Motocultor 2025 – Journal de bord – Jour 1

Le premier jour du Motocultor 2025 commence sur les chapeaux de roues avec une programmation éclectique et intense, mêlant technique, émotion et énergie pure.

Dès l’ouverture des portes, le festival installe une ambiance électrique : les festivaliers, impatients et excités, se pressent devant les scènes, prêts à se laisser happer par chaque groupe.La chaleur de la journée ne ralentit en rien l’ardeur des fans, qui répondent avec ferveur à chaque note, chaque riff. Les différents univers se succèdent, du métal symphonique aux envolées progressives, en passant par le metalcore et l’industriel.

Un véritable panel d’émotions et de sensations inédites. Le public est littéralement emporté, oscillant entre headbang, contemplation et communion avec les artistes.

Jeudi – [Rêves suspendus et machines impitoyables]

Dogma

Premier concert du festival avec Dogma et c’est une totale découverte ! Totalement influencée par le copain Acta Infernalis nous ayant vendu le groupe notamment pour leur côté esthétique (grosso modo : des bonnes soeurs avec des corpses paint, oui il ne nous en faut pas beaucoup) et c’était parti. Les américaines jouent un Heavy/Hard Rock avec quelques sonorités plus Pop et il faut bien avouer que ça prend carrément de notre côté, leur jeu de scène aussi est tout simplement top à voir avec quelques danses sensuelles et leurs interactions entre elles qui montrent leur complicité. Le public a l’air particulièrement réceptif à ce premier groupe notamment quand la bassiste descendra vers eux, une interaction plutôt bienvenue. Quand à la set-list même si le groupe nous est inconnu, on prend plaisir à écouter Father I Have Sinned ou encore leur reprise de Madonna, Like A Prayer!

Mary

The Callous Daoboys

Deuxième découverte de la journée avec The Callous Daoboys! Le groupe a l’habitude de dire que la France ne les apprécient pas plus que ça mais le Motocultor leur montrera tout le contraire. Le groupe sera très bien accueilli et le pit bien vite lancé sur la musique de cet ovni dans lequel on découvre notamment une violoncelliste. La set-list va se concentrer sur leur dernier album en date, I Don’t Want To See You In Heaven dont notamment deux titres seront joués pour la toute première fois en live, Full Moon Guidance qui va ouvrir le set et Lemon. Le groupe américain propose des morceaux entre Mathcore et Progressif mais va aussi entrecouper son set de samples de Justin Timberlake et Natasha Bedingfield (surprenant quand on a pas l’habitude). Deuxième surprise de la journée sur laquelle on se repenchera à l’avenir!

Mary

Versatile

Premier groupe de ce cru 2025 du Motocultor, les Suisses de Versatile mettent dès le début tout le monde d’accord : viscéral, sauvage et théâtral. Entre envolées poétiques françaises et metal teinté d’ambiances sombres, entre horrifiques et cinématographiques, mêlant death, black, symphonique et touches électro: leur fusion percute immédiatement.

Porté par une scénographie travaillée, à mi-chemin entre steampunk et renaissance baroque, le groupe impose une identité visuelle et sonore singulière. Les paroles, profondes et littéraires, semblent tout droit sorties d’un recueil gothique du XVIIIᵉ siècle, tandis que les guitares lacèrent des riffs puissants aux relents death metal. La scène devient un temple de puissance metal, avec pour oratoire des fidèles suspendus au prêche de ces prédicateurs steampunk/baroques. Chaque costume, chaque geste, chaque ligne de chant transpire la maîtrise et l’impact.

L’énergie est primitive, sans filtre, et la foule répond au quart de tour. En quelques morceaux, Versatile transforme la scène en rituel poétique et furieux, prouvant que le chaos peut bel et bien être un art à part entière.

Matthias

Lazuli

Avec Lazuli, le festival bascule dans une autre dimension, loin du tumulte metal et des envolées de poussière suffocante. C’est une parenthèse d’émotion douce et chaleureuse, un moment suspendu où chaque note semble flotter dans l’air. Leurs sonorités progressives sont portées par un le chant habité, à fleur de peau de Dominique Leonetti. Les instruments sont atypiques, en premier lieu grâce à la Leode de Claude Leonetti (Inventée après un accident qui l’a privé de l’usage de son bras gauche, un instrument unique mêlant guitare, synthé et violoncelle, devenu la signature sonore de Lazuli) tissant des paysages sonores délicats, entre mélancolie et espoir.

Le public, parfois surpris, se laisse happer, captivé par cette sincérité lumineuse, presque fragile, comme un rêve éveillé au milieu du chaos. Le groupe clôture avec une prestation inattendue: une revisite de Crazy Train de notre légendaire, et regretté, Ozzy Osbourne autour d’un marimba; et à neuf mains, si vous plaît !

La douceur de Lazuli contraste magnifiquement avec la fureur ambiante de la journée. Comme la pierre dont il porte le nom, le groupe apaise les esprits. Il réduit le tumulte intérieur et illumine les cœurs, offrant au Motocultor un instant rare, aussi apaisant qu’enchanteur.

Matthias

 

Helldebert

Beaucoup de gens connaissent Guillaume Aldebert mais est-ce que tout le monde connaît la version « Metal » de ses chansons? Très bonne question mais c’est devant un public plutôt conséquent qu’on viendra faire un tour pour se divertir un peu devant Helldebert le jumeau maléfique de Aldebert. Livrant des moments improbables mais plein de gaieté, on assiste à des feats avec Stephane Buriez sur Super Momie ou encore la légende Max Cavalera qui viendra rejoindre l’artiste pour Le Cartel des Cartables avant lequel Helldebert nous parle de sa passion pour le Metal et sa scène. Les écrans géants diffusent également des images sur lesquelles on peut apercevoir Fétus de Ultra Vomit ou encore Niko de Tagada Jones et n’oublions pas Mamie Claudine qui vivra son moment de gloire pendant le set. Helldebert c’est pas franchement ce qu’on écoute mais autant dire que c’est plutôt fun et rafraîchissant!

Mary

Gutalax

Des années qu’on écoute Gutalax and finally it’s time to…Gutalax on stage! Le public est déjà bien en place avec ses rouleaux de PQ à la main ou encore ses brosses à chiottes, preuves en sont que l’instant à suivre va être super intelligent. Une entrée en scène sur le son de Ghostbusters, des toilettes qui slamment , du pig-squeal à foison , nos décontaminateurs tchèques foutent un beau bordel et leur public le leur rend bien! Des slammeurs en veux-tu en-voilà, de la poussière à qui mieux-mieux à chaque mouvement de foule en bref tout le monde a posé son cerveau pendant Gutalax et là aussi ça fait du bien! Nota Bene : Pour un set de Gutalax on s’attendait à un son presque pourri mais autant le set était carré autant le son était propre comme quoi on peut parler de popo dans ses titres et être « propres ».

Mary

Tesseract

Quand Tesseract entre en scène, tout devient précis, millimétré, presque hypnotique. Les nappes lumineuses et les riffs polyrythmiques s’entrelacent pour créer un labyrinthe sonore où chaque note compte. Les musiciens construisent un univers complexe, porté par des rythmes changeants et des textures planantes, où percées de lumière et démonstrations techniques ne font qu’un. Le chanteur navigue entre clarté émotionnelle et saturation désespérée avec une justesse déroutante, glissant sur des riffs impeccablement exécutés et composés.

Le public est hypnotisé, il suit chaque montée, chaque rupture de ton, comme un voyage au cœur d’un univers sonore, toujours plus riche. Ce n’est pas un simple concert, mais une expérience sensorielle totale : Tesseract nous captive sans jamais relâcher la tension.

Il nous laisse fascinés, presque étourdis. À la fin du set, il nous reste cette impression d’avoir assisté à quelque chose de méthodique, puissant et frontal, mais aussi profondément immersif et émotif.

Matthias

Me & That Man

Dois-on avouer qu’aujourd’hui on attendait SURTOUT Me & That Man? Je ne crois pas! Le groupe mené par Nergal de Behemoth s’apprête à nous faire vivre un nouveau moment hors du temps avec leur Blues/Rock. On plonge bien sûr tête la première et on se laisse porter par les différentes voix, les titres qu’on apprécie toujours autant comme My Church Is Black, Burning Churches , Coming Home ou encore Love & Death. L’autre groupe du Frontman sera évoqué notamment pour parler du fait qu’il connaît bien le festival avant d’enchaîner sur une cover de Black Metal de Venom. Un deuxième vocaliste oscillant entre un prêtre et Elvis rejoint la formation sur la moitié du set, où nous auront également le droit à une autre reprise celle de Paranoid de Black Sabbath. Un beau moment d’unité et de musicalité qu’on espère revivre au plus vite notamment car la formation polonaise nous a gratifiés d’un nouveau titre, ce qui annonce donc un nouvel album prochainement? En tout cas on a hâte de découvrir ce que nous réserve Me & That Man à l’avenir.

Mary

Ne Obliviscaris

L’arrivée des Australiens Ne Obliviscaris nous transporte au cœur d’une bulle de technique instrumentale démente, accompagnée d’un jeu émotionnel ravageur et bouleversant. Véritable épopée musicale, leur metal progressif mêle rage, virtuosité et beauté sombre dans un équilibre parfait entre agressivité et mélancolie.

Les parties de violon s’entrelacent aux guitares, dans une intensité presque dramatique. Quant aux alternances de chant clair et growl, partagées entre Tim Charles et James Dorton, elles sculptent des paysages sonores contrastés, pleins de profondeur et de sensibilité.

Le public oscille entre headbang frénétique et silence concentré, pris dans cette tempête émotionnelle où chaque morceau devient un voyage, entre ombre et lumière. Quand les dernières notes résonnent encore, une ovation dense et unanime s’élève : Ne Obliviscaris a transcendé la scène et nos âmes.

Matthias

 

Nailbomb

Tout le monde connaît Max Cavalera mais tout le monde ne connaît pas son projet fondé dans les années 90 à savoir Nailbomb! Et là encore c’est une très grosse surprise, c’est bien plus violent et chaotique que Soulfly ou autre projet du guitariste/chanteur. Nailbomb oscille entre Thrash, Death ou encore Grindcore voir même influences plus Noise qui apportent un côté presque dérangeant à l’ensemble. En soit, ce n’est peut-être ni le projet de l’année ni la découverte mais on passe un bon moment devant Nailbomb.

Mary

Kataklysm

Le ton monte immédiatement dès que Kataklysm débarque : un mur de son, une avalanche de riffs, une tempête de double pédale. La température grimpe d’un seul coup, de plusieurs degrés. Les guitares s’abattent comme des coups de massue, précises et implacables.

Le death metal canadien frappe fort et détruit tout sur son passage, déclenchant instantanément un pit monstrueux. C’est un chaos général, porté par l’énergie contagieuse du groupe. Maurizio Lacono mène la charge, galvanise la foule comme un général au front, le regard brûlant et le poing levé. Les classiques s’enchaînent, hurlés à pleins poumons par les festivaliers, chaque refrain résonne comme un cri de guerre.

C’est bestial, efficace et sans détour. Kataklysm rappelle avec puissance pourquoi il reste une légende du death metal : infaillible, massif et totalement implacable sur scène.

Matthias

I Prevail

À la tombée de la nuit, I Prevail débarque pour rallumer le feu et nous donner une leçon d’énergie et de partage. Leur metalcore, fédérateur moderne et percutant, soulève le public dès les premières notes, où la rage côtoie la mélodie avec intensité. Les refrains, actuels et réunificateurs, ainsi que leurs breakdowns massifs, font sauter la foule, bras levés.

L’atmosphère est électrique, joyeuse, bienveillante. Les transitions, entre voix claires et screamées, font mouche à chaque instant. Chaque breakdown soulève la poussière et les cœurs, les échanges avec le public débordant de sincérité et de complicité. On a même droit à un moment hommage avec les reprises de My Own Summer (Shove It) de Deftones, Them Bones d’Alice in Chains et Chop Suey ! de System of a Down.

C’est un show explosif, moderne et profondément humain : on repart rincé, mais heureux. On en ressort vivant, avec une patate ultime.

Matthias

Samael

Pour clôturer cette journée, déjà monumentale, Samael plonge le Motocultor dans une atmosphère sombre, captivante et hypnotique. Leur metal industriel vibre comme une machine impitoyable, froide et mécanique, mais étrangement envoûtante.

Les lumières stroboscopiques et la rythmique implacable, alliées à la prestance du groupe, tissent un véritable rituel sonore. Le groupe est d’une précision redoutable. On reste happé, entre contemplation et headbang, oscillant entre transe et fascination, emporté par cette puissance mécanique inapaisable.

Samael ferme la soirée avec élégance, intensité et majestuosité. Il laisse derrière lui un mysticisme industriel, à la fois grandiose, ténébreux et profondément marquant.

Matthias

 

Dool

Cette première journée de festival se clôture pour nous avec le groupe Dool. Découverts sur le dernier album studio de Hangman’s Chair, il nous tardait de les voir sur scène. Alors voir étant plutôt un euphémisme (pour les photographes), on profitera du set plus en audio mais ce qui n’enlèvera rien à la qualité du set. Dool fera la part belle à son dernier album sorti en 2024 avec pas moins de sept morceaux joués dont le morceau The Shape Of Fluidity qui viendra ouvrir le set. On se laisse vite portés par les titres du groupe qui combinent mélodies, puissance autant vocale qu’instrumentale et moments plus mélancoliques ou encore plus dynamiques. Une belle façon de terminer cette première journée!

Mary

 

Conclusion de la journée

Cette première journée du Motocultor 2025 aura été un véritable tourbillon d’émotions et d’énergie, un marathon musical où chaque groupe a marqué les esprits, à sa manière.

Du chaos théâtral de Versatile à la douceur lumineuse de Lazuli, en passant par la maîtrise technique de Tesseract et Ne Obliviscaris, jusqu’aux déflagrations de Kataklysm, la communion avec I Prevail et l’extase industrielle de Samael, le public a vécu des moments intenses, entre frissons et exaltation. Les riffs, les rythmes, les chants et les lumières ont créé une atmosphère unique, où chaque tonalité semblait dessinée pour toucher profondément.

Le festival prouve, une nouvelle fois, sa capacité à mélanger virtuosité, émotion et puissance brute, offrant aux festivaliers une expérience mémorable et totale.

Matthias
Matthias
Mes goûts musicaux ? J'écoute ... j'aime ou j'aime pas, point 😁 Dévoreur de pizza depuis le berceau 🍕 Adorateur de Mylène Farmer devant l'éternel 🔥 Photographe portraitiste alternatif 📸 Passionné de cinéma 🎬​

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