Entretien avec Sinaï et Aharon du groupe Griffon

1/ Pouvez vous commencer par vous présenter et présenter le groupe. 

Sinaï : Je suis Sinaï Guitariste et compositeur de Griffon.

Aharon : Aharon, je suis celui qui s’occupe du chant, des paroles et de tout ce qui relève de l’organisation extérieur du groupe.

2/ En 2019 vous sortez un split avec Darkenhöld, quels retours avez vous eux sur les morceaux de ce salit? Et quel type de collaboration y a-t-il eu entre les deux groupes pour cette sortie? 

Sinaï : De très bon retour à tout niveau (composition, production, visuel, paroles etc…). Bien que le format ne soit pas très attractif, le split à plutôt bien marché et à permis une meilleure visibilité du groupe.

Aharon : C’est compliqué d’évaluer réellement l’impact que peut avoir la musique. La qualité des « chroniques » n’est pas du tout révélatrice de la réception par le public. Effectivement, les chroniques étaient bonnes pour peu que la personne soit un peu réceptive à ce style de Black Metal. J’ai eu l’impression qu’il y a effectivement eu un petit engouement pour les connaisseurs à la sortie du split, en tout cas plus qu’avec le premier album.

3/ Cette année sort votre nouvel album, comment s’est passé tout le processus de composition ? 

Sinaï : La composition s’est déroulée sur 2-3 ans. J’ai composé 3 morceaux, Antoine en  à composé 3. Nous nous sommes envoyé nos morceaux et avons apporté des modifications aux morceaux de l’autre. J’ai imposé ma ligne de composition mais je suis resté ouvert aux propositions. Il y a un morceau composé avec Tedd de Wyrms. On a composé ensemble « Les plaies du Trône », ça s’est fait naturellement et relativement rapidement. Une collaboration très spontanée et efficace.

Quand les compositions ont été avancé, on a travaillé sur les orchestrations avec Antoine et sur les finitions basse/batterie avec Léo et Kryos.

4/ Quels thèmes principaux avez-vous souhaité aborder dans ce nouvel album? 

Aharon : La question de la religion a toujours été présente dans les textes de Griffon. Dans le cas présent, nous nous sommes intéressés aux rapports entretenus entre ceux que les romains appelaient le fas et le ius, c’est-à-dire les relations que vont entretenir le pouvoir politique avec le phénomène religieux. Tantôt frontalement opposés, tantôt purement confondus, leur étude est un sujet passionnant et qui a trop tendance à être purement ignoré, voire rejeté en bloc par nos civilisations occidentales. L’idée est de mettre le doigt sur ce qui était fondements de la mentalité antique, en tentant d’oublier, le temps d’un album, le carcan de la pensée contemporaine.

5/ La première chanson de l’album est entièrement chantée en grec ancien, d’où est venu ce souhait? Et quel type de travail cela vous a demandé ? 

Aharon : Contrairement à ce que les pseudos puristes de la « liturgie » voudraient prétendre, le grec est à la vraie langue du christianisme antique. Pour faire simple, la conversion de Saul de Tarse à Damas est l’élément fondateur du christianisme politique hors du cadre de la révélation évangélique. Saint Paul a établi les premiers fondements du cadre politique de l’Église par ses épîtres. C’est le fondement du christianisme tel qu’il nous intéresse dans notre étude ici. Et cela s’est passé en Orient.

Pour ce qui est du grec classique, ça nous semblait important d’accorder l’honneur à l’Orient chrétien et à cette magnifique langue trop méconnue en occident.
Pour le travail que cela représente, c’est le travail de tout une vie. Je travaille à faire en sortes qu’elle soit de plus en plus fluide.

6/ Que pouvez-vous nous dire de « Les Plaies du Trône» chanson écrite et interprétée avec Wyrms? 

Sinaï : On a eu l’idée de faire un morceau avec Tedd parce que c’est un ami, qu’il fait nos visuels et qu’on aime ce qu’il fait musicalement. On lui a proposé et il était ok. La composition s’est faite en deux- trois semaines par échange de tablature par mail. Ça a été très naturel et spontané. On a chacun apporté nos styles sans faire de concession.

7/ Comment s’est passée l’enregistrement de ce nouvel album? 

Sinaï : J’ai enregistré les guitares chez moi sauf les solos que Antoine à enregistrer. La basse a été enregistré chez Léo par lui même. La batterie et les chants ont été enregistré à l’hybreed studio chez Andrew.
Les guitares et basse ont été réampées par Fred du studio Henosis. On a pris notre temps pour enregistrer et avons été minutieux contrairement aux sorties précédente. La période d’enregistrement s’est étalé sur cinq six mois avec une interruption due au COVID.

8/ Que pouvez-vous nous dire de la pochette de cet album, de sa création ? 

Aharon : Adam a fait un travail extraordinaire. Je l’ai contacté pour lui dire ce que nous souhaitions représenter le temple de Jérusalem dévasté, la statue de Caligula détruite et l’emblématique rideau du temple déchiré, symbole de la fin de l’ancienne alliance de Dieu avec l’humanité. Il a tout livré en deux semaines. C’est un grand artiste et un vrai professionnel.

9/ Vous sortez ce nouvel album dans une période difficile pour le monde de la musique, comment voyez-vous la promotion d’une nouvelle sortie en ce moment? 

Aharon : C’est effectivement très frustrant. A cette époque nous devrions être sur scène pour faire de la promotion. Une sortie sur internet et sur les réseaux ce n’est pas une sortie. On doit voir les gens. La musique c’est une relation avec le public. Des vues sur YouTube ça n’a aucune valeur pour nous.

10/ Quels projets avez-vous pour les mois à venir avec cet album? 

Sinaï : Faire quelques concerts si on nous le permet et composer le prochain album.

Merci à vous pour vos réponses et votre disponibilité

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