Après une première série de quelques concerts d’adieu en Europe en 2023, NOFX étaient de retour sur le vieux continent en ce mois de mai pour faire ses adieux à ses fans Européens. La dernière date française avait lieu du côté de Chambéry, mais mon chemin m’a mené du côté de Eindhoven où les légendes du punk rock y donnaient deux concerts. Pour la dernière journée, NOFX ont eu la bonne idée de s’entourer des locaux de Antillectual et Heideroosjes pour que toute la Hollande puisse célébrer la dernière de NOFX.
La journée commence avec Antillectual, les premiers locaux de l’étape. L’arrivée du trio néerlandais coïncide avec celle d’un bel orage qui nous tombe dessus pendant la bonne première moitié du set du groupe. Autant dire que le public présent devant la scène ne se compte que par dizaines. Pas de quoi démotiver Antillectual qui montre un bel enthousiasme. J’ai pu découvrir un peu ce groupe avant le concert et je l’ai trouvé vraiment convaincant. Leur set l’était tout autant et le groupe assume l’engagement qu’on retrouve dans leurs albums sur scène. Je pense notamment au très bon morceau pro-végétarisme Some of My Best Friends Are Meat Eaters. C’est rythmé, les chansons accrochent, c’est bien joué et avec 8 chansons en 30 min, le groupe a tiré le maximum de son show.
Premier petit événement avec la venue de The Last Gang que j’attendais de revoir depuis 2019. Le groupe se fait assez rare sur le sol européen, pourtant, leur deux premiers albums sont plus que convaincants. Emmené par la charismatique Brenna Red et son carré bleu pétant, les californiens sont à la hauteur de mes attentes. Le morceau Turn The Record Over, une ode au punk rock, est terriblement efficace en live. Brenna nous apprend par ailleurs que le groupe a prévu de sortir son 3eme album à l’automne et qu’ils reviendront en Europe dans la foulée. Une nouvelle plus que réjouissante qui conclut un set réussi.
On enchaine avec les allemands de Itchy, très populaire dans leur pays mais pas forcément en Hollande. Une autre très belle découverte que j’ai pu faire en écoutant les groupes à l’affiche. Et leur show m’a conforté dans mon avis positif. Le groupe navigue entre le punk rock et l’alternative rock et a la capacité de fournir des morceaux très accrocheurs avec des riffs prenants, comme avec Thoughts & Prayers ou Danger. Face à un public peu connaisseur, le groupe arrive tout de même à embarquer une bonne partie de l’audience avec lui. Encore une très bonne prestation qui me donne envie de découvrir un peu plus en détails les albums du groupe.
Changement d’ambiance avec l’arrivée de Negative Approach, surnommé par mes soins « le groupe le plus dangereux ». Le chanteur John Brannon annonce la couleur dès son arrivée sur scène « vous passez un bon moment? Eh bah ça va changer maintenant. On est Negative Approach ». Ce dernier débite ses paroles comme des coups de couteaux et l’expression de son visage fait froid dans le dos. A côté de lui, le guitariste Harry Richardson joue l’entièreté du set face à son ampli et donc dos au public. Autant dire que le groupe est fidèle à son nom. Musicalement, on est évidemment sur quelque chose de très agressif : le groupe enchaine ses morceaux très courts et rapides. Le groupe, au delà de l’atmosphère spéciale qu’il installe, demeure un groupe culte et important dans le développement du punk-hardcore du début des années 80. Negative Approach n’a d’ailleurs pas sorti de nouveautés depuis son album culte Tied Down, sorti en 1983… On retrouve naturellement beaucoup de morceaux de cet album dans la setlist du soir.
