Die Kreatur – Panoptikum

Die Kreatur est le petit bébé de Deroi Goi (Oomph !) et de Chris Harms (Lord of the Lost) et c’est sans surprise qu’ils donnent le meilleur de leur deux groupes. Le duo évolue dans un monde passé, totalement inspiré par les années 1920. Avec un petit côté qui n’est pas sans rappeler le steam punk, ils traitent d’un univers sombre où personne n’est à l’abris de croiser quelques créatures tirées de mythes et légendes. Le premier album, Panoptikum, est disponible le 22 mai via Napalm Records.

L’album s’ouvre sur Die Kreatur et si on était pas encore tout à fait sur de retenir le nom du groupe, cette chanson va bien nous aider car le titre est répété un nombre de fois incalculable ! Le titre est entraînant et nous propose une ambiance étrange, sans pour autant être angoissante. Le mélange des deux voix est très bien pensé, alternant entre quelque chose de calme et de presque parlé et de la seconde voix beaucoup plus rapide et presque crié. Le rendu général reste assez calme et accessible, si l’allemand n’est pas un obstacle, mais quelques moments plus rythmés ont également leur place ne laissant aucuns doutes sur le genre du groupe, le Gothic Rock. Ce premier titre est une très bonne entrée en matière pour cet album. Un parallèle avec les chanteurs et cette fameuse créature peut également être faite car elle est décrite comme ayant deux têtes. On enchaîne avec Kälter Als Der Tod, qui nous propose une ambiance différente, plus mystérieuse et avec un léger côté religieux. On y comprend facilement l’appel de la voix à sa mère puis à son père. Les paroles traitent de la peur, de la lune qui est un thème récurrent, mais également d’amour et de l’attention qu’on porte à d’autres personnes, ce qui est en opposition avec l’ambiance de ce morceau. Un titre que j’aime beaucoup, par sa profondeur, renforcé par les chœurs de femmes qui donne un petit côté fantôme collant parfaitement à l’imagerie du groupe. Unzertrennlich nous plonge dans une ambiance plus électro, qui reste assez courant dans ce style musical. Le rythme est donné en grande partie par la batterie, qui se dégage parfaitement ici, même à l’ajout des guitares. Les paroles font, à nouveau penser, aux deux chanteurs car cela traite de jumeaux, ou pour les reprendre de « Blutsbrüder » que l’on peut traduire comme « frères de sang ». On s’éloigne pourtant du premier titre et de l’énergie qu’il donnait.

 

C’est assez drôle mais le début de Durch Die Nacht m’a un peu fait penser à une chanson tirée d’un dessin animé Disney. Il y a cette sensation de voler, d’évasion. Les voix donnent l’impression d’être plus loin de nous, pas comme les précédents titres où l’impression que l’on chantait juste à côté de nous était fortement présent. L’instrumental est en total désaccord avec les titres précédents, c’est une réelle surprise car je ne pensais pas trouver un titre de cette veine dans cet album. Derrière cette sorte de pause, de douceur, se cache un thème plus complexe, celui de la blessure qu’elle soit physique ou mentale. A condition d’avoir un bon niveau d’allemand, les paroles sont parfaitement compréhensibles, ce qui est certainement voulu, donnant l’impression qu’ils passent un message accessible au plus grand nombre. Après cette petite balade, l’introduction de Zwei 100% nous réveille totalement ! Très rythmé, donnant l’impression de quelque chose d’assez « militaire » en ressort. Les fans de ce genre de musique ne seront plus dépaysé du tout et c’est un titre qui fonctionne parfaitement. Les voix sont complémentaires comme jamais, l’instrumental donne envie de se trémousser dans un coin, je ne peux qu’apprécier ce titre et souligner les chœurs qui apportent un effet nouveau et génial ! La question du duo est également mis en avant dans ce morceau, et on comprend très bien l’image que veut donner le groupe de sa fameuse créature qui colle également à leur projet. Avec Schlafes Braut, les allemands nous transportent à nouveau dans un tout autre univers, celui des rues des années 1920 et de leur dureté, renforcé par les voix graves des deux chanteurs. Ici, on nous compte une histoire assez triste d’une mariée endormie, on le devine au fil de la chanson, elle est plutôt morte. Le macabre a totalement prit place ici et ça se ressent, le morceau semble plus profond, plus travaillé et capture l’attention tout de suite. L’idée de mettre en avant cet espèce de conte sanguinolent avec une fin évasive est une super bonne idée !

