Le vendredi du Motocultor 2025 commence à brûler sous le soleil d’août et la poussière tourbillonnante. La chaleur écrase doucement le festival, mais l’excitation est à son comble.
Les festivaliers, impatients et déjà assoiffés d’émotions musicales, se pressent devant les scènes pour vivre chaque instant. De la délicatesse poétique au métal symphonique et progressif, la journée promet des contrastes saisissants, où introspection, mélancolie et chaos orchestré s’entrechoquent dans une atmosphère brûlante et électrique.
Chaque groupe apporte sa couleur, sa force et sa singularité, promettant un voyage intense et mémorable au cœur de la musique.
Vendredi – [Frissons et Épopées Nocturnes]
Houle
Et c’est avec les marins de Houle que nous allons commencer cette deuxième journée de festival! L’engouement pour le groupe est de plus en plus grand à chaque fois qu’on assiste à un de leurs concerts et autant dire que c’est franchement mérité, c’est donc sans surprise qu’on retrouve une foule déjà dense devant la scène. Adsagonda (chant) est littéralement dans son rôle de banshee déchaînée et c’est elle qui va le plus captiver le public, très réactif aux compositions Black Metal du groupe français. Un set relativement court mais une bonne mise en jambe pour débuter ce vendredi!
Mary
Benighted
Est-on encore obligés de présenter Benighted? Bien évidemment que non! Nos français préférés débarquent devant un public déjà totalement acquis à leur cause et c’est parti pour une bagarre monstre dès les premiers accords de Scars, la poussière deviendra très rapidement une ennemie pour les bronches de tout un chacun mais ça n’a pas l’air de gêner les quatre zozos sur scène accompagnés pour l’occasion par Siebe Hermans (Coffin Feeder) à la batterie. Est-ce que si on vous dit que le boxon s’intensifie sur Implore The Negative c’est une surprise? Que nenni! Le public est hyper réactif à chaque banger du groupe qui semble encore une fois infatigable et continue à enchaîner avec des titres tels que Slut, Experience Your Flesh ou encore Let The Blood Spills Between My Broken Teeth qui vient se poser en grand final! Benighted reste un groupe à voir pour profiter d’un moment de grande tendresse musicale et nous on signe à chaque fois.
Mary
Sublime Cadaveric Decomposition
On continue dans les groupes français avec ceux qui remplacent Rectal Smegma, Sublime Cadaveric Decomposition! Les compositions Grind/GoreGrind du groupe vont venir retourner la scène pendant 40 minutes, c’est brutal et sûrement bête et méchant pour beaucoup mais ça reste un régal pour nos cages à miel! On profite du set tranquillement en se remémorant que tiens il y’a quelques années c’était aussi à un Motocultor qu’on avait vu le groupe sur scène pour la première fois. Nostalgie quand tu nous tient…
Mary
Heriot
Après avoir découvert Heriot avec leur nouvel album, il était temps de les voir sur scène! Le groupe anglais investit donc les planches mais malheureusement dès le début, ils souffriront d’un petit problème de son qui rendra le chant de Debbie Gough clairement inaudible, bien dommage donc. Mais la chanteuse/guitariste ne s’est pas départie de son enthousiasme pour autant et continuera à chanter/screamer et à lancer circle-pit et autres joyeusetés dès que l’occasion se présentera. Un set vraiment sympa malgré les soucis de son!
Mary
To The Grave
Ah l’Australie, ses Kangourous , ses groupes de Pop-Punk mais aussi et SURTOUT ses groupes de Deathcore tels que To The Grave qu’on attendait avec une impatience non dissimulée! Avec leur backdrop « Kill Your Local Animal Abuser » le ton est donné d’entrée de jeu. Dane Evans au chant débarque sur scène après qu’un des guitaristes est chauffé le public et la tornade s’abat sur le Motocultor. Le vocaliste armé de son masque de cochon et d’un tablier qui évoque celui d’un boucher, finira tout de même par ôté le masque mais ça ne changera bien évidemment pas la donne, To The Grave va donner un set furieux qui restera clairement dans notre top du week-end et qui ne nous fera dire qu’une seule chose : Ils reviennent quand en France?
Mary
Blackbriar
Dès les premières notes, Blackbriar nous transporte instantanément dans une atmosphère envoûtante et théâtrale. Les guitares, aux relents symphoniques, croisent le chant puissant et subtil de Zora. Sous le soleil d’août et la poussière qui tourbillonne, on se laisse happer par des mélodies gothiques et de grandes envolées orchestrales. Chaque morceau raconte une histoire, remplie de noirceur élégante et d’émotion palpable, les regards captivés des festivaliers traduisant fascination et admiration.
Les harmonies se mêlent aux riffs métalliques, la voix de Zora s’impose avec une grâce élégante et une force discrète. L’énergie du groupe nous transporte dans un autre univers. Les parties de claviers, mêlées aux arrangements symphoniques, rajoutent des textures denses, délicates, sombres et grandioses. C’est une portée cinématographique totale, tandis que les passages plus lourds soulignent l’intensité dramatique de la performance.
Un voyage poétique et sombre qui touche droit au cœur et qui nous laisse un souvenir mémorable. On n’a plus qu’une seule envie : les revoir très vite en concerts !
Matthias
Lacuna Coil
Lacuna Coil…Un nom qui fleure bon le Metal Gothique de notre adolescence et aujourd’hui le Metal Moderne de notre adulescence. Malgré un temps de shoot très court, on profite quand même comme on peu du set et on découvre d’ailleurs les nouveaux costumes du groupe tout en redécouvrant leur énergie contagieuse notamment celle du duo Andrea Ferro/Cristina Scabbia qui n’auront de cesse d’haranguer le public pour qu’il s’amuse avec eux. Quand à la set-list au programme, du récent avec des titres tels que Layers Of Time, Reckless ou encore Hosting The Shadows mais aussi des morceaux plus anciens avec notamment leur reprise de Depeche Mode, Enjoy The Silence ou encore Heaven’s A Lie mais la version revisitée. En soit on passe un bon moment devant le set des italiens avant de foncer vers la suite!
Mary
Klone
Avec Klone, la journée prend une ampleur introspective et hypnotique.
Leurs riffs sont planants et envoûtants, accompagnés d’une batterie ronde et précise. Les lignes de chant douces enveloppantes, elles, sont à la fois puissantes et transcendantes. Le groupe nous catapulte vers d’autres cieux, dans une atmosphère presque venue d’un autre univers. La chaleur et la poussière, omniprésentes, deviennent des éléments tangibles de l’expérience, absorbés par un public silencieux qui se laisse emporter, comme une vague en pleine transe collective.
Klone maîtrise l’art de construire des morceaux progressifs où l’émotion suinte de chaque son, ce mélange de tension et de lâcher-prise nous captive entièrement. Chaque transition de douceur mélodique et de puissance metal est un frisson général, un moment suspendu au cœur de la journée. Les solos de guitare sont jouissifs de précision et de mélodie, sublimant les montées en puissance, tous ces crescendos instrumentaux déclenchent des réactions de frissons.
Klone prouve, si besoin était encore, sa place d’incontournable de la scène metal prog. Il offre un équilibre parfait entre contemplation cosmique et énergie stratosphérique, avec un public totalement immergé.
Matthias
Fleshgod Apocalypse
On continue avec un autre groupe italien : Fleshgod Apocalypse! Un peu plus de six mois après les avoir revus à Paris, on découvre la configuration festival du groupe et comme d’habitude on est littéralement transportés dès que Veronica (chant) pose un pied sur scène pour Ode To Art avant que le reste du groupe n’arrive pour I Can Never Die. On retrouve Julien de Benighted pour un The Fool d’anthologie dans ce théâtre de virtuosité mais aussi de violence…avant qu’un ampli ne vienne tout bonnement lâché en plein milieu! Mais le groupe ne perds pas la face et continue son set comme si de rien n’était. Fleshgod Apocalypse conclura son set avec sa reprise de Blue de Eiffel 65 avant que Francesco ne nous lâche un Keep supporting the underground! en guise d’au revoir! A voir et à revoir sans aucune modération.
Mary
Eivør
Eivør transforme la scène du Motocultor en un espace magique, où les fjords nordiques viennent apaiser la chaleur accablante du festival. La voix unique de Eivør, puissante et fragile, s’élève sur des arrangements minimalistes ou épiques, captivant l’attention de chaque festivalier. Le vent de poussière et la chaleur descendante de la nuit tombante deviennent une atmosphère singulière, accentuant l’intimité et l’intensité de chaque titre.
Les instruments se mêlent aux chants traditionnels, un contraste fascinant entre intensité pure et mélancolie subtile. On est suspendu à chaque souffle de voix, chaque murmure de la musique. On y ressent la profondeur des morceaux, l’émotion absolue qui s’en dégage. Les crescendos vocaux et les passages a cappella sont magnifiés par le silence respectueux de la foule, rendant chaque instant encore plus poignant. Chaque titre semble tisser un pont entre passé et présent, entre nature et émotion, renforçant l’impression d’assister à un rituel musical hors du temps.
Un concert suspendu, touchant, intimiste et introspectif qui nous marque par sa singularité. Telle une aurore boréale, l’atmosphère d’Eivør est rare, magnétique.
Matthias
Kerry King
Là encore on ne présente plus la personne qui va se produire sur la scène du Motocultor puisqu’il s’agit tout bonnement d’une légende du Thrash Metal : Kerry King (Slayer). Même si on doit bien avouer n’y avoir été que pour prendre des photos du bonhomme, on se laisse prendre au jeu notamment en découvrant des morceaux de son album solo sorti récemment : From Hell I Rise notamment qui sera joué à la toute fin du set ou bien Idle Hands mais aussi en appréciant écouter des morceaux de Slayer tels que Repentless, Disciple ou encore le monument Raining Blood. En soit, on attendait pas grand-chose de ce set mais c’était quand même plutôt sympathique à découvrir!
Mary
Dimmu Borgir
Quand Dimmu Borgir entre en scène, le Motocultor tremble déjà sous l’impatience et la poussière qui tourbillonne dans la fosse. Les orchestrations imposantes, les riffs tranchants et le chant guttural puissant emportent immédiatement tout le public dans un chaos noir et majestueux. Chaque titre, classique ou récent, frappe avec précision, déclenchant un pit intense où la rage et la communion avec le groupe se mélangent.
La mise en scène dense, les lumières, les fumées, les flammes et les costumes créent une scène d’apocalypse gothique et grandiose. La puissance du groupe, sa prestance scénique et l’adrénaline qui circule dans la foule font de ce concert un moment mémorable, où technique, émotion et violence s’entremêlent avec brio. Les chœurs et passages orchestraux ajoutent une dimension dramatique et grandiloquente à chaque morceau, tandis que les breaks imposants de guitares font hurler la fosse avec ferveur.
La tension construite, morceau après morceau, laisse le public épuisé mais totalement comblé, suspendu à la magie noire du groupe. On pourra cependant regretter un son pas toujours bien mixé, en particulier la voix de Shagrath qui reste parfois en retrait; ainsi que de nombreux slammeurs non initiés qui, souvent, mettaient en danger les porteurs, si ce n’est eux-mêmes.
Matthias
Conclusion
Ce vendredi du Motocultor 2025 restera gravé dans les mémoires comme une journée de contrastes et d’émotions intenses.
De l’élégance sombre de Blackbriar à l’ampleur hypnotique de Klone, en passant par la magie nordique d’Eivør et le chaos majestueux de Dimmu Borgir, chaque groupe a offert un spectacle unique et mémorable. La chaleur, la poussière et le soleil d’août ont amplifié l’expérience, rendant chaque frisson et chaque ovation encore plus tangibles. Les festivaliers ont vécu des instants suspendus, oscillant entre contemplation, intensité et communion.
La nuit tombante n’a fait qu’ajouter à la magie de ces performances exceptionnelles, une journée qui a parfaitement illustré la richesse et la diversité de l’univers musical du Motocultor.