Heideroosjes prend le relai : les légendes du punk rock néerlandais arrivent avec une énergie et viennent clairement faire monter l’ambiance d’un cran. Le groupe jouit d’une grosse côte de popularité aux Pays-Bas et on comprend pourquoi, le groupe propose depuis plus de 30 ans un cocktail de punk rock mélodique, avec des chansons marquantes et iconiques. Les trop courtes 30 minutes de leur set ressemble d’ailleurs à un best-of. Chaque morceau est repris en chœur par une bonne partie du public et la prestation du charismatique chanteur Marco Roelofs me bluffe toujours autant. Heideroosjes prouve une fois de plus qu’ils mériteraient une exposition au delà des territoires néerlandophones. D’autant plus qu’une bonne partie de ses morceaux sont en anglais. Je me réjouis en tout cas toujours de voir cet excellent groupe et ne suis jamais déçu!
Place au dernier groupe avant le clou du spectacle avec les légendes Circle Jerks. Emmené par le toujours très bavard Keith Morris, Circle Jerks était la seule première partie présente sur les deux soirs à Eindhoven. Et c’était également le seul groupe qui bénéficiait de 40 minutes de set (contre 30 pour les autres). NOFX reconnait le groupe à sa juste valeur, à savoir un groupe fondamental dans le développement du punk hardcore au début des années 80 sur la scène californienne et partout dans le monde. Keith Morris nous donnera d’ailleurs à plusieurs reprises quelques rappels historiques et quelques anecdotes sur les groupes de l’époque. Quel plaisir de l’écouter parler… L’homme est captivant et toujours à la hauteur de sa réputation. Il assure également au chant et nous assène les classiques du groupe, et notamment ceux issus du premier album culte du groupe Group Sex (1980). Accompagné de l’autre membre originel du groupe Greg Hetson, dont la seule fausse note aura été d’avoir porté un maillot d’Aston Villa, le groupe déroule un set classique mais terriblement efficace.
La pluie bat son plein depuis maintenant au moins 2h et l’arrivée sur scène de NOFX vient réchauffer un public détrempé. Ce concert étant le deuxième des deux dates du groupe à Eindhoven, il s’agissait donc du dernier concert du groupe en terre Hollandaise. L’émotion se fait ressentir et peut-être que parmi toutes les gouttes d’eau qui parsèment le visage de l’audience se cache des larmes de tristesse… On peut s’apercevoir que cette même audience se compose d’un public de tout âge, pas mal de quarantenaires et de cinquantenaires biberonnés au punk rock des années 90, mais aussi des plus jeunes, et même des enfants! La preuve que le groupe a su traverser les époques et toucher une audience hétérogène (on y voit même des métalleux aux vestes à patch toujours aussi douteuses).
Pour cette deuxième soirée, le groupe avait annoncé jouer les albums So Long And Thanks For All The Shoes (1997) et Pump Up The Valuum (2000) ainsi que The Decline (1999). En voyant les setlist précédentes du groupe, j’avais compris que ces annonces n’étaient pas respectées à la lettre et qu’il ne fallait pas s’attendre à voir le groupe jouer ces albums front to back, mais plutôt de voir la setlist se composer en grande partie de morceaux issus de ces opus. Et c’est plus ou moins ce que nous avons eu, on retrouve 8 morceaux issus de So Long mais seulement 4 de Pump Up The Valuum. Un peu déçu de ce côté : un morceau comme Thank God It’s Monday semblait s’imposer, mais surtout Herojuana, un des meilleurs morceaux du groupe à mon sens et qui prend tout son sens aux Pays-Bas où le cannabis est autorisé.
Même si le groupe fait de l’autodérision sur le sujet, NOFX assure musicalement, seul Fat Mike s’autorise parfois quelques petites modifications des paroles pour placer quelques blagues ou jeux de mot. Et entre chaque morceau, les californiens restent fidèles à leur humour provocateur et souvent grossier : blague sur les gays, sur les allemands, les juifs… Tout le monde y passe. Et c’est drôle!
Le clou du spectacle intervient avec la performance de The Decline, le fameux morceau génial de presque 20 minutes. Souvent demandé en concert par les fans du groupe, il était plutôt rarement joué en concert étant donné la longueur de celui-ci, mais pour ses adieux, le groupe nous fait l’honneur de le jouer en intégralité. Et ce fut un grand moment, la performance de ce morceau presque épique conclue parfaitement ce concert d’adieu. L’inconvénient est que la setlist est du coup un peu courte à mes yeux : 22 morceaux alors que le concert de la veille en contenait 36… Et le groupe ne s’est pas non plus éternisé sur scène avec un concert de tout juste 1h30 contre 1h45 la veille.
Bien que l’ensemble des concerts furent plus que réussis et que le tout s’est enchaîné parfaitement, on peut tout de même rester un peu déçu de l’affiche. On pouvait se permettre d’attendre des groupes un peu plus similaires à NOFX, qui ont eu leurs années fastes à la même époque et qui ont une histoire commune avec le groupe, comme Lagwagon, Bad Religion, Pennywise ou Good Riddance.
Même si les fans néerlandais pouvaient espérer une affiche plus reluisante, cette journée de concerts ponctué par la dernière performance en terre hollandaise de NOFX fut une grande réussite. Malgré la pluie, l’ensemble des premières parties ont été à la hauteur de l’évènement, et NOFX a conclu son set avec une grandiose performance de The Decline.
Merci à Destiny Tourbooking pour l’accréditation et à toute l’organisation pour son accueil.
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After a first small serie of European farewell shows, NOFX were back on the old continent in this month of may to sasa goodbye to their european fans. The last French date took place in Chambéry but my feet led me to Eidhoven where the punk rock legends was giving two shows. For the second night, NOFX had the good idea of bringing two local bands with Antillectual and Heideroosjes so that the entire Netherlands could celebrate the last NOFX show.
The day begins with Antillectual, the first locals of the day. The band came at the same time as a thunderstorm with rain falling in our heads during the first half of the set. As a consequence, there were very few people in front of the scene. But still Antillectual seemed to give everything. I discovered this band by seeing them on the bill and I found their music very attractive. Their set was as good as my first feeling and the band assume their political engagement. I’m thinking for example of pro-vegetarian song Some of My Best Friends Are Meat Eaters. There’s rhythm, the songs are catchy and with 8 songs in 30 minutes, the band made the most of their set !
The first small event with the arrival of The Last Gang, whom I had been waiting to see again since 2019. The band is quite rare on European soil, yet their first two albums are more than convincing. Led by the charismatic Brenna Red with her striking blue hair, the Californians lived up to my expectations. The track Turn The Record Over, an ode to punk rock, is incredibly effective live. Brenna also informed us that the band plans to release their third album in the fall and that they will return to Europe shortly thereafter. A very exciting piece of news that concludes a successful set.
We continue with the Germans from Itchy, very popular in their country but not necessarily in Holland. Another great discovery I made while listening to the bands on the lineup. And their show reinforced my positive opinion. The band navigates between punk rock and alternative rock and has the ability to deliver very catchy tracks with gripping riffs, like Thoughts & Prayers or Danger. Faced with an audience that wasn’t very familiar with them, the band still managed to captivate a good portion of the crowd. Another excellent performance that makes me want to explore the band’s albums in more detail.
The atmosphere changes with the arrival of Negative Approach, whom I have dubbed « the most dangerous band ». Lead singer John Brannon set the tone as soon as he took the stage: « Are you having a good time? Well, that’s about to change now. We are Negative Approach. » He delivered his lyrics like knife blows, and his facial expressions were chilling. Next to him, guitarist Harry Richardson played the entire set facing his amp, tunring his back to the audience. It’s safe to say the band lives up to its name. Musically, they are, of course, very aggressive : the band blasted through their very short and fast tracks. Beyond the unique atmosphere they create, they remain a cult and important band in the development of early ’80s punk hardcore. Negative Approach hasn’t released new material since then and since their iconic album Tied Down, released in 1983. Naturally, many tracks from that album were included in this evening’s setlist.
Heideroosjes takes over: the Dutch punk rock legends arrive with high energy and clearly ramp up the atmosphere. The band enjoys immense popularity in the Netherlands, and it’s easy to see why. For over 30 years, they have been offering a mix of melodic punk rock with memorable and iconic songs. Their too-short 30-minute set felt like a greatest hits compilation. Each song was sung along by a large part of the audience, and the charismatic performance of lead singer Marco Roelofs always impress me. Heideroosjes prove once again that they deserve recognition beyond Dutch-speaking territories, especially since many of their songs are in English. I am always delighted to see this excellent band and am never disappointed!
Up next, before the headlining act, are the legendary Circle Jerks. Led by the always talkative Keith Morris, Circle Jerks were the only opening act to perform on both nights in Eindhoven. They were also the only band given a 40-minute set (compared to 30 for the others). NOFX rightly acknowledges the band as a fundamental force in the development of punk hardcore in the early ’80s on the Californian scene and worldwide. Keith Morris took several opportunities to share historical insights and anecdotes about bands from that era. Listening to him speak is always a pleasure; he is captivating and lives up to his reputation. He also delivered vocally, hitting us with the band’s classics, particularly those from their iconic debut album Group Sex (1980). Joined by fellow original member Greg Hetson, whose only misstep was wearing an Aston Villa jersey, the band delivered a straightforward yet incredibly effective set.
The rain has been pouring for at least two hours, but the arrival of NOFX on stage warms up the drenched crowd. This concert, being the second of their two dates in Eindhoven, marked the band’s final performance on Dutch soil. Emotions were running high, and perhaps among all the raindrops on the audience’s faces were hidden tears of sadness. The audience was diverse in age, with many in their forties and fifties who grew up on 90s punk rock, as well as younger fans and even children! This is proof that the band has managed to span generations and reach a heterogeneous audience (including some metalheads with their ever-questionable patched jackets).
For this second night, the band had announced they would be playing the albums So Long And Thanks For All The Shoes (1997) and Pump Up The Valuum (2000), as well as The Decline (1999). Having seen the band’s previous setlists, I knew these announcements weren’t followed to the letter, and that we shouldn’t expect the band to play these albums front to back. Instead, the setlist would largely consist of tracks from these records. And that’s more or less what we got : eight tracks from So Long but only four from Pump Up The Valuum. I was a bit disappointed on this point : tracks like Thank God It’s Monday seemed like must-plays, and most of all Herojuana, one of the band’s best songs in my opinion, would have been particularly fitted for the Netherlands where cannabis is legal.
Even though the band engages in self-deprecation, NOFX delivers musically, with only Fat Mike occasionally altering the lyrics to insert jokes or puns. Between songs, the Californians stick to their provocative and often crude humor, making jokes about gays, Germans, Jews… no one is spared. And it’s funny!
The highlight of the show was the performance of The Decline, the famous nearly 20-minute epic track. Often requested by fans, it was rarely played in concert due to its length. However, for their farewell, the band honored us by playing it in its entirety. It was a grand moment, and the performance of this almost epic piece perfectly concluded this farewell concert. The downside was that the setlist felt a bit short to me: 22 songs compared to 36 the night before. Additionally, the band didn’t stay on stage as long as the day before, with the concert lasting just 1.5 hours compared to 1.75 hours the previous night.
While all the concerts were more than successful and everything flowed perfectly, one could still feel a bit disappointed with the lineup. We might have hoped for bands more similar to NOFX, who had their heyday around the same time and share a common history with the band, such as Lagwagon, Bad Religion, Pennywise, or Good Riddance.
Even though Dutch fans might have hoped for a more stellar lineup, this day of concerts, capped by NOFX’s final performance on Dutch soil, was a great success. Despite the rain, all the opening acts rose to the occasion, and NOFX concluded their set with a grandiose performance of The Decline.
Thanks Destiny Tourbooking for the accreditation and thanks to the whole organization for their welcome.
