Entretien – Tom (basse) et Peb (chant) – Sunstare

Pour évoquer la sortie de leur dernier album en date, Ziusudra (disponible via Source Atone Records), Victor a pu s’entretenir avec Tom (basse) et Peb (chant) du groupe Sunstare.

 

Victor: Bonjour, comment se passe votre journée?

Tom: Bonjour, très bien, pour le moment on a une une interview mais c’est que le début!

Victor: Est ce que vous pouvez commencer par présenter le projet Sunstare, pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas.

Peb: Sunstare ça a été monté en 2013, il y a pratiquement 9 ans. Ca a été monté sur les restes de Grassring, qui était un groupe dans le quel jouaient déjà Tom (basse), Vince (guitare) et Antoine (batterie). Ils avaient l’envie de jouer quelque chose de plus agressif, plus violent, et du coup s’est monté un peu comme ça. On s’est rencontré grâce à une connaissance commune et ça a très très bien matché. Et donc, on a commencé à travailler sur les compos qui étaient déjà écrites et on a posé le chant dessus. Et on a avancé et continué à écrire des chansons.

Victor: Eroded, votre album précédent date de 2018, comment voyez-vous l’évolution du groupe entre cet album et Ziusudra?

Tom: Si tu veux, on était déjà très satisfait de Eroded par rapport au premier, qui était très monolithique et linéaire. Sur le deuxième on a voulu nuancer un peu le propos et faire quelque chose de plus varié. Et sur celui-ci le but c’était d’avoir quelque chose de continu. L’album déroule une histoire dans son intégralité, l’ordre des chansons à une importance, il a d’ailleurs été écrit en conséquence. Les deux premiers albums sont très doom/sludge assez classique. Sur Ziusudra on a des tempos un peu plus énervés, c’est un album plus contrasté de notre point de vue.

Victor: Quand avez-vous commencé à travailler sur cet album?

Tom: Ça a commencé il y a longtemps, avec une grosse interruption avec le Covid. Quand la pandémie a commencé on avait fait 80% du travail je dirais.

Peb: On avait commencé à écrire l’album alors que le second n’était pas encore sorti. Il y avait déjà des chansons qui étaient entamées.

Tom: On a finit l’écriture fin 2020/début 2021 quand ça a commencé à se débloquer et qu’on a pu se revoir. Et ensuite on a été en contact avec Source Atone Records, qui ont dit qu’ils voulaient bien nous signer et on a pu commencer le prod mi 2021.

Victor: Comment s’est passé le travail avec le label? Comment vous voyez le fait de travailler avec eux?

Tom: A la base, on connaît déjà Chris, puisqu’on a tourné avec Demande A La Poussière en 2019 (Chris étant un des fondateurs du label, ndlr).  Quand on a vu qu’il avait monté un label, on leur a proposé les pré-prods qu’on avait déjà vers mai/juin l’année dernière. Ils nous ont dit que ça les intéressait. On avait déjà cherché à avoir un label pour l’album précédent mais ça s’était pas fait. On en cherchait pas forcément un pour celui)là mais on a eu l’opportunité de travailler avec eux. C’est des gens en qui on a totalement confiance. Pour nous c’était tout bénef, c’est des gens avec qui on a envie de travailler.

Victor: Dans Ziusudra, ainsi que dans les précédents albums vous parlez de légendes sumériennes, d’où est venu cette envie de parler de cette période de l’humanité peu connue, dont on connaît peu les histoires?

Peb: C’est moi qui est fait cette proposition quand le groupe s’est monté. C’est quelque chose qui m’intéressait et que j’ai eu envie de creuser. Parce que on trouve beaucoup de choses à l’origine de tout ce qu’on connaît actuellement en terme de religion ou d’administration par exemple. Ce que je trouve assez formidable, c’est que c’est les premières traces de civilisation écrites qu’on trouve. Du coup c’est un peu les bases de l’humanité au sens moderne. C’est un super socle en termes de cosmogonie, d’histoires, de poèmes. C’est un super médium pour créer. Tu peux vachement te l’approprier parce que ça te laisse aussi de l’espace pour t’y mettre mais en même temps c’est quelque chose de concret, tu peux trouver des choses dessus. Tu vois dans notre premier album, on a un morceau basé sur le premier poème de l’humanité, c’est un poème qui a été écrit sur des tablettes puis traduit et qu’on peux trouver à Londres. C’est super intéressant je trouve. D’autant plus que nous on s’est penché sur le dieu du soleil, qui est à la fois un dieu mineur dans leur cosmogonie et qui en même temps était très important pour le peuple à l’époque. C’était à la fois le dieu du soleil mais aussi celui des récoltes et de la justice. Et comme c’est les thèmes qu’on aborde, ça faisait sens de mettre tout ça. Il y a eu un espèce d’écho avec ce que la musique reflétait en termes d’images et de son. J’arrive vraiment à voir une cohérence là dedans, et ça de suite marché, donc on a gardé ce truc là parce que ça fait l’essence de toute la sémantique tout ce qu’on veux mettre dedans en terme d’histoires. Après évidemment ça a évolué, le premier album était très personnel, très égo centré, là on est beaucoup plus tourné vers le monde en tout cas dans le propos.

Victor: Justement, vers quels thèmes vouliez-vous aller dans ce nouvel album?

Peb: J’ai lu L’Épopée de Gilgamesh et dedans il y a toute une partie où Gilgamesh est sur le chemin du retour et rencontre dans le désert un vieux sage qui le ramène un peu à la raison. Et je me suis intéressé à e sage et j’ai découvert que c’était en gros l’équivalent de Noé dans La Bible. En fait, ça suivait ce que je te disais, cette base là est la base sur le quel le reste s’est construit. Les religions actuelles sont entre autre basées sur des légendes sumériennes pour créer leur propre imagerie. Cette histoire c’est le grand déluge et celle de Ziusudra qui va sauver l’humanité en créant une énorme arche. Et si tu veux le parallèle avec notre réalité d’aujourd’hui, cette idée là est arrivée avant le Covid mais c’est un bon exemple de tout ce qui se passe. Chacun se fera son avis mais je trouve que ça représente bien tout ce qu’on vit actuellement. J’ai l’impression que c’est une période de transition pour l’humanité, que des choses bougent et cet album est un témoin de ça.

Victor: Vous disiez avoir pas mal changé depuis vos débuts, comment voyez-vous votre musique aujourd’hui?

Tom: La base doom est toujours là, après on a plein d’influences très différentes. Ça va de choses très doom comme Neurosis ou Cult Of Luna. Après on écoute aussi des choses plus énervées. Et il y a avait envie d’aller vers un truc plus contrasté avec des choses plus soutenues. Si tu écoutes le premier morceau de l’album, c’est un titre pas vraiment lent qui envoie pas mal. Tu vois sur l’album on a utilisé pas mal de trinaires alors que sur les autres c’était du 4/4 basique. Ca donne des ambiances un peu différentes sur certains passages. Si le plan qu’on a au départ nous plaît, on le garde. Comme l’album raconte une légende d’un bout à l’autre il fallait qu’il y ait une cohérence musicale par rapport au sujet. Le premier morceau raconte toute la partie du déluge donc il fallait quelque chose de puissant alors que si tu prends le dernier titre on est dans une ambiance plus apaisée et donc le morceau est beaucoup plus lent.

Victor: Est ce que vous pouvez me parler de l’artwork et des personnes avec qui vous avez travaillé dessus?

Tom: On a travaillé avec une artiste plasticienne de Lille, Élodie Wysocki. Notre batteur est graphiste mais on essaie de travailler aussi avec des artistes qui auront des idées différentes de celles qu’on pourrait avoir. On a expliqué à Elodie, les concepts de l’album et tout ce qui s’en suit et elle a proposé le concept de l’arbre à loques qui est un concept qui vient d’Amérique du sud.

Peb: En gros ça te fait un amas de loques de vêtements et il y a un côté assez effrayant à ça.On dirait que ces habits renvoient à un amas de gens. Comme s’ils avaient perdu une part d’eux même. Je trouvais que ça allait très  bien avec l’idée de la Tour de Babylone, ce genre de choses.

Tom: Tu peux aussi voir cette arbre à loques comme la conséquence de tous ces gens qui ont été frappés par la colère des dieux. On a trouvé que la symbolique était top. A la base elle avait des photos d’arbres à loques et elle a fait un dessin original à partir des photos. Puis il a été un peu modifié et colorisé pour correspondre à ce qu’on voulait. On est ravi de ce qu’elle à fait.

Victor: Avez-vous déjà des projets de date suite à la sortie de l’album?

Tom: Alors on a le Rock In Bourlon les 24/25/26 juin et après on aura une release party. Mais elle va se faire tard à cause de problèmes de livraison de vinyles notamment. On ferait la release party vers décembre du côté de Lille et sinon d’autres dates sont en cours de booking mais on a pas de confirmation pour le moment. On aimerait bien refaire une tournée un peu plus longue et c’est en négociation, le tout est de relancer un peu la machine.

Victor: Merci à vous deux pour vos réponses et votre temps!

Tom: Merci à toi!

Peb: Merci et à très vite!

 

Merci à Tom et Peb pour leur temps et à Romain et l’agence Singularités pour cette belle opportunité.

 

Tracklist Ziusudra par Sunstare (Source Atone Records)

1: Ziusudra

2: Namlulu Di-Kud (The Sentence)

3: Abgal (The Very Wise)

4: Zi-Sag-Gal  (Sauve-Vie)

5: Uru (Wrath, Flood)

6: Ganzer (The Abyss)

7: Awilum (L’Homme Libre)

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