 

Le début d’Untergang m’a beaucoup fait penser à d’autres groupes du même style, comme Deathstars. J’ai un gros coup de cœur sur l’instrumental ici qui se surpasse vraiment, avec ce mélange d’électro assez futuriste. La chanson explose de tout les côtés et c’est assez compliqué de tout analyser lors de la première écoute, ce qui fait la vraie force de ce titre, dont le nom est chanter d’une manière très particulière et surtout de manière a être bien comprise. C’est un côté violent qui ressort ici, en totalement adéquation avec les paroles, comme si une nouvelle face de l’album se dévoilait. Je ne vais pas me plaindre, il s’agit de mon titre préféré. Mensch / Maschine change à nouveau les codes. On a un petit côté plus industriel, plus machine pour reprendre le titre. La démence du titre précédent est bien loin, même si une référence à Frankenstein peut s’y cacher. L’utilisation de sirène reste timide et j’aurai préféré trouver cela bien avant, car en plus de coller au genre, cela donne un super effet ! On continue avec Was Mir Am Wichtigsten Ist, qui met à nouveau en avant une femme, se questionnant sur elle même et sur ce qu’elle ressent. Ce morceau sort totalement du lot avec une influence oriental du côté des instruments mais également des voix de « fond » ressemblant à un murmure. Il y a beaucoup de bonnes choses ici, de petits tests qui passent très bien mais je n’accroche pas vraiment.

« Herz nicht erfrier’n Sie fragt sich: Warum verletz’ ich nur immer wieder, was mir am Wichtigsten ist?
Warum verrat’ ich nur immer wieder, was mir am Wichtigsten ist? Kalte Nadel, berühr mich Zeig mir, dass ich noch lebe. »

On approche doucement de la fin avec Benutz Mich qui traite du sentiment amoureux et de la volonté de posséder l’autre. La batterie donne un rythme assez lent, s’accordant aux voix qui vont finalement exploser à l’arrivée des autres instruments. Changement de tempo total, on a l’impression de courir derrière une personne pour l’avoir rien que pour nous. L’alternance rythme lent / rapide est très bien utilisé, même si on s’éloigne à nouveau de ce que j’attends d’un album de gothic rock.  GLÜCK AUF! reste dans ce même thème, traitant de la volonté de s’en sortir, de regagner la lumière à n’importe quel prix, en total opposition avec l’imagerie de Die Kreatur. Et même l’instrumental va être très différent, une influence reggae ainsi que les chœurs donnent quelque chose de nouveau. J’aurai souhaité une chanson plus explosive au vue des paroles mais je reste sans mots devant ce titre qui aura su me surprendre. L’album se clôture avec Gott Verdammnt et aucuns doutes n’est permis sur le thème de cette chanson avec une introduction nous conduisant directement dans une église. On retrouve l’énergie qui avait disparue il y a quelques titres déjà et c’est une très bonne façon de terminer l’album, une note positive, dynamique. Ce morceau fait très bien le boulot et remplit une bonne partie de la chanson parfaite, même si le rythme n’est pas aussi énergique qu’un Die Kreatur. La fin du morceau et par la même occasion de l’album, est calme, presque religieux par l’orgue, c’est apaisant et donne l’impression d’un repos mérité après avoir rencontré le pire durant l’écoute.

Mais Die Kreatur ne nous laisse pas partir aussi facilement et propose pas moins de trois bonus track ! Goldener Reiter a une ambiance très spécial, mystérieuse et secrète. Les voix semblent être des murmures ce qui ne peut que servir le morceau. Le côté électro est de nouveau très présent et sert parfaitement à créer l’ambiance. Les deux titres suivant sont des remix de titres précédents : Die Kreatur et Kälter Als Der Tod. C’est quelque chose que l’on retrouve souvent dans ce genre musical et je ne vois pas vraiment l’intérêt ici car je trouve les remix moins bons que les titres originaux, mais cela apporte un petit quelque chose en plus qui reste sympathique.

En écoutant l’album de Die Kreatur on pense facilement à des groupes comme Rammstein, qui sont beaucoup plus connus dans ce milieu. Mais les allemands ont beaucoup à donner et cela se ressent. Leur univers est bien creusé et j’ai hâte d’y refaire un tour. On trouve de petites surprises au détour des titres et les paroles sont recherchées et collent surtout à l’imagerie que le groupe crée. J’ai hâte de voir ce que ce nouveau projet va donner et j’espère une tournée en France prochainement !

Tracklist :

Die Kreatur
Kälter Als Der Tod
Unzertrennlich
Durch Die Nacht
Zwei 100%
Schlafes Braut
Untergang
Mensch / Maschine
Was Mir Am Wichtigsten Ist
Benutz Mich
GLÜCK AUF!
Gott Verdammnt

Goldener Reiter (Bonus Track)
Die Kreatur (Faderhead Remix) (Bonus Track)
Kälter Als Der Tod (Solar Fake Remix) (Bonus Track)

Gloomy
Gloomy
Passionnée par le poulet curry, la pizza et de temps en temps la musique.

Latest articles

Related articles

Leave a reply

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici