Dance Gavin Dance ont fait parler d’eux avec l’annonce du décès de leur bassiste, Tim Feerick, en avril. Un coup dur pour le groupe, qui a su remonter sur scène et qui nous propose leur dixième album, Jackpot Juicer, qui fait suite à Afterburner. Disponible dès le 29 juillet, via Rise Records.
Jackpot Juicer débute avec Untitled. Une introduction courte, très douce et calme avec du violon et avec une touche entraînante. Changement radical avec Cream of the Crop, qui à de l’énergie à revendre et tape direct. On y trouve beaucoup d’harmoniques, c’est rapide, c’est lourd et ça ouvre très bien ce nouvel opus. Le chant clair est totalement envoûtant et largement présent dans ce titre. Le refrain rentre vite en tête et c’est le retour du violon, en duo avec la guitare qui va calmer le jeu. On enchaîne avec Synergy, qui est en featuring avec Rob Damiani. L’ambiance est toute autre mais garde ce côté entraînant et dynamique. Les instruments restent assez discrets, même lors des scream et le featuring va apporter un petit côté funky où on se dandine sans tabou. Le tout présente un titre profond et où il se passe toujours quelque chose.
« I tried to learn about the meaning of my life
But I couldn’t quite decide on which good book to buy »
C’est avec un solo de guitare que s’ouvre Holy Ghost Spirit, avant d’enchaîner sur de bons et puissants scream. Le chant clair va nous bercer plus d’une fois et va alterner avec des solo de guitare, tut doux et qui casse clairement le rythme de l’ensemble. Un morceau qui fait clairement le travail, en toute simplicité. Arrive For the Jeers qui est mon titre préféré de Jackpot Juicer. Une ambiance tout autre, entraînant et une instrumentalité que j’ai adoré dès la première écoute. Il se passe beaucoup de choses différente et le refrain sera vite reprit en live. Les scream viennent assez tardivement et embellisse le tout, comme les chœurs qui ont un peu petit côté jazz. Ember tape dès le début, c’est rapide et ça dégouline d’énergie, ne nous laissant pas une seconde de répit. C’est le chant clair qui va changer la donne et apporter de nouvelles sonorités, dont une qui fait très jeu vidéo. Il se passe beaucoup de choses, à nouveau, et cela change de ce que l’on a pu écouter jusque là.
Pop Off! est l’un de mes titres préférés. J’adore cette introduction qui rentre dans le lard directement et ce petit accent djent. On bifurque et on se retrouve avec une ambiance plus jazz / blues, qui trouve sa place. On reprend les notes du début pour accompagner les scream et qui renforce la violence de ces parties. Le morceau se termine comme il a commencé et on est face à un condensé de violence maîtrisé et ravageur. Avec One Man’s Cringe, on trouve beaucoup de variations au niveau du chant et c’est ce qui apporte de la nouveauté, dans un schéma assez classique. Les instruments restent assez discrets ici alors que la voix est pratiquement en continu. Cela change avec l’arrivée d’un solo à la guitare qui va chambouler l’ambiance. Le refrain est entraînant comme jamais et ce morceau propose un bel extrait de ce que le groupe propose. Le début de Feels Bad Man à un petit côté AC/DC de courte durée, avant de passer à ce qui peut ressembler à du blues. La basse, qui était très discrète, est vraiment mis en avant et c’est surtout ce que l’on retiendra de ce titre.
« You are all I want. You’re not what I need but I must succumb
You are all I want. But I know it all ends in bad blood. »
Derrière Die Another Day, se cache des riffs magnifiques et tout doux. La voix nous transporte clairement ailleurs avant de nous conduire en plein scream bien énervé, la batterie qui ne s’arrête plus et une guitare qui hurle. On retrouve parfaitement la patte du groupe et une technique maitrisée. On continue avec Two Secret Weapons, qui change d’ambiance une nouvelle fois, pour partir sur quelque chose de plus groovy, ce qui permet de faire une petite pause dans notre écoute. On retrouve peu de scream ici et un chant clair qui monte assez haut. La batterie fait quelques apparitions bien énervée avant l’arrivée d’une sorte de bug et de retournement de situation sur la dernière minute : le scream arrive en force et ça tape comme jamais. Polka Dot Dobbins reste dans la même veine, avec une ouverture très influencée par le djent. Il se passe toujours quelque chose, on alterne avec pleins d’ambiances différentes et cela donne une belle profondeur à l’ensemble.
On continue avec Long Nights In Jail. L’ensemble est tout doux, on y découvre des petites notes au piano et on prend notre temps. Une légère accélération arrive, apportant un scream assez loin et d’une douceur agréable. Une petite pause sympathique avant d’attaquer la dernière partie de l’album. Back on Deck n’a rien a voir et peut facilement s’identifier à une chanson pop-rock, faite pour la radio. Presque aussi douce que la précédente, elle est surtout très accessible à ceux qui ne connaisse pas encore l’univers de Dance Gavin Dance. C’est tout le contraire de Current Events et l’impression de destructuré qui ressort de l’ensemble. On est sur une ambiance tout autre, avec un riff magnifique et surtout récurrent, ponctué de solo à la guitare. C’est un morceau qui se révèle être assez poignant, très diversifié et qui nous transporte totalement !
« Bad track record to be kind, but this time I’ll be paying attention
Can’t dwell on my damaged pride
I got moves to make, I got hearts to break through »
On attaque le trio final avec Pray to God for Your Mother et son introduction qui mise tout sur la guitare. La batterie se rajoute rapidement et le tout donne quelque chose d’assez technique avec beaucoup de sonorités nouvelles. Le chant est progressif et va taper de plus en plus, donnant une vraie explosion comme on aime. Arrive Swallowed by Eternity qui est le morceau le plus long de Jackpot Juicer avec 5:05 minutes. Le début est prenant avec un duo guitare / chant et qui nous transporte pleinement dans l’univers du groupe. On vit une véritable expérience ici, avec un nombre incroyable de changements et de surprises. On ressent clairement l’implication des membres et c’est une façon intéressante de montrer toute la palette du groupe. On termine avec Have a Great Life et son côté japonisant, le titre pourrait facilement avoir sa place dans un film du studio Ghibli. Tout arrive en douceur et c’est le chant hurlé qui vient faire exploser la chose, une dernière fois.
Jackpot Juicer est un album qui plaira aux fans du groupe. On retrouve ce qu’ils savent faire de mieux. Ils nous livrent une part d’eux et nous emporte dans un très beau voyage.
Tracklist :
Untitled
Cream of the Crop
Synergy
Holy Ghost Spirit
For the Jeers
Ember
Pop Off!
One Man’s Cringe
Feels Bad Man
Die Another Day
Two Secret Weapons
Polka Dot Dobbins
Long Nights In Jail
Back on Deck
Current Events
Pray to God for Your Mother
Swallowed by Eternity
Have a Great Life
