Haeresis : Si Vis Pacem Para Bellum [FR/EN]

[ENGLISH VERSION BELOW] Haeresis est un groupe de Post-Black Metal allemand formé en 2016 avec à son actif une démo Haeresis (2016) , un EP To Drown…(2020) mais aussi un Split Z3/12 (2021) mais leur premier album studio Si Vis Pacem Para Bellum (Si tu veux la paix, prépare la guerre) n’est sorti que le 10 octobre dernier via Vendetta Records et il contient seulement quatre morceaux pour une durée totale d’un peu plus de 40 minutes.

Et on commence l’écoute avec Echoes Of Ashes qui débute presque trop doucement avec des sons inquiétants puis après presque 1:30, le cri déchirant de la vocaliste vient tout révéler : l’agressivité du groupe, les riffs et la rythmique puissants. Le chant de Christin « C.G. » Graunke est profondément enragé et on pourrait presque noter des influences à la Der Weg Einer Freiheit autant dans les cris que dans la complexité de l’instrumental, ce qui ne gâche rien. La vocaliste nous montre également sa polyvalence en changeant parfois la tonalité de ses cris avant que sur la fin du morceau nous assistions à un passage plus éthéré au piano avec des vocalises féminines claires par Yaryna Borynets et Natalya Androsova. . Un moment qui permet de souffler un peu avant le deuxième morceau.

I Who Repel All Light va frapper d’entrée de jeu sans laisser le temps de se remettre du titre précédent, et va garder son agressivité intacte. C’est sombre et rien ne laisse la lumière passer comme l’indique le titre (Moi qui repousse toute lumière) autant au niveau de l’ambiance générale que des instruments et des cris de la chanteuse qui prennent toujours autant aux tripes. Ce nouveau morceau évoque l’endoctrinement religieux et la manipulation spirituelle et rejette la notion d’illumination divine. Les chants clairs présents à la fin de Echoes Of Ashes finissent par revenir et apparaissent notamment en arrière-plan des cris de Christin et donnent une profondeur différente à la composition en apportant « presque » un peu de clarté.

Drifting Beyond Times’ Grasp est peut-être un peu plus lent que les deux précédents mais il n’en reste pas moins intense! L’intensité monte en flèche comme si l’orage grondait passé les six premières minutes, ce morceau est littéralement marqué par le désespoir et la désillusion qui se reflète parfaitement dans l’interprétation de Christin. La fin du titre va nous conduire directement au final sur Eradicate Taciturnity qui s’ouvre de façon bien différente du reste : c’est sobre, atmosphérique et on y retrouve du chant clair dès le début qui nous emporte et nous berce presque avant l’explosion à coup de riffs et le retour des cris qui transforme le morceau en quelque chose de cathartique. En effet ce final est un cri féministe qui brise le silence entourant la violence et l’oppression systémique et devient clairement autobiographique puisque Christin y raconte ses expériences personnelles du contrôle patriarcal et du traumatisme générationnel. Le morceau commence comme quelque chose de très fragile mais se mue en une catharsis et en un sentiment de résilience.

Ce premier album de Haeresis est une immersion dans leur univers riche et complexe mais qui n’en reste pas moins beau! Le groupe y aborde des thèmes d’actualité mais aussi des sujets plus personnels qui devraient parler au plus grand nombre. Une très belle découverte!

Tracklist

1) Echoes of Ashes
2) I Who Repel All Light
3) Drifting Beyond Time’s Grasp
4) Eradicate Taciturnity

[ENGLISH VERSION] Haeresis is a German post-black metal band formed in 2016 with one demo, Haeresis (2016), one EP, To Drown… (2020) and a split album Z3/12 (2021). However, their first studio album Si Vis Pacem Para Bellum (If you want peace, prepare for war) was only released on 10 October via Vendetta Records and contains just four tracks with a total running time of just over 40 minutes.

We begin listening with Echoes Of Ashes, which starts almost too softly with disturbing sounds, then after almost 1:30, the vocalist’s heart-rending scream reveals everything: the band’s aggression, the powerful riffs and rhythm. Christin ‘C.G.’ Graunke‘s vocals are deeply enraged, and one could almost note influences from Der Weg Einer Freiheit both in the screams and in the complexity of the instrumentation, which doesn’t spoil anything. The vocalist also shows her versatility by sometimes changing the tone of her screams before we witness a more ethereal piano passage at the end of the song with clear female vocals by Yaryna Borynets and Natalya Androsova. It’s a moment that allows us to catch our breath before the second song.

I Who Repel All Light hits hard from the outset, leaving no time to recover from the previous track, and maintains its aggression intact. It is dark and nothing lets the light through, as the title suggests (I who repel all light), both in terms of the overall atmosphere and the instruments and screams of the singer, which are as gut-wrenching as ever. This new track evokes religious indoctrination and spiritual manipulation and rejects the notion of divine enlightenment. The clear vocals at the end of Echoes Of Ashes eventually return and appear in the background of Christin‘s screams, giving the composition a different depth by bringing ‘almost’ a little clarity.

Drifting Beyond Times’ Grasp may be a little slower than the previous two tracks, but it is no less intense! The intensity skyrockets as if a storm were rumbling after the first six minutes. This track is literally marked by despair and disillusionment, which is perfectly reflected in Christin‘s performance. The end of the track leads us directly to the finale, Eradicate Taciturnity, which opens in a very different way from the rest: it is sober, atmospheric, and features clear vocals from the outset that carry us away and almost lull us before the explosion of riffs and the return of screams transform the track into something cathartic. Indeed, this finale is a feminist cry that breaks the silence surrounding violence and systemic oppression and becomes clearly autobiographical as Christin recounts her personal experiences of patriarchal control and generational trauma. The song begins as something very fragile but turns into a catharsis and a feeling of resilience.

Haeresis‘s debut album is an immersion into their rich and complex universe, which is nonetheless beautiful! The band tackles current issues as well as more personal subjects that should resonate with a wide audience. A wonderful discovery!

Mary Motionless
Mary Motionless
25 Forever. Nergal est ma Tata, j'aime vadrouiller pour les concerts et voir les copains partout et me faire tatouer à fond!

Latest articles

Related articles

Leave a reply

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici