fatigués, mais les cœurs battent à plein régime. Ce dimanche, c’est le mélange parfait entre brutalité pure et émotion épique; entre la sueur, le metal et la communion.

Une journée finale où chaque groupe va venir achever, sublimer ou réanimer nos âmes, brûlées par trois jours de musique et de chaleur.

Dimanche – [Le dernier rugissement]

Solitaris

Premier groupe de la journée et pas des moindres puisqu’on va commencer ce dernier jour avec les français de Solitaris. Seul bémol au programme : Faire jouer ce groupe en pleine journée sous le soleil, c’est pas franchement adapté à leur ambiance mais bon on fera avec! Comme d’habitude le groupe est là pour en découdre et le public est déjà surchauffé en ce beau dimanche. Malheureusement, eux aussi souffrent du même problème que Heriot la veille à savoir un chant inaudible dès le début du set heureusement cela finira par changer en cours de route et permettra d’apprécier pleinement la performance du groupe!

Mary

Lunar Tombfields

On switche de scène mais cette fois-ci pour du Black Metal français avec Lunar Tombfields. Une entrée en scène sur du Black Sabbath avant la déferlante de riffs, de cris et de blast pendant quarante minutes, les connaisseurs sont déjà présents en masse devant la scène. Le set reste en soit assez classique pour du Black Metal et pour un dimanche où la fatigue est bien installée, on ne peut qu’apprécier de ne pas avoir à regarder partout et à profiter simplement des compositions du groupe. Lunar Tombfields repartiront sous les acclamations et nous on continue à courir partout.

Mary

Angelmaker

Sous un soleil tapant et une chaleur encore bien présente, Angelmaker débarque avec un uppercut dévastateur. Le combo de deathcore canadien enchaîne les riffs écrasants et les breaks atomiques, sans nous laisser aucun répit, de la crash-barrière à la fosse.

Casey Tyson-Pearce, frontman habité et charismatique, crache ses growls surpuissants avec intensité et aura, n’hésitant pas à venir sans cesse au-devant de la scène pour intensifier le contact avec le public. Dès le début, l’ambiance monte crescendo, la foule se met à bouger de toutes parts : circle pits, headbangs, un carnage pur et dur. Angelmaker fait une énorme impression, imposant son style avec force et détermination. Un mur de son tellement ample qu’on sent les vibrations jusque dans le torse, et le plaisir du groupe, à être présent, contraste magnifiquement avec la brutalité ambiante.

Une démonstration d’énergie brute et sans fioritures. De quoi se mettre en jambe pour le reste de la journée !

Matthias

Party Cannon 

Une nouvelle occasion de poser nos cerveaux avec Party Cannon! La formation de Brutal/Slam va proposer un set haut en couleurs avec leur ami au crâne rouge et aux ailes noires et aux pancartes disons assez spéciales même si le « Let’s Party » semble assez classique, le Zizipote rouge avec lequel il mime les solos reste quand même assez drôle à voir. L’ambiance dans la fosse est aussi au rendez-vous, avec les jouets de plage et autres fantaisies pendant que le groupe headbange et que le vocaliste hurle tout ce qu’il peut avant de s’octroyer un petit passage au niveau des barrières. Bref, Party Cannon on attendait vraiment de les voir ENFIN (et pour leur premier concert en France) c’est une vraie réussite et un bon moment partagé!

Mary

thrown

Doit-on encore présenter thrown? Pas vraiment, le groupe a le vent en poupe depuis pas mal de temps maintenant mais on apprécie toujours les voir sur scène avec leurs compos entre Hardcore/Metalcore/Djent et tutti quanti qui envoient, il faut bien le dire du lourd! Le public quand à lui est bien évidemment conquis, le pit est en folie et les slammeurs aussi bref là encore, ce dimanche tient toutes ses promesses!

Mary


Ensiferum

Avant l’entrée en scène des Finlandais, une personne prend le micro pour nous expliquer la situation : Ensiferum a rencontré un souci pour le moins… contraignant. Alors que le groupe n’a eu aucun problème pour arriver de l’aéroport jusqu’au Motocultor, leur matériel, lui, est resté bloqué à Paris ! Peu pratique quand des instruments sont nécessaires pour jouer devant un public. Air France aurait, semble-t-il, mal géré les transferts. On nous annonce donc qu’Ensiferum jouera exceptionnellement sans son matériel, sans décors ni costumes. Qu’importe : le festival a trouvé des âmes charitables pour prêter les instruments, et d’autres groupes ont partagé leurs équipements. Tant pis pour l’immersion folklorique, cap sur la bataille !

The show must go on, et Ensiferum transforme la Dave Mustage en champ épique. Les fans débordent d’énergie et sont happés par les refrains héroïques et les mélodies folkloriques, oscillant entre furie métallique galopante et atmosphères power épiques. Les Finlandais imposent leur identité sans compromis, malgré les contraintes : growls furieux, chœurs héroïques, guitares et claviers entremêlés pour des passages majestueux.

Le public, déjà bien chaud, chante poings levés, vivant chaque note comme une véritable épopée collective. Entre deux titres, Petri Lindroos, leader des porteurs d’épées, ne se prive pas d’égratigner la compagnie aérienne d’une ou deux remarques pleines d’humour. Malgré tout, la prestation reste intense, rapide et héroïque, confirmant leur statut de valeur sûre du folk metal. Et en bonus, une reprise du classique des classiques : Breaking The Law de Judas Priest !

Le set, bien qu’affaibli par l’absence de mise en scène et une setlist modifiée au dernier moment qui ne réunira pas les meilleurs titres du groupe, reste un vrai moment de partage entre fraternité païenne et ambiance festive. À revoir très vite dans des conditions optimales.

Matthias


Gost

Quand Gost arrive, c’est avec une aura mystérieuse et une noirceur pesante. Le projet d’occult synth enveloppe la scène d’une atmosphère dense, pleine d’ombres, de silhouettes à peine discernables et de pulsations glaciales.

Les titres, aux sonorités rétro-futuristes et aux textures sombres, apocalyptiques ou cauchemardesques, trouvent un écho fascinant auprès des festivaliers, hypnotisés par les visuels vaporeux et cette ambiance darkwave obscure et inquiétante. Le contraste avec les groupes du jour est fort, mais bienvenu : Gost offre un interlude spectral, introspectif et quasi cinématographique. Certains regardent, dubitatifs, d’autres dansent sous les stroboscopes, perdus dans une transe cyberpunk.

Ce set, à mi-chemin entre performance et cauchemar électronique, offre une respiration noire mais captivante. Une nouvelle fois, le Motocultor ose la prise de risque et la diversité, prouvant qu’il reste un festival où la curiosité musicale prime sur la facilité.

Matthias


Fear Factory

Fear Factory frappe fort, avec un timing toujours impeccable, tel une horloge de précision. Entre mécanique industrielle, rage explosive et refrains au chant clair qui nous transportent vers le haut, le groupe rassemble une foule compacte au-devant de la scène. Dino Cazares et ses comparses prouvent qu’ils ont encore les ressources pour imposer leur marque.

Milo Silvestro, nouvelle figure du groupe et remplaçant de Burton C. Bell, s’en sort incroyablement bien, sans jamais avoir à rougir face aux performances de son prédécesseur. Après ce concert, on ne demande qu’une chose : l’entendre sur de nouveaux titres d’un futur album.

Le public, déjà brûlant, plonge tête la première dans cette machine cybernetique implacable, ponctué de moments de pur carnage rythmique. Le concert revisite presque intégralement le mythique Demanufacture, agrémenté de quelques autres classiques comme Archetype, Shock, Edgecrusher et Linchpin.

Une prestation rappelant à tous que Fear Factory reste une force influente du metal industriel, froide, précise, brutale. Du Fear Factory pur jus.

Matthias

Landmvrks


Landmvrks, les nouveaux rois du metalcore français, débarquent sur la plaine de Kerampuilh en conquérants. Les Marseillais sont accueillis par une marée humaine ! La Mainstage est littéralement noire de monde. Le groupe dégaine son metalcore/post-hardcore fédérateur, moderne et émotionnel en pleine gueule, naviguant entre puissance et mélodie avec une justesse millimétrée.

Les refrains accrocheurs et les lignes vocales claires de Flo Salfati emportent tout sur leur passage ; le public, chaud comme la braise, hurle chaque mot à pleins poumons. Les breaks et mosh-parts ravagent la scène : la fosse est en ébullition, un volcan en pleine éruption qui consume Carhaix.

Landmvrks, bien qu’il n’en ait pas besoin tant le public est conquis, donne tout. Les membres sautent dans tous les sens, interpellent, galvanisent et créent une tornade d’émotions et de violence sonore. Ils s’imposent sans compromis, non comme une mode, mais comme les porteurs d’une nouvelle scène, prête à tout emporter sur son passage.

La complicité du groupe avec le public est évidente, chaque interaction fait trembler la plaine. Pogos, circle pits et wall of death soulèvent des murs de poussière. Quand le groupe appelle les slammeurs, c’est une vague humaine sans fin qui s’entrechoque, épique et magnifique.

Entre enfer bouillonnant, hurlements et émotions, c’était un set fédérateur, vivant, et inoubliable. Les rois du metalcore ont de nouveau conquis la terre de Carhaix.

Matthias


Blind Guardian

Blind Guardian arrive et sort ses plus belles armes légendaires. Le groupe nous embarque dans des contrées épiques, entre power metal grandiose et folk Tolkienien.

Hansi Kürsch et ses compagnons de quête alternent morceaux puissants et passages plus contemplatifs, tissant une atmosphère de contes et de légendes. Le public français, peut-être moins expansif que les fans allemands, reste conquis ; les plus passionnés chantent en chœur, transportés par la grandeur des compositions.

Même après tant d’années, Blind Guardian garde ce pouvoir d’envoûter et de nous transporter en plein cœur de contrées remplies de fantasy médiéval, épique et magnifique. Les refrains résonnent jusque dans les allées du site, et on sentait la nostalgie des fans mêlée à la passion ardente.

Une prestation magique, digne d’un chapitre vivant de leur légende. On retourne avec plaisir dans les pages du livre que Blind Guardian nous conte avec un enthousiasme dévoué.

Matthias


Machine Head

Pour clôturer le festival en beauté, c’est le bulldozer de Robb Flynn qui vient frapper de plein fouet, avec rage et maîtrise. Le groupe arrive sur scène avec une présence indiscutable et une pêche incroyable, enchaînant les morceaux emblématiques et les nouveautés avec une aisance déconcertante.

Le public, encore énergique malgré la fatigue, se rue dans la fosse, répondant à chaque poussée de groove, à chaque riff sismique des Californiens. La communion est totale : la scène et la foule vibrent à l’unisson. Pendant une heure, c’est un véritable best of de la carrière du groupe qui est joué devant nous, et qu’elle pied total de se les ramasser en pleine tronche !

Le combo confirme son statut de référence absolue du metal moderne, capable de clore une journée en apothéose. Robb Flynn, charismatique et toujours aussi bavard, prend le temps de remercier longuement le public, visiblement touché par cette marée humaine.

Une fin parfaite, puissante et pleine de gratitude, qui scelle ce Motocultor 2025 sur une note d’extase musicale.

Matthias


Conclusion de la journée – L’ultime souffle avant la nuit

Ce dimanche aura été la conclusion parfaite d’un Motocultor brûlant, aussi bien dans l’énergie que dans les émotions.

Entre les claques sonores, les découvertes inattendues et les shows dantesques, chaque groupe a gravé sa propre empreinte dans la poussière de Carhaix.

Les visages sont fatigués mais heureux, les cœurs encore battants sous les échos de la dernière note. La chaleur, la poussière, la fraternité et le bruit auront tout consommé, et tout transcendé.

Ce dernier jour a été un hommage vivant à ce qu’est la musique extrême : sincère, humaine et viscérale. Le Motocultor 2025 s’achève dans un rugissement collectif, entre épuisement et exaltation.

Bilan de ce cru 2025 du Motocultor :

Quatre jours à avaler la poussière, les décibels et les émotions. Du premier riff au dernier larcin, le Motocultor a encore prouvé qu’il était plus qu’un simple festival, mais un terrain de feu où les passions se vivent à l’unisson.

Des scènes prêtes à exploser, des artistes possédés, des visages marqués par la fatigue et le bonheur; tout vibrait, tout transpirait la sincérité. C’était vrai, sans filtre, une claque sonore et humaine qui laisse des traces bien après la dernière note.

Entre la fureur des pits, la beauté suspendue des voix et ces instants figés où le temps s’arrête, chaque journée a gravé de son empreinte particulière. On en ressort éreinté, vidé, mais plus vivant que jamais.

Les souvenirs se mêlent à la sueur, les guitares résonnent encore dans nos crânes et les regards croisés, les rencontres impromptues, où les moments d’amitié et de partages restent imprimés pour toujours.

Ce n’était pas juste de la musique : du chaos aux images capturés, c’était un reflet sauvage de ce qu’on est vraiment. Quand tout le reste s’efface, la musique parle plus fort que le vide …

Matthias
Matthias
Mes goûts musicaux ? J'écoute ... j'aime ou j'aime pas, point 😁 Dévoreur de pizza depuis le berceau 🍕 Adorateur de Mylène Farmer devant l'éternel 🔥 Photographe portraitiste alternatif 📸 Passionné de cinéma 🎬​

Latest articles

Related articles

Leave a reply

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici