Mirabelle + Two Trains Left + Oakmann + Chunk! No, Captain Chunk! @ Le Trabendo (10/06/2022)

Le 10 juin dernier avait lieu le concert de Chunk! No, Captain Chunk, après six années d’absence. Pour l’occasion, les garçons avaient concoctée une date aux petits oignons, en optant pour le gratin du pop-rock tricolore. Et une chose est sûre : nos français ont du talent. 

Bien que leur nom nous évoque la Lorraine, c’est bien à Paris que Doug, Matt et Gianni ont distillé Mirabelle. Le trio nous invite à trinquer sur « Six-Figure Men », dernière création des franciliens. L’ambiance prend directement, entre fans de la première heure qui reprennent les paroles, et petits pogos, la salle prend très vite quelques degrés et chacun semble se prendre au jeu. Il faut dire que les garçons maitrisent leur art, et malgré des transitions assez hésitantes (mais touchantes) entre les titres qui trahissent la jeunesse de la formation, la performance en elle-même est carrée et osée. En effet, ce sont de vrais mixologues de la musique, proposant un cocktail explosif de plusieurs genres, habilement dosé entre pop-punk et easycore. La recette d’un set parfait reposait sur la fraicheur de « Flowers », le caractère de « Yellow Green », l’amertume de « Nightstand », le frappé de « Save Your Breath », ainsi que la sucrosité de « Whatever ». Leur set se termine sur « Shitshow », titre paradoxal lorsqu’on constate la qualité de leur show, pour un groupe qui n’a pas encore de la bouteille. Finalement, un live de Mirabelle est comparable à un verre en terrasse à Paris : on passe un bon moment amical, il y a des musiciens qui nous déroutent parfois, mais qui maitrisent leurs morceaux, on nous propose des fleurs, et il suffit d’un dérapage pour que ça se termine en shots.

Notre Tour de France se poursuit dans notre capitale avec les parisiens de Two Trains Left. C’est sur une scène est décorée de télés cathodiques et « Girls Just Want to Have Fun » de Cyndi Lauper que le quatuor fait son entrée. Un voyage dans les années 80 ? Le look bandana de Julien, guitariste, pourrait le laisser présager. Cependant, une annonce semblable à celle du Space Mountain de Disneyland Paris nous conduit directement à Marne-La-Vallée. En effet, nous sommes heureux d’apprendre que nous sommes tous conviés à bord de cette aventure, afin de passer un bon moment et que « toutes les autres attitudes négatives ne sont pas autorisées. May peace be with you all ». Nous voilà donc à bord, et « Everything Behind » nous lance à toute vitesse dans leur univers coloré. On entend déjà crier, et nous savons que le set sera à sensations fortes pour les fans présents au premier rang. « All My Best » nous fait prendre un looping, qui ne fait que prolonger l’euphorie de la fosse qui se bouscule en pogo, avant de prendre un virage inattendu sur l’électrique « Power Line ». Le Trabendo subit quelques turbulences, et nous avons à peine le temps de reprendre notre souffle que « Throw It All Away » retentit. Le groupe et le public sont comme Tic et Tac, ils font la paire dans cette aventure qu’ils partagent avec joie et bonheur. Le groupe, en parfaits Cast Members, offre à leurs guests un accueil parfait, les fait rêver avec une setlist magique, parfaitement maitrisée, et paradent sur la scène comme les Characters sur leurs chars, face à des petits yeux admiratifs. Nous nous dirigeons ensuite vers le nouveau parc pour découvrir la toute dernière création du groupe, « Disappear », annonçant un nouveau thème dans le futur musical de la formation. Les garçons donnent tout ce qu’ils ont pour défendre ce titre, et tandis que certains connaissent déjà chaque mot, ceux qui le découvrent aujourd’hui se retrouvent, pour certains, à entonner l’air. Un peu comme Small World, finalement. Le set se termine sur le feu d’artifices qu’est l’enchaînement de « I’m A Wreck » et « Not Ok », et cette fin nous laisse avec le même sentiment qu’une journée à Disney : un beau souvenir, un moment riche en émotions, pas une fausse note grâce à des professionnels qui connaissent leur speech et ont à coeur de faire plaisir, ainsi que (et surtout !) de la belle musique plein les oreilles. « Ad luna in flamma gloria » ? Avec une performance telle que celle-ci, sans le moindre one-oh-six, cela ne fait aucun doute. En tous cas, nous voulons bien un pass annuel.

La gare de Marne-La-Vallée est idéale pour partir dans le sud, et tant mieux, car notre destination suivante s’y trouve.
Nous sortons du train direction Lyon, en compagnie d’Oakman. Après tant d’émotions, nous nous asseyons sous un chêne du parc de la Tête d’Or. La nuit tombe avec « Night » et ses sonorités pailletées qui nous rappellent des étoiles scintillantes au dessus de nos têtes. Nous nous laissons aller à la rêverie sur la douce « Fantasy », guidés par la voix à la fois délicate et puissance de Marine. Leur musique est beaucoup plus ambiante, plus planante que le reste de l’affiche, et cela nous permet de respirer, de prendre le grand air. Et pourtant, ces derniers ne manquent pas d’énergie. Leur setlist pourrait presque être celle d’une randonnée en montagne tant ils inspirent un sentiment de liberté, de grandeur, et de pureté à la fois. Le public semble conquis par cette vague de fraicheur, et se met à danser. L’énergique « Clear Enough » nous conduit dans les derniers mètres avant le sommet de notre balade, et la plus belle surprise qu’est la découverte du sommet. Et pour nous en mettre plein la vue, la formation a choisi de nous faire découvrir d’autres horizons avec leur nouveau titre « Murder ». Le morceau est aussi déroutant que le pic d’une montagne, entre danger (des paroles), et musique aérienne. Avant d’entamer la descente, nous partageons le bonheur de cet instant en reprenant avec eux les paroles de leur exclusivité, « All The Way Up », que la frontgirl apprend à chacun sur le tas.
« Outer Space » nous fait redescendre de ce petit nuage pour retrouver la terre ferme. Nous terminons cette promenade en soufflant sur un pissenlit dont les pétales, s’apparentant aux touches de lumières blanches dans cette salle plongée dans le noir, s’envolent avec les notes de « Hope ». Il est temps pour nous de rentrer à la maison.

Retour dans la Capitale, avec Chunk! No, Captain Chunk !. Inutile de présenter ces monuments de la scène française. Nous prenons les bateaux mouches pour accéder à la Seine et entendre nos capitaines nous présenter le meilleur d’eux-mêmes. Les festivités débutent en douceur avec « Bitter », comme une sorte de mise en garde face à l’amertume de la vie parisienne et sa morosité : ce soir, nous allons faire en sorte d’en sortir, ou d’y échapper. Et pour y parvenir, Chunk! a prévu de nous offrir de la joie, et de nous décharger de toute négativité possible. Et la salle joue le jeu : « Playing Dead », invitant à « run(ning) in cibles » crée instantanément un circle pit, et la fosse se met à tourner comme des voitures à 250 km/h sur le périphérique. La pétillante « Taking Chances » et la brutale « I Am Nothing Like You », sorties d’un autre temps rendent les fans survoltés. Les garçons mettent le feu, on se croirait face à Notre-Dame en 2019. On sent que le plaisir est partagé ce soir, le groupe et le public ne sont qu’un, nous ne savons plus vraiment quelle présence fait le plus plaisir à l’autre. Et cette union est loin d’être terminée. La fédératrice « The Other Line » unit les voix de l’assemblée dans un moment presque hors du temps, comme lorsque nous contemplons tout Paris, du haut du Sacré Coeur. Il faut dire qu’avec autant de two-steps, on aurait vite fait de monter les escaliers de Montmartre. Bert introduit les titres en les situant dans le temps, c’est une véritable visite guidée. Nous oscillons à travers les ruelles de leur discographie, entre Get Lost, Find Yourself, et Pardon My French, avec un terminus sur Something for Nothing. Direction place de l’étoile avec la célèbre « All Star », cover de Smash Mouth. La circulation se fait difficile, tant la fosse est en ébullition. Nous avons 15 ans à nouveau, et la joie de ce moment est indicible tant chacun semble le vivre entièrement. Mais Paris est une fête, et elle n’est pas finie. « Haters Gonna Hate » continue de déchainer les foules. Le clap en choeur crée une atmosphère exceptionnelle. »Gone Are The Good Days », titre éponyme de leur dernier effort vient perfectionner le talent de l’audience à taper des mains en rythme, et bien que la sortie n’ait qu’un an, les paroles sont déjà sur toutes les lèvres. Les garçons poursuivent sur « Complete You », et le frontman nous prévient « Vous vous souvenez du saxophone ? D’accord, très bien, vous allez voir ! » et de fait, lors du refrain, les musiciens des précédents groupes apparaissent sur scène : les vocalistes pour accompagner Bert, et les musiciens pour simuler le saxo à l’aide d’instruments gonflables. Malheureusement, cet air de fête a un goût de trop peu, car c’est déjà l’heure du rappel. « Restart » ? On aimerait bien. Si leur set se conclue sur « In Friends We Trust », les gars de Chunk ont bien fait de faire confiance à leurs amis pour cette soirée. Et si leur dernier album s’intitule « Gone Are the Good Days », ce soir les garçons nous auront montré qu’il y a encore de beaux jours possibles, et qu’ils ne sont pas tous derrière nous. Ce concert est donc un Triomphe pour les parisiens. Pari(s) réussi pour nos capitaines dont le bateau flotte, et n’est pas prêt de couler.

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